vendredi 18 janvier 2019

La Fed est le kamikaze d’un programme plus ambitieux

Article original de Brandon Smith, publié le 27 décembre 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr  




Les banquiers centraux sont de nature sociopathique et les gens sociopathes ont tendance à se comporter comme des robots. Lorsque l’on comprend les motivations des banquiers centraux, ou à tout le moins leurs objectifs, leurs actions deviennent assez prévisibles. La question est de savoir ce qui motive vraiment ces gens.



Je crois, d’après les faits, que les banques centrales sont motivées par un zèle idéologique dont l’objectif principal est la centralisation mondiale totale du pouvoir économique et politique entre les mains d’un groupe restreint d’élitistes. Cet agenda n’est en réalité qu’une « relance » moderne du féodalisme ou du totalitarisme. Ils appellent parfois ce plan en public le « nouvel ordre mondial », ou le « reset économique mondial ». J’appelle souvent cette idéologie englobante, le « globalisme », pour des raisons de commodité.

Pour atteindre cet objectif, les banquiers centraux doivent influencer la psychologie de masse par des événements traumatisants. La peur ouvre les portes à la centralisation du pouvoir. C’est simplement un fait du comportement social et de l’histoire. Plus une population a peur, plus elle sera disposée à renoncer à ses libertés en échange de la sécurité et de la sûreté. Par conséquent, l’arme la plus efficace à la disposition des globalistes et de leurs homologues des banques centrales est une crise économique artificielle – une arme qui peut, si elle est autorisée, détruire des civilisations entières presque aussi vite qu’une guerre nucléaire, tout en conservant intactes la plupart des infrastructures coûteuses.

Au-delà de cela, la crise économique est aussi une arme qui peut influencer une population à embrasser un esclavage encore plus grand tout en considérant ses maîtres esclavagistes comme des sauveurs plutôt que des méchants.

Malgré ce que beaucoup pensent, les banquiers centraux ne sont pas motivés par un désir de profit. Ils impriment leur propre capital, ils n’ont pas besoin de faire de profit. Les banquiers centraux ne sont pas non plus motivés par le désir de maintenir le système actuel à flot. Ils ont démontré à maintes reprises leur habitude de saboter délibérément le système en utilisant des bulles inflationnistes suivies d’un resserrement budgétaire dans des conditions économiques faibles. L’économie américaine d’aujourd’hui est tout aussi sacrifiable que n’importe quelle autre économie que les banques ont détruite dans le passé. Notre pays n’est pas spécial.

Ce fait devient extrêmement clair ces derniers temps alors que la Réserve fédérale met en place des mesures de resserrement, politique menées pendant une faiblesse évidente de l’économie ; une action qui provoque l’effondrement des marchés boursiers et déstabilise d’autres secteurs de l’économie, notamment les marchés immobiliers, les marchés automobiles et les marchés du crédit.

Comme nous l’avons mentionné, c’était très prévisible. En septembre 2015, j’ai publié un article intitulé « Les vraies raisons pour lesquelles la Fed va relever ses taux d’intérêt », prédisant que la stratégie que les banques utiliseraient pour provoquer la prochaine crise serait une hausse des taux d’intérêt en pleine instabilité financière. C’est la même stratégie qu’ils ont utilisée pour déclencher la Grande Dépression. Et comme nous l’avons déjà mentionné, les sociopathes agissent comme des robots – ils ont tendance à utiliser des tactiques similaires à maintes reprises parce que ces tactiques ont fonctionné dans le passé.

À l’époque, la grande majorité des analystes prédisaient que les banques centrales allaient s’orienter vers des taux d’intérêt négatifs. Mais si l’objectif des élites bancaires est la centralisation totale de l’économie mondiale, le maintien du système américain pour une autre décennie ou plus n’a guère de sens. Elles avaient déjà créé la bulle financière parfaite en utilisant l’assouplissement quantitatif et des taux d’intérêt proches de zéro pour encourager l’accumulation de la dette à des niveaux historiques. C’est une véritable bombe atomique économique, pourquoi ne pas l’utiliser ?

Au début de cette année, j’ai publié un article intitulé « Le nouveau directeur de la Fed va pousser à un crash historique des marchés financiers en 2018 ». Dans cet article, j’avais prédit que Jerome Powell irait de l’avant avec des hausses de taux d’intérêt et des réductions de bilan. Cela exercerait une pression extrême sur les sociétés très endettées et les obligerait à cesser de dépenser leur capital en rachats d’actions, qui soutiennent les actions depuis plusieurs années.

Je tiens à souligner que non seulement Powell a fait exactement ce que j’avais prévu, mais qu’il l’a fait consciemment, en sachant quels en seraient les résultats. En 2012, M. Powell a décrit les conséquences exactes du resserrement de la politique monétaire dans le procès-verbal de la Fed d’octobre. Ce procès-verbal n’a été rendu public que récemment. Il prouve que la Fed est pleinement consciente de ce qu’elle fait et qu’elle n’agit pas aveuglément.

En septembre de cette année, dans mon article « La bulle de tout : quand va-t-elle enfin éclater ? », j’avais prédit que les marchés boursiers commenceraient à s’effondrer en décembre 2018, malgré les nombreux sceptiques qui soutenaient qu’un « Rally de Noël » était garanti. D’après l’article :
Les politiques de resserrement de la Fed ont entraîné une réaction sévère de la part des marchés émergents qui s’effondrent déjà et divergent fortement des marchés américains. Les actions américaines n’échapperont pas au même sort.
Les efforts de la Fed en matière de taux neutre laissent entrevoir un tournant entre la fin de 2018 et le début de 2019. On s’attend à ce que les réductions du bilan augmentent en ce moment, ce qui accélérerait également l’effondrement des actifs existants sur le marché. La seule question est de savoir combien de temps les entreprises peuvent soutenir les rachats d’actions jusqu’à ce que le fardeau de leur propre dette écrase leurs efforts. Dans le cas de ces entreprises, les taux d’intérêt détermineront la durée de leur résolution. Je crois que deux autres hausses seront leur limite.
Si la Fed continue sur sa trajectoire actuelle, le prochain crash boursier commencerait vers décembre 2018 et se poursuivrait au premier trimestre 2019. Par la suite, d’autres secteurs de l’économie, déjà très instables, se décomposeront jusqu’en 2019 et 2020.
Bien que les rachats d’actions aient sauvé les marchés de la chute en février dernier, ils ont cessé depuis longtemps au dernier trimestre, à mesure que le coût de la dette des entreprises augmentait. Les marchés actions sont maintenant presque en chute libre en décembre. L’effondrement de la « bulle de tout » a commencé. Jusqu’à présent, les rebonds intermittents ont été brefs, ne durant dans certains cas que quelques heures ou quelques jours, puis leurs gains ont été complètement effacés. La tendance indique que la suite va être pleine de souffrance.

J’ai pu calculer ce résultat parce que je suis prêt, en tant qu’analyste, à accepter certaines réalités. Le plus important, c’est qu’à ce stade-ci, la Fed ne se soucie PAS de soutenir l’économie américaine et qu’en fin de compte, elle ne se soucie même pas de ce qui lui arrive en tant qu’institution. La vérité, c’est que la Fed travaille à une fin idéologique de la centralisation mondiale, c’est-à-dire une économie, une monnaie et finalement un gouvernement mondial (un plan qui a été ouvertement admis par les mondialistes dans le passé). Il n’a aucune loyauté envers le système américain, et il détruira le système américain s’il le doit pour tenir cet objectif.

Le concept d’« équipe de protection en plongée » (EPP) s’est répandu ces dernières années, et à juste titre. Ce sont les banques centrales, de concert avec les organismes gouvernementaux, qui ont caché des données économiques honnêtes au grand public ainsi que des évaluations d’actifs artificiellement gonflées pour cacher la vérité – que les États-Unis et une grande partie du monde souffrent d’un déclin systémique, un effondrement qui dure depuis au moins 2008.

Cependant, les choses changent et les plans des banques centrales évoluent. Il a fallu une décennie pour créer la « bulle de tout », une bulle sans précédent qui englobe tous les aspects de notre économie, y compris les bons du Trésor et même le dollar. Le véritable but de la plupart des bulles financières est de créer un crash. L’équipe de protection n’est plus un élément garantissant le niveau des marchés américains. S’ils interviennent, ce n’était qu’une vanne de régulation de la pression pour ralentir le crash actuel à des niveaux plus gérables. En d’autres termes, c’est une démolition contrôlée.

Je ne les appelle plus une « EPP », mais plutôt la CAP (Commission d’accélération de la plongée). Les hommes de cette CAP dévorent l’économie pièce par pièce et la digèrent au fur et à mesure. Ils veulent un effondrement. En fait, ils en ont besoin.

Beaucoup trop de gens pensent à tort que la Fed est le sommet de la puissance globaliste. La Fed n’est rien de plus qu’un tentacule d’un grand calmar vampire. C’est la branche d’une franchise, pas le sommet de la pyramide.

J’assimilerais la Fed à un saboteur et à un kamikaze. Il a été envoyé ici en Amérique dans le but explicite de saper l’économie américaine et la monnaie américaine pendant un siècle en vue d’un acte destructeur final qui ouvrirait la voie à la centralisation mondiale. Il a été envoyé ici déguisé, pour s’approcher de la cible, pour faire exploser notre économie. Son rôle est de faire le plus de dégâts possible, jusqu’au point de se sacrifier. Lorsque la poussière se sera dissipée, d’autres institutions globalistes ont l’intention d’intervenir pour recoller les morceaux et offrir aux citoyens désespérés une solution préétablie.

En ce moment, suicider la Fed est encore utile comme acte symbolique, mais stratégiquement, ce serait inutile pour sauver l’économie. La Fed a déjà accompli sa mission.

C’est pourquoi je ne prends pas très au sérieux le match de catch entre Donald Trump et la Fed. Trump continue de s’appuyer sur les élites des banques et des think tanks ce qui me porte à croire que son combat contre la Fed est une mise en scène théâtrale. Considérez ceci : Si la Fed est conçue pour faire sauter notre économie et peut-être elle-même avec, il faut que le blâme soit redirigé loin des banques centrales. Quelle meilleure façon de le faire que de laisser les conservateurs penser qu’ils pourraient « gagner » en fermant la Fed ?  C’est une entité que les globalistes prévoyaient de toute façon de sacrifier.

Trump a fait campagne sur l’argument que la Fed créait une bulle artificielle sur les marchés actions par le biais de faibles taux d’intérêt. Puis, il s’est attribué tout le mérite de la reprise des marchés boursiers au cours des deux dernières années. Maintenant, il s’en prend à la Fed pour avoir fait monté les taux d’intérêt et fait chuter les marchés. Il me semble que le récit à l’avenir des médias dominants dira que c’est un Trump capricieux qui aura causé le crash, blâmant une banque centrale « innocente » qui essayait seulement de « normaliser » l’économie, et dans le processus a rendu la situation encore pire.

Je vois déjà un flot d’articles défendant Jérôme Powell comme une sorte de rebelle héroïque prêt à augmenter les taux face à l’opposition de l’establishment. Cette idée est risible si l’on considère la longue histoire de la Fed qui a gonflé puis fait imploser des bulles pendant que les élites bancaires siphonnaient des biens tangibles et poussaient les citoyens vers la pauvreté et la servitude. Powell n’est pas un « rebelle », c’est un cadre intermédiaire qui applique la même vieille stratégie que les globalistes ont toujours utilisée :  Problème – Réaction – Solution.  Bulle d’endettement ; crise de la dette ; effondrement financier ; désespoir public ; absorption des actifs, centralisation.

Dans mon prochain article, je parlerai plus en détail de la participation de Trump au plan de relance de l’économie mondiale. Inutile de dire que le faux paradigme du combat Trump contre la Fed était également prévisible. Lisez mon article « S’il y a une bataille entre Trump et la Réserve fédérale, qui va vraiment gagner ? », publié en février 2017, ainsi que mon article « Trump contre la FED : l’Amérique sacrifiée sur l’autel du NOM » , publié en juillet 2018, pour une analyse approfondie.
En fin de compte, la Fed est une menace indirecte. Elle se cache derrière l’ombre d’un plus grand monstre qui doit être vaincu.

Nous devons maintenant nous concentrer sur la reconstruction du système après le crash. Cela signifie qu’il faut empêcher les centres mondiaux des banques centrales comme le FMI ou la BRI de devenir la force économique dominante dans le monde. Cela signifie une lutte longue et ardue. Cela signifie des structures pour s’y opposer – des économies et une production localisées, des gens autonomes qui répondent à leurs propres besoins et font du commerce entre eux, et des communautés formées autour de l’entraide et de la sécurité. Cela signifie qu’un combat s’annonce qui va au-delà de la guerre de l’information.

Brandon Smith

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