vendredi 2 février 2018

Jeux Olympiques en Corée du Sud

Article original de Brandon Smith, publié le 17 Janvier 2017 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Opportunité parfaite pour une attaque sous faux drapeau ?


 
La rhétorique de guerre entourant la Corée du Nord, des deux côtés du Pacifique, n’a jamais été aussi agressive que l’année dernière (du moins depuis la guerre de Corée). Il y a des gens qui considèrent toute l’affaire comme une « distraction » une distraction qui ne débouchera jamais sur un conflit réel. Je suis en désaccord avec ce sentiment pour un certain nombre de raisons.

La Corée du Nord est en effet une distraction, mais cependant une distraction qui cache de grandes manœuvres bien réelles. C’est-à-dire que les coups de menton et le cliquetis des sabres ne sont que le prélude à une distraction beaucoup plus efficace pour une guerre et une invasion au nom d’un changement de régime et de la « sécurité nationale ».

 

Comme je l’ai noté dans mon article « Guerre de Corée Partie II : Pourquoi il est probable qu’elle se produira » la vaste mise en scène des actifs militaires dans la région qui n’a pas été vu depuis plus d’une décennie, l’avancement extrêmement rapide de la technologie des missiles nord-coréens dont des ICBMs capables d’atteindre la partie continentale des États-Unis, le discours étrange et sans précédent de la Chine indiquant qu’elle n’interviendra pas contre une invasion de la Corée du Nord par les États-Unis « si Pyongyang attaque d’abord… » Tout cela et plus montre clairement le déplacement de pièces d’échecs pour une action soudaine.

Selon ces facteurs, je suis porté à croire qu’un événement sous faux drapeau attribué à la Corée du Nord, ou une incitation de la Corée du Nord à prendre une posture d’attaque, est probable. Les objectifs d’une telle guerre seraient multiples. Principalement, l’implosion finale des vastes bulles financières créées par les mesures de relance des banques centrales pourraient être entreprises alors que les banques elles-mêmes échapperaient aux reproches publics ou aux poursuites.

Une crise géopolitique assez importante fournirait un bouc émissaire idéal pour une crise économique qui allait se développer de toute façon. Et si cette crise géopolitique était provoquée par un « État voyou » ainsi que par les mauvaises décisions d’un président « populiste » conservateur (Trump), alors le récit historique serait parfait. Les générations futures parleront de la « grande bavure » des États souverains et des nationalistes ou comment l’orgueil, la cupidité et l’ego ont conduit à un désastre financier mondial et à des destructions inutiles. La raison d’être d’une autorité gouvernementale mondiale serait ancrée dans l’esprit de la population.

Une guerre en Corée du Nord sera-t-elle l’événement déclencheur de ce récit ? C’est difficile à dire, car il y a tellement de poudrières géopolitiques potentielles dans le monde. Cependant, d’importants atouts pour susciter ce genre d’événement sont présents autour de la Corée du Nord. Et, contrairement aux points chauds comme la Syrie et l’Iran, la Corée du Nord offre la menace la plus immédiate et la plus tangible dans l’esprit de beaucoup de gens avec son arsenal nucléaire.
La panique pure et la pensée réactionnaire aveugle qui peuvent être provoquées chez les gens non préparés quand le danger des armes nucléaires se présente, sont assez puissantes. Cela n’aurait pas pu être exposé plus clairement que la semaine dernière quand un avertissement « accidentel » d’un lancement d’ICBM a eu lieu à Hawaï.

L’Agence de gestion des urgences d’Hawaï prétend maintenant que cette fausse alerte a été déclenchée par un seul employé, qui n’a pas été nommé. Comment ? Ils ont en quelque sorte « pressé le mauvais bouton »… deux fois !

Je trouve cette explication absurde. Je ne peux trouver qu’un seul exemple de fausse alerte similaire à celle d’Hawaï, et cela remonte à 1971 où un mélange de bandes son a entraîné la diffusion d’un avertissement au sujet d’une attaque imminente sur les États-Unis. Après cet événement, le système d’alerte a fait l’objet d’une rationalisation et d’un système palliatif conçu pour empêcher que cela se reproduise. Au cours de la fausse alerte de 1971, plus de six tentatives ont été faites pour annuler ses émissions, la première environ dix minutes après la fausse alarme initiale. À Hawaï, aucune annulation n’a été tentée pendant près de 40 minutes.

Pour ajouter à l’étrangeté globale, il y encore eu une autre fausse alarme de missile au Japon dans la même semaine ! Encore une fois, cette alerte a été immédiatement attribuée à la Corée du Nord, mais au moins cette fois, l’alerte a été corrigée 5 minutes plus tard au lieu de 40.

Pour moi, ça sent la PsyOp ; un test pour évaluer les réactions du public à une menace, sans parler de planter des idées préconçues d’un épouvantail en particulier dans l’imaginaire collectif. Le public n’a pas été déçu.

Des témoins oculaires ont décrit des gens « courant et pleurant dans les rues »  complètement déconcertés quant à ce qu’ils devaient faire. Une de mes associées (qui est également expérimentée dans le domaine de la préparation) était à Hawaï au moment de l’événement. Elle m’a raconté que sa famille avait décidé de se mettre à l’abri chez eux parce qu’il n’y avait aucune indication que des abris contre les retombées étaient disponibles de toute façon. D’autres personnes ont essayé de cacher leurs enfants dans les égouts afin d’échapper à une explosion nucléaire. Voici une vidéo montrant l’hystérie causée par la fausse alerte au missile à Hawaï :

En aparté, s’abriter dans un égout lors d’un événement nucléaire est le comble de la bêtise : les explosions nucléaires envoient des particules irradiées dans l’air, qui se déposent dans les rues ou sont emportées par les pluies. Une dose très concentrée de particules irradiées sont ensuite drainées dans les égouts. Vous pourriez survivre à l’explosion initiale ou pas, mais vous êtes certain de mourir de l’exposition aux radiations si vous attendez l’attaque dans un égout. Gardez à l’esprit que quelque soit l’endroit où vous choisissez de vous abriter, vous devrez y rester pendant au moins deux semaines ou jusqu’à ce que la demi-vie nucléaire des particules ait suivi son cours.

De toute évidence, l’Américain moyen n’est absolument pas préparé à une véritable attaque d’une ampleur même mineure, sans parler de l’ampleur d’une explosion nucléaire. Peut-être que cette réaction à Hawaï a été aussi forte parce que Hawaï tend à pencher politiquement vers l’extrême-gauche, et les gauchistes sont généralement mal préparés à tout sauf à une annulation de leur rendez-vous chez leur manucure. Cela dit, le fait que cette « erreur » ait eu lieu à Hawaï et au Japon, qui sont déjà stressés par les essais de missiles balistiques de la Corée du Nord, est une coïncidence intéressante.

Voyant à quoi ressemble la réaction à Hawaï, une véritable attaque présente une occasion séduisante pour l’establishment. La terreur pure visible autour d’une potentielle attaque nucléaire est palpable, et cette peur rend les masses faciles à manipuler. Si une attaque réelle a lieu, que ce soit par la Corée du Nord ou par d’autres agences sous faux drapeau, quel est le moment le plus favorable ?

L’histoire du conflit coréen suggère qu’une attaque surprise est une stratégie probable. Les autorités nord-coréennes se souviennent du succès des attaques surprises qu’elles ont lancées en juin 1950 pour lancer la première guerre de Corée. Ces attaques ont permis aux communistes de la Corée du Nord de déborder les forces sud-coréennes en quelques jours [durant la guerre de Corée, NdT].
Si on parle d’événements sous faux drapeau, ils semblent, de manière récurrentes, se produire au milieu d’autres « exercices d’entraînement » ou d’événements distrayants. Je ne vois rien de plus distrayant pour la Corée du Sud que les Jeux olympiques d’hiver, qui se dérouleront du 9 au 25 février à Pyeongchang.

Je note le soudain comportement amical entre la Corée du Nord et la Corée du Sud juste avant les Jeux olympiques, y compris l’offre de la Corée du Nord de participer avec une équipe de hockey féminin mixte (ce qui n’est jamais arrivé auparavant). Ne serait-ce pas une honte si cette flamme naissante de bonne volonté devait être étouffée par un essai de missile nord-coréen ou une attaque de quelque sorte ? La « trahison » serait un excellent carburant pour la guerre, comme un nouveau Pearl Harbor.

Comme l’a récemment déclaré le secrétaire d’État Rex Tillerson, la menace de guerre avec la Corée du Nord « augmente » malgré le récent « dégel » des relations dû aux Jeux Olympiques. Le dégel est partiellement basé sur la demande de la Corée du Nord que tous les exercices militaires sud-coréens et américains soient annulés pendant les négociations.

La réponse typique des sceptiques sera que toute attaque de la Corée du Nord se heurterait à une réponse nucléaire massive. Je tiens à souligner qu’une réaction nucléaire à grande échelle est peu probable dans la région. Premièrement, une attaque nucléaire contre la Corée du Nord expose également ses voisins (nos alliés) à un risque d’exposition considérable aux rayonnements. On peut faire valoir que seul un assaut conventionnel serait sans danger pour les pays environnants, sans parler de la côte Pacifique des États-Unis, qui pourrait également subir une exposition aux rayonnements.

Deuxièmement, une attaque nucléaire ne va pas nécessairement empêcher la nécessité d’une invasion terrestre. La Corée du Nord possède plus de 8 000 installations souterraines que nous connaissons et qui se préparent au bombardement depuis plus de 60 ans. Son relief montagneux présente également de sérieux doutes quant à l’efficacité du bombardement. Ce n’est pas seulement mon évaluation mais l’évaluation du ministère de la Défense. L’idée qu’un gros bouton nucléaire puisse résoudre le problème est une illusion enfantine de gens qui regardent trop de films.

Espérons que les Jeux olympiques se tiendront sans incident et que les sceptiques auront eu raison, les tensions nord-coréennes n’étant rien d’autre qu’un jeu de guerre se résumant à beaucoup de fanfaronnades. Mais pour l’instant, le niveau de conflit en hausse au cours de l’année écoulée devrait être pris au sérieux, et la panique qui pourrait se développer si une guerre éclate devrait nous concerner tous. En temps de crise, les gens agissent stupidement et demandent l’aide de quiconque la leur offre, même si c’est quelqu’un qui a une intention malveillante. Les individus craintifs abandonneront presque tout pour échapper à l’incertitude, y compris leur liberté et leur bon sens. Et rien ne cause autant la peur que la pensée d’une guerre et des nuages en forme de champignon.

Brandon Smith

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