Article original de James Howard Kunstler, publié le 18 Août 2017 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
D’abord, ils sont venus pour les statues…
Vous savez, le mercredi 16 août 2017, le chef de la minorité
démocrate au Congrès, Nancy Pelosi (D-Cal), a découvert que le bâtiment
du Capitole des États-Unis était infesté de statues de dignitaires
confédérés.
Trente ans qu’elle marche dans ces salles marbrées et elle
vient de le remarquer. Son annonce effrayée a réveillé le sénateur Cory
Booker (D-NJ) qui naviguait dans ces mêmes salles depuis seulement
quelques années. Il a rapidement introduit un projet de loi pour
blackbouler les statues offensantes. Et, bien sûr, le groupe de
sénateurs noirs du Congrès a également entonné une épiphanie de masse sur cette délégation en bronze et en pierre de démons blancs.
J’aimerais entendre un argument sur la raison pour laquelle le Monument
de Washington devrait rester debout alors qu’il est voué à ce vilain
esclavagiste doué d’un soldat rebelle, et cela concerne aussi le nom de
la ville qui est le siège fédéral du gouvernement. Ou le District de
Columbia (après Colomb, qui a entamé le génocide des Amérindiens). Ou
l’Amérique, du nom d’Amerigo Vespucci, le méchant cartographe florentin
qui a constaté que l’endroit appelé Brésil aujourd’hui n’était pas la
côte est de l’Asie mais en fait un Nouveau Monde – et c’est là que tous
nos ennuis ont commencé !
Eh bien, il y a eu beaucoup de bavardage au cours du demi-siècle
écoulé sur les causes profondes de ceci et cela, et il semble que nous
en ayons enfin trouvé une. Je m’attends à ce que les études
scientifiques de nos meilleures universités confirment rapidement que
des émanations occultes de la statue de Jefferson Davis (un double diable nommé d’après le nom d’un diable antérieur) sont responsables du taux de meurtre à Chicago.
Tout comme les empires ont tendance à construire leurs monuments les
plus grandioses avant l’effondrement, notre empire chancelant concocte
les illusions les plus monumentalement ridicules avant de glisser dans
le conduit des eaux usées de la lessiveuse de l’Histoire. C’est comme si
les Frères Marx s’étaient associés avec Alfred Hitchcock pour penser un
apogée mélodramatique du siècle américain qui serait le plus ridicule
et le plus embarrassant pour notre postérité.
Dans l’intervalle, de nombreux citoyens attendent le spectacle lundi d’une éclipse solaire totale
dans certaines régions du pays. Ils ne se rendent pas compte
apparemment qu’une autre éclipse à lieu depuis des mois : l’éclipse
totale de la réalité sur l’ensemble du paysage des États-Unis. C’est
celle-la qui est à contempler, pas seulement l’évènement astronomique de
vingt minutes. Ce qui est en train d’être occulté, c’est l’état
dangereusement fragile du système financier : un bon gros dessin à la Rube Goldberg
engloba la fraude comptable, la cupidité, la tromperie statistique et
le racket qui prétend soutenir les activités quotidiennes de notre vie
nationale.
Pendant des mois, la reconnaissance de ce monstre financier à venir a
été bloqué par l’hallucination de la vision de gremlins du Kremlin qui
se seraient infiltrés dans les récentes élections présidentielles. Mais
tout comme ce mirage se dissout, arrive celui de l’invasion traîtresse
des statues confédérées. Cela commence à ressembler à la pièce finale du
puzzle dans la quête du Deep State pour éjecter Donald Trump du bureau
ovale. Sa réponse à la situation mortelle de la statue (« … pourquoi pas Washington et Jefferson…? ») a été jugée si obtuse et insensible que même les rats de son parti républicain veulent couler sa gouvernance.
Ainsi, la configuration ne pouvait pas être plus parfaite ! Le pays
va maintenant se pencher sur l’affaire d’un cycle d’examen du 25e
amendement qui va durer des mois, au moment même où le système
financier part à vau-l’eau. Les dommages causés par le fouet financier
seront beaucoup plus réels, et bien pires, que tout ce qui pourrait être
obtenu de cette croisade anti-statue qui fait la une des journaux
aujourd’hui. Il sera intéressant de voir si les vieux médias officiels
en parlent alors que la crise avance ou s’ils préparent des
divertissements nouveaux et plus bizarres encore pour distraire le
public de ce qui pourrait être l’escroquerie ultime de toute une vie.
James Howard Kunstler
La vision effrayante qu’a Kunstler d’un futur sans pétrole a attiré autant l’attention des écologistes que celle des dirigeants d’entreprises…
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