Article original publié le 1er Septembre 1988 sur le site The Economist
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Note du traducteur
Voici un extrait d'un article du magazine The Economist, propriété de la famille Rothschild. C'est une des sources d'analyse de Brandon Smith à laquelle il fait référence dans son article Le pire est que les banquiers centraux savent exactement ce qu'ils font, pour expliquer que ce projet de gouvernance mondiale est inscrit dans le temps long et avance dans l'ombre car nos médias et nos politiques n'y font que de rares allusions alors que le projet n'est pas secret. La preuve avec cet article, datant de 1988 – eh oui! bientôt trente ans – qui sonne comme une profession de foi.
La montée de la monnaie mondiale, le Phénix, des cendres des monnaies fiduciaires nationales, à savoir la destruction des monnaies fiduciaires par l’hyperinflation. Le Phénix
est bien sûr une métaphore occulte. Sur la destruction, les cendres de
l’ancien ordre mondial, le Nouvel Ordre Mondial luciférien se lèvera
comme un Phénix!
Dans trente ans [rappel : l’article date de 1988, NdT], les
Américains, les Japonais, les Européens, et les gens dans de nombreux
autres pays riches, et certains relativement pauvres ailleurs,
paieront probablement leurs achats avec la même monnaie. Les prix seront
cotés non pas en dollars, en yens ou en Deutschemarks, mais… comment
dire? En Phénix. Le Phénix sera favorisé par les
entreprises et les consommateurs, car il sera plus pratique que les
monnaies nationales d’aujourd’hui, qui d’ici là, vont beaucoup
ressembler à une pittoresque perturbation de la vie économique à la fin
du XXe siècle.
En ce début 1988, cela peut sembler être une prévision étonnante. Les
propositions pour une union monétaire éventuelle ont proliféré il y a
cinq ou dix ans, mais elles ont de nouveau été envisagées avec les
revers de 1987. Les gouvernements des grandes économies ont essayé de
bouger d’un pouce ou deux vers un système plus contrôlé de taux de
change, une logique préliminaire, il semblerait, à une réforme monétaire
radicale. Par manque de coopération dans leurs politiques économiques
sous-jacentes, qu’ils ont horriblement gâchées et qui ont provoqué la
hausse des taux d’intérêt amenant le crash d’octobre du marché boursier.
Ces événements ont châtié les réformateurs des politiques sur les taux
de change. L’effondrement du marché leur a enseigné que la prétention à
une coopération politique peut être pire que de ne rien faire, et que,
jusqu’à ce qu’une véritable coopération soit possible (par exemple,
jusqu’à ce que les gouvernements abandonnent une certaine souveraineté
économique), de nouvelles tentatives d’arrimer les monnaies seront
vaines.
[…]
La nouvelle économie mondiale
Le plus grand changement dans l’économie mondiale depuis le début des
années 1970 est que les flux d’argent ont remplacé le commerce des
marchandises comme force qui entraîne les taux de change. A la suite de
l’intégration incessante des marchés financiers mondiaux, les
différences dans les politiques économiques nationales ne peuvent
perturber les taux d’intérêt (ou les attentes de taux d’intérêt futurs)
que légèrement, mais peuvent susciter d’énormes transferts d’actifs
financiers d’un pays à l’autre. Ces transferts diminuent
considérablement le rôle du flux des recettes commerciales dans leur
effet sur l’offre et la demande de devises différentes, et donc dans
leur effet sur les taux de change. Comme la technologie des
télécommunications continue de progresser, ces transactions seront moins
chères et plus rapides encore. Avec les politiques économiques non
coordonnées, les monnaies ne peuvent devenir que plus volatiles.
[…]
De toutes les manières, les frontières économiques nationales se
dissolvent lentement. Alors que la tendance se poursuit, l’appel à une
union monétaire entre, au moins, les principaux pays industriels
semblera irrésistible pour tout le monde sauf pour les négociants en
devises et les gouvernements. Dans la zone Phénix, l’adaptation
économique aux variations des prix relatifs se passera en douceur et
automatiquement, un peu comme cela se passe aujourd’hui entre les
différentes régions au sein des grandes économies (un mémo pages 74-75
explique comment). L’absence de tout risque de change devrait stimuler
le commerce, l’investissement et l’emploi.
La zone Phénix imposerait des contraintes serrées sur les
gouvernements nationaux. Il n’y aurait plus, par exemple, de politique
monétaire nationale. La création du Phénix mondial serait gérée par une
nouvelle banque centrale, peut-être une émanation du FMI. Le taux
d’inflation dans le monde et, par conséquent – avec des amplitudes
faibles – chaque taux d’inflation national, seraient à sa charge. Chaque
pays pourrait utiliser les impôts et les dépenses publiques pour
compenser les chutes temporaires de la demande, mais il aurait à
emprunter plutôt qu’à imprimer de l’argent pour financer son déficit
budgétaire. En l’absence de recours à une taxe inflationniste, les
gouvernements et leurs créanciers seraient obligés d’étudier leurs plans
d’emprunt et de prêt de bien plus près qu’ils ne le font aujourd’hui.
Cela signifie une grande perte de souveraineté économique, mais les
tendances qui rendent le Phénix si attrayant l’emportent sur
cette souveraineté dans tous les cas. Même dans un monde avec des taux
de change plus ou moins flottants, les différents gouvernements ont vu
leur indépendance politique contrôlée par un monde extérieur hostile.
Comme le prochain siècle s’avance, les forces naturelles qui poussent
le monde vers l’intégration économique vont offrir aux gouvernements un
large choix. Ils peuvent aller avec le courant, ou ils peuvent
construire des barricades. Préparer la voie pour le Phénix
signifie moins de prétendus accords politiques et plus de vraies
relations. Cela signifie que sera permise, et même promue activement,
l’utilisation par le secteur privé d’une monnaie internationale aux
côtés des fonds nationaux existants. Cela laisserait les gens voter avec
leurs portefeuilles pour une éventuelle mutation vers une pleine union
monétaire. Le Phénix serait probablement, au début, comme un cocktail de monnaies nationales, tout comme les droits de tirage spéciaux (DTS)
le sont aujourd’hui. Avec le temps, cependant, sa valeur par rapport
aux monnaies nationales cesserait d’avoir de l’importance, parce que les
gens le choisiraient pour sa commodité et la stabilité de son pouvoir
d’achat.
[…]
L’alternative, pour préserver l’élaboration de politiques autonomes,
impliquerait une nouvelle prolifération de contrôles vraiment draconiens
sur les flux commerciaux et les capitaux. Ce futur offre aux
gouvernements des temps radieux. Ils pourraient gérer les mouvements des
taux de change, déployer une politique monétaire et budgétaire sans
inhibition, et lutter contre les effets néfastes résultant de
l’inflation des prix et des politiques de revenus. C’est une perspective
qui paralyse la croissance.
Planifiez un Phénix pour environ 2018, et souhaitez-lui la bienvenue quand il sera là.
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