Article original de Brandon Smith, publié le 27 Avril 2016 sur le site paulcraigroberts.org
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Les lecteurs et les organisations de presse étrangères me demandent le sens du discours de politique étrangère de Donald Trump.
En surface, son discours est contradictoire. Trump dit qu’il
va reconstruire la puissance militaire pour que l’Amérique soit toujours
en tête. Pourtant Trump souligne que «nous voulons vivre en paix et en amitié avec la Russie et la Chine».
Dans un monde multipolaire, il n’y a pas de premier pays.
Peut-être que son slogan «L’Amérique d’abord» n’est là que
pour repousser les attaques des néo-conservateurs sur sa politique de
paix. Peut-être Trump signifie-t-il que les États-Unis vont continuer à
être un des cadors, mais qu’ils vont cesser d’utiliser les muscles pour
imposer leur volonté aux autres.
Trump dit qu’il va mettre en place une nouvelle équipe d’experts en
politique étrangère, en supposant que les USA en aient une. La plupart
des Américains sont imbus d’eux-mêmes, et après deux décennies d’hybris néoconservatrice, trouver une nouvelle équipe ne sera pas facile.
Les présidents héritent d’un bordel qui ne leur laisse pas le temps
de s’organiser. Les personnes nommées par un président doivent être
confirmées par le Sénat, une entité contrôlée par de puissants intérêts
privés. Trump sera informé que telle ou telle personne ne sera pas
confirmée et qu’il doit envoyer un candidat de compromis pour sa
confirmation par le Sénat.
En outre, les présidents ne sont souvent pas informés des opérations
secrètes. Un événement sous faux drapeau pourrait être fomenté pour
envoyer Trump dans la direction souhaitée par le complexe
militaro-industriel ou Israël.
À mon avis, si Trump devait être élu, l’important sera que
l’électorat aura déclaré son manque de confiance dans l’establishment
politique. À moins que Trump ne puisse mettre cet establishment dans la
poubelle de l’Histoire, il ne sera pas en mesure d’accomplir ce qu’il a
promis.
Et une défaillance de Trump pourrait démoraliser un électorat qui abandonnerait la lutte.
Paul Craig Robert
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