lundi 8 avril 2019

Remords de l’acheteur


Article original de James Howard Kunstler, publié le 25 mars 2019 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


La Narrative est morte ! Vive la Narrative !

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C’est ce qui a été diffusé hier sur CNN, NBC et The New York Times alors qu’ils luttaient pour digérer le repas d’adieu que Robert Mueller a servi à la mafia du lynchage autour du RussiaGate : un rien de burger avec des frites sans saveur servies à part. M. Mueller a cependant pris soin de laisser une belle cerise sur le gâteau en déclarant que « … si ce rapport ne conclut pas que le Président a commis un crime, il ne l’exonère pas non plus ».



M. Mueller, qui devrait être mieux informé, ne pourrait être plus dans l’erreur sur ce point trop précis. La constatation officielle qu’aucun crime n’a été commis constitue, ipso facto, une exonération, et imputer le contraire constitue une violation grave de son rôle dans ce mélodrame juridique. Il est expressément interdit aux procureurs de faire le trafic de diffamation, de calomnies et d’insinuations en l’absence d’accusations formelles. Il sera donc intéressant d’entendre ce que M. Mueller aura à dire lorsque Jerrold Nadler le fera passer devant le Comité judiciaire de la Chambre, comme il le fera inévitablement, pour s’expliquer.

Que s’est-il réellement passé avec ce RussiaGate ? Une cabale de fonctionnaires du gouvernement s’est associée à la campagne d’Hillary Clinton pour s’ingérer dans les élections de 2016 et, n’ayant pas réussi à obtenir le résultat souhaité, a organisé une inquisition officielle de plus de deux ans pour détourner l’attention de leur propre inconduite et tenter de renverser le résultat de l’élection.

Les têtes d’affiche des Réseaux Câblés, dont bon nombre d’avocats, ont plaidé cette merde vivante en pure lévitation dimanche soir avec leur esprit habituel de malhonnêteté obstinée. Par exemple, Jeffrey Toobin, qui joue le rôle du procureur général sur CNN, est revenu sur la tristement célèbre réunion à la Trump Tower en 2016 au cours de laquelle le fils du président, Donald Jr., a rencontré l’avocat russe Natalia V. Veselnitskaya. Toobin a omis de mentionner que Mme Veselnitskaya était, à l’époque même, sur la liste des employées de Fusion GPS, une entreprise d’intelligence pour fouiller la vie des « opposants » et travaillant pour Hillary Clinton. En d’autres termes, Trump Junior était briefé.

C’était caractéristique de la collusion qui s’est effectivement produite entre la campagne d’Hillary ; le FBI ; le DOJ ; la CIA ; la NSA ; le MI6 ; une agence de renseignement du Royaume-Uni, et la Maison-Blanche d’Obama, qui s’efforçait d’empêcher l’élection d’une star de télé réalité et de l’empêcher ensuite de jouer un rôle dans l’interminable arnaque du Russiagate. Leur fureur et leur désespoir étaient aussi vifs cette nuit du 24 mars 2019 que le 8 novembre 2016. Et maintenant, ils vont essayer de déclencher une suite.

Rachel Maddow, par exemple, luttant pour préserver sa dignité après avoir joué Madame DeFarge sur MSNBC pendant deux ans, a essayé de consoler ses fans avec la perspective que M. Trump se fasse ratisser par les procureurs du district sud du DOJ à New York pour des crimes encore non prévus – en fait, ce qu’ils pourraient trouver s’ils retournaient suffisamment de pierres à Manhattan. Peut-être ne sait-elle pas comment le système de justice fonctionne réellement dans ce pays : nous poursuivons les crimes et non les personnes. Dans des endroits comme l’Union soviétique de Staline et l’Allemagne d’Hitler, on choisit d’abord une personne à éliminer et on lui colle ensuite un crime adapté. Si aucun crime ne peut être trouvé, il est facile d’en fabriquer un. Aux États-Unis, il faut d’abord qu’il y ait un crime avant de pouvoir intenter des poursuites. Peut-être que le procureur général actuel, M. Barr, conseillera le personnel avide du district sud de New York pour leur expliquer comment cela fonctionne.

Il reste aussi le panorama assez large de l’inconduite et de la criminalité probable parmi les acteurs gouvernementaux (et ceux de l’ancien gouvernement) dans les organismes mentionnés ci-dessus. Le rapport Mueller complet mentionne-t-il, par exemple, que le document de base prétendant que Trump était de connivence avec la Russie a été fabriqué par les employés de Mme Clinton ? Et que ce document a été utilisé abusivement et illégalement à maintes reprises pour prolonger l’inquisition ? Comment M. Mueller a-t-il pu ne pas le reconnaître ? Et sinon, de quel genre d’enquête s’agissait-il ?

Vous devez vous demander si M. Mueller a joué un rôle honorable dans ce scandale épique aux multiples facettes. Et M. Mueller lui-même est-il un personnage honorable, ou quelque chose de moins que ça ? Je crois qu’on va le découvrir. L’autre équipe vient à la barre maintenant – et juste à temps pour l’ouverture de la MLB. Le rapport Mueller a été une déception choquante pour la soi-disant « résistance », mais qu’en est-il du rapport de l’inspecteur général du ministère de la Justice, qui n’a pas encore été publié sur ces mêmes questions ? Ou l’enquête parallèle du procureur fédéral John Huber, qui est spécifiquement chargé d’enquêter sur les méfaits des enquêteurs de RussiaGate ? Ou n’importe quelle action que le procureur général lancera lui-même dans le sillage de cette affaire ? Ou si M. Trump déclassifie enfin les montagnes de documents à la suite de ce simple fait de ne pas avoir été reconnu coupable d’un crime ?

Mon professeur d’université et mentor préféré, David Hamilton, nous a un jour posé une curieuse question lorsque nous l’avons vexé pour une raison maintenant oubliée : « Pourquoi, a-t-il demandé, Achille a-t-il traîné Hector trois fois autour de la ville de Troie ? »

On a astiqué nos cigarettes et on s’est tiré le menton.

« Parce qu’il était furieux à ce point », a-t-il dit.

Too much magic : L'Amérique désenchantée 

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.


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