Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Dans le monde des médias économiques alternatifs, nous nous concentrons souvent sur les stratagèmes et les machinations des banques centrales ainsi que des banques internationales en tant que partenaires étroitement liés à la criminalité. Mais il est facile d’oublier que ces institutions ne sont que des organismes et des mandataires composés de personnes spécifiques. Les institutions elles-mêmes ne sont pas plus invincibles que les criminels très mortels qui composent leurs conseils d’administration.
En tant qu’écrivain pour le mouvement de la liberté, j’entends souvent des demandes pour « donner des noms » lorsque l’on fait référence à des groupes « globalistes » dans notre analyse. Ces demandes viennent généralement de personnes trop naïves pour comprendre combien de temps un tel article serait en ligne si nous devions dresser une liste de ces globalistes et de leurs intrusions chaque fois que nous nous asseyions pour faire valoir un point ou transmettre une information. Cela dit, je suis heureux de commencer une nouvelle série d’articles que je publierai par intermittence et qui mettra l’accent sur ces « noms », un à la fois.
Certains de ces noms appartiendront à des personnes dont vous avez rarement entendu parler. Ce sont les hommes derrière le rideau du pouvoir, ceux qui ont une influence beaucoup plus grande qu’on ne le pense à première vue.
Dans mon dernier article, j’ai souligné la tendance malheureuse de Donald Trump à inviter de telles « créatures marécageuses » dans son cabinet et à la Maison Blanche. Certaines de ces personnes sont plutôt notoires et bien connues, comme le fauteur de guerre du Council on Foreign Relations, John Bolton. Cependant, d’autres sont passées sous le radar.
Le nom de Larry Kudlow a fait la une récemment, au moins dans les milieux économiques traditionnels, en grande partie à cause de son rôle dans les efforts de guerre commerciale accélérée de Trump. Kudlow est le directeur du Conseil économique national et conseiller de l’administration Trump, remplaçant récemment Gary Cohn, un ancien de Goldman Sachs. En tant que tel, il est peut-être celui qui a la plus grande influence à la Maison-Blanche en termes de politique économique des États-Unis lorsqu’elle s’applique aux relations internationales. Une position puissante en effet.
Kudlow a fait l’actualité ces derniers jours en raison de ses remarques sur les droits de douane sur l’aluminium et l’acier canadien, affirmant que le Canada réagissait de façon exagérée. Les médias ont également exprimé leur confiance que la guerre commerciale sera « brève » et que des accords seront facilement atteints pour répondre aux préoccupations des États-Unis. Il a également été agressif dans ses commentaires sur l’Organisation mondiale du commerce et le G7, qui peuvent apparaître assez conservateurs à première vue pour beaucoup d’entre nous. Cependant, quand on se rend compte du peu de vérité derrière une telle rhétorique, la position dure de Kudlow devient insignifiante.
Premièrement, je doute fortement que Kudlow soit surpris par la colère du Canada à l’égard des tarifs commerciaux considérant que son économie est si étroitement intégrée aux États-Unis.
Deuxièmement, chaque fois que nous entendons des rumeurs que la guerre commerciale sera rapidement résolue, les négociations s’enlisent et les tensions montent. Le résultat le plus probable à mon avis est que les mesures de rétorsion prises par de nombreux partenaires commerciaux étrangers seront fréquentes et implacables pendant la guerre commerciale de Trump. On peut compter là-dessus. Cela dit, le fait que Kudlow, en particulier, supervise la guerre économique de Trump ne devrait pas rester sans examen ou préoccupation par les partisans de Trump.
Larry Kudlow a souvent été présenté comme un économiste et un conseiller « conservateur » lors de sa transition après Gary Cohn. Il y a eu quelques critiques publiques sur l’arrivée de Gary Cohn dans le cabinet de Trump en raison de sa longue histoire avec Goldman Sachs (Il en a été un ancien président) et ses tendances globalistes. Le retrait de Cohn pour Kudlow était clairement conçu pour attirer les personnes critiques vers un faux sentiment de sécurité et l’espoir que Trump ne serait pas entouré que de goules élitistes, 24/24h et 7/7j. Malheureusement, rien n’a changé.
Kudlow est peut-être même pire que Cohn, considérant qu’il a lancé sa carrière en tant qu’économiste pour la Réserve fédérale de New York. Il a travaillé comme analyste financier pour Bear Stearns dans les premiers jours de l’ère des subprimes, et ce passage par le secteur privé semble avoir eu une grande influence sur ses opinions sur ce qui rendra l’économie « saine » pour de nombreuses années à venir. Il serait peut-être même resté chez Bear Stearns jusqu’à son effondrement, sauf qu’il a été congédié en raison de son abus de cocaïne.
Kudlow est souvent présenté comme un ancien membre de l’administration Reagan, mais peu de sources d’information traditionnelles mentionnent qu’il a également travaillé sur des campagnes démocrates aux côtés des Clinton et de John Podesta. Depuis lors, il a surtout été visible comme un expert financier dans les news, où son bilan est moins que stupéfiant. Pour vous donner une idée de l’endroit où il se situe sur l’échelle de la faillibilité, Kudlow a commencé sa carrière de commentateur en travaillant avec Jim Cramer, le gourou de la télévision d’un programme d’analyse économique bien faible.
Certaines de ses prédictions les plus notables ont été faites à l’époque où son ancien employeur, Bear Stearns, était au bord de l’insolvabilité. Kudlow a déclaré en novembre 2007 :
« Trop de choses sont faites à la fois autour du problème des crédits ‘subprime’ et du ralentissement de l’immobilier. Une étude récente de la Banque d’Angleterre montre que les titres adossés à des hypothèques résidentielles aux États-Unis totalisent un montant de 5 800 milliards de dollars. Dans cette masse, seulement 700 milliards de dollars, ou 12%, sont des subprimes. Même lorsque vous ajoutez 600 milliards de dollars de soi-disant prêts hypothécaires de classe A, dont la plupart ne feront pas défaut, le total de ces prêts immobiliers est encore inférieur à 20% de tous les prêts adossés à des hypothèques.
Qui plus est, l’ensemble du marché de la dette subprime ne représente que 1,4% des marchés boursiers mondiaux. En un jour, une baisse de 1,4% des stocks mondiaux effacerait la même valeur que la démarque collective de toutes les obligations adossées à des subprimes à 0 $. Ce n’est pas vraiment un gros problème. »
Je n’ai pas à vous dire, cette prédiction était hors sujet. C’est ce récit frauduleux mais généralisé qui a contribué à endormir le public américain dans une stupeur de sécurité présumée à la veille d’un désastre économique. Kudlow a également commenté en Mars 2007 :
« Chez nous, aux États-Unis, il y a encore des inquiétudes sur l’effondrement des prix des logements et des inquiétudes au sujet d’une correction des marchés dans les marchés automobiles et de la production industrielle. L’ancien président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, a même prédit cette semaine une récession, pointant du doigt le déficit budgétaire. Huh ? Le déficit s’évapore alors que les recettes fiscales record sont générées par une économie solide, elle-même fonction des faibles taux d’imposition marginaux mis en place par le président Bush. »
En fait, Kudlow me rappelle presque tous les grands médias qui parlent dans le monde économique. Retenir tous les mauvais indicateurs (comme le déficit commercial) comme preuve de la santé économique tout en ignorant la quantité massive de données prouvant le contraire. Est-ce que Kudlow va encore une fois prétendre que le déficit en baisse sous Trump est une preuve d’amélioration financière tout en ignorant tous les autres signaux nuisibles ?Il faut considérer deux possibilités dans la philosophie de Kudlow : soit il est complètement aveugle face à l’évidence, soit il soutient un autre agenda qui va à l’encontre de la vérité. De toute façon, ce n’est pas un bon signe pour l’avenir financier de l’Amérique. Nous devons également nous demander pourquoi l’administration Trump le voulait lui comme premier choix.
Kudlow a été cité comme fortement opposé aux politiques économiques de Trump. C’était, bien sûr, avant la victoire électorale de Trump et la nomination de Kudlow comme conseiller économique.
Et n’oublions pas : le marché boursier, qui est un indicateur avancé de l’économie future, accuse une toute petite correction. Compte tenu de la récente montée en puissance du candidat à la présidence Donald Trump, nous devrions tous être reconnaissants que les marchés n’aient pas plongé. L’agenda de Donald Trump sur le protectionnisme commercial, la dévaluation du dollar et la déportation des migrants est complètement contre la croissance. C’est comme d’avoir une forteresse Amérique dans une économie complètement globalisée et où les États-Unis doivent rivaliser dans la course mondiale au capital et au travail. Les politiques de Trump ne correspondent pas à cette situation.
L’affirmation selon laquelle le marché boursier est un « indicateur avancé de l’économie future » est peut-être la chose la plus idiote que j’ai jamais entendue. Le marché boursier n’était pas un indicateur avancé du krach de 2007/2008. Pas du tout. En fait, le marché boursier est un indicateur très éloigné de l’instabilité économique. Tous les autres fondamentaux clignotent bien avant que les actions ne comprennent ce qui se passe.
Au-delà, gardez à l’esprit que c’est maintenant le gars qui est le champion du programme de protection commerciale de Trump. Le même type qui méprisait clairement de telles mesures il y a seulement quelques années. Le même gars qui est prêt à faire volte-face et à déclarer que le Canada et d’autres partenaires commerciaux réagissent de façon excessive aux tarifs douaniers. Donc, si nous utilisons Kudlow comme indicateur à contre-courant comme il semble l’être, quel est le résultat le plus probable de l’action de guerre commerciale actuelle ? Une catastrophe.
Pour l’instant, des efforts immenses sont déployés pour convaincre le public américain que les efforts de guerre commerciale sont couronnés de succès, même si les négociations ont à peine commencé. La question ici, cependant, est la faiblesse des États-Unis dans ces négociations. Ce que l’Américain moyen ignore, c’est la nature précaire du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale et comme pétro-monnaie. Au cours des dix dernières années au moins, les principaux partenaires commerciaux des États-Unis se sont éloignés du dollar et ont cherché des solutions de rechange dans leur commerce bilatéral. Les médias traditionnels ont pris grand soin d’ignorer cette menace le plus souvent possible.
Alors que la Réserve fédérale réduit son bilan, l’accent sera désormais mis sur les acheteurs étrangers pour soutenir la dette américaine. Tant que les États-Unis seront totalement dépendants des investissements étrangers dans le dollar et les bons du Trésor, nous serons vulnérables. Tout ce qui reste à faire est d’introduire un système de monnaie de réserve alternatif, et bien sûr mes lecteurs réguliers savent qu’un tel système existe déjà avec le panier de devises du droit de tirage spécial du FMI. Ajoutez à cela le fait que le FMI « étudie les avantages » des cryptomonnaies et de la technologie blockchain, et je pense qu’il est évident que tout cela va de soi.
Les représailles de la part des partenaires commerciaux étrangers ne seront pas limitées ou de courte durée. Un accord légitime ne sera pas conclu entre les États-Unis et la Chine ou tout autre partenaire commercial d’ailleurs (bien que des promesses vides pourraient être faites). La guerre commerciale s’intensifiera pour inclure les menaces pesant sur le statut du pétro-dollar et le statut de monnaie de réserve mondiale du dollar. Et la dette du Trésor américain sera remise en question ou servira de levier à d’autres pays. En fait, cela pourrait très bien être le plan.
Avec Kudlow (initialement hostile à la politique commerciale de Trump) en place en tant que conseiller économique principal à la Maison Blanche, il y a peu de chance que la réalité économique soit au sommet de l’agenda de la Maison Blanche, ou que l’une des préoccupations ci-dessus soit réellement examinée.
Est-ce du sensationnalisme de prétendre que l’arrivée de Kudlow dans le cabinet Trump est un signe d’apocalypse économique ? Peut-être. Mais regardez son bilan, ses associations passées, son affinité avec les institutions qui servent de terreau pour le globalisme et d’autres idées très destructrices, ainsi que sa capacité à ignorer tous les principes fondamentaux au nom de la promotion d’un programme dirigé, et je pense que nous avons une recette pour quelque chose de très laid à l’horizon.
Brandon Smith
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