Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Je dois dire que les réverbérations négatives dans notre environnement économique et politique deviennent actuellement si fortes qu’il est impossible pour les gens de ne pas sentir au moins un certain malaise dans leur intestin. J’imagine que c’est le même genre de sensation que beaucoup ont dû ressentir de 1914 à 1918 au cours de la Première Guerre mondiale et lors de la terrible naissance du communisme, ou peut-être au début des années 1930 au début de la Grande Dépression et la montée du fascisme. Certains changements globaux sont si inquiétants qu’ils envoient des ondes de choc à travers l’inconscient collectif avant qu’ils n’aient même frappé le grand public. Les gens savent que quelque chose va se produire, même s’ils ne peuvent pas encore le définir clairement.
Au début du mois d’août, dans mon article 2016 se terminera par l’instabilité économique et une présidence Trump, j’ai écrit ce qui suit :
Je crois qu’une récession rampante commencera avant l’élection présidentielle américaine, le plus probable étant à partir de septembre. Cela donnera un coup de pouce à la campagne Trump ou, tout au moins, c’est ce que les sondages vont probablement dire. Je regarderai aussi certains responsables bancaires et les experts des médias blâmer pour ce ralentissement l’essor de Trump dans les sondages. Le récit sera que la menace seule d’une présidence de Trump suffit à mettre les marchés en crise.Malheureusement, il semble jusqu’à présent que cette prédiction soit correcte. Actuellement, les marchés mondiaux ont traversé une volatilité sévère comme une vengeance après environ trois mois d’un calme sinistre. Pourquoi ? Eh bien, comme je l’ai mis en garde dans le même article cité ci-dessus ainsi que dans de nombreux autres articles depuis le début de cette année, la Réserve fédérale est déterminée à poursuivre le relèvement des taux d’intérêt dans un contexte de récession comme elle le fait presque toujours, et les marchés d’actions accro à la dette pas chère ne peuvent pas tolérer même une hausse minime des taux de la Banque centrale.
Jusqu’à présent, tout porte à croire que la Fed envisage de bientôt relever ses taux. Je crois que ce sera à la fin de ce mois-ci. La voix en apparence «anti-remontée» de la Fed a été jusqu’ici le membre du conseil Lael Brainard, mais même ses déclarations font la promotion d’un faux récit selon lequel l’Amérique est en voie de «récupération».
Beaucoup de membres normalement «pacifistes» de la Fed ont ouvertement suggéré que le moment est venu pour une remontée des taux. Les membres votants de la Fed se sont fait entendre au sujet d’un changement de politique. Le dernier exemple étant le patron de la Banque de Cleveland, Loretta Mester. Elle fait valoir que les taux sont restés «trop bas pendant trop longtemps», et a rejeté l’idée que des taux faibles sont nécessaires pour maintenir la stabilité.
Ceci est le même genre de langage que des membres de la Fed ont utilisé juste avant la hausse des taux en décembre 2015, la première hausse de taux en une dizaine d’années. Et, pour ajouter à la ferveur, même le patron de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, appelle à une hausse des taux d’intérêt.
Soyez prêts les gars, parce que tous les négationnistes qui clament qu’une autre hausse de taux est «impossible» sont probablement sur le point d’avoir tort encore une fois.
Mon avertissement sur l’accélération d’une campagne anti-Trump le blâmant pour la faiblesse des marchés boursiers s’est également réalisé. Déjà, Bloomberg lance le mème que l’idée que Hillary Clinton puisse perdre l’élection face à Trump «en raison de son état de santé» est une «mine pour des marchés déjà vulnérables».
C’est un incroyable changement d’attitude des médias contrôlés par les élites, mais encore une fois, c’était très prévisible. Les globalistes ouvrent la voie au blâme d’un effondrement économique qu’ils ont créé sur des mouvements conservateurs. Les «problèmes de santé» de Clinton sont mis en place comme le bouc émissaire pour une victoire de Trump, qui évoque ainsi des troubles sociaux supplémentaires alors que beaucoup à gauche feront valoir (dans le cas d’une victoire de Trump) que la victoire de Trump n’a prévalu que pour des raisons techniques. Autrement dit, l’extrême-gauche fera valoir que la présidence de Trump n’est pas légitime.
Un autre scénario est également possible, mais je pense moins probable : le potentiel de voir Clinton éjectée de l’élection en raison de son état de santé, ce qui provoquerait une justification pour un report de l’élection. Je ne pense pas qu’un report de l’élection serve vraiment les intérêts des élites, mais cela serait certainement l’occasion de déclencher un chaos massif s’il avait lieu. Seulement, dans le cadre de la plus étrange de toutes les années électorale de l’histoire américaine, cela pourrait même être considéré comme un danger légitime.
Un autre indicateur global, le pétrole, dégringole encore une fois malgré toutes les pressions de l’OPEP pour un «gel de la production» qui n’ont pas réussi à augmenter les prix du brut plus d’une semaine à la fois. Franchement, personne n’achète plus le battage médiatique. Ceux qui ont parié sur l’indice WTI, qui devait passer de 50 à 60 dollars le baril cette année, auraient dû accorder plus d’attention aux analystes alternatifs. Le seul autre facteur qui empêche encore le pétrole de baisser dans la gamme des 30 dollars le baril, a été l’inventaire des stocks. Ces rapports, cependant, sont à peine un palliatif. Les entreprises ont déplacé du brut dans différentes installations afin de créer le doute sur ces inventaires et donc l’illusion d’une demande plus élevée. Mais généralement, après une semaine, les rapports rattrapent l’offre réelle et un pic dans les inventaires fait à nouveau descendre le pétrole [Il y a aussi la Chine qui a une réelle activité autour de son stockage stratégique pour atteindre les fameux 3 mois de réserve, NdT].
Ajoutez à cela les dernières nouvelles indiquant que le Congrès a adopté une loi permettant aux familles des victimes du 9/11 de poursuivre le gouvernement saoudien pour sa participation à l’attaque, et vous avez une recette pour une fin du dollar comme pétro-monnaie du monde. Même si Obama oppose son veto à ce projet de loi, je crois que la majorité des deux tiers du congrès annulera ce veto. Une catastrophe sur les marchés du pétrole est inévitable.
Que ce soit sur les marchés du pétrole ou d’autres secteurs de la finance et de la stabilité sociale, ne vous méprenez pas, la catastrophe est exactement ce à quoi les gouvernements nationaux se préparent.
C’est particulièrement évident aujourd’hui dans l’Union européenne. Le gouvernement allemand, dans sa première révision de son plan de défense civile depuis la Guerre froide, a averti la population de se préparer à un événement non spécifié par le stockage d’au moins 10 jours de nourriture et cinq jours au moins d’eau. L’Allemagne est également en train de débattre sur l’idée de placer des troupes dans les rues pour se «protéger contre ISIS».
Et l’Allemagne est pas la seule. Le candidat à la présidentielle française Nicolas Sarkozy a fait des déclarations très inquiétantes sur la sécurité dans une récente interview, décrivant les mesures qu’il croit les meilleures pour protéger la population contre les «militants» [islamiques ?, NdT], selon Reuters.
La France a besoin de sévir contre les militants en créant des tribunaux spéciaux et des centres de détention pour renforcer la sécurité, a déclaré l’ancien président Nicolas Sarkozy dans une interview publiée dans le Journal du Dimanche.
«Tout Français soupçonné d’être lié au terrorisme, parce qu’il consulte régulièrement un site jihadiste, ou qui, par son comportement, montre des signes de radicalisation ou est en contact étroit avec des personnes radicalisées, doit être préventivement placé dans un centre de détention», a déclaré M. Sarkozy dans l’interview .
Sarkozy, qui a annoncé le mois dernier sa candidature à l’élection présidentielle d’avril 2017, a dit qu’il n’y a pas de place pour les «subtilités juridiques» dans la lutte contre le terrorisme.
Même face à l’extrémisme islamique et au terrorisme, la notion de «centres de détention» où les gens sont retenus sans inculpation et sans jugement sur le simple soupçon d’être un danger pour la société devrait horrifier toute personne ayant du bon sens. Le fond de la question est que ces violations des libertés individuelles et du droit ne sont jamais utilisées pour un seul groupe de personnes. Les gouvernements totalitaires utilisent toujours un groupe comme excuse pour un État policier puis, au fil du temps, ils élargissent cet État policier pour opprimer tout le monde.
Tel est le genre de rhétorique que les militants du mouvement de la liberté aux États-Unis ont combattu comme le National Defense Authorization Act (NDAA) ; mais on peut en observer une résurgence aussi bien en Europe qu’en Amérique. Si vous pensez que Sarkozy est un exemple marginal, je vous recommande de re-regarder cette interview du général Wesley Clark, qui soutient que les «gens radicalisés» qui sont déloyaux envers le gouvernement des États-Unis devraient être placés dans des camps d’internement. Il suggère que la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France prennent des mesures similaires. Il semblerait que ce soit exactement ce qu’ils font.
Ne jamais oublier que «radicalisme» est une désignation arbitraire et l’étiquette peut en être appliquée sur à peu près tout le monde pour n’importe quelle raison. Cette tendance à un langage d’États policiers est de plus en plus dominante au nom de la lutte contre le terrorisme, mais cette brusque urgence en Europe est plutôt étrange. Il y a quelques mois, les dirigeants européens utilisaient une gymnastique mentale scandaleuse afin d’éviter d’affronter la notion de terrorisme islamique. Maintenant, ils sont soudainement concernés ? Pourquoi ?
Je crois que l’Europe est sur le point d’assister à un évènement catalyseur pour une crise financière, et ils utilisent le terrorisme comme une excuse pour prépositionner les ressources de la loi martiale avant que cet événement n’ait lieu. Ils ne se soucient pas d’arrêter ISIS, mais ils se soucient de verrouiller et de contrôler une citoyenneté en colère à la suite d’un ralentissement économique. Si quelques autres attaques terroristes se produisaient dans l’intervalle, alors bon, ça aiderait seulement les élites dans leurs efforts pour pacifier la population pour des raisons de «sécurité».
Les avertissements officiels de préparation de l’Allemagne, par exemple, sont de peu d’utilité pour le public. À peine dix jours de nourriture et cinq jours d’eau sont inutiles pendant une crise importante. Mais le gouvernement allemand peut maintenant dire qu’il «a essayé d’avertir les gens». Les déclarations de Sarkozy sont l’appel le plus flagrant pour un État policier que j’aie jamais vu de la part d’une marionnette politique de l’establishment, et cela devrait inquiéter les gens. Le fait qu’il soit aussi ouvert et honnête au sujet de la fin du jeu me fait penser qu’un changement dangereux est imminent.
Il semblerait, selon le comportement du gouvernement de l’UE, que ce qui est sur le point de se produire dans le monde va frapper plus durement en Europe d’abord, puis se propagera aux États-Unis et au reste du monde. Je recommande aux lecteurs de regarder ce qui se passe dans l’UE très attentivement au cours des prochains mois. Si vous avez des préparations de survie que vous avez remises à plus tard, je vous suggère de vous en occuper avant la fin de cette année. D’après ce que je vois jusqu’à présent, géopolitiquement et économiquement, la situation mondiale va devenir plus instable.
Brandon Smith
Liens
Analyse de Bruno Berthez au sujet de la fed
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