jeudi 7 mai 2020

Le détournement cognitif du coronavirus

Article original de Dmitry Orlov, publié le 1er mai 2020 sur le site Club Orlov
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr



Ces derniers jours, je me suis retenu de commenter les événements actuels, qui tournent tous autour de la panique liée au nouveau coronavirus, et de faire autant de recherches que possible parce que le fond de ce qui se passe n’est pas clair pour moi.

Pourquoi arrêter l’économie mondiale à cause d’un virus qui n’est pas particulièrement dangereux et qui n’a été responsable que d’un peu plus de 1 % des décès jusqu’à présent cette année et qui n’a touché que 0,04 % de la population et n’en a tué que 0,0028 % ?


  • Pourquoi mettre en quarantaine des personnes en bonne santé au lieu de mettre en quarantaine uniquement les personnes âgées et les malades (en Suède, pour prendre un exemple typique, 90% des cas mortels se trouvaient parmi les personnes de plus de 70 ans).
  • Pourquoi fermer les écoles et enfermer les enfants à l’intérieur s’ils ne tombent même pas malades à cause de ce virus ?
  • Pourquoi dire aux gens de rester à l’intérieur alors que le manque de soleil, d’exercice et d’exposition à une grande variété d’antigènes entraîne un affaiblissement du système immunitaire et des taux d’infection plus élevés ?
  • Pourquoi lutter pour créer un vaccin et vacciner tout le monde alors que ce virus se trouve être un inoculant sûr, efficace et librement disponible contre lui-même pour la grande majorité des personnes en bonne santé ?
  • Pourquoi mettre l’accent sur la ventilation pulmonaire artificielle alors que (à New York, par exemple) 80 % des patients qui sont branchés à des machines de traitement du VPA meurent ?
  • Pourquoi dire à tout le monde de porter un masque facial alors qu’il n’arrête que 95 % des particules virales (au mieux) et ainsi retarder le temps nécessaire pour être infecté de 10 secondes à trois minutes au maximum ?

Après quelques recherches et réflexions, j’ai pu arriver à une réponse unique à toutes ces questions. Mais d’abord, examinons certaines d’entre elles.
Tout d’abord, abordons la question de la vaccination. Il existe un vaccin contre la rougeole, mais elle tue 140 000 personnes par an. Il existe un vaccin contre le pneumocoque, mais il tue entre 2 et 2,5 millions de personnes par an. Il existe un vaccin contre l’hépatite B, mais elle tue 140 000 personnes. Il existe un vaccin contre le tétanos, mais il tue 89 000 personnes par an. Il existe un vaccin contre le rotavirus, mais il tue 800 000 personnes. Il existe un vaccin contre le HPV , mais il tue 250 000 personnes. Il existe un vaccin contre la tuberculose, mais elle tue 1,5 million de personnes. Il existe un vaccin contre la grippe, mais elle tue entre 650 000 et 1 million de personnes par an. Aucun de ces décès n’est considéré comme une pandémie, n’entraîne la fermeture d’économies entières ou ne nécessite de mesures extraordinaires.

Et puis il y a le nouveau coronavirus qui a tué 218 187 personnes à ce jour (la grande majorité d’entre elles étant très âgées et/ou très malades) – et on considère que c’est un problème à résoudre avec toute la hâte possible. Certains experts en maladies infectieuses ont suggéré que toute la population pourrait être obligée de se confiner en attendant qu’un vaccin soit disponible. En attendant, les décès dus au nouveau coronavirus s’inscrivent largement dans le cadre de la mortalité habituelle de la saison de la grippe. L’hiver dans l’hémisphère nord a été plus chaud que d’habitude, et le nouveau coronavirus a provoqué la mort de certaines personnes âgées et malades qui auraient été tuées par l’un des virus grippaux habituels (y compris d’autres coronavirus) au cours de l’une des trois saisons de la grippe précédentes.

Mais même cela est incertain car on ne sait pas si ces 218 187 décès ont été réellement causés par le coronavirus ou si le coronavirus était simplement présent dans leur corps au moment du décès. En outre, de nombreuses personnes ont été diagnostiquées comme souffrant de ce coronavirus sur la base de symptômes qui ne sont pas trop différents de ceux causés par d’autres agents viraux. Enfin, la grande majorité des personnes qui en sont mortes présentaient ce que l’on appelle des comorbidités. Les personnes âgées immunodéprimées, les diabétiques obèses morbides souffrant d’hypertension, de cancer et d’autres affections potentiellement mortelles ont été particulièrement sensibles. Si vous écartez tous les cas mortels de comorbidités et que vous ne prenez en compte que les jeunes en bonne santé, le nombre de décès dont le nouveau coronavirus est manifestement la cause première peut s’avérer aussi bas que zéro.

Les cas confirmés de nouveaux coronavirus sont moins de 3 147 626 dans le monde, soit 0,04 % de la population mondiale. Cela correspond à peine à une toux et un éternuement. Avec la propagation de ce virus dans le monde, l’augmentation du nombre de cas a ralenti, mais le nombre de cas confirmés pourrait encore doubler, voire tripler, ce qui représente jusqu’à trois toux et trois éternuements. Mais c’est alors que l’Organisation mondiale de la santé entre en jeu. L’OMS utilise gratuitement des appellations telles que « monde » et « santé », mais elle est en fait une entité semi-privée, richement financée par Bill Gates et Big Pharma, qui est détenue par une poignée d’entités oligarchiques très proches les unes des autres, dont Vanguard, BlackRock, Capital Group, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Northern Trust et State Street, qui à leur tour se possèdent mutuellement de diverses manières alambiquées. La principale fonction de l’OMS est d’effrayer les gens pour qu’ils se fassent vacciner et acceptent des régimes médicamenteux coûteux (dont au moins la moitié ne servent à rien), canalisant ainsi les ressources vers les grandes entreprises pharmaceutiques.

L’Organisation mondiale de la santé établit des seuils pour déterminer s’il faut déclarer comme épidémie une grippe qui touche entre 2,5 % et 5 % de la population. Le nouveau coronavirus rate cette cible de beaucoup, mais l’OMS a déclaré qu’il était à l’origine d’une pandémie mondiale. Si cela semble être une réaction excessive extrême, c’est qu’il s’agit d’une réaction excessive extrême. Certaines personnes ayant l’esprit conspirationniste peuvent supposer qu’il s’agit d’une conspiration, mais ce n’est pas le cas. Il s’agit d’une nouvelle tentative flagrante de confisquer une partie de la richesse mondiale en exigeant qu’elle achète quelque chose qui n’a aucune valeur, tout comme cet ensemble d’intérêts médicaux/financiers l’ont fait avec le médicament antiviral Tamiflu, relativement sans valeur, lors de la pandémie de grippe porcine H1N1 de 2009-2010, qui n’a causé que 18 036 décès dans le monde. Il s’agit d’un groupe spécifique qui poursuit ses propres intérêts de groupe.
Il existe d’autres intérêts disparates qui poursuivent leurs propres objectifs en luttant (ou en essayant, ou en faisant semblant de lutter) contre l’horrible, terrible et nouveau fléau mondial des coronavirus qui pourrait facilement emporter 0,005% de la population mondiale et jusqu’à 0,05% des septuagénaires de la planète.

Les Chinois ont saisi l’occasion de l’épidémie de ce nouveau coronavirus pour s’entraîner à repousser une attaque de guerre biologique. Prétendre que ce coronavirus est effectivement l’agent d’une attaque de guerre biologique revient à défendre quelque chose d’extrêmement stupide, car il n’est tout simplement pas efficace en tant qu’agent de guerre biologique. Il est presque aussi mauvais que le Novichok, dont on disait qu’il pouvait anéantir des armées entières, mais qui n’a réussi à rendre malades que cinq personnes et à en tuer une seule. Peu importe que ce coronavirus se soit échappé d’une chauve-souris morte ou d’un laboratoire de guerre biologique, ou des deux – il n’est tout simplement pas bon comme arme. Mais le gouvernement chinois a imposé des contrôles extrêmes, sans précédent, sur une grande partie de la population et de l’économie. Les Russes ont suivi, à la différence que si les Chinois ont considéré ces mesures extrêmes comme temporaires, en mettant en place des hôpitaux de fortune, les Russes les ont saisies comme une chance d’améliorer fondamentalement l’ensemble du système de soins de santé, en le mettant en place pour gérer efficacement toute future attaque de guerre biologique.

Ce faisant, les Chinois et les Russes ont poursuivi des objectifs différents. Les Chinois doivent trouver un moyen d’arrêter d’expédier de véritables produits manufacturés physiques aux États-Unis en échange de morceaux de papier ou de promesses de paiement, qui sont tous sur le point de devenir sans valeur, sans déclencher une dangereuse escalade. La nécessité de le faire avec toute la hâte nécessaire est devenue évidente à la mi-août 2019, lorsqu’il s’est avéré que les banques ne voulaient plus accepter les titres de créance du Trésor américain comme garantie pour les prêts au jour le jour. Il s’agissait soi-disant des investissements les plus sûrs au monde qui constituaient le marché financier le plus important et le plus liquide du monde – jusqu’à ce qu’il s’avère qu’ils ne l’étaient plus.

Les exportations de la Chine vers les États-Unis représentaient environ 20 % de ses exportations totales, et ce chiffre devait être réduit. Alors que l’Occident tout entier se dirige vers une récession économique majeure, la Chine a également dû réorienter partiellement son économie en abandonnant les exportations au profit de l’investissement et de la consommation de capitaux intérieurs. La panique mondiale et la relance économique provoquées par le nouveau coronavirus ont contribué à réduire la dépendance de la Chine à l’égard des États-Unis tout en se cachant derrière l’écran de fumée d’un incident de force majeur plausible.

Les objectifs de la Russie pour alimenter la panique provoquée par le coronavirus sont quelque peu différents de ceux de la Chine. Contrairement à la Chine, dont l’affrontement militaire avec les États-Unis s’est limité à des positions autour des routes maritimes et au contrôle des îles Spratley, la Russie a été contrainte de faire face à une tentative plus sérieuse du Pentagone de relancer la guerre froide. Des troupes de l’OTAN ont organisé des exercices d’entraînement à portée d’artillerie de la deuxième ville de Russie [Saint-Petersbourg, NdT], des instructeurs de l’OTAN ont formé et armé des nazis ukrainiens qui bombardent des détenteurs de passeports russes habitant les parties orientales de la région ukrainienne, et le Pentagone a mis en place et fait fonctionner plusieurs laboratoires de guerre biologique américains dans certains des pays voisins de la Russie [Arménie notamment, NdT].

À l’heure actuelle, aucune guerre nucléaire ou conventionnelle entre la Russie et les États-Unis n’est probable. Les États-Unis n’ont jamais développé la capacité de gagner un conflit nucléaire avec la Russie en utilisant une première frappe préventive et les États-Unis ne pourraient même pas rêver de conquérir la Russie dans une guerre terrestre. La guerre biologique reste donc la seule ligne de conduite possible pour le Pentagone s’il décide d’attaquer la Russie, et les Russes semblent avoir pris cette menace très au sérieux. En réponse, les États-Unis ont fait preuve d’une fébrilité abjecte face à la pandémie de coronavirus, au point d’être contraints d’accepter l’aide humanitaire russe acheminée par avion de transport militaire, pour ne rien arranger.

Alors que la Chine doit résoudre le problème de la réorientation de ses flux d’exportation pour s’éloigner des États-Unis, qui sont sur une trajectoire de faillite rapide, et de liquidation de sa réserve de papier financier libellé en dollars, la Russie n’a pas de tels problèmes, puisqu’elle fait très peu de commerce avec les États-Unis et a liquidé ses réserves libellées en dollars. Toutefois, malgré les efforts déployés pour diversifier ses relations commerciales, elle continue à faire beaucoup de commerce avec l’UE, qui est en pleine crise. Grâce aux sanctions occidentales qui lui ont été imposées en 2014 à l’occasion de sa réunification avec la Crimée, ainsi qu’aux contre-sanctions qui ont suivi, elle a mis en œuvre une politique réussie de remplacement des importations. Maintenant que les économies occidentales sont en faillite, elle doit également mettre en œuvre une politique de remplacement des exportations, en réorientant les flux de ressources et de production vers la consommation intérieure, en adoptant davantage le concept d’autarcie limitée. Ce n’est pas une tâche mineure, et le coronavirus fournit un écran de fumée utile derrière lequel l’économie peut être mise en mode manuel, de sorte que le gouvernement puisse diriger efficacement le processus de transformation de l’économie.

Si la Chine et la Russie semblent pouvoir trouver des utilisations constructives à la pandémie de coronavirus, ses fonctions pour l’UE et pour les États-Unis semblent entièrement destructrices pour ces deux entités politiques. Dans le cas de l’UE, la pandémie a donné aux nations constitutives une chance de réaffirmer leur souveraineté, tandis que la bureaucratie centrale à Bruxelles s’est révélée incapable de toute réponse constructive, fermant tardivement les frontières de l’UE même après que la plupart des pays l’aient déjà fait de leur propre chef. Le sentiment anti-européen monte en Italie et ailleurs, et il commence à sembler plus probable que le Brexit ait déclenché l’effet domino de sorties de l’UE par d’autres pays. Cela permettra à divers pays européens de se libérer du joug des « valeurs européennes universelles » et de trouver leur propre voie en formulant des politiques plus saines sur des questions telles que la migration et en négociant des relations commerciales bilatérales à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe.

Aux États-Unis, la pandémie est utilisée pour poursuivre une sorte de guerre civile, les Démocrates essayant de l’utiliser, avec le crash économique qui se déroule de pair, pour détrôner Trump et le remplacer par un autre cadavre politique. Pendant ce temps, les dirigeants des différents États trouvent de moins en moins de terrain d’entente avec les autorités fédérales et s’emparent de plus en plus de pouvoir politique pour eux-mêmes, tout en prévoyant de suivre des voies différentes.

La liste des acteurs qui utilisent la pandémie de coronavirus pour leurs objectifs très différents et souvent contradictoires peut être étendue pratiquement à l’infini. Mais qu’en est-il si nous essayons d’exclure le terme commun, pour utiliser une métaphore mathématique ? Quel facteur apparaît dans chaque terme de l’équation et peut donc être déplacé en dehors des parenthèses ? C’est le facteur de contrôle absolu : restrictions de mouvement, restrictions de comportement, restrictions de ce que les entreprises peuvent exploiter, et tests médicaux constants.

Comme je l’ai écrit dans mon livre « Réduire la Technosphere« , « La raison de prolonger la vie le plus longtemps possible, aussi peu logique soit-elle, se trouve dans la téléologie abstraite du contrôle total. La contrainte de la technosphère est de tout contrôler. Il est inacceptable pour elle que les personnes âgées décident seules du moment de leur mort. La mort ne peut pas être laissée à un jugement subjectif, elle doit être le résultat objectif d’un processus technique et mesurable ». Dans ce livre, j’ai défini la technosphère comme « … une intelligence mondiale émergente qui déteste toutes les formes de vie, aime la physique et la chimie, déteste tout ce qu’elle ne peut pas dominer ou contrôler, est capable d’utiliser les humains à ses propres fins, mais est tout à fait prête à les tuer quand ils ne sont plus nécessaires ou quand ils se mettent en travers de son chemin, ce qu’elle peut facilement faire parce que ses technologies les plus avancées et les plus efficaces sont ses technologies de mise à mort – armes conventionnelles, nucléaires et chimiques ; guerre bactériologique ; et technologies politiques qui envoient les gens au combat ».

Étant donné que la réaction excessivement dure au nouveau coronavirus est un phénomène mondial, l’imposition de mesures de contrôle totalitaires peut être considérée comme la manifestation d’une intelligence mondiale émergente qui transcende les intérêts étroits d’un pays ou d’un groupe de pays mais suit un programme qui lui est propre. Qu’est-ce qui pourrait pousser la technosphère à s’emporter de la sorte ?

Il existe deux processus mondiaux importants qui, s’ils affecteront particulièrement les États-Unis, dépassent largement leurs frontières géographiques. Le premier est le processus encore relativement progressif de détrônement du dollar américain de sa position dominante. Jusqu’à ce que la pandémie de coronavirus ne perturbe une grande partie de l’économie mondiale, la plupart de ses participants étaient intéressés par la préservation d’une certaine stabilité du système dollar. Mais maintenant que les échanges commerciaux ont déjà été perturbés, une ouverture a été créée pour faire baisser le dollar sans nécessairement causer de dommages économiques bien pires que ceux qui existent déjà. Les actions de la Réserve fédérale, qui est en train de monétiser une grande partie de la dette publique américaine existante et la quasi-totalité de la nouvelle dette émise pour couvrir le déficit budgétaire sans cesse croissant, sapent également le dollar. Bien que le terme « monétisation de la dette » soit utilisé pour décrire ce qui se passe, l’émission d’une monnaie avec laquelle on peut acheter des billets à ordre sans valeur étend la définition de la « dette » au-delà de toute limite raisonnable, alors que la « monétisation » est un terme bien trop digne pour une tactique dilatoire aussi désespérée. En conséquence, certains analystes ne voient pas le système financier mondial basé sur le dollar américain tenir trop longtemps au-delà de cette année.

L’autre processus est la transition rapide des États-Unis du plus grand producteur mondial de pétrole à l’un des plus petits, parce que la manne de la fracturation a largement suivi son cours. Ce type de production n’a jamais vraiment rapporté d’argent, car le pétrole issu de la fracturation hydraulique est, pour des raisons technologiques, toujours trop cher pour soutenir la croissance économique. Aujourd’hui, alors qu’une dépression économique s’installe, que les économies sont au point mort et que les contrats à terme sur le pétrole se négocient en territoire négatif (où les acteurs du marché sont prêts à payer les producteurs pour ne pas prendre livraison du pétrole à l’échéance du contrat), l’industrie de la fracturation fait faillite, la production chute et, dans moins d’un an, elle devrait avoir baissé de 70 %. À ce moment-là, toute tentative de reprise économique aux États-Unis impliquera de commencer à importer de grandes quantités de pétrole à partir d’un approvisionnement mondial qui, à l’exception du pétrole issu de cette fracturation aux États-Unis, n’a pas beaucoup augmenté depuis 2005.

De nouveau dans « Réduire la Technosphere«  : « Du point de vue de la technosphère, la biosphère est simplement là pour lui fournir des ressources et des services. Son point de vue sur la biosphère démontre le déficit mental frappant de la technosphère : elle est incapable de voir les limites. Tant qu’elle ne les rencontre pas, elle ne peut pas les voir, et suppose que les ressources naturelles sont infinies. Et lorsqu’elle se heurte à ces limites, elle traite invariablement le problème comme un problème financier. Par exemple, lorsque les prix du pétrole ont augmenté, on a automatiquement supposé que le problème n’avait rien à voir avec l’épuisement des ressources mais qu’il était entièrement dû au manque d’investissement dans l’industrie pétrolière. Certes, l’augmentation des investissements a finalement entraîné une augmentation de la production et un marché pétrolier saturé, mais le fait que l’augmentation des investissements soit devenue nécessaire avait tout à voir avec l’épuisement des ressources : les ressources qui pouvaient être produites le moins cher ont été les premières à s’épuiser. De plus, l’effet de l’augmentation des investissements est temporaire ; comme la rouille, l’épuisement des ressources ne dort jamais, et à un moment donné, le niveau des dépenses nécessaires pour maintenir la production devient incroyablement élevé ».

Ici, je souhaite me corriger : la technosphère peut en effet voir des limites physiques. En 2019, il semble que l’on se soit rendu compte que la manne pétrolière aux États-Unis a pratiquement fait son temps et qu’il ne serait plus possible d’accroître l’utilisation du pétrole, et donc l’expansion économique. Mais un régime mondialisé ne peut être maintenu sans une expansion constante. La seule solution est que la technosphère se fracture en zones, dont certaines peuvent ensuite être désengagées et privées d’accès au pétrole. Pour réaliser ce plan, il a fallu mettre la planète entière sous clé, et la seule façon d’y parvenir est d’effrayer tout le monde avec un virus supposé mortel.

Un dernier extrait de mon livre : « … Il devient nécessaire pour la technosphère d’appliquer périodiquement une certaine discipline, afin d’éviter que le rêve d’un progrès technologique infini au service de l’humanité ne commence à sembler un peu délabré. Pour ce faire, il faut présenter toute alternative au progrès infini comme un désastre absolu : c’est soit le contrôle total, soit l’apocalypse. Il existe de nombreuses variantes de l’apocalypse, avec des combinaisons variées d’astéroïdes, de zombies, de virus mortels, d’extraterrestres, de trombes marines à requins au-dessus de Los Angeles… la liste est infinie ».

La technosphère a regardé la liste et a choisi des « virus mortels ». Et voilà, vous l’avez.

Il vous sera peut-être difficile d’intégrer le concept d’une intelligence mondiale émergente qui transcende les limites de chaque nation, continent et civilisation. Vous ne le verrez peut-être pas, mais une fois que vous l’aurez vu, il est peu probable que vous puissiez l’ignorer parce qu’elle est trop évidente. Elle est plus qu’évidente : elle vous est directement présentée. Peut-être serait-il plus facile pour vous de la considérer comme une sorte de psychose de masse qui a besoin d’être soignée. Ou peut-être préféreriez-vous la considérer comme un cas de possession démoniaque nécessitant un exorcisme :

Et Jésus lui demanda : « Quel est ton nom ? » Et il dit : « Légion » ; car de nombreux démons étaient entrés en lui. Ils l’imploraient de ne pas leur ordonner de s’en aller dans l’abîme. … Et les démons sortirent de l’homme et entrèrent dans un troupeau de porcs ; et le troupeau se précipita sur la rive escarpée dans le lac et se noya. [Luc 8:30-31, 33]
Quelle que soit la métaphore choisie, la première étape est de libérer son propre esprit. Une fois que vous l’aurez fait, vous réaliserez peut-être que le fiasco mondial des coronavirus de 2020 n’a pas été sans avantages. Par exemple, de nombreuses personnes dans le monde entier, qui sortent du confinement du au coronavirus, ont certainement pris conscience de certains de ces avantages :
  • L’internet ne remplace pas les contacts en face à face.


  • Une ville devient facilement une prison et la campagne est un meilleur choix pour les personnes qui veulent rester libres.
  • L’économie n’a pas autant d’importance que le fait d’être parmi des gens qui sont prêts à s’entraider.

  • Les cinq stades de l'effondrementDmitry Orlov

    Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

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