lundi 7 septembre 2020

La tyrannie, jusqu’où ?

Article original de Brandon Smith, publié le 12 août 2020 sur le site alt-market
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

La restriction des libertés, liée au confinement est un test pour voir quel niveau de tyrannie les Américains vont accepter

Le confinement lié à la pandémie est une question compliquée, et c’est tout à fait délibéré. Le but de la guerre psychologique de quatrième génération est de présenter à l’individu, ou à la population ciblée, un choix difficile – un scénario sans issue. Vous êtes damné si vous le faites, et damné si vous ne le faites pas. J’assimile souvent cela aux phases clés d’une partie d’échecs difficile ; votre but premier est de créer une double menace et de forcer votre adversaire à sacrifier une pièce pour une autre afin de s’échapper avec le moins de dommages possible. Si vous faites cela plusieurs fois, vous aurez gagné la partie sur le long terme.

La pandémie mondiale présente de multiples aspects qui semblent avoir été conçus pour pousser notre société à prendre des « décisions sacrificielles ». Nous pouvons choisir de sacrifier la vie de ceux qui sont sensibles au virus, de sacrifier notre économie, ou de sacrifier nombre de nos libertés avec la promesse que l’économie et les vies seront protégées. Le choix le plus facile est toujours d’abandonner un peu plus de liberté. Nous finirons par tout récupérer… n’est-ce pas ?

Bien sûr, nous n’avons pas vraiment à « choisir » quoi que ce soit lorsque nous jouons à ce jeu. La guerre de 4e génération consiste à tout prendre à la population ciblée, tout en lui faisant croire que c’était son choix d’abandonner ces choses.

Pour être clair, ce n’est pas seulement la pandémie qui est exploitée comme levier pour évoquer ces situations. Les émeutes de gauchistes sont un autre exemple d’une crise achetée et payée d’avance qui est utilisée pour tenter de convaincre la moitié des Américains que la violation des principes constitutionnels, et l’instauration d’un pouvoir gouvernemental sans précédent, constituent en quelque sorte un sacrifice acceptable. Les émeutes et la réponse au virus travaillent main dans la main ; l’une est créée pour amener les gauchistes à exiger le totalitarisme au nom de la sécurité publique, l’autre est créée pour amener les conservateurs à exiger le totalitarisme au nom de la sécurité publique.

La solution finit toujours par être un gouvernement totalitaire. Il y a ceux qui voudraient vous faire croire que c’est la seule solution. C’est le cas du nouveau mème de propagande :

Les libertariens fous vivent dans un monde imaginaire où la liberté est préférée à la sécurité en temps de crise. Nous n’avons pas le luxe de la liberté lorsque des terroristes communistes et/ou des virus mortels menacent de détruire le tissu de notre société…

Cela vous semble familier ? Oui, ce récit absurde est partout sur les forums et les panneaux d’affichage de nos jours, presque comme si quelqu’un payait des gens pour l’injecter dans les discussions de tous les jours. Le problème, c’est que j’ai déjà vu tout cela. Juste après les événements du 11 septembre, l’Amérique est devenue folle pendant au moins quelques années, hyper-focalisée sur la menace des terroristes tout en ignorant le danger plus profond d’un gouvernement tout puissant. Le nombre de protections constitutionnelles violées au nom de la lutte contre les terroristes était stupéfiant, et le nombre de citoyens, pour la plupart conservateurs, qui applaudissaient à cette initiative à l’époque était immense.

Les appels d’aujourd’hui à un pouvoir gouvernemental excessif au nom de « la guerre contre le coronavirus » ou de « la guerre contre l’extrême gauche » ne sont pas différents. Dans le sillage d’une peur généralisée, les gens souffrent de crises de folie passagère qui leur permettent de rationaliser le relativisme moral et les sacrifices inutiles.

Je n’ai jamais vraiment compris cet aspect du comportement de certains groupes. Je n’ai jamais eu peur de perdre la vie au point d’être prêt à tout donner, y compris ma liberté et mon avenir, à la seule condition de pouvoir rester en vie un peu plus longtemps. Mais pour certains, cette peur domine chaque instant de leur existence.

Pour moi, ce serait une existence tourmentée et vide. Pourquoi ces gens devraient-ils vivre de toute façon ? Il est évident qu’ils ne se soucient pas de leurs enfants, parce qu’ils sont prêts à renoncer à leur avenir juste pour se sentir plus en sécurité aujourd’hui. Mènent-ils une sorte de combat épique pour le bien de l’humanité et ont-ils le sentiment qu’ils doivent tout faire pour survivre assez longtemps pour que cela se produise ? Travaillent-ils à la recherche d’un remède contre le cancer ou à un chemin vers la paix dans le monde ? J’en doute.

Il est plus probable qu’ils travaillent dans un immeuble de bureaux ou un McDonalds ou qu’ils enseignent à la maternelle d’une école publique. Ils ne contribuent pas beaucoup, mais ils sont parfaitement disposés à échanger leur liberté et celle de tout un chacun contre un peu plus de temps sur cette Terre. J’ai vu des hommes de 85 ans qui ne peuvent pas se déplacer sans un déambulateur se déchaîner sur les personnes qui « ne portent pas de masque » et sur la façon dont elles devraient être « jetées en prison ».

Mon pote, tu as vécu pleinement ta vie. Tu t’es amusé. Pourtant, tu t’accroches encore si désespérément à l’existence que tu exiges la destruction draconienne des principes fondamentaux de notre société juste pour pouvoir passer quelques années de plus à râler dans la misère et à bouffer de la merde ?

Je ne dis pas que je contribue beaucoup plus en comparaison, mais je n’ai pas non plus un quelconque intérêt à contrôler le destin d’autres personnes. J’essaie simplement de vivre ma vie aussi librement que possible tout en aidant les autres à faire de même. Et si je meurs d’un virus, alors je meurs, mais au moins je n’ai jamais contribué à l’asservissement des générations futures. Il y a beaucoup d’Américains de tous âges qui ressentent la même chose que moi ; mais il y en a beaucoup d’autres qui semblent ne pas avoir cette capacité de contrôler leur peur.

La question que je ne vois presque jamais posée dans les médias dominants lorsqu’il s’agit de la pandémie est la suivante : est-ce que tout cela en vaut vraiment la peine ?

Cela vaut-il la peine de fermer de larges pans de l’économie américaine, de menacer des millions d’emplois, de plonger des millions de personnes dans la pauvreté, de risquer un effondrement financier rapide et de dégrader nos libertés fondamentales juste pour sauver 0,03% de la population ? Et si c’était 1% de la population ? Cela en vaudrait-il la peine ? Et si c’était 3% ?

La réalité est que cela n’en vaut jamais la peine.

Récemment, un associé de la Réserve fédérale, Neel Kashkari, a soutenu que les États-Unis ont besoin de nouveaux confinements durs, ce qui signifie que la plupart des Américains devraient rester coincés chez eux pendant au moins six semaines avec un accès limité à l’économie. Son raisonnement ? Le taux d’épargne américain a atteint un sommet, donc plus d’Américains épargnent, donc ils peuvent financièrement gérer un autre confinement.

Maintenant, soit Kashkari est très stupide, soit il est diabolique. Je vais opter pour le second postulat. Ce n’est qu’une preuve supplémentaire qui soutient ma position selon laquelle la Fed est un kamikaze qui cherche à détruire délibérément les États-Unis au nom d’un culte idéologique – le globalisme.

Premièrement, la capacité d’épargner ne concerne pas nécessairement la majorité des Américains. Le taux d’épargne peut augmenter de façon spectaculaire en raison d’une petite partie de la population, comme la classe moyenne supérieure ou le 1%, qui met de grosses sommes d’argent de côté, mais les statistiques traitent cela comme si c’était une représentation de l’ensemble de la population. Le taux d’épargne individuel inclut également les actions et les obligations en tant qu’« épargne », ce qui contribue également à fausser les chiffres.

Deuxièmement, avec 30 millions d’Américains supplémentaires ajoutés aux listes de chômeurs après le dernier confinement, comment pouvons-nous prendre au sérieux la récente augmentation du taux d’épargne ? Combien d’Américains de la classe moyenne ou de la classe pauvre sont-ils inclus dans cette statistique ?

Troisièmement, même si les statistiques de la Fed étaient exactes et que la plupart des Américains épargnaient davantage, en quoi est-ce une excuse pour imposer des mesures de confinement encore plus sévères ? Les gens économisent généralement pour se préparer au pire. Donc, parce qu’ils épargnent pour le pire scénario, Kashkari veut les punir avec le pire scénario, anéantissant ainsi leurs économies ? Encore une fois, il est soit stupide, soit diabolique ; faites votre choix.

Tous les scénarios sans vainqueur sont construits sur des mensonges et des faux récits. Ils exigent que vous croyiez à certaines fake news avant de vous sentir piégé par la décision qui vous est imposée.

Kashkari prétendra que sa stratégie sera meilleure pour le pays à long terme, mais il sait très bien que l’économie s’effondrait bien avant l’arrivée du coronavirus. En fait, la Réserve fédérale a mis en place le cadre du crash en rendant le système dépendant de la dette facile par des mesures de relance et des taux d’intérêt bas, puis elle a retiré le bol de punch ce qui a déclenché l’implosion de la bulle, et maintenant elle arrose le monde avec du punch jusqu’à ce que tout le monde se noie dans l’inflation.

L’économie américaine était brisée même sans le confinement dû à la pandémie, il est donc inutile de renoncer à votre liberté ou à votre accès à l’économie pour sauver le système.

Un autre mensonge est que nous pouvons d’une manière ou d’une autre éviter le virus ou y échapper. Finalement, presque tout le monde va l’attraper, ce n’est qu’une question de temps. L’espoir qu’un vaccin efficace puisse être développé en moins d’un an est illusoire, et étant donné les terribles résultats des précédentes tentatives des gouvernements pour précipiter la production de vaccins, je pense que je préfère tenter ma chance avec la Covid-19. Même le tyran médical, le Dr Fauci, admet qu’un vaccin ne sera pas pleinement efficace et que le virus pourrait être présent pendant de nombreuses années.

Alors, pourquoi tourner autour du pot ? Pourquoi fermons-nous l’économie ? Pourquoi renonçons-nous à nos libertés quotidiennes ? Qui allons-nous sauver ? Personne. Les personnes qui vont mourir du coronavirus vont en mourir tôt ou tard. Si nous devons entamer une discussion sur ce que l’on appelle le « bien commun », alors soyons vraiment logiques. La décision n’est pas si difficile à prendre quand on met de côté la propagande et qu’on y réfléchit.

Faire durer la pandémie pendant des années avec des mesures de confinement nuit à la majorité des gens. Cela accélère un crash économique qui était déjà en cours et cela va conduire à des niveaux de pauvreté massifs aux États-Unis ainsi qu’à une rupture de la chaîne d’approvisionnement. Elle pourrait même conduire à un effondrement total.

Pour être clair, je respecte les droits de propriété privée des entreprises qui veulent que leurs clients portent des masques ou prennent d’autres précautions dans leurs établissements. J’ai le droit de ne pas faire mes achats dans ces entreprises si je n’aime pas ça. Les problèmes surgissent lorsque des responsables gouvernementaux tentent de forcer les entreprises à mettre en place des restrictions en cas de pandémie ou à fermer complètement. Un problème encore plus important se pose lorsque les gouvernements tentent d’imposer des restrictions pandémiques aux individus dans leur vie quotidienne. C’est tout simplement inacceptable.

Les décrets gouvernementaux forçant les gens à prendre leurs distances sociales ou à porter des masques ou leur refusant le droit à la liberté de réunion, une fois institués, ne disparaîtront probablement jamais. Une fois que le gouvernement a le pouvoir de dicter vos mouvements et votre comportement comme si vos décisions ponctuelles constituaient une menace pour la « santé publique », il a le pouvoir total de faire tout ce qu’il veut.

Nombre de ces ordres sont pris au niveau de l’exécutif. Aucun gouverneur d’État, aucun maire, aucun président n’a le droit de créer unilatéralement des lois et d’affirmer une autorité incontrôlée. C’est le travail des corps législatifs d’adopter des lois qui affectent le public, et souvent ces lois doivent être votées par les citoyens par le biais d’initiatives de vote. Le gouverneur n’a pas plus de pouvoir pour me forcer à porter un masque qu’une Karen [Karen est un terme utilisé dans les pays anglo-saxons pour désigner de manière péjorative une femme blanche d’âge mur, de classe moyenne qui s’insurge – Wikipédia, NdT] gauchiste lunatique dans la rue.

Ce n’est pas que je ne me soucie pas des personnes susceptibles d’être contaminées par le virus, c’est juste que je ne suis pas prêt à faire des sacrifices pour ces personnes. Non, ils n’en valent pas la peine, et je m’inclus moi-même dans cette déclaration au cas où je serais susceptible d’être contaminé par le virus. Pourquoi plus de 99% des gens devraient-ils être traités comme des prisonniers, afin que moins de 1% de la population se sente plus en sécurité ? Si vous êtes vraiment en danger, restez chez vous, faites vos achats en ligne et laissez le reste d’entre nous reprendre le cours de notre vie.

Je ne demanderai jamais à la majorité des gens de sacrifier leurs libertés pour mon confort personnel. Quiconque le fait est un lâche.

Brandon Smith

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