Article original de James Howard Kunstler, publié le 5 février 2021 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Ne pouvons-nous pas tous simplement nous entendre ? Non, apparemment. Qualifier tout ceux qui sont politiquement à droite des Wokes [Éveillés] de « terroristes » et d’« insurrectionalistes », comme c’est le style de nos jours dans le parti endolori du vainqueur, ne réchauffera probablement pas beaucoup de cœurs et d’esprits parmi les désenchantés politiques. Cela s’accompagne aussi d’une odeur de désespoir, comme si le Deep State consolidé de Joe Biden manquait tellement de confiance, même dans la victoire, qu’il ne peut pas distinguer la politique de la punition – et donc les coups continueront de pleuvoir jusqu’à ce que le moral s’améliore.
En dehors du périmètre de Washington DC, sous haute sécurité, avec sa bureaucratie à l’épreuve des bombes, l’économie est en chute libre. Ce fait n’a pas encore été porté à l’attention du nouveau régime, qui s’inquiète du racisme systémique et de la nécessité urgente d’élargir les possibilités de pratiquer le sport pour les transsexuels. Mais l’enfer se déchaîne sur le pays comme un feu de prairie et les derniers bisons d’Amérique qui se trouvent dans le coin pourraient bien avoir tendance à ruer d’ici peu. Le Old White Joe peut-il entendre le martèlement lointain du sol depuis le bureau ovale ? Peut-être pas avec Nancy Pelosi et AOC qui lui crient dans les oreilles.
Le Bureau des statistiques du travail a indiqué que 779 000 personnes ont déposé une demande d’emploi pour la première fois au cours de la semaine qui s’est terminée le 30 janvier. Les médias ont appelé cela « une pause » parce qu’il était inférieur aux 830 000 attendus. Il en a été ainsi semaine après semaine pendant cette année de Covid-19. La productivité du travail dans le secteur des entreprises non agricoles a diminué de 4,8 % au quatrième trimestre 2020, la plus forte baisse trimestrielle de la mesure depuis le deuxième trimestre 1981. Oui, il y a quarante ans, lorsque la population américaine était de 226 millions d’habitants – elle est maintenant de 330 millions. Le marché boursier a réagi en atteignant de nouveaux sommets. Mauvais « présage » ?
Comment pensez-vous que la valeur des actions parvient à monter, monter, monter et monter encore, jour après jour, alors que l’activité économique baisse, baisse, baisse, jour après jour ? Ce doit être de la magie monétaire moderne, comme la Réserve fédérale qui achète 80 milliards de dollars par mois d’émissions d’obligations du Trésor américain et 40 milliards de dollars de titres adossés à des hypothèques pour un total de 120 milliards de dollars par mois. La véritable magie monétaire, bien sûr, est qu’il est possible d’avoir un boom de Wall Street alors que l’économie s’effondre. Les actifs de la nation ont déjà été dépouillés, alors d’où vient réellement toute cette « valeur » ? Réponse : de la fausse attente d’une énorme productivité américaine future. Elle est fausse parce qu’elle est basée sur la création d’une dette qui ne pourra jamais être remboursée … jamais. Elle n’est pas basée sur l’investissement dans une future entreprise productive.
L’économie ne sera pas corrigée par la politique parce que les actes nécessaires pour la correction font face à une résistance jusqu’à la mort menée par les entités parasitaires qui se nourrissent du peu qui reste. Par exemple les hypermarchés de Walmart. Pensez-vous qu’il soit malsain que tout le profit du commerce américain soient canalisés vers Bentonville, Arkansas ? [Siège de Walmart, NdT] Celui-ci était autrefois distribué dans des centaines de milliers de petites entreprises dans des dizaines de milliers de villes américaines. Qu’est-ce qui va mourir en premier, selon vous ? Walmart ou l’organisme dont il se nourrit ?
Comme la dynamique à l’œuvre est émergente et non linéaire, d’autres forces peuvent s’interposer entre ces relations et changer les choses. Nous sommes déjà en conflit avec la Chine, le pays qui fournit la plupart des marchandises que Walmart vend. Le conflit actuel se joue principalement au niveau de la prise de contrôle des entreprises américaines et des entreprises culturelles, ainsi que dans la cyberguerre, et il risque de s’intensifier autour du maintien de la souveraineté de Taïwan – la Chine américaine. Il est difficile d’attribuer des intentions à un autre pays, mais il semble que la Chine souhaite effacer l’hégémonie en déclin des États-Unis sur la scène mondiale, au moins les neutraliser, et peut-être les dominer. M. Trump n’est plus en place pour résister à cela, et le pays pourrait être contraint d’analyser tous les accords que notre nouveau président, « China Joe », a obtenus avec les entreprises commerciales de la famille Biden en Chine au fil des ans.
Le modèle commercial du business géant, la « Big Box » pourrait donc échouer, et cela dans un délai assez court, ce qui donnerait au moins aux Américains une chance d’auto-réorganiser la production et la distribution des marchandises dans leur propre pays. Ce ne sera certainement pas comme en 1957 [Age d’or selon l’auteur, NdT], mais cela donnerait plus de choses à faire à un grand nombre d’oisifs, quand ils se lèvent le matin. Attendez-vous à cela et planifiez en conséquence.
En attendant, nous avons droit au spectacle sordide des wokesters Démocrates qui s’efforcent de détruire ce qui reste de la vie culturelle américaine. C’est une distraction incomparablement stupide et malveillante des vrais impératifs de ce moment historique. Ils ne parviendront pas à éliminer ceux qui s’opposent au désassemblage systématique de notre langue nationale, de nos mythes et du sens porté par notre société, même si nous devons retourner à la machine à miméographier pour maintenir ces choses en vie. Ils ne transformeront pas une république en un despotisme psychopathe. La politique, disent-ils, est en aval de la culture. La vérité est l’antidote à une culture du mensonge. Le prochain procès de destitution de l’ancien président Trump sera une vitrine pour cela, et il pourrait s’avérer être un canular de trop.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire