mercredi 21 août 2019

Il a fait quoi… !?!

Article original de James Howard Kunstler, publié le 12 Août 2019 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr



Le seul problème avec la théorie du complot selon laquelle des centaines de personnes influentes et puissantes voulaient la mort de Jeffrey Epstein, est que Jeffrey Epstein aurait pu vouloir Jeffrey Epstein mort encore plus qu’eux. Mais ce n’est qu’une hypothèse. Son esprit est au-delà du déchiffrable. Bien sûr, les preuves de ses crimes présumés ne sont pas mortes avec lui – les dossiers qu’il a « méticuleusement » conservés à jour, ainsi que les noms de ses patrons, des clients, des dupes, peu importe comment on peut classer les célébrités qui ont croisé la bulle œstrogénique en pulsation qu’était sa vie, chantonnant cette vieille chanson « Thank Heaven for Little Girls … »


Je suis un peu surpris que le procureur général William Barr n’ait pas eu une crise cardiaque en apprenant la nouvelle. M. Barr s’étant déjà pleinement engagé à nettoyer le désordre au ministère de la Justice, au FBI et ailleurs – considérablement aggravé par les opérations de sabotage de Robert Mueller – une autre bombe puante laisse les forces de l’ordre fédérales désemparées, préoccupées et déconcertées. Et maintenant, le FBI est envoyé en mission d’enquête ? C’est très bien. L’État profond « America » ressemble à un remake de ce merveilleux film de 2018, La Mort de Staline , un fabuleux film burlesque de gens haut placés agissant comme des idiots sans honneurs.

Le Bureau fédéral des prisons a quelques  » explications à donner « , et il n’a pas pris la peine de faire grand-chose à ce sujet dimanche après la parution de la nouvelle. Ils ont complètement échoué sur tous les points critiques de leur responsabilité de maintenir en vie leur suspect criminel numéro un : ils l’ont retiré de la surveillance des suicidaires, une semaine après qu’il eut essayé de se suicider – si c’était vraiment le cas – ; ils ne l’ont pas gardé en observation ; ils n’ont pas réussi à le faire accompagner d’un codétenu qui aurait alerté les gardes ; ils ont échoué à installer des caméras vidéo pour enregistrer les faits dans sa cellule.

C’est un échec sensationnel. On ne peut vraiment pas blâmer le public d’être un peu paranoïaque au sujet de la pourriture au centre du gouvernement. La mort d’Epstein pourrait être un tournant dans la volonté du public d’avaler d’autres fadaises officielles. Un grand nombre d’Américains – ceux qui ne comptent pas sur Rachel Maddow et le New York Times pour tester la réalité à leur place – doivent déjà être impatients devant le manque total – jusqu’à présent – de responsabilité assumées par les responsables impliqués dans cet autre épisode de Keystone Kops, le fiasco du Russiagate.

Comme le cas sordide de Jeffrey Epstein, le Russiagate était une affaire où les tentacules d’Hillary Clinton se sont empêtrés. C’était déjà un tour de passe-passe stupéfiant que M. Mueller ait réussi à passer deux ans à enquêter sur la question, puis à publier plus de 400 pages d’un rapport, sans jamais remarquer que Glenn Simpson, le sous-traitant en chef de Mme Clinton chargé des opérations de campagne, était l’auteur de tout cela. C’était peut-être un point trop précis pour les multitudes laborieuses du « Flyover-land » [allusion aux « Déplorables » rednecks, NdT], mais certains des « Muellerites » [allusion aux croyants en la version de Mr Muller, NdT] envoûtés, parmi les intellectuels des côtes est et ouest, ont certainement été stupéfaits de la façon dont le Grand Homme s’est si maladroitement mélangé les pinceaux lors de sa récente prestation devant le House Intelligence Committee.

Jeffrey Epstein est le premier personnage de ce mélodrame à ramifications multiples à avoir semblé mourir de façon suspecte – si l’on ne tient pas compte du meurtre non résolu de Seth Rich, un employé du DNC, qui pourrait avoir livré les courriels du DNC à Wikileaks. Rich a été trouvé sur les lieux du crime, un trottoir de Washington DC, avec deux balles dans le dos, son portefeuille et son téléphone portable toujours sur lui. Les allégations reliant Seth Rich à la « fuite » des courriels du DNC sont supposées être « démystifiées », mais sans aucune preuve, vraiment, d’une manière ou d’une autre, juste l’avis des parties intéressées. On dit souvent que Julian Assange pourrait répondre définitivement à cette énigme, mais Assange n’a pas joué cette carte – et M. Mueller ne l’a jamais interviewé.

En tout cas, le prétendu suicide d’Epstein a encore ébranlé l’establishment. Le choc était visible dans le paysage médiatique hier, par le manque d’informations relayées dans les premières vingt-quatre heures sur les questions les plus évidentes. Au moment où j’écris ces lignes, le médecin légiste de la ville de New York n’a toujours pas fourni de cause « définitive » au décès. Qu’est-ce qu’ils cherchent ? Des signes de lutte, suggérant que le suicide de M. Epstein a été assisté, par exemple ? Une analyse chimique de son sang ? Qui sait ce qui retient l’information ? Et même s’il n’est pas possible de démontrer l’existence d’un acte criminel, la réprobation de ce louche incident se répand dans l’ensemble de la sphère officielle américaine.

Entre-temps, un certain nombre de fonctionnaires fédéraux en disgrâce, dont les méfaits sont abondamment documentés par des dossiers publics, demeurent en liberté. Andrew McCabe, Bruce Ohr, Peter Strzok, James Comey, John Brennan, James Clapper et bien d’autres encore – autrefois la crème des échelons supérieurs de l’autorité fédérale ! La débâcle d’Epstein met plus de pression sur William Barr, John Durham et Michael Horowitz pour qu’ils poursuivent leur travail. Tous ces mystères non résolus donnent aux Américains une raison de vouloir s’armer contre un sinistre gouvernement de voyous.

Too much magic : L'Amérique désenchantée 

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

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