mercredi 31 octobre 2018

Un choix entre Mad Max et Hunger Games

Article original de Jonathan Miltimore, publié le 15 octobre 2018 sur le site fee.org
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


Rapport de l’ONU sur le changement climatique. L’humanité, nous dit-on, est condamnée à moins que les gens ne cèdent leur liberté aux experts, aux législateurs et aux bureaucrates qui eux peuvent nous sauver.



Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié cette semaine un rapport spécial détaillant toutes les façons avec lesquelles le changement climatique devrait faire des ravages sur les humains. Le rapport compte environ 800 pages, alors je vais vous en présenter un résumé pour vous faire gagner du temps :

  • Aujourd’hui, les températures mondiales sont de 1,0°C supérieures aux températures préindustrielles.
  • Nous constatons une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes et d’autres conséquences négatives découlant de cette augmentation, y compris le recul de la glace de mer dans l’Arctique et l’élévation du niveau mondial de la mer.
  • Une augmentation de 1,5°C sera (bien) pire qu’une augmentation de 1,0°C ; et 2°C serait encore bien pire.
  • Nous sommes actuellement sur la bonne voie pour dépasser les 3°C.
  • Seuls des changements profonds et radicaux dans l’économie mondiale peuvent prévenir une catastrophe mondiale.



Les sombres conclusions du rapport ont été annoncées lors d’une conférence de presse donnée par un panel des Nations unies à Incheon, en Corée du Sud. Les panélistes ont tenté de paraître optimistes, mais il n’y a pas eu d’édulcoration autours de la principale conclusion du rapport.

« Si l’on veut stabiliser le réchauffement climatique à 1,5°C, le message clé est que les émissions nettes de CO2 à l’échelle mondiale doivent atteindre zéro d’ici 2050 », a déclaré Valérie Masson-Delmotte, membre du panel, climatologue française et directrice de recherche au Commissariat aux énergies alternatives et aux énergies atomiques. « C’est la conclusion la plus importante du rapport. »

Le rapport indique clairement que le pétrole, le gaz et le charbon – dont le monde dépend fortement – doivent être éliminés progressivement pour atteindre cet objectif, en particulier le charbon.
« Le charbon devra être réduit très, très fortement d’ici le milieu du siècle », a déclaré Jim Skea, un universitaire écossais et membre du GIEC. « Le charbon a la teneur en carbone la plus élevée de tous les combustibles fossiles. »

Sans ces réductions substantielles, des millions de personnes mourront, nous dit-on. Littéralement.
Certains détestent décrire le dernier effort de l’ONU comme le « rapport de la peur », mais considérons les réactions qu’il a suscitées. Un journaliste climatique du New York Times l’a dit ainsi :
« J’écoute le groupe d’experts de l’ONU sur les changements climatiques et ils disent essentiellement qu’il faudrait un effort herculéen pour nous empêcher d’atteindre une augmentation de 1,5°C. D’après leur description, la différence entre 1,5°C et 2°C est essentiellement la différence entre Hunger Games et Mad Max. »
Un professeur d’université qui a travaillé sur le rapport a dit qu’il l’a fait pleurer.
« Je suis bouleversée par le défi auquel nous sommes confrontés », a déclaré à Grist Diana Liver, professeure à l’Université de l’Arizona. « J’ai pleuré dans l’avion du retour, d’épuisement et j’ai réfléchi aux implications du rapport. »

Je cite ces exemples non pas pour tourner en dérision des gens qui semblent réellement préoccupés par le changement climatique, mais pour démontrer un point : ces résultats sont censés nous faire peur.

L’utilisation de la peur

La peur, bien sûr, est peut-être le plus grand facteur de motivation au monde. Et dans ce cas, la peur est tout à fait rationnelle si l’on accepte l’hypothèse que le monde sera confronté à une apocalypse climatique si les émissions nettes de CO2 ne sont pas ramenées à zéro. Parce que ça n’arrivera certainement pas.

Heureusement, les scientifiques en général et les environnementalistes en particulier ont un bilan plutôt médiocre en matière de prévisions alarmistes. Pourtant, la capacité du gouvernement à utiliser les menaces perçues pour étendre son pouvoir est nettement plus impressionnante (et plus dangereuse).

Et sans surprise, certains citent déjà les conclusions du rapport comme preuve que les gouvernements du monde entier doivent accélérer considérablement la réglementation du libre marché pour nous sauver.
« Les plus grands scientifiques du monde viennent d’apporter un soutien rigoureux au démantèlement systématique du capitalisme en tant que condition essentielle au maintien de la civilisation et d’une planète habitable », a déclaré le météorologiste Eric Holthaus, qui a couvert la conférence de presse pour Grist.

Dans une certaine mesure, cette déclaration est une hyperbole de la part de Holthaus, un ardent défenseur de la lutte contre le changement climatique. À ma connaissance, aucun argument « rigoureux » en faveur du démantèlement du capitalisme n’a été avancé au cours des tables rondes. (J’ai regardé les 90 minutes de la conférence, même si j’avoue que je me suis peut-être endormi vers la fin.)

Quoi qu’il en soit, Holthaus n’a pas tort de dire que les panélistes ont clairement indiqué que l’action de l’État était le principal mécanisme, sinon le seul, pour faire face à la catastrophe imminente. À l’exception peut-être de l’économiste sud-coréen Hoesung Lee, l’actuel président du GIEC, on s’est peu intéressé à la façon dont l’innovation humaine et la technologie pourraient être utilisées dans cet effort.

Les moyens, pas la fin

C’est depuis longtemps mon problème avec la science du changement climatique : elle m’a toujours semblé un peu comme un moyen d’arriver à une fin. Un problème brûlant si vaste, exigeant une action collective si vaste, que seule une planification centrale la plus large possible pourrait résoudre. L’humanité, nous dit-on, est condamnée à moins que les gens ne cèdent leur liberté aux experts, aux législateurs et aux bureaucrates qui peuvent nous sauver.

Y a-t-il des raisons d’être sceptique ? Bien sûr que oui. Les sages paroles de l’historien britannique Paul Johnson, récemment soulignées dans un article de Lawrence Reed pour FEE, nous aident à comprendre pourquoi.
Johnson a observé que bon nombre des horreurs du XXe siècle provenaient des idées d’intellectuels, d’experts et d’utopistes désireux de « corriger » les déséquilibres supposés dans notre monde. Voici ce qu’il a écrit :
« L’une des principales leçons de notre siècle tragique, qui a vu tant de millions de vies innocentes sacrifiées dans des projets visant à améliorer le sort de l’humanité, est de prendre garde aux intellectuels. Ils ne doivent pas seulement être tenus à l’écart des leviers du pouvoir, ils doivent aussi faire l’objet d’une méfiance particulière lorsqu’ils cherchent à offrir des conseils collectifs. »
C’est un bon conseil.

Et si la « solution au changement climatique » exige de céder l’autonomie des individus et des entreprises à l’État, eh bien, ce n’est pas du tout une solution. C’est la voie du servage. Et contrairement à Mad Max et Hunger Games, l’histoire montre qu’il n’y a rien de fictif là-dedans.

Jonathan Miltimore est le rédacteur en chef de FEE.org. Auparavant, Jon était directeur des médias numériques chez Intellectual Takeout, où il était responsable du contenu éditorial quotidien, de la stratégie Web et de l’exploitation des médias sociaux. Auparavant, il a été rédacteur en chef de The History Channel Magazine, rédacteur en chef de Scout.com et reporter général pour le Panama City News Herald. Jon a également servi comme stagiaire dans le département de rédaction de discours sous George W. Bush.

Note du traducteur

Pour être complet, certains anti-systèmes se renom comme PCR sont convaincu de la réalité du changement climatique.

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