Article original de James Howard Kunstler, publié le 29 novembre 2019 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
A la table de Thanksgiving hier, quinze adultes étaient présents. Pas un mot n’a été dit sur la destitution, la Russie, l’Ukraine, et surtout un certain Golem d’or de la Grandeur, dont l’arrivée au centre de la vie américaine il y a trois ans a déclenché une hystérie politique dont on n’a pas été témoin dans ce pays depuis le siège de Fort Sumter par les « mangeurs de feu » du Sud.
Je me demande si une grosse fatigue des esprits ne s’est pas installée dans la classe des gens qui suivent les nouvelles et en particulier les bouffonneries torturées du rodéo de chèvres du représentant Adam Schiff au Comité des renseignements de la Chambre le mois dernier. Je me demande ce que le reste du Congrès détecte parmi ses électeurs pendant cette pause durant les Fêtes. Je soupçonne qu’il s’agit de la même absence sinistre de bavardage que j’ai remarquée, et de ce qu’elle peut laisser présager au sujet de la disposition de la nation envers la réalité.
Arthur Schopenhauer (1788-1860), homme blanc décédé, avait fameusement fait remarquer que « toute vérité passe par trois étapes : premièrement, elle est ridiculisée ; deuxièmement, elle est violemment combattue ; et troisièmement, elle est acceptée comme une évidence ». L’Amérique est restée coincée dans la deuxième étape de la deuxième phase ces trente-six mois depuis que M. Trump a choqué le système avec sa victoire électorale sur celle-dont-c’était-le-tour-sans-aucun-doute, incitant à un paroxysme de rage, d’incrédulité et de châtiment qui a rendu le côté gauche de ce transect politique ridicule, et même à plusieurs reprises, ignoble, alors que leurs rêves sur la « collusion » russe et leurs chimères successives se dissolvent dans des procédures officielles.
L’échec stupéfiant du rapport de M. Mueller n’a rien fait pour atténuer ce violent délire. Il n’y a eu aucune remise en question de l’engagement de la gauche dans cette guerre contre le hobgoblin populiste. La solidarité de l’illusion est restée bloquée sur place, ce qui a conduit M. Schiff à se moquer récemment de son faux « lanceur d’alerte » et de l’enfilade des agents des services de renseignement chargés d’écarter toute enquête honnête sur les événements en Ukraine.
Mais avec la pause de Thanksgiving, quelque chose a commencé à tourner. Cela a été signalé, en particulier dans le principal organe de désinformation de la gauche, le New York Times, par une salve d’histoires boiteuses durant toute la semaine visant à désamorcer le rapport Horowitz, qui doit paraître le 9 décembre. Les articles du Times étaient sûrement basés sur des fuites de personnes citées dans le rapport de l’IG, qui ont eu l’occasion d’« examiner » les ordonnances contre elles avant leur publication prochaine. Ces histoires dégagent une odeur de panique et de désespoir qui indique une perte de conviction pour soutenir l’attaque contre la vérité – à savoir, que la communauté américaine des services de renseignement avait organisé un coup d’état pour renverser l’improbable Président Trump.
À partir de maintenant, les faits de l’histoire actuelle – dont plusieurs sont déjà publiques, d’une façon ou d’une autre, et que les médias ignorent séditieusement – seront officiellement détaillés par les autorités fédérales en dehors de l’orbite des organisateurs du coup d’état, et finalement au-delà de leur contrôle. Les faits peuvent inclure la vérité désagréable que M. Mueller et ses assistants ont joué un rôle majeur dans la mauvaise foi de la communauté des services de renseignement contre l’occupant de la Maison Blanche.
Je ne suis pas sûr que la « Résistance » puisse continuer le combat, car leur ennemi est la réalité autant que la simple personnification de la réalité qu’est M. Trump. L’opposition violente dont Schopenhauer a parlé dans son modèle en trois étapes n’était que procédurale dans cette affaire, passant par les tribunaux, les comités et autres organes de l’État. Je ne pense pas que la gauche puisse amener le combat dans la rue. Ils n’en ont pas les moyens, pas même l’ANTIFA Corps. Les dures vérités de la perfidie et de la trahison aux échelons supérieurs du gouvernement tomberont dans les semaines à venir, et lorsque cela arrivera, il y a de fortes chances qu’elles seront accueillies comme allant de soi. Le Times, le WashPo et les réseaux d’information par câble n’auront d’autre choix que de tout rapporter. Je pense qu’ils feront preuve d’une sorte d’étonnement naïf avec le souffle coupé à l’idée que de telles choses puissent se passer. Plus remarquable encore, ils pourraient simplement affirmer qu’ils le savaient depuis le début – un dernier soubresaut de mauvaise foi alors que le nouveau paradigme se met en place.
Je m’attends à ce qu’il se passe quelque chose d’autre en même temps : une répudiation retentissante du Parti Démocrate lui-même, la reconnaissance qu’il a trahi la santé mentale de la nation dans ses inquisitions hors la loi et démentes. Je m’attends à ce que ce sentiment s’étende aux candidats actuels du parti dans leur course à la Maison-Blanche, aux propositions illusoires qu’ils font valoir, et peut-être même à l’ethos plus large de la religion Wokester qui a essayé de manière programmée de détruire la culture commune de ce pays – surtout l’idée que nous avons le devoir d’être en faveur de la vérité.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
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