jeudi 21 mai 2020

Le coronavirus de la bonté

Article original de Dmitry Orlov, publié le 15 mai 2020 sur le site Club Orlov
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpEeTdNJa2nZCzHoNl326gMMCe4-o-cZWnK9vq_JtFqmgxj90UJuFdZiVMHKOihrEk33POErP6seWsAArM7yiw3fH02hoUpsYy2xs3VRtFxXrp2zxOzYeAQcR5SuhNZjk_QUUFwVtSDS0/s1600/virus+heart.jpg

Que va-t-il se passer avec le terrible-si-horrible mais pas si nouveau coronavirus de l’enfer ? Je pense que le SARS-Cov-2 (son nom officiel) va suivre le chemin du SARS-Cov-1, et je ne peux reprocher à quiconque de ne pas s’en souvenir. Ces deux virus sont identiques à 80% et on pense qu’ils proviennent tous deux de chauves-souris. Mais ils se comportent différemment. Le virus n°1 provoque l’apparition de symptômes peu après l’infection et, bien qu’il ne se propage pas aussi férocement que le n°2, il tue beaucoup plus les personnes qu’il infecte. Le deuxième est si contagieux qu’à ce stade, le contenir semble une perspective peu probable dans le monde entier, et même les efforts acharnés pour ralentir sa propagation n’ont pas fait une grande différence.


Mais le numéro 2 a ses bons côtés : il tue un pourcentage infime des personnes qu’il infecte et sa létalité est similaire à celle d’autres virus de la grippe bien connus. En fait, maintenant que la pandémie de coronavirus a atteint un plateau ou est en déclin dans une grande partie du monde, il semble que le numéro 2 n’affectera pas de manière significative les statistiques sur la mortalité, sauf peut-être en Belgique, à Saint-Marin et en Andorre. Après ajustement pour tenir compte de la croissance démographique et du vieillissement de la population dans de nombreux pays, la mortalité est actuellement inférieure à ce qu’elle était pendant la majeure partie de ces dernières années. En dépit de ces différences, les numéros 1 et 2 présentent deux grandes similitudes : premièrement, ils ont tous deux fait l’objet d’une campagne de publicité incessante ; et deuxièmement, je pense qu’un proche avenir nous le montrera, ils auront tous deux disparu sans laisser de traces.

Mais il y a une différence majeure entre les numéros 1 et 2. Alors que le n° 1 n’était qu’un virus de bad boy – une nuisance mineure qui n’a causé que 700 morts (un peu moins de 0,000001% de l’humanité) – on peut affirmer sans risque de se tromper que le n° 2, bien qu’il ait déjà tué 0,003% de l’humanité et qu’il soit en voie d’en tuer 0,001% de plus, est un bon virus – si bon que je suis tenté de l’appeler le don de Dieu à l’humanité. Pour citer le Faust de Goethe, le n°2 pourrait dire, pour sa propre défense : « Je fais partie de cette puissance qui veut éternellement le mal et qui fait éternellement le bien ». Comme cela peut paraître choquant, laissez-moi vous expliquer exactement ce que j’entends par là.

Tout d’abord, permettez-moi de planter le décor – très brièvement, puisque j’ai déjà exploré ce territoire en détail auparavant. La pandémie de coronavirus, en tant que réponse irrationnelle et hystérique à un virus grippal relativement bénin, n’a pas entraîné l’effondrement économique ; elle ne l’a même pas déclenché. Ce qu’elle a fait, c’est le masquer. Le phénomène qui a provoqué l’effondrement est appelé « pic pétrolier ».

Le pic pétrolier s’est produit en 2005, après quoi la production de pétrole conventionnel a atteint un « plateau ondulant » (charmante tournure de phrase de Daniel Yergin). Comme les économies du monde entier ont continué à croître, et comme la croissance économique de toute économie industrielle ou en voie d’industrialisation dépend directement de l’augmentation de la consommation de pétrole, les prix du pétrole ont atteint un sommet historique de 147,27 dollars le baril le 11 juillet 2008. Cet événement a déclenché le premier effondrement financier du XXIe siècle, qui a été couvert par des emprunts incessants des gouvernements du monde entier et par la création de monnaie par les banques centrales.

Une reprise temporaire et partielle a été rendue possible par l’arrivée sur la scène du pétrole de schiste aux États-Unis, ce qui a permis à ce pays de redevenir pendant un bref instant le plus grand producteur de pétrole au monde. Mais le pétrole de schiste est une ressource qui s’épuise rapidement et ce bref moment de gloire, pendant lequel des personnes stupides ont inventé le terme « Saudi America », est maintenant terminé. Les implications de cette évolution se sont faites sentir en août 2019, lorsqu’il s’est avéré que les bons du Trésor américain, qui étaient censés être à la base du marché financier le plus sûr et le plus liquide du monde, ne pouvaient plus être utilisés comme garantie, même pour des prêts au jour le jour, sans payer un taux d’intérêt exorbitant.

En janvier 2020, après un délai de six mois, l’économie mondiale était prête à s’effondrer. Cet événement aurait eu des conséquences politiques dévastatrices s’il n’y avait pas eu un événement fortuit qui a permis aux gouvernements du monde entier de crier « Regardez, un écureuil ! », faisant dire à tout le monde « Quel écureuil ? » tout en regardant autour de soi dans la confusion. Au lieu d’être contraints d’accepter la responsabilité d’un effondrement économique sur lequel ils n’avaient aucun contrôle, ils ont choisi de fermer les transports aériens, de fermer les frontières nationales, d’imposer des fermetures, des confinements et des couvre-feux, et de prendre d’autres mesures économiquement destructrices,  devançant en actes le rouleau compresseur de l’effondrement économique au lieu de le laisser simplement passer sur eux.
Le coronavirus mérite une standing ovation et d’être salué pour ce travail bien fait. Au lieu de l’enchevêtrement apparemment inévitable de l’effondrement financier, commercial et politique, il a permis aux gouvernements du monde entier de mettre en place un arrêt contrôlé d’une grande partie de l’économie et d’empêcher le château de cartes financier de s’écrouler d’un seul coup tout en maintenant un minimum de contrôle, ou du moins l’apparence de contrôle. Mais ce faisant, ils ont fait un marché faustien : les politiciens permettent à la bête sauvage qu’est le coronavirus, dirigée par ses intrépides épidémiologistes, de les traîner dans un jardin au bout duquel se trouve quelque chose qu’ils ne peuvent pas encore voir, mais pour certains d’entre eux, cela pourrait bien être la guillotine.

Ils prétendent nous sauver de quelque chose qui pourrait tuer jusqu’à 0,005 % d’entre nous dans un contexte où le taux de mortalité est de 0,95 %. Autrement dit, pour chaque 190 d’entre nous qui mourront cette année, un mourra du coronavirus et les autres d’autres causes. Mais cela surestime le risque, puisque même cette personne serait bientôt morte d’autre chose, car le coronavirus ne tue pas des personnes par ailleurs en bonne santé. Les politiciens peuvent essayer de faire croire que chaque vie est précieuse et que la sauver justifie un sacrifice quelconque, mais beaucoup de décès dus à d’autres causes sont bien plus courants et bien plus faciles à prévenir, et pourtant ils ne sont pas considérés comme nécessitant des actions précipitées et économiquement destructrices.

Les politiciens, et les épidémiologistes qui leur chuchotent à l’oreille, sont maintenant engagés dans une tentative désespérée de sauver la face, continuant à prétendre que les restrictions qu’ils ont imposées ont contenu la pandémie de coronavirus, ou du moins l’ont ralentie, et leur ont ainsi permis de gagner du temps pour se préparer à la combattre bec et ongles. Mais chaque jour qui passe, il devient de plus en plus évident que les dommages causés à la société par les conséquences involontaires des mesures de lutte contre le coronavirus, telles que l’accès aux soins médicaux, les difficultés dues au chômage et bien d’autres, entraînent des pertes de vies humaines plus importantes que celles dues au coronavirus lui-même. Nous pouvons plaindre les pauvres politiciens qui ont eu recours à la ruse du coronavirus pour éviter d’assumer la responsabilité de l’effondrement en cours, ou nous pouvons remercier le coronavirus d’avoir fourni l’écran de fumée nécessaire pour éviter, ou du moins pour différer, l’effondrement politique.

Certains politiciens pourraient utiliser la ruse du coronavirus à leur avantage en choisissant un moment stratégique – lorsque la pandémie est en grande partie terminée – pour mettre le holà aux amateurs de coronavirus, en commençant par l’Organisation mondiale de la santé et en poursuivant aussi tous les épidémiologistes locaux de haut rang qui ont suivi ses conseils. L’OMS est pour l’instant une cible facile, car ils se sont constamment trompés en terme de prévisions et de prescriptions. Ses politiques ont été une parodie, et il devrait être facile pour les démagogues de prétendre qu’elle a été criminellement négligente, puisque, comme on pourrait le supposer de manière mensongère, les mesures qu’elle a dictées ont provoqué l’effondrement de l’économie.

De telles manœuvres politiques ne sont pas sans précédent. Joseph Staline, par exemple, a conclu ses purges mondialement connues par une purge complète des commissaires qui les ont menées. On a dit qu’ils avaient outrepassé leur autorité, et Staline a donc signé leurs arrêts de mort et les a tous fait fusiller. Malgré toute sa puissance, Staline n’aurait probablement pas pu survivre s’il avait essayé de se débarrasser directement d’eux. Vous trouverez peut-être ces manœuvres machiavéliques un peu dures, mais nous parlons alors d’un leader dont le nom de guerre, Staline, signifie « homme d’acier » (son vrai nom de famille était Dzhugashvili).

Il se pourrait donc très bien que certains des dirigeants politiques les plus avisés saisissent cette occasion, surfent sur la crête de la colère populaire une fois que la pandémie sera largement passée et que la dévastation économique deviendra évidente, et déclarent l’OMS, ainsi que tous ceux qui naviguent dans son sillage, comme organisation terroriste. L’OMS est un consortium d’intérêts financiers qui contrôle les grandes entreprises pharmaceutiques et qui est soutenu dans une large mesure par un oligarque particulièrement odieux – Bill Gates de Microsoft. Pour moi, Gates est la preuve vivante qu’un idiot peut être diabolique.

Il a gagné sa fortune grâce à un plan de corruption par lequel sa société a obtenu le monopole sur les systèmes d’exploitation des ordinateurs personnels IBM, ce qui lui a permis de prélever une « taxe Microsoft ». Ses incursions ultérieures dans l’éducation semblent avoir été destinées à rendre le monde sûr pour Microsoft en conditionnant des générations de jeunes à supporter les produits de Microsoft, implacablement défectueux et généralement inférieurs. (J’ai boycotté Microsoft pendant les 20 dernières années avec d’excellents résultats).

Aujourd’hui, Gates semble être le fer de lance d’un mouvement visant à immuniser tout le monde contre tout et n’importe quoi, jusqu’aux virus qui provoquent le rhume (qui se trouvent être des inoculants parfaitement efficaces et librement disponibles contre eux-mêmes). J’espère que les dirigeants nationaux du monde entier s’uniront pour interdire l’OMS, auquel cas nous devrons remercier le SRAS-CoV-2 d’avoir contribué à ce que cela se produise.

Mais il y a bien d’autres choses dont nous devons être reconnaissants. Tout d’abord, malgré toute la mauvaise publicité dont il a fait l’objet, le SRAS-CoV-2 (n°2 en abrégé) est gentil et bien élevé. Il apporte un rapide coup de grâce aux personnes âgées et aux malades – tous ceux qui s’attendraient à une existence particulièrement désagréable après un effondrement économique. On ne peut pas faire grand-chose pour ceux qu’il décide de tuer. En les branchant à des appareils de ventilation pulmonaire artificielle, on prolonge leur agonie, mais 9 sur 10 d’entre eux meurent de toute façon. Certains pourraient dire que n° 2 a été envoyé sur Terre par un Dieu compatissant qui aime l’humanité et s’efforce de nous rendre plus jeunes et en meilleure santé alors que nous nous préparons à des temps difficiles, mais l’OMS s’est alors impliquée et a fait échouer le brillant plan de Dieu en convainquant les gouvernements de tout fermer et d’enfermer tout le monde.

Mais ensuite, d’autres pourraient dire que tout fermer et enfermer tout le monde fait partie du brillant plan de Dieu. Comme je l’ai expliqué plus haut, l’effondrement financier et économique devait se produire indépendamment de l’arrivée de n° 2 sur la scène, et la meilleure réponse à l’effondrement économique est de fermer toutes les activités non essentielles, comme le tourisme, la publicité, les spectacles, le shopping de luxe, le toilettage des chiens, les massages érotiques, etc. Une autre réponse parfaitement légitime à l’effondrement économique consiste à rapatrier des personnes, puis à fermer les frontières nationales, afin de bloquer le flux de migrants économiques en provenance de pays condamnés vers des pays qui ne le sont peut-être pas – du moins pas encore.

Vu sous cet angle, le n° 2 a été des plus utiles pour fournir la couverture politique nécessaire et générer un climat de peur suffisant, permettant d’imposer un niveau d’austérité qui n’aurait pas été toléré autrement et qui aurait conduit à des émeutes et des révolutions dans de nombreux endroits, par opposition aux émeutes dans certains endroits seulement, comme Lansing, dans le Michigan. Un autre effet du n° 2 a été de mettre à l’épreuve différents pays, sociétés et cultures politiques, afin de voir lesquels resteront des concurrents dans un monde post-coronavirus et lesquels doivent commencer à chercher un endroit confortable où se blottir à la lisière de l’histoire. La réaction au n° 2 aux USA (ou plutôt à l’effondrement que le n° 2 a servi à masquer) a produit un taux de chômage d’environ 25 % (et cela s’ajoute à un taux de sous-emploi – les travailleurs dits « découragés » – de 25 % supplémentaires) et des taux de mortalité très élevés dû à n° 2, car son ridicule système de services médicaux à but lucratif s’est effondré. Des résultats tout aussi épouvantables ont été obtenus dans d’autres pays occidentaux qui, jusqu’à présent, ont été vantés comme disposant de merveilleux systèmes médicaux.

Comparez cela à la Russie prétendument arriérée, qui vient de sortir de six semaines d’auto-isolement qui, pour la plupart des gens, se résumait à des vacances payées sans loyer, avec une exonération d’impôts et de dettes et une généreuse allocation pour la garde d’enfants versée par un fonds de stabilisation national. Là-bas, des tests à grande échelle ont révélé un grand nombre de cas n° 2, mais la Russie a cependant un taux de mortalité n° 2 si bas que son système médical fait maintenant l’envie du monde entier. À la réouverture de la frontière, la Russie est elle aussi confrontée à une tâche redoutable, car elle ne peut plus demander au reste du monde de payer des taxes au nom de ses citoyens en taxant ses exportations d’hydrocarbures, du moins à court terme, en raison d’une surabondance temporaire. À plus long terme, elle pourrait se heurter à un problème similaire en raison du manque de partenaires commerciaux solvables. Elle sera plutôt contrainte de se tourner vers le développement interne, le remplacement des exportations et une autarcie limitée. Si elle y parvient, elle devra remercier le n° 2 de lui avoir accordé une période de relative normalité qui lui a permis de se mobiliser et de planifier. Elle devra également remercier le n° 2 d’avoir détruit l’un de ses principaux concurrents, la zone de schiste aux États-Unis.

Cette période de relative normalité entre l’arrivée mystérieuse du n° 2 et son départ tout aussi mystérieux sera très probablement relatée avec un sentiment de nostalgie – un calme avant la tempête, pendant lequel les gens ont pu rester à la maison et jouer avec leurs enfants. C’est un moment de réflexion : des masses de plancton de bureau ont eu l’occasion de revenir sur leur vie d’avant la tempête, sur leur existence de quasi-drone pousseurs-de-boutons ponctuée de séances de shopping compulsifs pour des choses dont ils n’avaient pas besoin, de séjours de deux semaines sous les tropiques et de temps libre rempli d’« infotainement » vaporeux, et de réaliser qu’ils ne sont plus nécessaires et que leur séjour dans l’enfer de la consommation est désormais terminé.
Outre les planctons des bureaux, toute l’industrie du tourisme [y compris les avionneurs, NdT], qui s’est employée à transformer le plus grand nombre possible de destinations en destinations touristiques, toutes identiques (c’est-à-dire touristiques), n’est plus vraiment nécessaire non plus si tout le monde doit maintenant faire des économies en restant chez soi. Il en va de même pour les restaurateurs, qui en sont réduits à offrir des services de livraison de nourriture, qui ne sont plus vraiment nécessaires alors que les gens réapprennent à cuisiner à partir de zéro – une compétence très utile dans un monde où les gens ont plus de temps que d’argent. De même avec les enseignants et les instructeurs de tous types, maintenant que les parents se rendent compte que l’enseignement à distance ne fonctionne pas vraiment (et, pour aller plus loin, que l’éducation en général ne fonctionne pas non plus vraiment) et que l’enseignement à domicile peut fonctionner beaucoup mieux.

Au-delà de la simple pression sur le bouton « supprimer » d’un grand nombre de fonctions non essentielles (ou, pour parler franchement, inutiles et contre-productives), le n° 2 a donné aux gens une chance de se réhumaniser. Les gens sont des animaux sociaux et il est essentiel que les adultes puissent se frotter à d’autres humains dans un bar et que les enfants puissent jouer ensemble sur un terrain de jeu. Il y a eu une mode passagère de personnes assises ensemble mais s’ignorant en regardant leur smartphone, mais une autre bonne et longue période à être assis seul dans une pièce en regardant un smartphone est généralement suffisante pour que la plupart des gens aspirent à de véritables contacts humains. Cette demande refoulée d’une véritable interaction humaine est utile pour faire comprendre ce que sont réellement les communautés numériques et les réseaux sociaux : une fausse sociabilité.

Auparavant, les gens affluaient dans les villes, pour voir et être vus, et étaient prêts à payer des loyers exorbitants pour vivre dans de minuscules placards, mais qu’y a-t-il à voir maintenant que les rues des villes sont pour la plupart vides, que la plupart des lieux sont fermés, et que les quelques personnes que vous pourriez voir lorsque vous vous aventurez dehors sont muselées par des masques faciaux, se tiennent à deux mètres les unes des autres et sont obligées de suivre des règles strictes sur le moment et l’endroit où elles peuvent ou ne peuvent pas être et sur ce qu’elles peuvent ou ne peuvent pas faire ? C’est ainsi que les nombreux charmes de la campagne commencent à attirer les gens loin des villes. En fait, partout où de nombreuses personnes possèdent un logement à la campagne, il y a eu un exode vers la campagne. De même, dans les pays disposant d’une infrastructure numérique développée, de débits de données à des prix raisonnables et d’un accès 3G ou meilleur partout, il s’est avéré que la plupart des citadins peuvent être tout aussi productifs à la campagne qu’en ville, mais à un coût bien moindre pour eux-mêmes et pour l’environnement.

Même si ce n’est pas le cas aujourd’hui, je prédis que dans quelques mois, nous nous souviendrons avec nostalgie de ce moment particulier où les gouvernements du monde entier ont inexplicablement fermé leurs frontières et leurs économies pour sauver leurs populations d’un virus pas particulièrement mortel. Mais ça ne sera possible que si les gens ont le luxe de prendre le temps de regarder en arrière, car beaucoup de choses vont se passer rapidement alors que la planète se reconfigure rapidement. Vous souvenez-vous des problèmes urgents auxquels nous étions confrontés le 1er janvier 2020 ? Ce qui semblait important à l’époque l’est-il toujours ? Aussi étrange que cela puisse paraître, cette période, où rien ne s’est encore vraiment passé, est à votre portée. C’est une pause qui rafraîchit. N’oubliez pas de remercier le n° 2 de vous avoir donné une si merveilleuse excuse pour éviter la réalité de l’effondrement pendant encore un petit moment.
Les cinq stades de l'effondrement

Dmitry Orlov

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

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