Article original de Simon Black, publié le 24 Aout 2016 sur le site sovereignman.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Ça a été rapide. Hier, je vous ai dit comment un consortium de quinze banques japonaises venait de signer un accord,
afin de mettre en œuvre une nouvelle technologie financière pour
compenser et régler les transactions financières internationales. Ceci
est un grand pas.
À l’heure actuelle, la plupart des transactions financières
internationales doivent passer par le réseau des comptes de
correspondants du système bancaire américain. Cela donne au gouvernement
américain un incroyable pouvoir… Pouvoir qu’il n’a pas hésité à
utiliser au cours des dernières années.
2014 a été l’un des premiers grands moments de basculement, quand
l’administration Obama a condamné la banque française BNP Paribas à une amende de $9 milliards pour
avoir fait des affaires avec des pays que les USA n’aiment pas – à
savoir Cuba et l’Iran. Cela n’a pas d’importance que cette banque
française ne violait pas les lois françaises, ni que seulement quelques
mois plus tard, le président des États-Unis a signé un magnifique accord
nucléaire avec l’Iran et s’est envolé vers Cuba pour assister à un
match de base-ball avec ses nouveaux meilleurs amis. La BNP a dû payer.
Une banque française a payé $9 milliards, parce qu’elle a violé une loi
américaine.
Et si elle ne payait pas, le gouvernement américain
la menaçait d’expulsion du système bancaire américain. Neuf milliards de
dollars, ça fait mal. Mais être expulsé du système bancaire américain
aurait été totalement invalidant. Les grosses banques internationales en
particulier ne peuvent pas fonctionner si elles n’ont pas accès au
système bancaire américain.
Tant que le dollar reste la monnaie de réserve dominante dans le
monde, les grandes banques doivent pouvoir compenser et régler leurs
transactions en dollars US, si elles veulent continuer le business. Cela
signifie avoir accès au système bancaire américain… le gardien de la
porte d’entrée au dollar américain. Mais après avoir vu BNP Paribas
subir ce chantage et payer une amende absurde de $9 milliards au
gouvernement américain, le reste des méga-banques du monde a compris
instantanément que leurs têtes pourraient être les prochaines sur le
billot.
Alors elles ont commencé à travailler sur des plans d’urgence. La technologie blockchain fournit une solution élégante.
Au lieu de faire transiter les fonds par l’intermédiaire du réseau du
système bancaire américain de comptes de correspondants coûteux et
inefficace, la technologie blockchain fournit un moyen facile pour les banques d’envoyer des paiements directement à quelqu’un autre.
Je ne peux pas sous-estimer l’importance de cette technologie.
Blockchain peut très bien être ce qui neutralisera la
domination du système financier global du gouvernement américain. De
fait, il y a un fort élan dans cette direction, je suis même surpris de
voir à quelle vitesse cela bouge.
Aujourd’hui, quatre des plus grandes banques du monde ont annoncé une
nouvelle co-entreprise pour créer un nouveau protocole de règlement
financier basé sur la technologie blockchain. La Deutsche Bank
en Allemagne, l’UBS Suisse, Santander l’espagnole et la Bank of New York
– Mellon ont uni leurs efforts pour lancer ce qu’ils nomment du nom pas
très sexy de Utility settlement coin.
Comme Ripple, SETL, Monetas, et plusieurs autres technologies concurrentes, Utility Settlement Coin
a le potentiel de mettre fin à la dépendance à l’égard du système
bancaire américain pour les paiements transfrontaliers et les
transactions financières.
Les banques seront en mesure d’envoyer des paiements à une autre
banque directement, sans avoir à transiter par le péage financier de
Wall Street plaza -Oliver Wyman du Cabinet de conseil mondial estime le
coût de la compensation et du règlement des transactions financières
internationales à hauteur de $80 milliards par an. Ceci a des
implications énormes, en particulier pour les banques américaines.
La Réserve fédérale, par exemple, a déjà averti que la technologie
financière pourrait poser des risques pour la stabilité du système
financier américain. Et elle a raison. Si les banques étrangères sont en
mesure d’effectuer des transactions directement entre elles, sans avoir
à passer par le système bancaire américain, alors pourquoi
auraient-elles besoin de garder des milliards de dollars aux
États-Unis ? Elles ne le feront plus.
L’adoption de cette technologie pourrait provoquer une
aspiration gigantesque des dépôts hors du système bancaire américain.
Les banques américaines prendraient un grand coup derrière la nuque. Et
le gouvernement américain aurait beaucoup moins d’acheteurs étrangers
pour vendre ses piles sans cesse croissantes de dettes. Ne vous méprenez
pas, l’adoption de cette technologie est un changeur de donne
avec des implications profondes. Et ça se passe très vite, maintenant.
Si ces méga-banques peuvent avancer à leur rythme, elles vont lancer
cette technologie commercialement dans les dix-huit mois.
Marquez cela sur votre calendrier. C’est peut être la fin de la domination financière américaine.
Simon Black
Note du traducteur
Cet article rejoint les différentes analyses autour des DTS. Il y a une grande bagarre qui se prépare et deux forces contradictoires symbolisées par l'élection américaine, Hillary pour l'élite US et Donald pour les élites mondialistes. Pour Donald Trump cela peut sembler surprenant, mais il a une histoire personnelle qui plonge ces racines dans les grandes familles mondialistes. Mais ceci reste de la théorie, c'est au pied du mur que l'on voit le maçon. Wait and see.
À noter que j'ai trouvé cet article sur le site h16free.com, dont je vous conseille aussi la lecture. Si vous voulez vous détendre en voyageant en absurdie, il y a un billet tous les matins. L'auteur se délecte des faiblesses de la classe politique française, des politiques publiques et bien d'autres choses encore.
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