Article original de Brandon Smith, publié le 2 Novembre 2016 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Et bien, tout le monde pensait que c’était une chose faite –
Hillary Clinton avait la Maison Blanche dans la main. L’ensemble du
système politique, les grands médias avaient déjà annoncé l’élection.
Les sites de paris en ligne
classaient Clinton comme un pari sûr et le site irlandais Paddy Power a
même versé un million de dollars sur l’hypothèse d’une victoire de
Clinton. Et puis, un Weiner a tout ruiné – Anthony Weiner.
La révélation d’une surprenante réouverture de l’enquête du FBI sur
l’utilisation abusive de données classifiées par Hillary Clinton sur des
serveurs de messagerie privés et vulnérables n’est pas un choc pour
moi, mais elle l’est certainement pour beaucoup de gens dans le monde.
Des centaines de médias s’efforcent de détourner le sens des infos comme
une inconduite du FBI plutôt qu’une victoire pour les salles de
justice. De nombreux analystes des médias alternatifs se précipitent
pour couvrir le ragot et admettre qu’il y a maintenant une «chance»
d’une victoire de Trump. La confusion règne, les élections les plus
bizarres de l’histoire des États-Unis continuent d’attirer l’attention
des observateurs.
La première question qui doit être abordée est l’absence d’ouverture
d’esprit de la part de certains en ce qui concerne le but réel derrière
cette élection. La deuxième question ici, bien sûr, est celle du
calendrier.
Pendant l’essentiel de ce cycle électoral, le consensus public a été
que Clinton gagnerait. Certains ont soutenu que Trump ne serait pas en
mesure de rivaliser avec l’empire des médias de gauche contre lui, alors
que d’autres ont fait valoir que le système entier, y compris
l’establishment républicain, allait s’assurer que Trump échouerait. Dans
le passé, les médias alternatifs ont simplement souligné que les
élections ont toujours été truquées, soit par les élites jouant des deux
côtés de la compétition, soit par la fraude pure et simple des votes.
Ils ont supposé que les élites veulent Clinton, et donc que l’élection
était déjà décidée.
J’ai tendance à être d’accord avec ce dernier point de vue, même si
je ne suis pas d’accord avec la conclusion. Les élections aux États-Unis
sont effectivement contrôlées, et ce, depuis des décennies,
principalement par le faux paradigme gauche / droite. Cependant, comme
je l’ai souligné depuis que j’ai correctement prédit le succès du référendum du Brexit, je ne pense pas que Clinton soit le choix des élites.
J’expose en profondeur les raisons de cette conclusion dans des articles comme 2016 mettra fin à l’instabilité économique et verra une présidence de Trump,
publié en août. Au cours des derniers mois, il semble que j’aie été la
seule personne à penser que Trump serait président. Jusqu’à ces derniers
jours, j’ai reçu des courriels de lecteurs indiquant qu’ils pensaient
que j’étais probablement fou, mais maintenant ils ne sont plus si sûrs…
Pour être clair, ma position est que Trump est prévu pour prendre la
Maison Blanche et que c’est voulu. Cela a été ma position depuis que
Trump a remporté les primaires républicaines. C’était ma position quand
le cycle électoral a commencé, elle n’a jamais changé, et mon opinion
sur les raisons de ce résultat n’a jamais changé. Bien sûr, l’élection
n’est pas encore terminée, et si Clinton finit par souiller le Bureau
ovale déjà soigneusement souillé par sa présence, alors tout le monde
pourra me le reprocher Cela dit, voici quelques questions que je crois
que beaucoup de gens négligent lorsqu’ils en arrivent à des conclusions
sur les élections et les événements qui l’entourent.
Clinton est le pire candidat que les élites auraient pu choisir
J’ai étudié les activités et les comportements des élites de
l’establishment depuis plus de dix ans et je dois dire… qu’elles ne sont
pas stupides. Elles sont certainement prises par leur hubris, et je ne
les appellerais pas «sages», mais ces gens sont certainement
vicieux. Ils savent forger un jeu. Ils savent jouer des deux côtés. Ils
savent tricher pour obtenir ce qu’ils veulent quand il s’agit de
politique et comment fabriquer le consentement de grandes parties du
public. Ils font ça depuis longtemps. Ils maîtrisent le sujet.
Donc, à mon avis, il est assez fou pour les élites de se ranger
derrière une candidate comme Hillary Clinton si l’intégralité de leur
empire globaliste se trouve dans la balance (je ne pense pas que ce soit
le cas). Bien qu’elle aime BleachBit [Logiciel de nettoyage de disque dur, allusion à l’affaire du serveur privé, NdT], cette femme est inaccessible [unbleachable, jeu de mot en anglais, NdT].
Avec une feuille de route de plusieurs décennies depuis son travail au
cabinet d’avocats Rose (dans lequel la destruction de documents ou leur
égarement était apparemment la routine) à son ingérence dans les
enquêtes sur les indiscrétions sexuelles de Bill Clinton, à l’odyssée
étrange entourant ses mensonges sur l’attaque de Benghazi, ainsi que sa
mauvaise gestion effrénée des documents classifiés en tant que chef du
département d’État, sans parler de la corruption de la Fondation Clinton
faisant payer pour permettre aux corporations d’échapper aux scandales,
il est impossible de la faire aimer par les masses. Les affluences
faméliques à ses meetings sont plutôt révélatrices.
En plus de tout cela, la rhétorique anti-russe de Clinton se révèle
absolument folle, et je pense qu’elle l’est par conception. Beaucoup
dans les médias alternatifs, tout en supposant que Clinton ouvre la voie
à la Troisième Guerre mondiale, oublient que la personne moyenne peut
ne pas être au courant des informations à la vitesse ou tout se déroule,
mais la plupart d’entre elles ne sont pas ignorantes. Les délires de
Clinton sur le piratage russe et la guerre potentielle gênent même les
libéraux plutôt qu’inspirent leur confiance.
On pourrait penser que si les élites ont fait leur véritable choix
d’un politicien pour représenter leurs intérêts à la Maison Blanche et
convaincre le public américain de continuer la balade, Clinton serait le
pire choix. Même si l’intention était de forger une élection en faveur
de Clinton, elle serait un président boiteux dès qu’elle prendrait ses
fonctions, et sa simple présence galvaniserait les conservateurs jusqu’à
une rébellion des masses.
Ce n’est généralement pas comme cela que les élites jouent le jeu. Au
lieu de cela, elles préfèrent la cooptation à la confrontation directe.
Quel président est meilleur pour les élites lors d’une crise économique ?
Si vous considérez la prémisse que Clinton n’est pas choisie, et que
toute l’élection est du théâtre, la situation change drastiquement.
Ceux qui suivent les données économiques sous-jacentes que les médias
ont tendance à ignorer savent que de vastes pans du système financier
mondial sont fragiles. Alors que le système bancaire européen se
précipite vers un événement de type Lehman, l’accord de gel de
production de l’OPEP est proche de l’implosion et la Réserve fédérale
menace d’augmenter ses taux en décembre. Notre structure financière déjà
affligeante approche d’une autre crise.
Mes interrogations ont toujours été de savoir qui les élites
voudraient au pouvoir lorsque cette crise se produira. Je l’ai dit une
centaine de fois avant et je vais le dire encore une fois : avec Clinton
dans le bureau ovale, les mondialistes et les financiers internationaux
porteront le blâme pour tout ralentissement économique. Avec Trump aux
manettes, les mouvements conservateurs seront accusés. En fait, je
suggère que quiconque doute de ce scénario regarde les réactions du
marché boursier à chaque fois que Trump monte dans les sondages ou que
Clinton fait face à un nouveau scandale. Le récit est déjà en
préparation – une victoire de Trump équivaudra à des pertes sur les
marchés.
Pour ceux qui pensent qu’il serait étrange que le public puisse être
trompé en lui faisant accuser Trump et les conservateurs pour une crise
économique, je suggère qu’ils considèrent que l’idée de possession est
la base des neuf dixièmes de la loi dans l’esprit de beaucoup. Les gens
peuvent aussi être irrationnels face à la ruine financière. Je rappelle
aux lecteurs que l’histoire est écrite par les vainqueurs. Les
planificateurs planifient d’être victorieux en cas de démantèlement de
l’Amérique et de nos principes fondateurs. Qu’ils réussissent ou non,
cela dépend vraiment des conservateurs et des partisans de la liberté,
pas de Trump.
L’action du FBI prépare le chemin pour Trump
Clinton et le DNC
soutiennent que l’annonce du directeur du FBI, James Comey, de la
réouverture d’une enquête est motivée politiquement. Et ils ont raison,
en quelque sorte. La vraie motivation, je crois, est que Clinton n’a
jamais été censée remporter l’élection en premier lieu et que les élites
veulent que Trump soit placé au pouvoir au moment des dernières heures
de l’économie américaine. Tout le reste n’est qu’une danse de kabuki.
Les démocrates pleurent de rage et accusent Comey de «travailler avec Poutine», ou de travailler avec l’alt-right. Le néfaste Harry Reid a même accusé le FBI de cacher les liens supposés de Trump avec le gouvernement russe et de violer la loi Hatch.
Je pense qu’une grande partie de cet intense indignation est réelle,
car je crois qu’une grande partie des attaques médiatiques sur Trump
proviennent de gens qui pensent vraiment qu’ils mènent une guerre de
propagande pour faire élire Hillary Clinton. Ceci, cependant, ne
signifie pas que les élites prévoient d’installer Clinton.
Certains pourraient trouver ma position bizarre. Je comprends. Mais
il est aussi bizarre pour moi de voir quelques-unes des rationalisations
que les gens tentent quand ils traitent de la révélation de Comey.
Par exemple, l’argument selon lequel toute la réouverture de
l’enquête est un stratagème complexe conçu par l’establishment pour
détourner l’attention des données de Wikileaks. Cela n’a aucun sens.
Entre autre, l’enquête réouverte ne fait qu’accorder plus d’attention
aux données Wikileaks, pas moins. Si les élites espéraient créer une
diversion, elles ont échoué misérablement.
L’annonce du FBI ne fait que nuire à la campagne de Clinton. Non ?
Même si elle échoue, même si le FBI annonce plus tard que rien n’a été
trouvé, l’enquête étalée dans les journaux si près du jour des élections
recentre toute l’attention du public sur la corruption de Clinton et
continuera à le faire la semaine prochaine au moins. L’idée que les
élites espèrent l’utiliser pour aider Clinton est absurde.
J’ai aussi vu l’argument que Comey agit pour couvrir son propre
postérieur, peut-être par crainte que Trump puisse voler la victoire. Je
trouve cela aussi absurde. Le consensus général, il y a quelques mois,
parmi les analystes alternatifs était que Comey (placé à la tête du FBI
par Obama) était un traître et que le FBI était une agence de
marionnettes de l’establishment. Maintenant, soudainement, Comey serait
inquiet au sujet d’une victoire possible de Trump et prendrait ainsi une
initiative qui pourrait être une prophétie auto-réalisatrice ?
Comey fait ce qu’on lui dit. Le FBI est une franchise élitiste
détenue et exploitée. Ce ne sont pas des voyous. Si le récit du FBI est
vrai et que Comey ressent le besoin de couvrir ses arrières avec Trump,
ce n’est que parce qu’il sait quelque chose que les autres ne savent
pas. Avec Clinton au bureau, «son oie serait cuite» après ce petit incident. Comey n’y gagne un avantage que si Trump est prévu pour gagner.
Trump peut être, ou ne pas être, au courant du plan
Le résultat, selon les témoignages que j’ai vus en matière
d’influence des élites sur les élections aux États-Unis, c’est que si
Trump gagne, ce ne sera que parce qu’elles voulaient qu’il gagne. La
tempête du FBI la semaine dernière semble soutenir mon point de vue et
il nous reste encore une semaine pour que la laideur de Clinton soit
révélée. Je m’attends également, si Trump gagne, à ce que la réaction
des conservateurs et des activistes de la liberté soit que l’événement
était un «miracle», un bouleversement choquant contre
l’establishment. Tout comme la réaction au référendum du Brexit. Je
maintiens que les conservateurs et les champions de la souveraineté en
Europe et en Amérique sont mis en place pour prendre la responsabilité
de la chute d’une déstabilisation mondiale à venir.
Je n’ai pas pris cette position juste pour être contrariant. Je le
pense honnêtement et ma position est vraiment une position perdante. Si
je me trompe et que Clinton gagne le 8, je n’ai probablement pas fini de
l’entendre, mais c’est un risque qui doit être pris, parce que ce que
je vois ici, c’est un mouvement sur l’échiquier que d’autres ne
considèrent pas. Si je me trompe, je me trompe.
Cela dit, si j’ai raison, je perds toujours, parce que les partisans
de Trump et la moitié du mouvement de la liberté seront tellement ravis
qu’ils ignoreront probablement la plus grande information – Trump est le
candidat que les élites voulaient depuis le début.
Si j’ai raison, je ne saurais dire si Trump sait qu’il sera un bouc
émissaire pour les élites. Avec Trump sur le chemin de la Maison
Blanche, je peux garantir une hausse des taux de la Fed en décembre.
Imaginez ce qu’une guerre entre Trump et la Réserve fédérale fera contre
le dollar des États-Unis. Quel moyen de détruire le statut de réserve
mondiale de la monnaie et de faire place aux droits de tirage spéciaux
du FMI ! Je soupçonne également que les émeutes généralisées sont au
calendrier aussi bien que diverses mobilisations des mouvements de
justice sociale. Une parfaite excuse pour des mesures d’extension de loi
martiale, ne pensez-vous pas ?
Le fait est que, aussi horrible que puisse être une présidence de
Clinton pour les conservateurs (ou pour tout le monde), ne soyez pas
trop à l’aise sous Trump. La partie ne fait que commencer et notre
vigilance doit être encore plus grande avec une Maison Blanche
conservatrice, parce que, qu’on le veuille ou non, tout ce que Trump va
faire nous retombera dessus. Nous ne pouvons pas plus autoriser les
activités anticonstitutionnelles sous Trump que nous l’aurions pu sous
Clinton. Si vous pensez que l’élection a été chaotique et déroutante
jusqu’à présent, attendez bien la fin.
Brandon Smith
Note du traducteur
Dedefensa qui suit l'actualité de cette élection comme le lait bouillant dans la casserole Le désert du système de l’américanisme, commente entre autre cet article et la posture de Brandon Smith et son sophisme pensant que Trump, n'est là que pour porter le blâme de la crise.
J'ai déjà commenté ici les limites de son raisonnement notamment sur son incapacité à écrire tout le bénéfice du pétro dollar pour les américains pendant si longtemps au dépend du monde entier, en même temps que ces hypothèses audacieuses sur l'utilisation des DTS par les globalistes.
De lui à Kunstler, de Mike Witney à William Engdahl, laissons les américains eux-même nous guider dans les méandres de l'américanisme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire