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La fin de l’embargo commercial des États-Unis sur Cuba, exigée pour la 23e année consécutive par l’Assemblée générale des Nations Unies et adoptée par une écrasante majorité de 191 voix pour et 2 abstentions (États-Unis et Israël), un embargo obsolète établi par Kennedy en 1962, devrait rétablir le libre-échange et les eaux libres. Mais l’embargo continuera à rester en vigueur, parce que le vote n’est pas contraignant. Cela pourrait signifier des pertes directes ou indirectes de 110 milliards de dollars selon le Programme des Nations Unies pour le développement et plus de 1 000 milliards de dollars selon le gouvernement cubain.
Prensa Latina a estimé qu’entre mai 2012 et avril 2013, le système de santé publique cubain a engagé des dépenses inutiles de 39 millions de dollars, parce qu’il a dû acquérir des médicaments essentiels et de l’équipement de marchés lointains. L’embargo dure depuis 52 ans et court le risque de devenir interminable, avec tous les effets secondaires qui pourraient en résulter. Même le président Obama a identifié cette résolution comme étant d’une importance capitale.
Détente USA-Cuba
La décision de libérer les 75 opposants et journalistes indépendants arrêtés en 2003 dans le cadre du «printemps noir» annoncé début juillet 2010 a marqué le début d’un réchauffement dans la relation précédemment hostile entre les États-Unis et Cuba. En retour, en 2010, Obama a rétabli la politique de Clinton envers Cuba, abrogée par George W. Bush en 2003, qui a réduit les restrictions sur les voyages et l’argent envoyé entre les deux pays. Mais Obama a insisté sur la nécessité de la libération d’Alan Gross pour faire de nouvelles concessions, y compris la libération des «Cinq Cubains».
L’histoire des «Cinq Cubains» commence par René Gonzalez, qui a passé 13 ans en prison aux États-Unis pour avoir infiltré une organisation d’exilés cubains en Floride. Il a été accusé de faire partie du «Wasp Network», qui a impliqué plus de 40 agents de renseignement cubains et des informateurs dans le sud de la Floride. Gonzalez a été détenu en 1998 et condamné pour espionnage en 2001 à Miami avec Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero et Fernando González.
Alan Gross, en revanche, était un travailleur contractuel pour un «programme pro-démocratique» de l’USAID et a été arrêté à Cuba en 2009 pour «distribution illégale d’équipements Internet» et condamné à Cuba la même année pour «avoir donné des équipements de communication sophistiqués aux juifs cubains». Quatre ans après l’arrestation d’Alan Gross, espion juif américain supposé, condamné en 2011 à 15 ans de prison pour avoir commis «des actions contre l’intégrité territoriale de l’État», nous avons été témoins du début d’une entreprise diplomatique nouvelle et complexe qui pourrait aboutir à l’échange de Gross contre les «Cinq Cubains», comme geste de bonne volonté. Ce serait une étape nécessaire pour mettre fin à l’embargo américain obsolète sur Cuba et débuter une nouvelle ère dans les relations entre les États-Unis et Cuba.
Les manœuvres diplomatiques ont commencé lorsque Gross a envoyé une lettre personnelle au président Obama lors du quatrième anniversaire de son arrestation à Cuba, où il a exprimé sa déception en disant: «Je crains que mon gouvernement – le gouvernement que je servais lorsque j’ai commencé ce cauchemar – ne m’ait abandonné. […] Je vous demande aussi de prendre des mesures pour obtenir ma libération, pour moi et pour ma famille», suivie d’une autre lettre, envoyée à la Maison Blanche par la famille de Gross.
Ces lettres ont été suivies un mois plus tard par une autre lettre écrite par un groupe bipartisan de 66 sénateurs, mené par le démocrate Patrick Leahy, exhortant Obama à «agir promptement pour prendre toutes les mesures qui soient dans l’intérêt national pour obtenir sa libération».
Depuis 2009, l’administration Obama a demandé publiquement et en privé la libération de Gross, et cette situation est devenue le principal obstacle pour assouplir les restrictions, politique que le président a entamée au début de sa présidence. Le secrétaire d’État américain John Kerry l’a confirmé: «Dans le cas de M. Gross, nous avons développé un certain nombre d’initiatives et de sensibilisations au cours des dernières années […] et nous sommes actuellement engagés dans des discussions à ce sujet, mais je n’ai pas la liberté d’entrer dans les détails.»
En plus de ces mesures officielles, il y a des conversations secrètes entre Arturo López-Levy, un professeur juif cubain à l’Université de Denver, et les autorités cubaines, pour négocier un accord entre les «Cinq Cubains» et Gross, ce qui éliminerait un obstacle important dans le long chemin pour rétablir la normalité entre les États-Unis et Cuba. Arturo López-Levy a créé et délivre un cours d’été de troisième cycle au Centre Carter à Atlanta, en Géorgie, et a un accès direct à Raul Castro parce que son cousin, fils d’un général des Forces armées révolutionnaires cubaines, est marié à l’une des filles de Castro.
Une fin de l’embargo ou une nouvelle crise des missiles?
Les mesures prises par l’administration Obama ont suivi la voie de l’administration Clinton en relâchant les restrictions de communication, en permettant à l’île de recevoir plus d’argent de ses expatriés et en lançant une série de conversations sur l’immigration. Mais ils ont laissé l’embargo intact et n’ont pas changé substantiellement les politiques à Washington. À tout le moins, les mesures reflètent le consensus d’un bon pourcentage de citoyens américains en faveur d’un changement de politique envers l’île, encouragé par le fait que le régime cubain diminue le contrôle de l’État sur l’économie et autorise le libre échange et la petite entreprise.
Néanmoins, le renouvellement automatique de l’embargo commercial pour une autre année par les États-Unis et la mise en œuvre de mesures régressives poussées par les lobbyistes anti-Castro à Miami (banques américaines ne permettant pas au Bureau d’intérêt de Cuba d’utiliser leurs services et l’obstruction d’un accès ouvert aux informations de Prensa Latina) menacent les systèmes financiers et politiques internationaux actuels.Cela pourrait signifier des pertes de 50 milliards de dollars pour Cuba et l’asphyxie économique du régime de Castro, alors même que l’administration Obama commence lentement à établir les bases d’une nouvelle doctrine de «relations entre égaux» entre les États-Unis et Cuba. Si les discussions discrètes entre López-Levy et Raul Castro échouent, un nouveau désintérêt pour Obama pourrait surgir à Cuba, créant une opportunité parfaite pour Poutine d’organiser un nouveau traité militaire cubano-russe (rappelant le pacte secret signé en 1960 à Moscou entre Raul Castro et Khrouchtchev). Une nouvelle base radar pourrait être installée sur la base militaire abandonnée de Lourdes, parfaite pour écouter confortablement les chuchotements secrets à Washington, et les bases pourraient être équipées de missiles Iskander et d’avions militaires dotés d’armes nucléaires (par exemple, les redoutables TU-160 connus dans le monde Ouest comme Blackjacks). Nous pourrions voir la renaissance de la crise des missiles Kennedy-Khrouchtchev et la signature subséquente du Traité d’interdiction des essais nucléaires.
Germán Gorráiz López
Note du traducteur
Tout l'intérêt de l'article se trouve dans le dernier paragraphe et la menace implicite de l'utilisation de laisser l'influence russe grandir à Cuba, ce qui mettrait la pression sur Washington à travers notamment l'hystérie du lobby anti-castriste, le lobby militaire qui pourrait se servir de ce prétexte pour
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