Article original de Martin Kalyniuk , publié le 27 Septembre 2016 sur le site Oriental Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Un acte d’accusation indigne tombe une fois de plus sur la Fédération de Russie, de toute la hauteur morale de la presse occidentale alors qu’un provocateur localement bien connu dans le style Pussy Riot,
éventuellement téléguidé, a enfin réussi à faire quelque chose de
suffisamment offensant pour qu’on exauce son plus grand souhait :
attirer l’attention.
Une pénalité de deux mois cimente son statut de martyr athée dévoré par la mâchoire impitoyable du mastodonte Église-État. Aucune exagération ici, clairement.
Est-ce donc un retour au Moyen Âge ? L’auteur de cet article en particulier, paraphrasé ici, n’aura pas de mal à se reconnaître.
D’un souffle, il balaye les scolastiques, l’émergence de l’Université et La Divine Comédie, et d’un autre, il fait allusion à l’État soviétique il y a quelques décennies.
Ici, il n’y a pas la plus petite insinuation que l’Église orthodoxe
russe ferait écho aux politiques contre les athées qu’un État imposant,
lui, l’athéisme, nous a très récemment infligées.
Ensuite, il y a une divagation hors sujet, qui souligne encore plus
nettement quelle faible maîtrise il possède sur cette question. Il
existe des différences très profondes en effet entre les orthodoxes,
ayant une compréhension théologique de l’espace sacré, et le juif
contemporain.
Tous les exemples énumérés sont supposés être des symptômes du
problème présumé croissant en Russie, qui n’a rien à voir avec l’Église
ou les Pokemon ou qui, en tant que tel, n’a pas retenu mon attention.
Ensuite, il y a toutes ces hypothèses déballées et laissées sans analyse par l’auteur.
Pourquoi cette harmonie entre l’Église et un État passéiste ? Il me
semble que dans le contexte mondial actuel, clamer que la religion et le
gouvernement ne peuvent pas coopérer ou ne le devraient pas, est plutôt
une idée archaïque.
Mais, concentrons-nous sur le fond plutôt que d’errer tangentiellement avec lui.
Je vais poser une question.
Si un étudiant devait courir sur scène lors d’une assemblée de son
école, pour attraper une créature imaginaire avec son téléphone,
serait-il puni ? Oui. Et à juste titre.
Supposons donc qu’il le fasse pendant une session parlementaire ou
dans une cour de justice. La réponse serait la même, mais la punition
serait plus sévère. Et encore une fois, à juste titre.
Même pour les athées, il y a aussi des choses sacrées, d’une certaine
manière, comme le droit et le gouvernement qui sont inviolables et dont
la violation délibérée est punissable par la loi de l’État.
Pourquoi est-ce qu’une église (ou tout autre lieu de culte sincère et
sérieux) ne devrait pas être incluse parmi eux ? Est-ce qu’elle ne
devrait pas être comptée comme espace sacré pour un ensemble de citoyens
par l’État où la fantaisie et l’insulte n’ont pas leur
place ? Autrement dit, lorsque l’interférence est reconnue par les
disciples comme offensante et hors de propos (comme le rythme de marche,
apparemment, dans quelques synagogues juives). Pour insister d’une
autre manière qui prend autant de sens dans mon esprit, je pourrais
comparer cette interférence avec le vol dans une église, qui ne serait
pas couvert par la loi de l’État non plus.
Dans tous les cas, indépendamment de savoir si oui ou non ça devrait
être le cas ; en Russie, c’est comme ça. La loi de l’État couvre
constitutionnellement les violations délibérées de ce qu’une majorité
écrasante de citoyens russes croient être sacré actuellement et
littéralement. L’auteur de l’article auquel je fais référence ici est au
courant de cela, car il en parle.
Les autorités de l’État n’ont pas utilisé une loi laïque comme une
loi de l’Église. Ils ont crée une loi de l’État dans le cas où une
violation aurait lieu dans une Église. Précisément parce que l’Église
n’a pas de loi distincte ou de recours interne indépendant pour punir ou
prévenir la prévention de tels actes. Pas plus qu’elle n’a sa propre
force de police pour attraper ou de tribunaux distincts pour condamner
les voleurs qui s’introduisent dans les temples.
Réclamer que l’État ne devrait pas intervenir et créer des lois
civiles ou criminelles, quand il est question d’un corps ou d’un
bâtiment religieux qui aurait été violé, est en dernière analyse, un
appel à les priver de toute protection juridique et de droits dans un
État donné. C’est arrivé une fois. Ça s’appelait l’Union soviétique.
Alors ? Est-ce que la Russie fait son retour à une époque de militantisme anti-athéiste ?
Cette affaire repose sur le fait qu’un délinquant bien connu et
faisant sa promotion a eu des ennuis pour avoir joué à Pokemon en toute
connaissance de cause.
Et je finis en avouant ma préférence personnelle en faveur d’une
fessée publique, télévisée, comme meilleure méthode adaptée au
délinquant en question.
Kalyniuk Martin est un jeune homme de lettres et contributeur semi-régulier à Oriental Review et au Soul of the East.
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