dimanche 10 novembre 2019

Jusqu’où vont-ils aller ?

Article original de James Howard Kunstler, publié le 25 octobre 2019 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


Maria Butina
CBS-News a apporté un autre seau d’eau boueuse à l’équipe du coup d’État dimanche soir avec un reportage de 60 minutes sur Maria Butina, une jeune fille russe ambitieuse qui a travaillé sur le circuit américain de la NRA de la manière la plus publique possible pour devenir une star genre bombe sexuelle au moment précis de l’histoire où l’État profond américain voulait renforcer son imaginaire, comme le disait Lesley Stahl, autour de « la Russie qui s’ingérait dans notre processus électoral ».



Bien sûr, Mme Stahl et ses producteurs sournois ont laissé de côté la moitié de l’histoire : comment Maria Butina a été manipulée par son agent du FBI et parfois son petit ami, Patrick Byrne, l’ancien PDG d‘Overstock.com qui avait été employé par le Bureau au fil des ans pour d’autres missions sous couverture. Ils n’ont pas parlé de lui, ni cherché à comprendre son rôle dans l’opération. Mais ils ont donné beaucoup de temps d’antenne à l’avocat du Ministère de la Justice, John C. Demers, qui a poursuivi Mme Butina mais personne n’a jamais pris la peine de lui demander pourquoi Butina n’avait pas été accusée d’espionnage – peut-être parce que rien de tel ne s’était produit.

L’un des grands mystères de notre psychologie nationale, c’est de savoir comment des géants des médias comme Mme Stahl peuvent continuer à prêcher ces balivernes destinées à alimenter une nouvelle guerre froide. On pourrait penser qu’ils ont appris quelque chose du naufrage de l’enquête Mueller, du fiasco de Brett Kavanaugh et de la débâcle actuelle de l’implosion d’Adam Schiff sur l’Ukraine – à savoir que les mensonges débridés font que vous serez finalement découvert et disgracié.

Mais l’équipe du coup d’État est maintenant dangereusement coincée à tripler et quadrupler son conte de fées alors que le compte à rebours du dévoilement de ses sombres actions approche et que ses acteurs vedettes attendent leur tour à la barre des témoins. La moitié du pays attend patiemment que les autorités de tutelle mettent fin à cette campagne hitchcockienne de brouillard séditieux qui nous a rapprochés d’une seconde guerre civile. Cette moitié du pays a en fait lu les preuves de cette trahison et de cette sédition – rédigées par Hillary Clinton et ses alliés – sur les canaux officieux de l’Internet. Aucune de ces preuves n’a été publiée dans les principaux médias appartenant entièrement à l’équipe du coup d’État, endoctrinant l’autre moitié de l’Amérique, et bientôt des millions de spectateurs crédules qui sont si accoutumés après trois ans de RussiaGate Kool-Aid, publié par la CIA, auront la surprise de leur vie quand ils découvriront combien ils ont été profondément mystifiés.

La CIA et le FBI se battent pour leur vie maintenant. Les preuves montrent assez clairement que ces agences malhonnêtes ont mené toutes les « ingérences » électorales de 2016 et que l’hystérie du RussiaGate était un écran de fumée conçu pour cacher leurs traces et couvrir leurs arrières quand la certitude d’un triomphe électoral Hillary s’est évaporée de façon écœurante dans le froid et l’aube grise du 8 novembre 2016. Malgré les rumeurs au sujet d’une « police d’assurance », ils n’étaient pas du tout préparés à l’exposition qui les attendait.
Ils ont également sous-estimé les ressources de ce qui ressort maintenant comme des média alternatifs très solides, qui ont réussi à tisser la véritable histoire de ce qui s’est passé au cours des trois dernières années dans une tapisserie choquante de subversion massive et de traîtrise. Une grande partie de la vérité est de savoir à quel point les organisateurs du coup du RussiaGate étaient incroyablement incompétents. Croyaient-ils vraiment qu’ils pouvaient cacher les liens entre leurs agences et l’opération Fusion GPS de Glenn Simpson, et son homme de paille, l’ex-espion britannique Christopher Steele, et les liens de l’équipe avec Hillary Clinton et le Comité national démocratique ? Ont-ils pensé qu’ils pourraient faire passer Stephan Halper et Joseph Mifsud pour des agents russes alors qu’ils se sont associés aux services de renseignements américains et alliés pendant des décennies ? Le ministère américain de la Défense détient même les talons de chèque de paie d’un million de dollars de M. Halper et M. Mifsud apparaît sur les photos de tous les cocktails occidentaux de cape et d’épée de cette administration fantôme depuis les vingt dernières années.

Le dernier en date, et le plus désespéré, est le lanceur d’alerte de l’UkraineGate, un employé de la CIA qui fait ouvertement le garçon de courses de son mentor John Brennan et qui est profondément lié aux manigances électorales de 2016 qui émanent d’Ukraine, avec son ancien employeur, l’ex-vice-président Joe Biden. Ce personnage dans l’ombre, associé à Eric Ciaramella, 33 ans, pourrait bientôt se retrouver dans la salle du grand jury pour répondre de son rôle dans cette mascarade. Ciaramella vient d’être mis en mauvaise posture par son parrain, le représentant Adam Schiff, dans une tentative désespérée de se dissocier de ce tire-au-flanc au sein de sa commission des services de renseignement de la Chambre qui a précédé cette fausse alerte.

Il n’est pas exagéré de dire que de nombreuses personnes qui se cachent derrière ce gigantesque tissu de mensonges et de tromperies devraient répondre d’accusations allant jusqu’à la trahison. La question est de savoir si ces Messieurs Barr & Durham ont les couilles de s’occuper des conséquences du banquet dont cette énorme distribution de personnages sera le menu. Une autre question est de savoir si ces personnages désespérés et les organismes qu’ils représentent iront jusqu’au bout et tenteront d’enrôler les militaires pour un renversement total de l’exécutif. Il y a déjà des indications à ce sujet. Il y sera répondu par le genre de violence civile qui a éclaté dans d’autres parties du monde, où d’autres États profonds ont fini par user leur crédibilité – et leur légitimité.

Too much magic : L'Amérique désenchantée 

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

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