lundi 28 octobre 2019
Attendez un peu
Article original de James Howard Kunstler, publié le 14 octobre 2019 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Un sinistre silence a assombri le paysage politique de cette belle fin de semaine d’automne, alors que les soldats de cette guerre civile administrative (jusqu’à présent) se précipitaient pour prendre position avant la prochaine série d’escarmouches. Le représentant Adam Schiff s’est rabattu sur l’idée absurde qu’il pourrait ne pas produire son témoin « lanceur d’alerte » lors de la procédure de mise en accusation (jusqu’ici) hypothétique. Il l’a mis en avant après avoir lancé une idée tout aussi absurde : que son « lanceur d’alerte » pourrait simplement témoigner en répondant à des questions écrites. J’attendais qu’il témoigne en morse, en pigeon voyageur ou en signaux de fumée.
Bien sûr, l’effort pour « protéger » le « lanceur d’alerte » a toujours été une plaisanterie. D’une part, il ne s’agit pas du tout d’un « lanceur d’alerte » ; on l’a seulement étiqueté comme tel par le biais d’un légalisme douteux pour éviter de révéler l’origine de cette affaire comme une opération de couverture de la CIA. M. Schiff pensait-il vraiment pouvoir cacher l’identité de ce personnage lors d’un procès en destitution au Sénat, quand il en est arrivé là, car quoi d’autre la destitution vise-t-elle ? Les sources anonymes ne sont pas admissibles en vertu de l’application régulière de la loi américaine. M. Schiff a dû rater ce cours à la fac de droit.
Tout ce tour de passe-passe me suggère qu’il n’y a pas de « lanceur d’alerte », que c’est une confabulation fantôme de fils à ragots qui s’est dévoilée au moment où M. Trump a publié la transcription de son appel téléphonique au président Zelensky, avortant le plan de jeu de M. Schiff. Les semaines de bouffonnerie de ces Keystone Kops qui ont suivi semblent dissimuler un effort futile de la part de M. Schiff et de ses complices pour trouver un bouffon du Congrès prêt à prétendre que c’est lui le « lanceur d’alerte ». Il pourrait aussi bien demander à un volontaire de se trancher la gorge avec des lames Gillette lors de l’émission « Meet the Press » sur NBC.
On s’émerveille de l’idiotie tactique du représentant Schiff. Mais imaginez la consternation paniquée qu’elle doit susciter chez ses collègues démocrates. Remarquez que Mme Pelosi s’est cachée pendant cette dernière phase de l’action. Elle peut sentir qu’il n’y a rien d’autre à faire que de permettre à M. Schiff de se balancer lentement dans le vent, car il s’est pendu tout seul, et commencer à sécher. Elle aurait dû en savoir plus, car toutes les déclarations précédentes de M. Schiff au cours des trois dernières années se sont révélées fausses, sciemment et mensongèrement.
On sent aussi clairement que toutes ces fumées et miroirs sont une tentative désespérée de détourner l’attention du rapport de l’inspecteur général du ministère de la Justice qui, soit dit en passant, ne sera qu’une ouverture vers des mesures beaucoup plus dommageables susceptibles de découler de l’action de M. Barr. Après tout, le procureur Horowitz n’avait pas le droit, en vertu des règles, d’obliger des personnes de l’extérieur du ministère de la Justice à témoigner, dont Andrew McCabe, James Comey et bien d’autres qui étaient au centre de la farce du RussiaGate.
Cela inclut également les chefs farceurs probables, l’ancien chef de la CIA John Brennan et James Clapper, ancien directeur du renseignement national, les sages-femmes du RussiaGate. Ces dernières semaines, les deux hommes ont couru partout dans les journaux télévisés avec leurs cheveux et leurs pantalons en feu. En mars dernier, avant l’échec du rapport Mueller et lorsque M. Barr a été chargé d’enquêter sur toutes les manigances du RussiaGate, M. Brennan a affirmé avec humour qu’il avait « reçu de mauvaises informations et soupçonné qu’il y en avait plus qu’il n’y en avait réellement ».
Cet aveu boiteux ne servira pas à le protéger, ni lui ni la CIA, une agence qui est à l’origine de la guerre civile administrative. Il s’agit d’un organisme malhonnête depuis longtemps, mais il se peut qu’il ait fini par exagérer, de même que les nouveaux organismes qui lui ont été adjoints depuis le 11 septembre 2001 – le sombre réseau qu’on appelle la communauté du renseignement. Tant de dossiers sont prêts à tomber sur eux que le vacarme pourrait noyer toutes les marches de John Philip Sousa jamais jouées dans le hall d’entrée à Langley, et encore moins le mince trille d’un faux lanceur d’alerte.
En dehors de ces développements fatidiques, le prix de l’agitation médiatique la plus sournoise et la plus transparente de la semaine revient au reportage du New York Times de samedi sur l’ancien directeur du FBI, Jim Comey, qui le prépare à une mise en accusation fédérale pour sédition ou trahison. Regardez un peu la photo ci dessus.
Avez-vous remarqué que la légende de la photo dit : James Comey prévoit de passer les 13 prochains mois à travailler pour chasser le président Trump du pouvoir. Oh, vraiment ? Par quels moyens, exactement ? Seul ou avec qui ? Et comment s’est déroulée la stratégie qu’il a lancée en 2016 ? Au cas où M. Barr chercherait un moyen d’attribuer un mobile aux actes sur lesquels il enquête, il n’aura peut-être pas besoin de chercher plus loin. De plus, le New York Times et son rédacteur en chef, Dean Baquet, et l’éditeur A.G. Sulzberger peuvent être nommés comme co-conspirateurs non accusés dans la campagne de sédition menée depuis trois ans (la liberté de la presse, bien sûr). Alertez les actionnaires.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
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