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Et ainsi, avec les élections de mi-mandat dans le rétroviseur, la ruée vers la prochaine phase de la guerre civile 2.0 est lancée. Le Golem d’or de la grandeur (alias, le président Trump) a finalement demandé la démission du procureur général, M. Sessions – un bon point comme nous le verrons.
Le New York Times, bien sûr, y a vu une occasion d’en appeler à la constitution dans ses titres du lendemain :
« Jeff Sessions est contraint de quitter son poste d’avocat général alors que Trump installe un loyaliste.
WASHINGTON – Le président Trump a limogé mercredi le procureur général Jeff Sessions pour le remplacer par un loyaliste qui s’est fait l’écho des plaintes du président au sujet de l’enquête du conseil spécial sur les ingérences de la Russie dans les élections et prendra désormais en charge l’enquête. »Notez qu’avec ce titre et dans le journal, le New York Times tente d’établir le principe légaliste selon lequel Sessions a été licencié plutôt que démissionné, dans l’espoir de déclencher une règle obscure du ministère de la Justice selon laquelle un Attorney General licencié ne peut être remplacé par une nomination temporaire. (Eh bien, M. Sessions a signé une lettre de démission indiquant que… euh… il a démissionné). Parallèlement, le Times tente d’établir que le nouveau vice-président par intérim, Matthew G. Whitaker, est trop partial pour servir, et le journal table pour une bataille constitutionnelle.
Bien entendu, le New York Times n’est plus un journal au sens traditionnel du terme, mais un organe de défense et de propagande du parti démocrate. Ils poussent ce pari désespéré car il est clair que M. Trump enlève les gants maintenant dans cette bataille de longue haleine. Ce qui est en jeu, c’est de savoir si le ministère de la Justice (DOJ) engagera des poursuites pénales pour la collusion réelle et évidente qui s’est produite pendant et après les élections de 2016 – à savoir l’inconduite des plus hauts responsables du ministère de la Justice et du FBI, en collusion avec la campagne d’Hillary Clinton pour créer le faux Russiagate, et la ruée subséquente pour dissimuler leurs activités lorsque Mme Clinton a perdu les élections et qu’ils se sont rendus compte que la trace des preuves de cette activité criminelle ne serait pas repoussée dans le trou de la mémoire par les personnes nommées par Clinton.
Le résultat a été deux ans sans preuve de collusion Trump-Russie et deux ans de brouillage du DOJ/FBI sur la publication des documents pertinents en la matière. Un chemin de preuves établi et certifié indique déjà que James Comey, Andrew McCabe, Peter Strzok, Bruce et Nellie Ohr, Lisa Page et d’autres (dont l’ancien directeur de la CIA, John Brennan et l’ancien DNI James Clapper) ont agi illégalement en politisant leurs bureaux. L’inspecteur général du ministère de la Justice, M. Horowitz, a mis en référé certains de ces personnages pour des affaires pénales. Certains d’entre eux sont susceptibles de faire l’objet d’une enquête criminelle supplémentaire. Nombre d’entre eux ont déjà chanté devant des grands jurys, en dehors des projecteurs.
Que M. Whitaker reste dans ses nouvelles fonctions ou soit bientôt remplacé par un Attorney General permanent confirmé par le Sénat, la dynamique a clairement changé. Les démocrates, et en particulier les forces encore alignées sur Hillary, ont peur tout à coup, ainsi que tous les fanfarons provenant de partis politiques tels que le représentant Jerrold Nadler (10e Dist. D-NY) et le chef de la minorité du Sénat, Chuck Schumer (D-NY). M. Nadler prend le marteau du comité judiciaire de la Chambre en janvier et promet un grand coup de balai lorsqu’il sera en place. Si la Chambre s’engage dans une procédure de destitution quelque peu hasardeuse, elle jugera cette voie à double sens dangereuse, car l’équipe juridique de M. Trump peut également présenter à sa défense un témoignage qui embarrassera et incriminera les démocrates. En tout état de cause, il est fort peu probable que le Sénat condamne M. Trump dans un procès.
M. Mueller rédigerait son rapport final sur le Russiagate. On pourrait penser qu’il n’a rien révélé de significatif, car, s’il avait découvert une collusion de trahison entre la campagne Trump et la Russie, il aurait déjà engagé une action publique. Vous ne pouvez pas découvrir quelque chose comme ça et ne pas agir dessus pendant plus d’un an. Plus mystérieux, cependant, est de savoir si M. Mueller a même pris la peine d’enquêter sur les méfaits bien documentés des responsables cités ci-dessus. Comment ne le pourrait-il pas ? S’il ne le faisait pas, ne semblerait-il pas être lui-même impliqué dans la dissimulation de leurs activités ? Le rapport de l’inspecteur général suffirait à l’alerter.
Il y a beaucoup de choses à approfondir : la mauvaise utilisation des mandats de la cour FISA, la sous-traitance d’activités de renseignements américaines à l’agence de renseignements britannique MI6 pour espionner les citoyens américains, le rôle d’Hillary Clinton et sa campagne avec le FBI et les responsables du DOJ qui fournissaient de prétendues recherches sur l’opposition et avaient l’habitude de monter des opérations d’espionnage de Trump et de ses collaborateurs pour nuire à l’exercice de ses fonctions. Et beaucoup plus.
Les lecteurs semblent perplexes quant aux raisons pour lesquelles je continue à écrire à propos du Russiagate. Il devrait aller de soi qu’une tentative du parti alors au pouvoir d’utiliser des agences fédérales pour s’ingérer dans une élection présidentielle est une affaire sérieuse au plus haut degré. Elle est préjudiciable à la règle de droit et au destin de la nation, et une grande attention doit y être accordée.
James Howard Kunstler
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