Article original de Tyler Durden, publié le 24 Avril 2017 sur le site ZeroHedge
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Le premier porte-avion de la Chine construit sur le sol
national lancera bientôt à Dalian, dans la province du Liaoning, des
exercices et des essais, mettant à l’épreuve une technologie exclusive
destinée à favoriser l’expansion de Pékin dans les mers du Sud et de
l’Est, a indiqué le site SCMP.
Un bassin du chantier naval de Dalian a été rempli d’eau dimanche, en
prévision du lancement. Le navire fabriqué en Chine devrait entrer en
service vers 2020, rejoignant le premier et le seul porte-avion de la
Chine, un navire ukrainien rénové, connu sous le nom de Liaoning.
Le nouveau navire, comme son prédécesseur, sera propulsé de manière
classique, par opposition à une propulsion nucléaire, et disposera, pour
le décollage des avions, d’un pont d’envol en pente comme une piste de
saut de ski. Il est un peu plus petit que le Liaoning, avec un
déplacement d’environ 50 000 tonneaux, comparé à environ 67 000
tonneaux. SCMP note que « depuis le réaménagement réussi du Liaoning
en 2011 et sa mise en service un an plus tard, la Chine n’a mis que
cinq ans à produire le 001A ».
Environ 200 visiteurs et journalistes se sont réunis dimanche à
Dalian, attendant une cérémonie de lancement qui coïncide avec le 68e
anniversaire de la fondation de la marine chinoise. L’échafaudage autour
du navire, nommé temporairement Type 001A, a été retiré et le pont a
été débloqué, a annoncé ThePaper.cn, le portail d’information basé à
Shanghai, suggérant que la date de lancement se rapprochait. Cependant,
les experts ont déclaré que les conditions de marée d’hier n’étaient pas
propices à un lancement pour marquer l’anniversaire de la marine et
attendaient une cérémonie qui aura lieu dans les prochains jours.
Selon SCMP, le nouveau navire est conçu pour avoir plus d’espace pour
les avions que le Liaoning. Selon certaines estimations, il permettrait
au navire d’embarquer jusqu’à 36 avions de chasse, soit 50% de plus que
son prédécesseur. Alors que le nouveau porte-avion « diffère peu du Liaoning en ce qui concerne les apparences extérieures, ses capacités opérationnelles sont très supérieures », a déclaré Liang Fang, expert militaire chinois, à la télévision centrale chinoise de l’État.
Les commentaires publiés par l’organe de presse du parti, le Quotidien du peuple, sur l’anniversaire du PLA Navy hier, ont déclaré qu’une puissance maritime forte était cruciale.
« Face à la sécurité maritime et à la souveraineté de plus en
plus compliquée, une marine forte est nécessaire pour protéger la
souveraineté nationale et les droits maritimes, les intérêts par delà
les mers et participer à la coopération internationale », a déclaré l’un des leaders d’opinion.
Un autre commentateur a déclaré que la flotte nationale autour de son
porte-avion avait participé à un entraînement dans le Pacifique
occidental l’année dernière et que le lancement d’un nouveau porte-avion
était un signe que la Chine maîtrisait la technologie navale.
Néanmoins, les observateurs militaires ont déclaré que le lancement
du nouveau porte-avion ne représentait que des progrès modestes dans la
modernisation militaire de la Chine, compte tenu de l’écart
technologique entre la marine chinoise et son rival le plus puissant
dans la région Asie-Pacifique. En effet, la marine américaine a
actuellement 10 porte-avions opérationnels à propulsion nucléaire de
classe Nimitz, qui transportent chacun environ 90 appareils et
hélicoptères et disposent d’un équipage de 5 000 hommes.
On s’attend à ce que le nouveau navire opère principalement dans la
mer de Chine méridionale à côté du Liaoning, qui a mené en décembre sa
deuxième série d’exercices dans les eaux contestées, depuis son entrée
en service. L’ajout d’un autre navire permettrait à un porte-avion de
rester présent alors que l’autre serait en maintenance. Cet arrangement,
combiné avec les ports et les pistes d’atterrissage que la Chine a
construits sur des îles artificielles en mer, vise à donner la
suprématie aérienne de Pékin sur une région qu’il considère comme
centrale à son intérêt national, et à réduire l’activité américaine dans
cette zone.
Selon Nikkei,
les futurs porte-avions chinois seront probablement construits plus
rapidement, maintenant que le pays a accumulé l’expérience de conception
et la technologie pour lancer le premier navire.
En confirmant cela, le travail sur un deuxième porte-avion chinois a
déjà commencé. Le navire emploiera probablement une catapulte à vapeur
pour lancer ses avions, a reconnu le général de division Xu Guangyu dans
une déclaration aux médias chinois. Un troisième navire, dont la mise
en production n’a pas encore commencé, devrait utiliser la propulsion
nucléaire, éliminant ainsi la nécessité de le réapprovisionner en
carburant. Les travaux sur les navires d’escorte et les sous-marins pour
un groupe de combat autour des porte-avions sont également en cours.
Cité par SCMP, l’analyste militaire basé à Hong Kong, Liang Guoliang,
a déclaré qu’avec le lancement du Type 001A, la Chine ne disposerait
encore que de deux porte-avions, le nouveau navire ayant besoin de deux
ou trois ans avant sa mise en service. Il a noté que les États-Unis
comptent 10 groupes de combat avec porte-avions, dont au moins quatre
ont été déployés dans la région Asie-Pacifique.
« La marine américaine a 9,5 millions de tonnes équivalentes pour
sa marine, tandis que la Chine n’en a que 400 000, soit 4% de la
capacité américaine. Les États-Unis ont également différents types
d’avions de combat sur leur porte-avions, y compris les variantes
avancées du F-35… alors que la Chine n’a que le J-15, a déclaré Liang. Pendant
ce temps, les États-Unis ont plus de 200 000 marines, alors que la
Chine essaie simplement d’étendre sa force à 100 000. »
« Je pense que l’armée chinoise devrait se rendre compte qu’il
existe encore d’énormes lacunes dans le matériel et les logiciels, entre
les capacités maritimes des deux pays. »
Ils le font probablement, c’est pourquoi l’espionnage industriel aux
États-Unis risque de s’intensifier dans les années à venir, alors que la
Chine se précipite pour diminuer l’écart technologique. Et comme la
Chine s’efforce de rattraper la flotte de porte-avions des États-Unis,
elle a également montré une envie de réduire les déficits de sa flotte
de sous-marins : comme rapporté vendredi,
la Chine construit actuellement la plus grande installation de
sous-marins du monde, qui sera opérationnelle plus tard cette année, et
qui sera en mesure de construire jusqu’à quatre sous-marins en même
temps.
Tyler Durden
Note du traducteur
La comparaison entre les deux marines est fallacieuse et trompeuse, car les Chinois n'ont absolument pas besoin de concurrencer les USA dans ce domaine. Leur premier objectif est de sécuriser la mer de Chine et deux porte-avions y suffisent. L'autre mission sera à terme de sécuriser les routes commerciales et leurs amis, notamment en Afrique, et là, deux autres porte-avions devraient être très utiles. La principale force de frappe chinoise est commerciale et financière, avec les investissements autour des Routes de la Soie.
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