Article original de Brandon Smith, publié le 2 mai 2019 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Lorsqu’on examine la santé d’un système économique, il est impossible de mesurer la croissance ou la stabilité en ne tenant compte que de deux ou trois indicateurs. Le problème est que c’est exactement ce que les banques centrales et les gouvernements ont tendance à faire. En fait, les gouvernements et les banques centrales font la promotion sauvage et délibérée de certains indicateurs comme les signaux dont tout le monde devrait se préoccuper tout en ignorant une foule d’autres facteurs fondamentaux qui ne correspondent pas à leur discours sur la « reprise ». Lorsque ces quelques indicateurs choisis ne se lisent pas bien non plus, ils truquent les chiffres en leur faveur.
Les indicateurs les plus promus et, par extension, les plus truqués sont le PIB, le chômage et l’inflation. J’inclurais les marchés boursiers jusqu’à un certain point dans cette liste, mais comme je l’ai toujours dit, les actions sont un indicateur de suivi et ne nous disent jamais exactement quand un crash économique se produit. En fait, les marchés actions sont et ont toujours été un placebo pour les masses, une béquille psychologique destinée à les endormir pendant que le crash commence. À part cela, ils n’ont aucune valeur pour déterminer la santé du système. En tant qu’indicateur retardé, nous couvrirons les marchés actions à la fin de cette analyse.
Le truquage du PIB est essentiellement une affaire de gouvernement, car une grande partie de la méthode de calcul du PIB aujourd’hui inclut les dépenses publiques. Ainsi, même si le gouvernement doit voler votre argent par le biais des taxes pour ensuite dépenser cet argent, les dépenses du gouvernement sont toujours comptées comme « production ». Cela comprend des programmes comme Obamacare, qui, malgré les suppositions de certains conservateurs, continue de fonctionner aujourd’hui. Selon les estimations de l’establishment « officiel », les dépenses publiques en pourcentage du PIB s’élèvent à environ 20 %. Des estimations plus précises tenant compte de TOUTES les dépenses montrent que les dépenses du gouvernement américain représentent environ 35 % du PIB. C’est une énorme fraude.
La plupart de mes lecteurs réguliers savent très bien comment les chiffres du chômage sont truqués pour montrer la reprise, mais pour résumer, environ 95 millions d’Américains en âge de travailler qui sont au chômage ne sont pas comptés comme chômeurs par le Bureau of Labor Statistics parce qu’ils ont été sans emploi pendant assez longtemps pour être retirés des prestations sociales. Maintenant, pour être clair, le BLS garde une trace de cette statistique, mais il ne la traite PAS comme une mesure du chômage lorsqu’il communique ses statistiques au public.
Pour clarifier, 102 millions de personnes en ÂGE DE TRAVAILLER (comptées et non comptées comme chômeurs) sont sans emploi aux États-Unis. Cela représente près de 50 % des 206 millions de personnes en âge de travailler que compte le pays. Pourtant, le BLS fait état d’un taux de chômage étonnant de 4 %. Une reprise en effet …
Le trucage de l’inflation est un peu plus compliqué, mais la principale méthode a consisté pour le gouvernement et la Fed à simplement changer leurs méthodes de calcul au cours des quatre dernières décennies et à exclure des chiffres de l’inflation certains biens comme l’alimentation et l’énergie. Si vous voulez voir les chiffres réels de l’inflation calculés comme ils devraient l’être, visitez Shadowstats le site de John Williams.
Une autre question dont nous devons tenir compte est le rôle de la Réserve fédérale en tant que créatrice de bulles financières et en tant que destructrice de bulles financières. La Fed peut agir et agit en toute impunité pour influencer le système, mais elle cherche aussi à exploiter certains indicateurs économiques pour justifier ses décisions politiques. Par exemple, les politiques de la Fed en matière d’assouplissement quantitatif reposent depuis quelques années sur des statistiques positives du PIB, du chômage et de l’inflation. Dans l’intervalle, la Fed a pratiquement ignoré les nombreux signaux d’alarme stagflationnistes et déflationnistes qui vont à l’encontre de ses hausses de taux d’intérêt et de ses réductions de bilan.
Depuis une dizaine d’années, la Fed refuse de reconnaître qu’il n’y a pas de reprise. Au cours des deux dernières années, la Fed a resserré ses liquidités malgré l’absence de reprise. Et, même au cours des quatre derniers mois, les banquiers de la Fed ont continué de prétendre dans leurs déclarations publiques que l’économie américaine connaît une reprise « solide », alors même que la Fed « recule » sur ses QT et devient « dovish ».
Cela crée une sérieuse confusion, comme nous l’avons vu cette semaine lorsque Jérôme Powell a finalement laissé entendre au public que la Fed était plus « hawkish » qu’elle ne l’avait laissé croire.
Je pense que le message est clair, cependant. La Fed continue de réduire son bilan presque chaque semaine, le taux d’intérêt de référence de la Fed GARDANT son caractère haussier malgré toutes les affirmations selon lesquelles la Fed « recule », la Fed insiste toujours sur le fait que les États-Unis sont en reprise, et maintenant les chiffres du PIB atteignent des niveaux scandaleusement élevés. Cela m’indique que la Fed ne recule pas devant les mesures de resserrement, même si elle a alimenté une rhétorique « dovish » dans les médias grand public et alternatifs.
Mais qu’en est-il de tous les autres facteurs fondamentaux qui nous alertent d’un crash économique en cours ? Qu’en est-il de tous les chiffres dont la Fed prétend qu’ils n’existent pas quand elle dit que nous profitons d’une forte reprise ?
Qu’en est-il de la récente chute des prévisions de bénéfices pour des sociétés globales comme Google Alphabet, 3M ou Intel ? Alphabet a connu une baisse de 9% de la croissance de ses bénéfices et le pire jour pour son titre depuis 2012. 3M a annoncé ses pires prévisions de revenus depuis une décennie et prévoit maintenant de supprimer au moins 2 000 emplois. Intel a également annoncé des prévisions de bénéfices bien en dessous des estimations de Wall Street. Ça sent le retour de l’année 2008.
Les banques globales telles que Goldman Sachs et Citigroup ont également déçu avec les estimations, de même que les majors pétrolières Exxon et Chevron.
C’est une tendance qui s’accélère. Non seulement dans les prévisions de bénéfices, mais aussi dans l’ensemble des données économiques. Attendez-vous à ce que la situation s’aggrave à mesure que les chiffres continuent de s’accumuler.
Les mauvais rapports sur les bénéfices des entreprises sont le dernier signal que nous entrons (ou retournons vers) un crash récessif. Mais d’autres signaux sont visibles depuis au moins un an. La dette des entreprises a de nouveau atteint des sommets historiques, les entreprises sombrant dans le rouge à des niveaux jamais vus depuis 2007, juste avant la dernière catastrophe économique. Ce problème a été le plus souvent écarté dans les grands médias économiques parce que les entreprises faisaient encore état de profits élevés, mais maintenant, comme nous l’avons vu, les profits sont en train de fléchir. Il est donc probable que vous entendrez beaucoup plus parler des niveaux d’endettement massifs des entreprises au cours des prochains mois. Pour l’instant, les globalistes du FMI anticipent le désastre en « avertissant » des conséquences potentielles de l’instabilité de la dette des entreprises, comme ils l’avaient fait avant le krach de 2008 (un peu trop tard).
L’endettement par carte de crédit à la consommation et l’endettement des ménages ont atteint des sommets sans précédent, mais les détaillants signalent une chute des ventes sur plusieurs mois. Cela m’indique que les ménages sont probablement obligés de s’endetter de plus en plus pour rembourser leurs dettes antérieures. Encore une fois, c’est exactement ce qui s’est passé juste avant le crash de 2008.
Les chiffres du commerce de détail aux États-Unis continuent de baisser mois après mois et sont en baisse depuis le dernier trimestre de 2018. Malgré un bond en mars (principalement en raison de la hausse des prix de l’essence), la tendance à la baisse semble devoir se poursuivre.
Les ventes d’automobiles aux États-Unis sont en baisse dans presque toutes les catégories, et la hausse des taux d’intérêt est au cœur de cette baisse.
Le volume des ventes de maisons anciennes continue de s’effondrer depuis la fin de 2018, tandis que les ventes de maisons neuves ont finalement connu un bond en mars. Ce bond, cependant, est probablement dû au fait que la croissance du prix des maisons commence à revenir à la réalité dans de nombreux marchés. La précarité du marché de l’immobilier est réaffirmée dans les derniers chiffres sur les demandes de prêts hypothécaires, qui sont maintenant tombés à leur plus bas niveau depuis six ans, malgré une récente baisse des taux hypothécaires.
Entre-temps, les coûts des locations aux États-Unis montent en flèche et ont augmenté de façon exponentielle depuis au moins l’année dernière. C’est le casse-tête de la stagflation en jeu, avec une perte de valeur dans certains secteurs, tandis que les prix des produits de première nécessité grimpent en flèche et étranglent les consommateurs.
Il y a quelques facteurs qui ont artificiellement renforcé les espoirs de l’opinion publique sur la santé économique des États-Unis – l’espoir que la guerre commerciale avec la Chine se terminera bientôt avec un « énorme » accord négocié par Trump, l’espoir que la Fed reviendra sur sa politique de resserrement et recommencera à baisser les taux d’intérêt, et la performance du marché des actions. Toutes ces choses semblent liées les unes aux autres dans un désordre fantastique de fausses promesses.
Premièrement, chaque fois que l’administration Trump injecte l’idée d’un accord commercial avec la Chine, cela s’est toujours avéré faux ou exagéré. Ma position est la suivante : la guerre commerciale est une excellente distraction par rapport au sabotage que la Réserve fédérale initie contre l’économie américaine en faisant éclater la « Bulle de tout ». C’est pourquoi la guerre commerciale ne semble jamais prendre fin. Et même si un accord commercial est finalement annoncé avec la Chine, je prévois qu’il sera aussi une farce, un faux accord qui n’apportera aucun avantage significatif aux États-Unis et qui finira par échouer. En fin de compte, au fur et à mesure que l’effondrement actuel progressera, la guerre commerciale sera blâmée, plutôt que les banquiers centraux qui ont créé ce gâchis en première instance.
Deuxièmement, la Fed ne réduira pas les taux d’intérêt de sitôt. En fait, je continue de croire que la Fed haussera encore les taux cette année. Peu importe, car le taux d’intérêt de référence de la Fed est en hausse de toute façon, ce qui peut indiquer que la banque centrale cherche à resserrer la liquidité tout en prétendant qu’elle « reste patiente ».
Troisièmement, les marchés actions globaux ont été soutenus au cours des quatre derniers mois par un certain nombre de facteurs, comme indiqué plus haut, mais ils ont avant tout bénéficié d’injections massives de stimulants en provenance de Chine. C’est l’assouplissement quantitatif de la Chine, et non la Réserve fédérale ou l’« équipe de protection anti-crack », qui a maintenu ces marchés actions globaux en vie. Je m’attendais à ce que la Chine réduise ses efforts de relance beaucoup plus tôt et à ce que les actions redescendent à leur plus bas niveau de décembre, mais il semble qu’elle ait choisi de continuer en mai.
J’aborderai bientôt cette question dans un article, mais il est clair que la Chine obtient de moins en moins de bénéfices de cet assouplissement quantitatif. De plus, les mesures de relance chinoises peuvent être une réponse temporaire aux conditions de guerre commerciale (ou aux pourparlers commerciaux). Nous verrons combien de temps cela durera si les discussions commerciales échouent ou si un accord commercial est conclu. Pour l’instant, la Chine laisse entendre qu’elle arrêtera bientôt sa politique d’assouplissement quantitatif.
En fin de compte, le prochain crash a déjà commencé. Il a commencé à la fin de 2018 et ne cesse de s’étendre au fil des mois. Ce n’est pas « la fin du monde », c’est simplement les faits sur le terrain. Alors que les marchés boursiers se maintiennent toujours (pour l’instant), le reste du système s’effondre exactement comme prévu. La question qui se pose maintenant est la suivante : quand les médias grand public et la Fed admettront-ils enfin que c’est en train de se produire ? Je soupçonne, comme en 2008, qu’ils n’admettront ouvertement le danger que lorsqu’il sera beaucoup trop tard pour que les gens puissent s’y préparer.
Brandon Smith
L'économie américaine n'a jamais été un modèle. C'est un ensemble de structures bien fondés, bien supportés mais la continuité est une lacune pour ce système. Le taux d'inflation assez haut, les problèmes de refunding ainsi que les stratégies monétaires sont floues. Le modèle islamique est un bon modèle que l'on peut réutiliser.
RépondreSupprimerDes pays comme la Tunisie, l'Egypte et le Maroc utilisent ce modèle et malgré l'inflation leurs économies ne cessent de progresser.
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