Article original de Giulio Meotti, publié le 14 juin 2017 sur le site
gatestoneinstitute.org
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Tout d’abord, ce fut la route hongroise. Ensuite, ce fut la route des Balkans.
Maintenant, l’Italie est l’épicentre de ce tremblement de terre
démographique, et elle est devenue le ventre mou de l’Europe, à mesure
que des centaines de milliers d’immigrants arrivent.
Avec près de 10 000 arrivées
au cours d’une période récente de trois jours, le nombre de migrants en
2017 a dépassé 60 000, soit 48% de plus que la même période l’an
dernier, alors qu’ils étaient déjà 40 000. Pendant le week-end de
Pâques, un record de 8 000 migrants
ont été sauvés en Méditerranée et amenés en Italie. Et ce n’est que la
pointe de l’iceberg : pendant l’été, le nombre d’arrivées depuis la
Libye ne fera qu’augmenter.
Un remplacement de la population est en cours en Italie. Mais si vous
ouvrez les journaux traditionnels, vous ne trouverez guère ces
chiffres. Aucune station de télévision n’a consacré de temps à ce qui se
passe. Aucune critique n’est autorisée. L’invasion est considérée comme
une affaire faite.
En 2016, 176 554 migrants
ont atterri en Italie, soit une multiplication par huit depuis 2014. En
2015, il y en avait 103 792. En 2014, il y en avait 66 066. En 2013, il
y avait 22 118. Au cours de ces quatre dernières années, 427 000
migrants sont arrivés en Italie. Seulement sur les cinq premiers mois de
cette année, en 2017, l’Italie a reçu 10% du nombre total de migrants
de ces quatre dernières années.
Il y a des jours où la marine et la garde côtière italiennes sauvent 1 700 migrants en 24 heures. Le pays est épuisé. Il y a des villages italiens où un dixième de la population est déjà composé de nouveaux migrants. Nous parlons de petites localités de 220 résidents et de 40 migrants.
L’un des principaux aspects de cette révolution démographique est
qu’elle se déroule dans un pays qui vieillit considérablement. Selon un
nouveau rapport du Bureau italien des statistiques,
la population italienne tombera à 53,7 millions dans un demi-siècle –
une perte de sept millions de personnes. L’Italie, qui possède l’un des
taux de fécondité les plus bas au monde, perdra entre 600 000 et 800 000
citoyens chaque année. Les immigrants seront plus de 14 millions, soit
environ le quart de la population totale. Mais dans le scénario le plus
pessimiste, la population italienne pourrait tomber à 46 millions, soit
une perte de 14 millions de personnes.
Selon un rapport de l’ONU intitulé Migration de remplacement: s’agit-il d’une solution au déclin et au vieillissement des populations,
en 2050, un tiers de la population italienne sera composé d’étrangers,
un creuset qui pourrait exploser en tensions dans les domaines culturel
et social. Le niveau des arrivées tombera de 300 000 à 270 000 personnes
par année d’ici 2065. Au cours de la même période, on s’attend à ce que
14,4 millions de personnes arrivent. Ajouté aux plus de 5 millions
d’immigrants actuellement en Italie, 37% de la population devrait être
étrangère : plus d’un habitant sur trois.
En outre, le système d’aide humanitaire a été frappé par de nouveaux scandales. « L’hypothèse de l’enquête à vérifier est que les sujets liés à ISIS servent de soutien logistique aux flux migratoires », a été un avertissement envoyé devant le Comité Schengen par le procureur italien anti-mafieux et antiterroriste, Franco Roberti. Il y a maintenant des juges qui enquêtent
sur le lien entre les passeurs de migrants en Afrique du Nord et les
ONG italiennes qui les sauvent en Méditerranée. Les passeurs de
personnes amènent les migrants aux navires des ONG, qui arrivent ensuite
dans les ports italiens. Une autre enquête juridique a été ouverte sur les intérêts économiques de la mafia dans la gestion des migrants après leur arrivée.
Seulement 2,65%
des migrants qui sont arrivés en Italie ont obtenu l’asile en tant que
véritable réfugiés, selon les Nations Unies. Les autres personnes ne
fuient apparemment pas de guerre ni de génocide. Malgré toutes ces
preuves, on ne peut cependant pas comparer les migrants aux juifs qui
fuient le nazisme. Et pourtant le pape Francis, par exemple, a récemment
comparé les centres de migrants aux « camps de concentration » nazis. On se demande où sont les chambres à gaz, les « expériences »
médicales, les crématoires, le travail d’esclave, les marches forcées
et les escouades de la mort. Les journaux italiens publient maintenant
des articles sur « l’Holocauste méditerranéen », comparant les migrants morts en essayant d’atteindre le sud de l’Italie aux juifs gazés à Auschwitz. Un autre journaliste, Gad Lerner, dans le but de soutenir les migrants, a décrit leur état avec le même mot inventé par les nazis contre les juifs : Untermenschen, des êtres humains inférieurs. Ces comparaisons sont répandues par les médias pour une raison précise : empêcher le débat.
Pour comprendre combien ces comparaisons sont honteuses, nous devons examiner le coût de chaque migrant
pour le Trésor italien. Les immigrants, une fois enregistrés, reçoivent
un revenu mensuel de 900 euros par mois (30 euros par jour pour leurs
dépenses personnelles). Une autre somme de 900 euros va aux Italiens qui
les abritent. Et 600 euros sont nécessaires pour couvrir les coûts
d’assurance. Dans l’ensemble, chaque immigrant coûte à l’Italie 2 400
euros par mois. Un policier gagne la moitié de cette somme. Et un
bénévole naval qui sauve les migrants reçoit une allocation de 900 euros
par mois. Les nazis étaient-ils si gentils avec leurs Untermenschen juifs?
Le coût des migrants sur les finances publiques italiennes est déjà
immense et détruira la possibilité de toute croissance économique. « L’impact
global sur le budget italien pour les dépenses des migrants est
actuellement quantifié à 2,6 milliards [euros] pour 2015, devrait être
de 3,3 milliards pour 2016 et 4,2 pour 2017, dans un scénario constant », explique le ministère de l’économie.
Si l’on veut mettre cela en proportion, ces chiffres donnent une idée
plus claire de ce que l’Italie consacre à cette crise : en 2017, le
gouvernement dépense 1,9 milliard d’euros pour les retraites, mais 4,2
milliards d’euros pour les migrants et 4,5 milliards d’euros pour le
plan national de logement contre 4,2 milliards d’euros pour les
migrants.
L’establishment culturel italien est désormais entièrement axé sur le
soutien à cette migration de masse. Le film italien nommé aux Oscars
l’année dernière est Fire on Sea,
dont le personnage principal est un médecin traitant les migrants à
leur arrivée. Le Premier ministre italien Matteo Renzi a porté avec lui 27 DVD du film
à une session du Conseil européen. Les chaînes de télévision
commerciales italiennes ont produit de nombreux programmes de télévision
sur les migrants, tels que Lampedusa, du nom de l’île italienne. Cent mille Italiens sont même descendus dans les rues de Milan pour un « rassemblement de solidarité » avec les migrants. De quelle «solidarité»
peut-il s’agir, si un demi-million de personnes ont été secourues par
le gouvernement italien et que tout le pays semble déterminé à ouvrir
ses portes à toute l’Afrique du Nord?
Winston Churchill était convaincu que la Méditerranée était le « point faible » de l’Europe hitlérienne. Elle est maintenant devenu le doux point faible de la transformation européenne en Eurabia.
Giulio Meotti,
éditeur culturel de Il Foglio, est un journaliste et auteur italien.
Note du Saker Francophone
Le mot remplacement qui évoque les heures les plus sombres de... pourrait être remplacé par grand métissage, selon l'idée des mondialistes ou par une grande communautarisation, si l'on observe ce qui se passe sur les lieux de peuplement de ces migrants. On peut même se rendre compte que ces mouvements de population sont en train de tirer en arrière les enfants de ceux qui avaient commencé à se fondre dans le moule de l'assimilation à la française. Il semble aussi être utilisé par l'ONU, dans un sens premier et mathématique, de remplacement du vide laissé par le faible taux de fécondité des indigènes.
Cet article est aussi à lire dans la lignée des articles d'Andrew Korybko sur la guerre hybride et sur l'arme de la migration de masse.
Même s'il y a quelques milliers de djihadistes dans le lot, l'essentiel de ces gens sur les routes, tout en étant collectivement une arme, sont aussi individuellement victimes de la déstabilisation de leur pays ou des incitations de ceux qui jouent avec cette arme migratoire pour déstabiliser les sociétés européennes. L'article pointe les politiciens italiens, mais on peut aussi penser à Merkel pour l'Allemagne ou ceux dans l'UE qui soutiennent ce mouvement. Quels sont les enjeux?
Parmi les hypothèses citées couramment :
– la piste économique? Pour que les industries puissent bénéficier d'une main d’œuvre pas chère, capable de faire baisser les prétentions du prolétariat européen. Vu le chômage de masse et les perspectives de robolution, ça semble peu probable.
- la piste de la natalité? En quoi revenir à un taux de population plus faible est-il un problème? Moins de population veut dire moins de pression sur les milieux naturels. Les écolo devraient en faire leur cheval de bataille. Mais non, ils sont trop occupés ailleurs... L'excuse de sauver les systèmes de retraite est seulement risible pour ne pas dire lamentable, car il s'agirait alors de piller le potentiel humain des pays d'origine pour sauver le confort de nos vieux?
- la piste du multiculturalisme? L'homogénéité ethnique c'est pô bien et le métissage c'est l'avenir. Pour une partie de l'aile politique "progressiste", c'est clairement devenu un mantra, mais vu les salaires à 1€/h du patronat allemand, c'est pas pour leurs beaux yeux qu'on les fait venir. Sinon, on serait allé les chercher en avion de manière honorable, pour ne pas les livrer à toutes les mafias sur leur chemin. Idem pour le racisme anti-blanc. Oui, il existe et est savamment entretenu par certains, mais est-ce vraiment l'objectif principal?
- la piste du NOM, la fin des États et une gouvernance mondiale? Certains y pensent quasiment ouvertement et ce ne serait pas la première fois que l'on utiliserait une population misérable et mise au pied du mur pour contrôler une population indigène, la fameuse armée de réserve du capital. Vu les petits malins qui nous gouvernent, ils peuvent aussi imaginer de retourner leur veste dans un proche avenir et jeter les migrants en pâture à la populace pour la crise à venir, puis re-retourner leur veste pour nous refaire le coup de l'anti-racisme et nous remettre la tête dans le seau du populisme et des heures les plus sombres.
- la piste géopolitique? Les USA, qui veulent tenir l’Europe en y créant des facteurs de déstabilisation, avec les migrants comme stratégie de la tension et empêcher toute alliance eurasiatique? En tout cas, ce n'est pas trop une réussite à l'Est.
C'est sans doute un peu tout cela à la fois.
Attention aussi, à tous ceux qui s'excitent uniquement sur les migrants. Il serait beaucoup plus constructif de continuer, comme le font cet article ou ceux de Korybko, à démonter le cadre de ces migrations pour casser le discours des gouvernants actuels sur le sujet et de leurs sponsors. L'idée d'un co-développement des deux côtés de la Méditerranée ou en Asie centrale est d'ailleurs à mettre sur la table dans ce débat. Se contenter de dénoncer hystériquement les exactions de migrants ne va que diaboliser le sujet et empêcher d'instaurer un débat constructif entre tous les mouvements politiques en Europe et avec les peuples d'où sont originaires ces personnes, et cela fait finalement le jeu des mondialistes.
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