Article original de Lawrence Solomon, publié le 11 août 2017 sur le site business.financialpost.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Le génie de Musk s’exprime principalement dans le domaine de
la recherche de subventions. En 2015, le gouvernement des États-Unis
seul avait donné à ses entreprises 5 milliards de dollars américains par
des subventions directes, des allégements fiscaux, des prêts à taux
réduit, des crédits d’impôt et des rabais.
Les industries qui ont connu la croissance la plus rapide au cours des deux dernières décennies ont été des fake industries. Ce sont celles
qui prospèrent malgré le fait que peu de clients sont prêts à acheter
leurs produits, sauf à des prix de vente stratosphériques. Les fake industries
ont toutes les mêmes investisseurs providentiels – les gouvernements –
et le même promoteur vantant leurs marchandises – à nouveau les
gouvernements. Ces fakes industries, créées par des
entrepreneurs de la subvention, ont également tendance à être
éblouissantes, ce qui est préférable pour faire écho à leurs partisans
politiques et les spéculateurs boursiers pariant sur les flux de
trésorerie des subventions gouvernementales.
Le leader des fake industries d’aujourd’hui est Tesla, la
voiture électrique développée par l’entrepreneur de la subvention, Elon
Musk, qui dirige également SolarCity et SpaceX, d’autres chéris du
gouvernement. Le génie de Musk s’exprime principalement dans le domaine
de la recherche de subventions. Jusqu’à 2015, les gouvernements
américains avaient accordé à ses entreprises 5 milliards de dollars
américains grâce à des subventions directes, des allégements fiscaux,
des prêts à taux réduit, des crédits environnementaux encaissables, des
crédits d’impôt et des rabais aux acheteurs de ses produits. Compte tenu
des subventions du Canada et de l’Europe, le financement des
gouvernements pourrait être le double. Avec des subventions indirectes –
telles que les infrastructures électriques adaptées aux véhicules –
elles sont bien plus conséquentes.
Les spéculateurs qui parient sur la capacité de Musk à continuer à
obtenir le soutien du gouvernement ont été bien récompensés: la valeur
des actions de Tesla a monté en flèche, à tel point que sa cote sur le
marché a dépassé celle de BMW cette année. La valeur des actions de
Tesla est maintenant évaluée à 801 000 US$ par voiture vendue en 2016,
contre 26 000 $ par BMW vendue et 5 000 $ par voiture vendue par GM.
Cette valeur gonflée de son action repose entièrement sur les
subventions gouvernementales, si on regarde ce qui s’est passé l’année
dernière, lorsque le Danemark a décidé de réduire ses subventions. En
2015, Tesla a vendu 2 738 voitures au Danemark. En 2016, après que le
gouvernement a déclaré qu’il allait éliminer les subventions, Tesla a
vendu 176 voitures, soit une baisse de 94%. La sortie de route de Tesla a
été encore plus violente à Hong Kong. Après que le gouvernement a
réduit ses aides fiscales le 1er avril, les ventes de Tesla ont plongé de 2 939 en mars à zéro en avril et cinq en mai.
Une Tesla, en effet, est un jouet magnifiquement conçu pour le marché
de la consommation ostentatoire, accessible aux millionnaires mais hors
de portée du marché commercial. Ni elle ni la plupart des autres
véhicules électriques ne se trouvent dans un environnement compétitif et
libre. Comme indication de la manière dont ces jouets sont
économiquement nuisibles à la société dans son ensemble, le réseau
électrique national du Royaume-Uni estimait que la Grande-Bretagne
aurait besoin d’augmenter sa capacité de production de pointe de 50%
pour répondre aux plans du gouvernement pour les véhicules électriques,
l’équivalent de la construction de 10 nouvelles centrales nucléaires.
Le leader de l’industrie des véhicules électriques – une fixette
gouvernementale sur le réchauffement climatique – a stimulé des fakes industries
encore plus grandes, menées par celles des éoliennes et des cellules
photovoltaïques solaires. Ni eux ni les nombreuses autres inventions
anti-carbone telles que les usines de séquestration du carbone ont un
sens « réel ». L’industrie mondiale des énergies renouvelables,
ayant détruit des milliards de dollars en construisant une
infrastructure économiquement injustifiée, représente la plus grande
perte de richesse de l’histoire du commerce.
Les fakes industries ont toujours été là, mais l’échelle
d’aujourd’hui est plus grande d’au moins un ordre de grandeur. Le
titulaire du record précédent pour ces entreprises dilapidant l’argent
public était l’industrie de l’énergie nucléaire, qui, même aujourd’hui,
plus d’un demi-siècle après son lancement, n’est toujours pas viable [Il reste la Bombe et c’était bien l’objectif, NdT].
Juste le mois dernier, deux réacteurs fortement subventionnés à moitié
construits en Caroline du Sud ont été abandonnés après que 9 milliards
US$ ont été consacrés à leur construction, avant de réaliser qu’ils ne
seraient jamais en mesure de produire de la puissance électrique de
manière concurrentielle. L’Ontario continue de payer pour la disparition
de son industrie nucléaire il y a un quart de siècle, qui a mis en
faillite Ontario Hydro et a coûté à la province sa note de crédit triple
A.
Les fakes industries se nourrissent de la faiblesse [Corruption… NdT] du gouvernement, comme Charlie Brown
avec le base-ball, pour ne jamais laisser un échec constant l’empêcher
d’essayer de faire de bons choix. Un ancien prédécesseur d’Elon Musk, Malcolm Bricklin, dans les années 1970, a convaincu le premier ministre du Nouveau-Brunswick de soutenir une voiture de sport avec des portes papillons
pour l’exportation vers les États-Unis. Il a fait faillite après avoir
produit 2 900 voitures. Dans les années 1980, Philip Sprung, un
entrepreneur en subvention de Calgary, a convaincu le premier ministre
de Terre-Neuve de cultiver des concombres sous serre pour les exporter
aux États-Unis. Deux ans et 22 millions de dollars plus tard, il a
également fait faillite. Dans les années 1990, Ballard Power Systems a
convaincu les gouvernements de soutenir la technologie des piles à
combustible à hydrogène. La valeur de l’action, qui a dépassé les 120
dollars US par action en l’an 2000 dans le cadre d’un battage médiatique
comme quoi cela allait révolutionner le transport, est maintenant
inférieur à 3 dollars.
Les entrepreneurs subventionnés du monde entier comme les Musks –
souvent de vrais croyants eux-mêmes – devraient être distingués des Bernie Madoff, qui sont des fakes dans de véritables industries et qui se nourrissent principalement et illégalement d’investisseurs privés. Les Musk sont des fakes dans les fakes industries qui se prévalent principalement des contribuables, une pratique honorable qui reste légale.
Lawrence Solomon
https://youtu.be/9msblxCiSUM
Note du traducteur
Merci à Aldo Sterone pour cette pépite et qui sort pour l'occasion de son domaine de prédilection. On est bien là dans le nouveau paradigme de la globalisation, la socialisation [des pertes] pour les riches et la guerre de tous contre tous pour les pauvres.
Bonjour,
RépondreSupprimerje ne comprend pas vos remerciement à Aldo Steron puisqu'il a simplement reprit l'article de Solomon.
Par reconnaissance ... Il faut reconnaître le travail des autres. Le réinformation est un travail collectif, même informellement. Cet article est très signifiant du crony-capitalisme au sommet des états occidentaux.
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