Article original de Andrew Korybko, publié le 7 Octobre 2016 sur le site Oriental Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
La situation en Syrie est en train de virer dangereusement
hors de contrôle, avec les menaces de frappes des États-Unis contre
l’armée arabe syrienne, alors que la Russie a suggéré qu’elle abattrait
toute menace envers ses militaires. Les médias alternatifs sont en feu,
avec des spéculations sur le début de la troisième guerre mondiale et un
net sentiment de malaise s’est soudainement répandu à travers le monde.
Tous les observateurs objectifs se rendent compte que la Russie et les
États-Unis ont considérablement fait monter les enjeux en Syrie, avec de
chaque côté une escalade de leur rhétorique diplomatique et des
gesticulations militaires, au point où il apparaît en effet que le monde
est au bord d’une guerre totale entre les deux plus fortes puissances
nucléaires. Le problème avec cette analyse convaincante, cependant,
c’est qu’elle ne tient pas compte du fait que l’un des deux côtés
bluffe, et qu’elle ne fait pas de distinction entre l’illusion et
l’intention.
Au lieu de cela, ces observateurs prennent tous les mouvements et les
mots à leur valeur nominale et réduisent l’évidence que les deux parties
mènent une guerre psychologique contre les nerfs et la détermination
des décideurs de leurs adversaires. Tout ce qui se joue en ce moment
fait partie d’un grand spectacle, chacune des deux parties signale à
l’autre qu’il y a certaines lignes rouges dont elle n’acceptera pas le
franchissement par l’autre, mais on ne sait pas en ce moment si elle
exécutera vraiment ses menaces si l’autre outrepasse ses limites. Voilà
pourquoi il est très probable que l’un des deux côtés bluffe, bien que
des jeux de «poule mouillée» [où deux adversaires se foncent dessus en voiture pour voir qui va s’écarter le premier, NdT]
comme celui-ci échouent parfois. Il est très possible que l’un ou
l’autre des acteurs testera les limites pour voir jusqu’où il peut
aller, donc soit éventer le bluff de son rival, soit déclencher une
nouvelle série d’escalades dans ce conflit. Il n’y a pas de moyen
confortable pour contourner ce fait, il est donc préférable d’être aussi
franc que possible dans l’analyse suivante.
Lignes rouges
La Russie et les États-Unis ont tous deux énoncé clairement ce qui,
en pratique, correspond à leurs propres lignes rouges concernant la
Syrie. Moscou a déclaré que «toutes
les frappes de missiles ou depuis les airs sur le territoire contrôlé
par le gouvernement syrien créera une menace claire pour les militaires
russes, rappelant aux États-Unis que les équipes russes du système de
défense aérien ont peu de chances d’avoir le temps de déterminer à coup
sûr les trajectoires de vol exactes de ces missiles, puis à qui
appartiennent ces ogives, et que toutes les illusions d’amateurs sur
l’existence d’avions invisibles seront confrontées à une réalité décevante».
Cela a été populairement interprété comme un message de la Russie,
disant essentiellement qu’elle utilisera ses systèmes S300 et S400 pour
abattre les avions ou les missiles de croisière que le Pentagone utilise
pour bombarder l’armée arabe syrienne (AAS), agissant ainsi avec la
justification que ce genre de réponse immédiate est nécessaire, afin de
préserver la vie des militaires russes qui pourraient être intégrés à
l’AAS, quel que soit l’emplacement ciblé.
Les États-Unis ont été moins directs et ont misé sur des «fuites»
de la CIA et du Pentagone pour révéler leur position, qui se résume à
peu près à un désir de bombarder l’AAS afin de sauver la face devant les
militaires russes et les succès anti-terroristes étonnants de l’AAS
autour d’Alep depuis l’effondrement de l’accord de cessation des
hostilités à la mi-septembre. Pour le rappeler au lecteur, la raison
principale pour laquelle cette transaction a échoué vient de ce que le chef du Pentagone, Ashton Carter, a saboté l’engagement d’Obama et Kerry pour son succès et qu’on a assisté avant tout à un coup de l’État profond usurpant le contrôle du plus grand appareil militaire du monde par le commandant en chef élu.
Pour résumer, la ligne rouge de la Russie est : toute attaque américaine contre l’AAS, tandis que celle des États-Unis est : la libération réussie d’Alep.
Alep, deuxième plus grande ville de la Syrie, pourrait être libérée
des terroristes sans que les États-Unis ne lancent de missiles contre
les libérateurs en réponse, tandis que la Russie devrait à juste titre
défendre ses militaires contre les attaques américaines si leurs vies
sont en danger. Il est donc évident que la prérogative d’escalade repose
uniquement entre les mains des États-Unis, en particulier celles
du Secrétaire d’État à la défense Ashton Carter et son État profond (bureaucratie militaire, intelligence, et le corps diplomatique permanent) en sous-main.
Hypothèses, hypothèses, hypothèses
Tout ce qui a été écrit ci-dessus est factuel et n’est pas du tout
une forme quelconque d’hyperbole, mais les faits ont une curieuse
manière de se transformer en une indiscernable fiction quand les médias
en parlent pour éveiller les émotions de leurs auditoires respectifs.
Cela se passe maintenant clairement en ce qui concerne les tensions
russo-américaines qui montent en flèche sur la Syrie, mais pas sans
raison, bien sûr. C’est la question véritablement la plus importante et
la plus pressante dans le monde en ce moment, en raison de l’énormité de
ce qui est en jeu. Il est donc logique que toutes les parties en
discutent en profondeur. Que ce soit intentionnellement ou non,
cependant, la frénésie des commentateurs des médias à la fois
traditionnels et alternatifs a conduit à une situation où une pléthore
d’hypothèses est insérée en toute transparence dans la discussion et
décolorent la pureté factuelle de ce qui se passe réellement.
Prenez par exemple l’hypothèse incontestée des médias américains et de l’État profond, que les décideurs aux États-Unis doivent «faire quelque chose» pour prévenir ou empêcher ce qu’ils appellent la «chute d’Alep», sinon ils vont être obligés de «faire quelque chose de plus» pour «punir»
la Russie et la Syrie pour avoir osé. La pensée circulaire de groupe,
en jeu ici, est très dangereuse et pourrait vraisemblablement déboucher
sur des conséquences mortelles sans précédent si elle devenait hors de
contrôle et il n’y a aucune certitude que cela n’arrive pas, parce que
personne ne sait honnêtement qui est la puissance derrière le Pentagone
en ce moment. Obama est «officiellement» le commandement en chef, mais il a été neutralisé après que le secrétaire de la guerre Carter a passé outre son accord de «cessez-le-feu»
et l’a unilatéralement saboté par les bombardements de l’AAS à Deir
ez-Zor. Alors que cela pourrait signifier que Carter est le responsable,
il n’est pourtant qu’un représentant de la faction extrémiste
néoconservatrice de l’État profond, qui l’utilise pour prendre le contrôle de l’armée américaine.
Du point de vue inverse, la partie russe est aussi pleine
d’hypothèses, bien qu’elles soient d’une nature qualitativement
différente. Les déclarations officielles de Moscou sur la question
montrent clairement que l’armée agira lorsqu’elle qu’elle estimera que
la vie des militaires russes est en danger. La particularité de cette
formulation est importante parce que juridiquement parlant, en termes de
législation approuvée par les déclarations publiques de la Douma russe
et du président Poutine sur la question, l’opération anti-terroriste
russe en Syrie vise uniquement à éliminer les terroristes, elle ne
protège pas nécessairement l’intégrité territoriale de la République
arabe syrienne, ni la sécurité de l’AAS. Les deux derniers objectifs
sont naturellement supposés faire partie de la mission de la Russie si
on analyse la façon dont ils sont inséparables sur le plan opérationnel
de l’objectif déclaré de la lutte contre le terrorisme et le maintien
des gains atteints jusqu’ici. Mais lorsqu’on aborde une rhétorique sur
des enjeux élevés au niveau des grandes puissances et dans le contexte
de spéculations sur une escalade nucléaire, les aspects techniques tels
que ceux-ci sont très importants et ne doivent pas être ignorés. Les
commentateurs des médias pourraient n’y porter aucune attention, mais il
est sûr que les stratèges du Pentagone sont obsédés par ces petits
détails et ce petit jeu consistant à savoir jusqu’où ils peuvent aller
pour obtenir leur fameuse frappe «sauvons-la-face» sur la Syrie.
Les calculs stratégiques
La Russie et les États-Unis savent qu’un engagement conventionnel
entre leurs armées plongerait instantanément le monde dans sa pire
crise, soulevant immédiatement la perspective qu’un échange nucléaire
apocalyptique s’ensuivrait si leur problème sécuritaire est perçu comme
insurmontable à un moment donné. C’est très dangereux et ne doit pas du
tout être pris à la légère. Ce qui rend ce dilemme d’autant plus fou,
c’est que les États-Unis pourraient sérieusement jouer pour voir si oui
ou non ils ont une «chance» d’essayer de dévoiler ce qu’ils
croient être un bluff de la Russie. La façon dont le Pentagone analyse
la situation actuelle laisse à penser que la Russie pourrait arrêter
l’escalade des menaces si les États-Unis leur font suffisamment de
chantage pour qu’elle cesse d’aider l’AAS avec ses bombardements
anti-terroristes autour d’Alep. La libération d’Alep déplacerait
de manière irréversible la guerre contre la Syrie vers son stade final,
en mettant le peuple syrien et son gouvernement démocratiquement élu et
légitime sur le chemin de la victoire et les États-Unis sur celui de
leur pire et plus embarrassante défaite dans l’Histoire. C’est
la raison pour laquelle les États-Unis invoquent frénétiquement le
spectre de la guerre nucléaire finale, alors que la Syrie et la Russie
n’ont jamais été plus proches de la libération d’Alep qu’elles ne le
sont maintenant et, ironiquement, seulement parce que le Pentagone a
saboté le «cessez-le-feu» et a libéré par inadvertance Damas et Moscou de leurs contraintes militaires restrictives.
Les États-Unis pourraient tirer leur révérence à cette guerre et
laisser l’histoire se faire librement, mais les idéologues
néo-conservateurs zélés qui ont capturé le contrôle des forces armées
américaines semblent vouloir mettre en scène un dernier grand show avant
la retraite épique des États-Unis de ce conflit. C’est la raison pour
laquelle ils ont réalisé le coup d’État par l’État profond, en allant à l’encontre de leur dirigeant Obama et en bombardant l’AAS à Deir ez Zor,
dans la perspective maintenant démystifiée qu’il s’agissait en quelque
sorte d’intimider la Russie et la Syrie, et donc de les obliger à faire
des concessions pour changer le jeu. Pour un observateur rationnel, un
tel système est voué à l’échec, mais il faut comprendre que les
personnalités derrière ce complot voient le monde d’une manière
complètement différente de la plupart des gens, en grande partie en
raison de la pensée de groupe auto-illusionnée imprégnant leur faction.
L’idée est de ne pas argumenter sur l’absurdité de ce gambit, mais de
montrer au lecteur comment les comploteurs conçoivent le monde et de lui
donner un aperçu lui permettant de prédire leur prochain plan d’action
possible dans la guerre contre la Syrie.
Bluff éventé
Il n’y a aucune chance que la Russie cède jamais au chantage des
États-Unis et cesse ou réduise ses opérations anti-terroristes autour
d’Alep, uniquement parce que le Pentagone menace d’un tir de missile
contre l’AAS. Moscou et Damas préféreraient évidemment la voie pacifique
pour résoudre le conflit que les États-Unis ont jeté sur la République
arabe, et il y a encore une chance très vague qu’un «cessez-le-feu»
soutenu par les français à l’ONU finisse par être acceptable pour la
Russie et la Syrie. Pour l’instant, cependant, les deux ont
passionnément l’intention de libérer Alep le plus tôt possible et sont
maintenant à deux doigts d’atteindre cet objectif monumental. Par
conséquent, le coup d’État profond de la faction
néo-conservatrice représentée par le secrétaire d’État à la défense,
Ashton Carter, pourrait en fait passer à l’étape précédemment impensable
de lancer des attaques contre l’AAS afin de compenser cette éventualité
ou de «punir» les Syriens pour avoir écrasé les terroristes.
Carter et son clan idéologique tentent de comprendre si l’annonce
rédigée avec soin par la Russie d’abattre des avions de combat ou des
missiles de croisière en approche qui poseraient une menace plausible à
ses militaires est un bluff, ou s’ils pourraient exploiter la nature
technique de la déclaration et la présence militaire russe en Syrie,
afin de «contourner les règles» et voir ce qu’ils peuvent en tirer.
Du point de vue du Pentagone, les idéologues zélés ne savent pas bien
si le président Poutine a la volonté politique d’ordonner à ses
militaires d’abattre tout avion de guerre ou missile de croisière
américain visant l’AAS ou s’il est possible de notifier à l’avance à
Moscou l’intention de Washington d’envoyer symboliquement quelques
salves afin de «sauver la face» pour détruire quelques pistes atterrissage de l’AAS
loin des endroits où les militaires russes sont stationnés. Carter et
ses copains pourraient calculer que le président Poutine ne fera pas
monter les enchères pour tenter d’abattre des actifs des États-Unis
permettant la réalisation de cette frappe. Ils pourraient parier qu’il «laissera passer» surtout s’il s’agit «seulement»
de missiles de croisière. Les États-Unis ne savent pas si la nature
technique de la déclaration du ministère de la Défense est une
indication que les Russes envisagent une marge de manœuvre, ou si elle
était délibérément ambiguë afin de préserver la souplesse stratégique de
Moscou dans le cas où Washington ne lancerait aucune action militaire.
Si le Pentagone prenait une telle mesure sans précédent, ce ne serait
probablement pas pour risquer la vie de ses propres pilotes, d’autant
plus qu’il est beaucoup plus facile pour les S300 / S400 d’abattre un
avion qu’un missile de croisière, et aussi parce que la destruction d’un
missile de croisière ne nécessite pas la même «contre-escalade» pour sauver la face à laquelle Washington serait «contraint» si un tir de défense abattait un pilote d’avion de combat, en particulier juste avant l’élection présidentielle qui approche.
Équilibrer l’impensable avec le faisable
Les États-Unis ont le plus grand stock de missiles de croisière au monde, donc théoriquement, s’ils voulaient prendre «des mesures décisives»,
ils pourraient facilement submerger les systèmes S300 / S400 avec des
vagues incessantes d’attaques contre l’AAS. Cela pousserait certainement
la Russie à se raidir et peut-être même au-delà du niveau nucléaire, ce
que même le néoconservateur le plus fou ne veut pas (du moins pas avant
que l’infrastructure aux États-Unis de défense antimissile
soit pleinement opérationnelle, ce qui prendra encore des décennies). À
part ce scénario impensable, le Pentagone – s’il entreprend une telle
action – devrait probablement «modérer» son agression et ne compter que
sur quelques missiles de croisière symboliques, en prenant soin
d’informer la Russie juste avant son tir. La situation est très délicate
parce que la Russie et les États-Unis avaient probablement échangé des
renseignements sur leurs forces sur le terrain dans la perspective de la
mise en œuvre prévue du «cessez-le-feu». Donc en théorie, les
États-Unis pourraient avoir des informations assez fraîches sur
l’emplacement des militaires russes, que Moscou pourrait avoir données
volontairement auparavant (ce qui explique pourquoi Deir ez-Zor a été
bombardé et non pas quelque lieu près d’Alep, par exemple).
L’élément clé, cependant, est que cette information serait dépassée,
et qu’il n’y a aucune garantie que la Russie n’ait pas déplacé certains
de ses militaires vers des installations administrées par l’AAS que les
États-Unis pensaient auparavant n’être occupées que par les Syriens.
Washington ne sait tout simplement pas si le lieu qu’il ciblera abrite
des Russes, de sorte que ce serait un «acte de foi» qui
représenterait l’une des décisions les plus irresponsables que les
États-Unis – ou tout autre pays sur cette question – aient prises dans
l’histoire. Avec ce scénario, si les États-Unis balançaient des missiles
de croisière vers un centre isolé mais symbolique de l’AAS et
avertissaient la Russie immédiatement après, les projectiles seraient
déjà en vol et en route vers leur destination. Puis l’armée russe – si
elle n’a pas déjà reçu le mandat d’abattre tous les objets hostiles
entrants – serait contrainte de déterminer en une fraction de seconde si
oui ou non cette attaque menace ses militaires. Si des Russes sont au
sol à l’endroit visé, alors l’armée abattra la menace volante en
approche, mais si ce n’est pas le cas, alors l’officier commandant les
S300 / S400 aura des instructions de Poutine sur la façon de gérer cette
situation ou aura la charge de prendre sa propre décision, compte tenu
des circonstances.
Pensées finales
La Russie sait que l’acte défensif d’abattre un missile de croisière
américain ciblant délibérément l’AAS ou peut-être même ses propres
militaires sera exploité par les États-Unis comme une provocation
dans le déclenchement d’escalades prédéterminées, de sorte que le poids
du monde sera sur ses épaules pour décider comment répondre à un tel
acte flagrant. Le Pentagone pourrait même vouloir délibérément «éventer le bluff de la Russie»,
juste pour voir, en réponse à la politique russe qui nuit aux
États-Unis en ce qui concerne la libération d’Alep. L’auteur croit
personnellement que la Russie devrait sécuriser l’ensemble de l’espace
aérien de la Syrie et celle de chaque homme ou femme de l’AAS et faire
face à chaque attaque que les États-Unis pourraient lancer contre eux,
que ce soit par des avions de combat, des missiles de croisière, ou
autre. Mais il faut aussi que les observateurs sachent qu’il y a une
faction de l’élite russe qui pourrait faire valoir qu’il est préférable
de «prendre la perte» plutôt que de «déclencher inutilement»
(c’est leur point de vue) la troisième guerre mondiale, surtout si ces
élites pensent que l’apocalypse pourrait être provoquée si l’armée russe
abat quelques missiles de croisière que Carter et ses amis lancent symboliquement contre un aérodrome de l’AAS au milieu du désert, par exemple.
Encore une fois, l’auteur croit fermement qu’il est de la
responsabilité morale de la Russie de préserver l’intégrité territoriale
de la République arabe syrienne de toutes les menaces conventionnelles
extérieures. C’est une nécessité absolue, afin de soutenir les succès
anti-terroristes impressionnants qui ont été atteints jusqu’ici, un an
après le début de la mission russe dans le pays, mais il ne peut pas
être exclu que les décideurs réels à l’intérieur du Kremlin et dans (ou à
proximité immédiate de) l’entourage du président Poutine pensent
différemment à ce sujet. Par conséquent, compte tenu de la technicité
expressément mentionnée dans la déclaration officielle de la Russie à
propos de la façon dont elle répondrait à toute menace contre ses
militaires en Syrie, il est effroyablement possible que les éléments de
l’État profond qui ont pris le contrôle du Pentagone par un coup d’État et des opérations des États-Unis en Syrie, pourraient vouloir «tester les Russes» et voir jusqu’où ils peuvent aller pour gêner la Russie et la punir,
elle et la Syrie. Cette attitude pourrait les voir se décider à envoyer
quelques missiles de croisière selon le scénario décrit dans cet
article, afin de voir s’ils peuvent «éventer le bluff de Moscou».
Ce serait l’un des pires cas de mauvais jugement dans l’histoire du
monde si Carter prenait cette décision et se trompait sur les intentions
des Russes, puisque Moscou pourrait ne pas abattre tous ces missiles de
croisière lancés sur la Syrie, mais pourrait même envoyer quelques-uns
de ses propres missiles en représailles contre des objectifs aériens et /
ou des moyens navals responsables de ces lancements.
Andrew Korybko est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime
(2015). Ce texte sera inclus dans son prochain livre sur la théorie de
la guerre hybride. Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.
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