jeudi 5 juillet 2018

L’animal qui s’auto-illusionne

Article original de Dmitry Orlov, publié le 28 juin 2018 sur le site Club Orlov
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

 

« Je ne suis pas un animal, je suis un être humain ! », est une phrase célèbre du film de David Lynch, The Elephant Man, encensé par la critique, qui raconte l’histoire de Joseph Merrick, un homme gravement déformé atteint du syndrome de Protée au XIXe siècle à Londres. Ce film était basé en partie sur une étude de l’anthropologue Ashley Montagu, L’homme éléphant : Une étude sur la dignité humaine (1971). Cette fameuse citation a ensuite donné naissance au titre de la comédie noire « I Am Not An Animal » de Peter Baynham, sortie en 2004, sur des animaux qui se sont échappés d’un laboratoire de vivisection et ont tenté de survivre aux côtés des humains dans le grand monde cruel.



Chaque fois que les humains sont réduits à un état animal, c’est la porte ouverte à la tragédie. Chaque fois que les animaux usurpent l’identité des humains, on est bon pour une comédie. Il y a quelques exceptions. Les chevaux pantomimes ne sont pas particulièrement tragiques. Voir des perroquets et des singes racontant la bonne aventure dans les rues de Moscou est perçu comme tragique par certains défenseurs des droits des animaux. Mais j’ai l’impression que les possibilités comiques sont présentes quand les humains et les animaux se mélangent. Même le film dépeignant les circonstances tragiques de la vie de Joseph Merrick a été coproduit par Mel Brooks, le réalisateur de Blazing Saddles et d’autres comédies épiques. Son nom a été rayé du générique de peur de confondre le public en lui laissant penser que le film était une comédie.

Nous sommes à la fois humains et animaux ; il n’y a pas de contradiction entre ces deux concepts. Imaginez un acteur en costume d’abeille criant : « Je suis une abeille, pas un insecte ! ». Et son contradicteur (portant peut-être une blouse de laboratoire) répondant : « Vous, monsieur, êtes un arthropode avec une tête bien définie, un thorax, un abdomen et trois paires de pattes. Par conséquent, Monsieur, vous devez être/bee un insecte ! » (Rires). L’insecte : « Noooooon ! » (se glisse en coulisse, inconsolable). Comment concilier ces états d’être apparemment contradictoires ? Selon les Monty Python, « Une abeille, philosophiquement, doit ipso facto être à moitié abeille/half not bee ». (C’est un petit jeu de mots précieux parce que, voyez-vous, Shakespeare, dont l’orthographe était confuse, écrivait : « To bee or not to bee, that is the question ! »).

Merrick était, de l’avis de tous, un homme au caractère irréprochable et à la dignité personnelle sans ombre, alors qu’en tant qu’animal, il était impropre à être élevé parce que le syndrome de Protée est génétique et nous ne voulons pas qu’il pollue notre patrimoine génétique humain. C’est à ce moment que les gens commencent normalement à crier à l’eugénisme. Traiter les gens comme des animaux viole leurs droits humains alors que traiter les animaux comme des animaux ne viole pas leurs droits des animaux. Eh bien, qu’en est-il de traiter les humains pire que les animaux ?

Pour nos semblables, nous sommes censés être des humanistes (à savoir le bombardement « humanitaire » de la Serbie, du Kosovo et de la Libye) tandis que nous attendons seulement des animaux qu’ils agissent humainement. Mais alors, comment est-il humain de bombarder un pays pour le renvoyer à l’âge de pierre, en salant ses champs avec de l’uranium appauvri, tout cela pour l’humanitarisme ? Ces gens ne sont-ils même pas des animaux ? Il semblerait qu’il y ait deux sortes d’humains : ceux qui ne sont pas des animaux et les autres qui ne sont pas même des animaux, et ne peuvent pas être élevés, parce que les premiers ont des droits humains tandis que les seconds sont sujets à extermination.

L’idée que les humains puissent être élevés comme des chiens ou des chevaux est répugnante… à moins bien sûr que nous ne parlions de ces mesdames et de ces messieurs bien élevés. Citant Etiquette for Ladies and Gentlemen (1876) : « Le fondement de toute bonne éducation réside dans le christianisme lui-même… une très légère formation autour d’une étiquette simple est tout ce qui est nécessaire pour faire une femme très bien élevée. » À travers les siècles, des humains avec un grand pédigrée, tels que la famille royale britannique et divers autres aristocrates, ont été élevés avec autant de soin que les chevaux et les chiens de race. Démentant ces béatitudes, ils ne sont nullement doux mais ils ont eu tendance à hériter de la Terre ; bien sûr au nom du « christianisme ».

Si les humains et d’autres animaux peuvent être élevés, on peut aussi les reproduire, et les résultats sont visibles chez les teckels, dont un quart souffre d’une maladie discale intervertébrale, chez les bergers allemands avec une dysplasie de la hanche, dans l’hémophilie du prince Alexis (fusillé par les bolcheviks à Ekaterinbourg en 1918), dans les nombreuses générations de Habsbourg sans menton et dans les oreilles flasques du prince Charles (la rumeur veut qu’il ait beaucoup de travail à faire pour être présentable). Il est clair que la nature, y compris la nature humaine, peut et doit être bousculée, mais seulement dans des limites raisonnables. En particulier, l’eugénisme – comme dans la stérilisation forcée des humains jugés inférieurs – est une idée particulièrement troublante et justement impopulaire.

Il existe un nouveau type d’eugénisme qui n’est pas reconnu comme tel. Sous le couvert de la politique de genre, on enseigne aux jeunes enfants qu’ils ne sont pas des garçons, des filles ou des anomalies biologiques (les trois catégories biologiques attestées par la science), mais qu’ils peuvent s’identifier à n’importe quel type et sous-type. Si la nature se trompe dans l’attribution du sexe, les médecins et les chirurgiens peuvent corriger le problème avec des inhibiteurs de la puberté, une hormonothérapie et des opérations de changement de sexe, produisant… des échantillons stériles. En cours de route, de nombreux enfants qui évitent la réaffectation sexuelle se retrouvent néanmoins suffisamment confus sexuellement pour ne pas se reproduire correctement et en temps opportun. Puisque la confusion entre les sexes est surtout une maladie du libéralisme, nous devrions nous attendre à ce que les populations libérales subissent un effondrement démographique et soient remplacées par des populations conservatrices dont les membres sont plus solidement installés dans le camp « garçon, fille ou défectueux ». La question est de savoir qui mène cette guerre contre le libéralisme. Le fait qu’elle soit entre les mains même des libéraux est un sujet de discussion pour les théoriciens de la conspiration.

En regardant les efforts menés à l’égard de l’eugénisme à la fois ancien et moderne, nous pouvons facilement observer qu’un certain nombre d’expériences d’élevage humain sont en cours, même maintenant. D’une part, dans les régions sous-développées du monde, il y a de grandes pressions de l’environnement pour maintenir une vigueur physique importante et supporter des charges de maladies élevées au détriment de l’intelligence. Cette histoire est racontée par diverses cartes du QI mondial. Vous pouvez argumenter que les tests de QI ne mesurent pas l’intelligence mais la capacité à bien performer sur les tests de QI qui ne sont corrélés qu’avec l’intelligence ; vous pouvez argumenter qu’il existe d’autres facteurs, tels que le colonialisme, la mondialisation ou autre. Tout cela est vrai, mais le résultat est là : différents environnements produisent différents niveaux d’intelligence. Notez que ce n’est pas l’évolution – qui est une accumulation très lente des mutations non létales – mais la reproduction – qui est le jonglage des allèles hétérozygotes qui se produit lors de la reproduction sexuée.


Un autre type d’élevage qui se produit dans les pays (sur-développés) produit une population riche en psychopathes. Les environnements corporatifs et bureaucratiques déshumanisants, non empathiques sont particulièrement bien adaptés aux psychopathes parce qu’ils ne sont pas accablés par des pulsions empathiques et désintéressées et sont heureux quand ils peuvent infliger des souffrances aux autres. L’incubateur ultime de psychopathes s’avère être Washington, DC.




Puisque la psychopathie est héréditaire à environ 50% et que les gens ont tendance à rester près de l’endroit où ils sont nés, ce serait une bonne idée de commencer à essayer de diriger le monde à partir d’un endroit qui n’est pas entièrement rempli de psychopathes. Cela pourrait peut-être réduire le nombre de « bombardements humanitaires ». Ou peut-être les Chinois ou les Russes vont-ils inventer des armes d’intelligence artificielle raffinée pour provoquer une confusion sexuelle entre les psychopathes du monde entier, les incitant à subir des opérations de changements de sexe.


Les cinq stades de l'effondrement 

 Dmitry Orlov

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateur de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

1 commentaire:

  1. Bonjour, pourriez-vous m'indiquer de quelles sources provient cette carte du QI mondial? Merci

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