Article original de James Howard Kunstler, publié le 10 mai 2019 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Pour la « Résistance » démocratique progressiste (RPD), le post-modernisme est en pleine floraison. Ils ont jugé la réalité objective inadmissible. Il n’y a que des histoires – son histoire à lui, son histoire à elle, leur histoire, leur histoire [au sens gender, NdT], et vous devez les croire parce qu’elles viennent d’une expérience vécue – par exemple l’expérience vécue d’avoir perdu une élection présidentielle gagnée d’avance face à un personnage de dessin animé sans expérience politique, puis d’avoir perdu la grande Inquisition pour le chasser. Pour les RPDs, le concept métaphysique de réalité se réfère à une terre sombre de fausse croyance sur un horizon lointain où les nombres sont supposés s’additionner (ha ha !) et où les actions des personnes impliquent une étrange condition cosmique connue sous le terme « conséquence ».
Maintenant que l’enquête Mueller s’est vidée de ses charges – malgré deux ans et demi d’efforts forcenés de la part d’opposants farouchement dévoués pour faire tomber la cible – tout, y compris le sacré Rapport Mueller, commence à émettre des vapeurs odieuses comme un rumsteck rôti qui a été découvert dans une réserve après trois semaines et attire l’attention des mouches. Les RPDs pourraient y réfléchir à deux fois avant d’examiner de plus près tout ce matériel qui empeste. Ce qu’ils sont susceptibles de trouver, c’est une preuve de la négligence et de la malhonnêteté avec lesquelles le vénéré maestro juridique chargé de la composer pourrait bien faire l’objet d’accusations d’entrave à la justice et de poursuites abusives.
Au cours des semaines qui ont suivi la publication du rapport Mueller, on a appris que M. Mueller et son équipe savaient sans équivoque que la mission du Conseiller spécial et les opérations du FBI qui l’avaient précédée étaient fondées sur des crasses politiques concoctées par Mme Clinton et son réseau de larbins et de nettoyeurs, allant de la bureaucratie permanente à Washington (alias le marais), aux avant-postes des services secrets étrangers et de la litière à chat appelée l’Ukraine. M. Mueller devait s’en douter dès le début, mais il en était certain dès l’été 2017, et il a omis d’informer le public américain qu’il avait découvert cette fraude. Au contraire, il a surfé sur cette fraude pendant deux ans, comme s’il parcourait un site d’enfouissement politique à dos d’âne, laissant le public s’enfermer dans des hallucinations anxieuses.
Qu’est-ce que M. Mueller a fait d’autre, ou a omis de faire ? Il n’a jamais engagé d’analystes en informatique légale du gouvernement américain pour examiner les serveurs de la DNC au cœur de l’histoire du RussiaGate. Il s’est plutôt basé sur les conclusions d’une société appelée CrowdStrike, engagée par la DNC elle-même pour enquêter sur le vol de courriels, en particulier ceux du président de la campagne Clinton, John Podesta. (Voir le commentaire de Craig Murray sur tout cela). M. Mueller n’a jamais pris la peine d’interviewer la seule personne qui aurait pu savoir exactement qui avait fourni les courriels censurés à Wikileaks, à savoir Julian Assange. M. Mueller n’a pas non plus pris la peine d’interviewer plusieurs dizaines d’experts en informatique de la communauté des services de renseignement à la retraite, dirigés par William Binney, ancien directeur technique de la NSA, qui a déterminé que le piratage a été accompli par téléchargement direct par un initié sur un disque USB.
Quelle est l’explication de ces bévues ? Eh bien, nous allons le découvrir dans les mois à venir. Les présidents des divers comités de la Chambre ont menacé de demander à M. Mueller de témoigner. Faites-le, je dis. Il a certainement des « explications à donner ». Si ce n’est dans ces endroits, alors il devrait le faire devant un plus grand nombre de grands jurys qui seront convoqués pour évaluer les actions de ses « amis » nageant dans toutes les piscines à hummocks et à alligators du Marais. Ces diverses parties peuvent également chercher à comprendre pourquoi M. Mueller a omis de mentionner le Dossier Steele, qui pue tellement maintenant, avec son rapport de 444 pages, et pourquoi, dans sa vingtaine de pages relatant la réunion si cruciale à la Trump-Tower, il n’a jamais révélé que les deux Russes présents étaient sur la liste des gens payés par FusionGPS en contrat avec Hillary et qu’ils ont rencontré son dirigeant, Glenn Simpson, avant et après cette rencontre. Il se dégage une odeur de « collusion avec les Russes », sauf qu’il est évident que l’odeur venait de la mauvaise direction.
La Présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a déclaré hier que nous vivons une crise constitutionnelle. Vous vous réjouissez que ce soit le cas, mais cela ne vient pas des menaces de l’imbécile Jerrold Nadler (D-NY), qui veut poursuivre le procureur général, M. Barr, pour avoir refusé de rendre publics les dossiers du grand jury dans le rapport Mueller – puisque la loi oblige M. Barr à ne pas divulguer ces documents. La crise qu’elle a mal identifiée est l’inculpation prochaine de tant de personnalités publiques soi-disant intouchables et sacrées, y compris l’ancien président, M. Obama, et l’ancien chef de la CIA, M. Brennan, et le directeur de la sécurité nationale, M. Clapper, l’ancien procureur général Loretta Lynch, le saint, M. Mueller, tout un groupe d’anciens subalternes de la communauté des services de renseignements, et une foule impie de créatures des marais rampantes et volantes, de Glenn Simpson aux timides avocats du cabinet Perkins Coie, aux coursiers du Cable News Networks, du Wash-Po et du New York Times qui ont fait du trafic de documents perfides et organisé des « fuites ». Les dommages institutionnels cumulés pourraient détruire en soi la confiance publique dans le gouvernement constitutionnel.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
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