mercredi 17 octobre 2018

Comment les gens sont facilement contrôlés par les tyrans

Article original de Brandon Smith, publié le 5 septembre 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr



La question se pose souvent dans les cercles du mouvement de la liberté de savoir comment nous en arrivons au point d’une tyrannie totale au sein d’une société. De nombreux facteurs déterminent ce résultat, mais à travers tous les différents systèmes totalitaires de l’histoire, il existe des dénominateurs communs – des éléments qui doivent être présents pour que les tyrans l’emportent. Lorsque nous pouvons identifier ces éléments communs de manière objective, nous rendons beaucoup plus difficile l’enracinement de ces structures despotiques.



C’est une question très complexe, mais je vais la décomposer du mieux possible…

La psychologie du tyran


Pour comprendre comment les tyrans contrôlent la société, nous devons d’abord examiner comment l’esprit d’un tyran fonctionne, car ces personnes ne pensent pas dans la plupart des cas comme pensent les êtres humains moyens. C’est l’un des rares cas où j’encouragerais les gens à « altériser » un autre groupe. Les tyrans sont psychologiquement anormaux à un point tel qu’il est difficile de les classer comme humains.

Je crois que la clé pour comprendre les motivations des tyrans et l’origine de ces gens repose sur notre compréhension de la sociopathie narcissique. J’ai beaucoup écrit à ce sujet dans mon article « Les élites globalistes ne sont pas humaines », donc je vais seulement en faire un résumé ici.

Les traits narcissiques et sociopathiques, comme beaucoup de traits psychologiques, sont innés. Ils sont présents chez environ 5% à 10% des personnes dans toute une société à un moment donné. Dans la grande majorité des cas, ces traits demeurent « latents » et n’affectent pas beaucoup les actions ou les relations d’une personne. Dans une minorité de cas, cependant, le narcissisme et la sociopathie deviennent les facteurs déterminants du psychisme d’une personne. Cela se produit chez moins de 1% de la population.

Pour être clair, tous les narcissiques ne sont pas des sociopathes et tous les sociopathes ne sont pas narcissiques. Il y a des gens qui sont des narcissiques de bas niveau qui excellent dans la société et qui conservent une conscience. Il y a des sociopathes de bas niveau dans la société qui remplissent des fonctions importantes dans des carrières que les personnes empathiques trouveraient difficiles, comme certains emplois dans l’armée ou dans le domaine médical. Je parle ici de sociopathes narcissiques de HAUT NIVEAU  le genre de personnes qui deviennent des meurtriers, des violeurs, des pédophiles et, oui, des tyrans.

Un narcissique sociopathe n’est motivé que par un désir personnel. Il est incapable d’empathie pour les autres et considère les gens comme une sorte de source de nourriture et de carburant plutôt que comme des compagnons de route dans la vie. Il considère son manque de conscience comme un avantage évolutif ; un outil qui l’aide à survivre et à prospérer en piétinant, volant, manipulant et tuant si nécessaire sans culpabilité ni regret.

On pourrait penser que ces créatures seraient faciles à repérer dans une foule, mais ce n’est pas toujours aussi simple. Elles ont la capacité d’imiter les comportements de ceux qui les entourent afin de paraître plus humaines. Parfois, cela les trahit parce qu’elles ne peuvent s’empêcher de faire le perroquet ou de plagier les comportements et les manières des gens qu’elles rencontrent au point de rendre leur comportement visible. Pour ceux qui n’ont pas d’expérience avec les sociopathes narcissiques, cependant, la tactique fonctionne pendant un certain temps, parce que les gens pensent voir quelqu’un comme eux ; un reflet. Imaginez-le comme un mécanisme de survie, comme un caméléon.

Pour certains tyrans, cette capacité les rend attachants aux yeux du public pendant un certain temps. Ils peuvent être beaucoup de choses pour beaucoup de groupes, et leur capacité à mentir de façon convaincante est exceptionnelle. Ils grimpent rapidement les échelons du succès et construisent des systèmes qui leur permettent de prospérer. Mais ils ont des doutes et des faiblesses.

Dans la plupart des cas, ils sont lâches. Ils préfèrent obtenir ce qu’ils veulent par la subversion et la supercherie, et ils fuient la confrontation directe. Ils préfèrent utiliser d’autres personnes (des idiots utiles) comme armes ou boucliers plutôt que de risquer de se mesurer à leurs adversaires idéologiques. En tant que parasites, ils se concentrent sur les faibles d’esprit ou les personnes fragiles.
Ils veulent désespérément l’admiration des gens qu’ils victimisent. Par conséquent, ils sont constamment forcés de jouer des rôles afin de paraître normaux. Ils n’aiment pas ça. Ils ont l’impression que c’est au-dessous de leur statut que de se laisser aller à la pitié, et ils sont convaincus qu’ils devraient être vénérés pour ce qu’ils sont, et non pour l’image frauduleuse qu’ils ont construite. Ils veulent « sortir du placard », dans un sens, comme un sociopathe narcissique, mais s’ils le font dans un climat social stable, ils seront rejetés ou brûlés sur le bûcher. Ils se regroupent parfois pour se protéger et sont prêts à travailler ensemble tant qu’il y a un avantage mutuel.

Ainsi, ces « gens » cherchent à créer le chaos, puis à réorganiser la société pour agir davantage comme ils agissent, ou penser davantage comme ils pensent. Quand les masses ont été convaincues d’abandonner leur conscience, alors les monstres peuvent sortir à la lumière du jour sans crainte.

Voici comment ils atteignent cet objectif et comment les gens ordinaires les aident à le réaliser…

Fausses hypothèses


Presque toutes les mauvaises situations commencent par de fausses hypothèses fondées sur des préjugés plutôt que sur des faits ou des preuves. L’hypothèse la plus dangereuse quand il s’agit de tyrannie est de dire « nous avons raison, donc nous ne soutenons pas la tyrannie ». La question qu’il faut se poser, cependant, est de savoir si notre cause est vraiment si « juste » en se basant sur les faits. Si la réponse est « non », alors vous allez probablement alimenter un système tyrannique.
D’abord et avant tout, beaucoup d’êtres humains veulent avoir « raison » plus qu’ils ne veulent être exacts. C’est-à-dire qu’ils sont heureux de « gagner » sur des arguments et autour de conflits, que la vérité soit de leur côté ou non. Ce biais est à l’origine de nombreuses catastrophes de l’histoire.

Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de conscience. En fait, la plupart des gens ont une conscience qui leur dit que leurs suppositions sont fausses, mais ils peuvent quand même commettre des actes stupides et des atrocités. C’est là que les manipulateurs tyranniques ont tendance à les aider.

Les tyrans trouvent un grand plaisir à créer toutes sortes de sophismes logiques, de gymnastique mentale et d’arguments vendeurs moralement relatifs afin de convaincre un groupe de personnes que leurs idées fausses sont fondées. La vérité devient brumeuse et les preuves deviennent inutiles. Dans cet état d’esprit, lorsque les individus se fondent dans une foule, les suppositions deviennent des diktats sectaires et « gagner » devient primordial. Les fausses suppositions et les préjugés peuvent être utilisés pour transformer des gens normaux en monstres, tout cela parce qu’ils ont refusé d’accepter que leur position idéologique est erronée ; tout cela parce qu’ils avaient peur de se sentir gênés ou d’admettre s’être fait avoir.

Fausser la prise de position


Le fait de prendre parti dans le discours politique est naturel et normal. Même lorsque les gens sont tout à fait honnêtes sur les faits et s’entendent sur les principes de base de la décence humaine et de la liberté, ils ne s’entendront pas toujours sur les solutions qui devraient être utilisées pour régler les problèmes auxquels ils sont confrontés. Cela crée un éventail de pensées au sein de la société qui est toujours présent ; on ne peut ni changer cela ni l’éviter. Les tyrans comprennent la base de cet éventail et essaient de l’utiliser à leur avantage pour manipuler les gens afin de les éloigner du discours réfléchi et de les amener à des conflits insensés.

Les tyrans exploitent les masses plus facilement quand les gens supposent que les dirigeants politiques et sociaux corrompus travaillent pour « leur côté » contre « l’autre côté ». Souvent, ces dirigeants peuvent être achetés ou menacés de soumission. Les tyrans s’en servent ensuite pour pousser les supporters des différentes opinions jusqu’aux extrêmes opposés, jusqu’à ce que les deux camps adoptent une attitude de fanatisme.

Cela se produit non seulement en politique, mais aussi en géopolitique, alors que des nations entières sont poussées à se faire la guerre par des présidents et des gouvernements fantoches pour des conflits techniques qui ne profitent qu’à la cabale des tyrans derrière le rideau.

Fanatisme et faux récits


Je considère la fanatisme comme une sorte de maladie psychologique qui est en fait transmissible – elle se propage comme un virus à travers une culture jusqu’à ce que tout le monde soit infecté. Le zèle arrive lorsqu’une personne embrasse une idéologie au point de la laisser se substituer à sa personnalité et son âme, et qu’elle n’est plus capable de penser clairement en tant qu’individu. Cela inclut la possibilité qu’elle soit du mauvais côté de l’histoire et de la morale.

Le fanatisme à l’échelle de la masse dépend d’un certain nombre de dominos successifs. La menace de l’effondrement de la société civile et des souffrances économiques aident. Les opposants idéologiques doivent être présentés comme une menace imminente et vile pour le tissu même de la société. Dans certains cas, il s’agit d’une menace réelle et créée (opposition contrôlée) ; dans d’autres cas, il s’agit d’un tigre de papier destiné à pousser un autre groupe à soutenir des mesures tyranniques.

Les tyrans construisent de faux récits. C’est ce qu’ils font de mieux. Ils encouragent les gens à devenir des méchants sans le savoir, ou ils accusent des groupes innocents de méchanceté afin de semer la division. Ils ont besoin que toutes les parties voient les autres comme un allié ou un ennemi. Il n’y a pas d’entre-deux. Si une personne ne se conforme pas à l’opinion du fanatique, elle doit être immédiatement traitée comme une menace. Cela provoque une chambre d’écho sans fin qui détruit toute dissidence ou désaccord, aussi rationnel soit-il.

Les fanatiques opèrent principalement par peur, ce qui en fait des proies faciles pour les tyrans. Et comme l’a dit un intello quelque part : « La peur est le tueur de l’esprit ; la peur est la petite mort qui efface tout. »

Apathie et faux espoirs


Plus que tout, les tyrans veulent une population apathique. L’apathie engendre la complaisance et l’inaction, et elle encourage également la pensée délirante. Les personnes apathiques ont tendance à considérer la philosophie du pacifisme comme un moyen de revendiquer leur propre comportement, mais ce n’est qu’un masque conçu pour cacher leur peur. Elles peuvent craindre la souffrance, elles peuvent craindre la perte, elles peuvent craindre l’échec, mais elles ont certainement peur, et cela les empêche de s’opposer à des développements dont elles savent qu’ils sont mauvais par nature et qui exigent une réaction agressive.

L’apathie peut aussi être introduite dans une société par l’utilisation de faux espoirs. Les tyrans évoquent des scénarios dans lesquels le public est amené à croire qu’un « changement » positif est sur le point de se produire, généralement par la politique. Mais, il n’y aura pas de changement pour le mieux au-delà de la cosmétique. Les choses ne font qu’empirer. Dans ce processus de conditionnement, les tyrans soulèvent les espoirs des masses, puis les anéantissent encore et encore, jusqu’à ce que le public abandonne.

Le problème n’est pas que les choses ne peuvent pas changer pour le mieux, mais que le public continue à jouer selon les règles d’un jeu fabriqué par les gens mêmes qui causent leur misère. Sortir des contraintes de ce jeu nous oblige à prendre les choses en main plutôt que d’attendre que les autres fassent des changements pour nous. Il faut prendre des risques. Si la farce de la tyrannie doit finir un jour, tous les gens éveillés et conscients devront prendre de nombreux risques.

J’ai entendu dire que la tyrannie est un produit naturel et inévitable de la société humaine. Que les tyrans ne peuvent être évités, qu’ils existeront toujours et que toute tentative de les éliminer ne fera que les remplacer par d’autres tyrans. C’est le sommet de l’état d’esprit pathétique. C’est le sombre vide du nihilisme.

On pourrait aussi dire qu’il ne sert à rien de se laver soi-même parce que nous allons nous salir à nouveau demain. Mais ces gens finiraient par mourir de maladie. Si la tyrannie est une constante humaine, alors la rébellion doit aussi être une constante humaine, sinon, l’humanité mourrait ou se transformerait en quelque chose de méconnaissable.

Brandon Smith

1 commentaire:

  1. Je ne crois pas que le tyran soit quelqu'un d'anormal je crois au contraire que c'est quelqu'un qui ressemble à monsieur toulemonde. Vous parlez des violeurs des meurtriers etc et bien même dans ces cas précis lorsqu'ils sont arrêtés que disent leurs voisins et connaissances? C'était quelqu'un de gentil de serviable et ainsi de suite

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