Article original de James Howard Kunstler, publié le 25 Août 2017 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
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C’est la semaine où les grands vizirs officiels de la finance se réunissent à Jackson Hole,
dans le Wyoming, pour palabrer et interpréter le sens des entrailles de
moutons et autres augures dispersés dans le sable, dans l’espoir de
diriger les pouvoirs incroyables de l’univers de-ci delà car ils
affectent les opérations monétaires. L’exercice n’est guère différent
des cérémonies grossières qui avaient lieu au sommet des ziggourats
sumériens et des temples aztèques – rassurer les masses que les sorts
demandant la faveur des Dieux ont effectivement été jetés – sauf que
dans notre civilisation, l’argent est Dieu.
Ou « argent » devrions nous dire, car les anciennes définitions ne correspondent plus à notre situation actuelle. On avait l’habitude d’avoir une relation directe avec le travail nécessaire pour produire des valeurs réelles, mais ces jours se sont envolés. « L’argent » est aujourd’hui un sous-produit d’analyses chimériques et de tours de passe-passe informatiques, assaisonnés par des mesures généreuses de fraude et de larcin. C’est un gros problème quand tout est mesuré en argent car il devient tout à fait impossible de déclarer avec assurance quelle est la valeur actuelle de l’argent. Évidemment, vous finirez par ne plus connaître la valeur de rien.
C’est la situation périlleuse à laquelle le monde est confronté. Et puisque les États-Unis sont la paille qui mélange le cocktail mondial – du moins pour l’instant – les énoncés émanant de Jackson Hole peuvent déterminer la façon dont cette situation va tourner. Nous devrions supposer que les officiers de la Réserve fédérale sont des gens patriotiques, droits, bien intentionnés. Sans doute, pensent-ils qu’ils le sont. Mais la situation périlleuse est en grande partie de leur fait et semble être hors de leur contrôle. Leur réputation est en jeu. Leur tâche à Jackson Hole, cette année, est de maintenir l’apparence de confiance dans leurs propres rituels. Mais avec un trouble fête.
Ce trouble fête s’appelle T-r-u-m-p. Ce Balaam moderne, qui monte l’âne [Riding the ass… On peut y voir une autre image, NdT] de l’État profond avec méchanceté, doit être arrêté, peut-être à tout prix. En route vers le bureau ovale l’automne dernier, Trump a prophétisé que les marchés boursiers représentaient « une grosse bulle bien laide ». Ce fut une offense pour les grands vizirs, pour qui les valorisations boursières élevées représentaient le principal témoignage de leur pouvoir et de leur sagesse. En fait, c’en est même le seul testament, et il est un peu fragile. Plus récemment, cependant, le méchant Trump a changé d’air et a déclaré que l’ascension exaltante du marché boursier était de son propre fait, se prêtant lui-même à la revanche des grands vizirs.
Comme rien d’autre n’a encore fonctionné pour déloger Trump de la Maison Blanche, une dégringolade des marchés actions pourrait sceller son destin. Le château de carte doit tomber de toute façon, de peur que les masses de déplorables ne pensent à prendre d’assaut Wall Street avec des fourches et des torches. Une démolition contrôlée [Référence au 9/11 ? NdT] pourrait être une bonne chose pour apaiser les heureux élus aux trois emplois à temps partiel qui souffrent (s’ils ont de la chance), qui sont dégoûtés jusqu’à la nausée alors qu’une petite fraction de l’élite s’accapare toutes les richesses du royaume – au moins en titres de papier libellés en dollars américains – tandis que le méchant Trump sera jeté aux chacals de l’État profond, pour être déchiqueté au nom du 25e Amendement.
Le problème est la partie « contrôlée » de la démolition. Janet Yellen et le reste de l’équipe avec leurs chapeaux coniques pourraient vouloir que les marchés tombent de 10% ou peut être même 20%, ce qui resterait gérable. Après tout, ils croient peut-être qu’ils peuvent faire remonter le marché en six mois, comme les deux dernières fois. Mais ils ne peuvent que faire semblant de calibrer cette chute, tout comme ils prétendent réguler le nombre d’emplois qui représentent censément l’économie réelle des choses, des activités et des personnes. Que faire si la démolition leur échappe ? Et si les marchés tombent de 50%, ou de 70% ? Que faire si le marché obligataire, qui est beaucoup plus grand que les marchés boursiers, attrape cette infection et se casse la figure ? Que se passe-t-il si le Congrès, dans sa bêtise furieuse, détruit la crédibilité de la nation en n’augmentant pas le plafond de la dette ?
Les choses pourraient devenir très compliquées. Les vizirs savent que les pouvoirs de l’univers ont une volonté mystérieuse. La plupart du temps, ils ont la volonté de rééquilibrer les choses de ce monde qui se sont éloignées des normes comptables de la réalité, à savoir les vrais prix de toute chose. Et après ce rééquilibrage, la valeur des choses pourrait de nouveau devenir visible. Ne serait-ce pas un moment puissant ?
Alors pensez à ce que ces personnages vont dire dans les heures qui suivent à Jackson Hole, et faites attention à ce qu’ils mettent en mouvement et comment ils le font.
James Howard Kunstler
Ou « argent » devrions nous dire, car les anciennes définitions ne correspondent plus à notre situation actuelle. On avait l’habitude d’avoir une relation directe avec le travail nécessaire pour produire des valeurs réelles, mais ces jours se sont envolés. « L’argent » est aujourd’hui un sous-produit d’analyses chimériques et de tours de passe-passe informatiques, assaisonnés par des mesures généreuses de fraude et de larcin. C’est un gros problème quand tout est mesuré en argent car il devient tout à fait impossible de déclarer avec assurance quelle est la valeur actuelle de l’argent. Évidemment, vous finirez par ne plus connaître la valeur de rien.
C’est la situation périlleuse à laquelle le monde est confronté. Et puisque les États-Unis sont la paille qui mélange le cocktail mondial – du moins pour l’instant – les énoncés émanant de Jackson Hole peuvent déterminer la façon dont cette situation va tourner. Nous devrions supposer que les officiers de la Réserve fédérale sont des gens patriotiques, droits, bien intentionnés. Sans doute, pensent-ils qu’ils le sont. Mais la situation périlleuse est en grande partie de leur fait et semble être hors de leur contrôle. Leur réputation est en jeu. Leur tâche à Jackson Hole, cette année, est de maintenir l’apparence de confiance dans leurs propres rituels. Mais avec un trouble fête.
Ce trouble fête s’appelle T-r-u-m-p. Ce Balaam moderne, qui monte l’âne [Riding the ass… On peut y voir une autre image, NdT] de l’État profond avec méchanceté, doit être arrêté, peut-être à tout prix. En route vers le bureau ovale l’automne dernier, Trump a prophétisé que les marchés boursiers représentaient « une grosse bulle bien laide ». Ce fut une offense pour les grands vizirs, pour qui les valorisations boursières élevées représentaient le principal témoignage de leur pouvoir et de leur sagesse. En fait, c’en est même le seul testament, et il est un peu fragile. Plus récemment, cependant, le méchant Trump a changé d’air et a déclaré que l’ascension exaltante du marché boursier était de son propre fait, se prêtant lui-même à la revanche des grands vizirs.
Comme rien d’autre n’a encore fonctionné pour déloger Trump de la Maison Blanche, une dégringolade des marchés actions pourrait sceller son destin. Le château de carte doit tomber de toute façon, de peur que les masses de déplorables ne pensent à prendre d’assaut Wall Street avec des fourches et des torches. Une démolition contrôlée [Référence au 9/11 ? NdT] pourrait être une bonne chose pour apaiser les heureux élus aux trois emplois à temps partiel qui souffrent (s’ils ont de la chance), qui sont dégoûtés jusqu’à la nausée alors qu’une petite fraction de l’élite s’accapare toutes les richesses du royaume – au moins en titres de papier libellés en dollars américains – tandis que le méchant Trump sera jeté aux chacals de l’État profond, pour être déchiqueté au nom du 25e Amendement.
Le problème est la partie « contrôlée » de la démolition. Janet Yellen et le reste de l’équipe avec leurs chapeaux coniques pourraient vouloir que les marchés tombent de 10% ou peut être même 20%, ce qui resterait gérable. Après tout, ils croient peut-être qu’ils peuvent faire remonter le marché en six mois, comme les deux dernières fois. Mais ils ne peuvent que faire semblant de calibrer cette chute, tout comme ils prétendent réguler le nombre d’emplois qui représentent censément l’économie réelle des choses, des activités et des personnes. Que faire si la démolition leur échappe ? Et si les marchés tombent de 50%, ou de 70% ? Que faire si le marché obligataire, qui est beaucoup plus grand que les marchés boursiers, attrape cette infection et se casse la figure ? Que se passe-t-il si le Congrès, dans sa bêtise furieuse, détruit la crédibilité de la nation en n’augmentant pas le plafond de la dette ?
Les choses pourraient devenir très compliquées. Les vizirs savent que les pouvoirs de l’univers ont une volonté mystérieuse. La plupart du temps, ils ont la volonté de rééquilibrer les choses de ce monde qui se sont éloignées des normes comptables de la réalité, à savoir les vrais prix de toute chose. Et après ce rééquilibrage, la valeur des choses pourrait de nouveau devenir visible. Ne serait-ce pas un moment puissant ?
Alors pensez à ce que ces personnages vont dire dans les heures qui suivent à Jackson Hole, et faites attention à ce qu’ils mettent en mouvement et comment ils le font.
James Howard Kunstler
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