Article original de James Howard Kunstler, publié le 29 Mai 2017 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
L’entropie ne dort jamais. Elle travaille sans remords à
transformer les choses de valeur pour les dissiper en déchets inutiles
et en chaleur. La complexité grandit surtout lorsque la loi des
rendements décroissants multiplie les roues de la futilité tournant vers
zéro. Ainsi en est-il de la décadence intellectuelle de la vie
américaine dans laquelle l’agitation est tout, où tout se passe, et rien
ne compte.
La dernière manifestation de cette dynamique est le mouvement curieux qui se nomme lui même « la Résistance »,
récemment adopté par la servante grotesque de l’État profond que le
Parti démocrate est devenu sous la régence de Hillary Clinton. Sa
mission est d’annuler les résultats des dernières élections nationales
en prétendant que c’est la Russie qui l’a fait. Elle prétend chercher la
restauration de quelque chose – mais de quoi ? Des relations de pouvoir
dépravés qui règnent dans l’État profond lui-même ?
Le président Trump s’occupe actuellement de cela en transmettant la
gestion du gouvernement à ses généraux et aux minions de Goldman Sachs.
Les généraux réinvestissent dans le trou noir stratégique de nos
aventures militaires à l’étranger. Les personnes nommées par Goldman
Sachs sécurisent Wall Street pour le dépeçage continu des actifs des
États-Unis. La dernière fois que j’ai vérifié, le gang de Hillary ne
s’opposait à aucun de ces efforts.
La Résistance emploie des idiots utiles comme cadres – Black Lives Matter, les « sans papiers », les « antifas », la « communauté LGBTQ »
– pour prétendre qu’elle représente la justice sociale, mais ce ne sont
que des personnes de paille qui servent de façade à une bande qui se
consacre uniquement à la reprise en main des leviers de ses « privilèges »
– tout en prétendant aussi y être opposée. La Résistance tire son nom
du mouvement français qui, pendant la Deuxième Guerre mondiale, a
combattu l’occupation nazie, se valorisant ainsi elle-même. Mais ce
costume emprunté n’est qu’une autre victoire de papier dans ce cauchemar
de relations publiques qu’est devenue la vie politique américaine.
Cela implique aussi la question : à quoi ressemblerait une résistance
réelle ? Tout d’abord, elle s’opposerait au vol des actifs
susmentionnés qui forge l’actuelle économie américaine, le transfert de
capitaux sous toutes ses formes – monétaire, politique, culturel, social
– des anciennes classes moyennes au chômage vers le minuscule nombre de
bénéficiaires des manipulations financières. Notez que les choses
manipulées – les marchés, les devises, les titres et les taux d’intérêt –
sont de plus en plus des entités fantômes qui semblent maintenir leur
valeur uniquement parce que les grands prêtres de l’autorité financière
disent qu’elles le font.
La durée de conservation de ce petit jeu approche de sa fin, car il
appauvrit évidemment les masses et leur foi pure en des promesses sans
cesse reconduites fond comme neige au soleil. Une véritable résistance
commencerait à déconstruire ce clergé et ses institutions, à savoir les
banques Too Big To Fail et la Réserve fédérale. La meilleure
occasion pour accomplir ce nettoyage aurait été les premiers mois du
mandat de M. Obama à la Maison-Blanche, aux premières heures de
l’accident financier précédent en 2008 lorsque les dégâts étaient
nouveaux et évidents.
Mais l’ancien président a plié sous l’influence des grands prêtres
Robert Rubin et Larry Summers. Et les clercs de l’ordre inférieur ont
été autorisés à faire fonctionner leur machine à sous pendant les huit
années suivantes. Regardez simplement le long graphique de l’indice
Standard & Poors.
Tragiquement, cette courbe toujours ascendante est
maintenant considérée comme l’état normal des choses, et quand elle va
se retourner, l’implosion sera beaucoup plus violente que la dernière
fois.
On pourrait penser qu’une résistance authentique s’opposerait
également à la consolidation croissante du pouvoir d’un appareil
d’espionnage maintenant colossal – souvent qualifié de « dix-sept agences de renseignement »
qui semble en guerre contre d’autres parties du gouvernement et contre
les citoyens eux-mêmes. D’où le murmure ininterrompu d’allégations
concernant l’« ingérence russe dans les élections », remontant à l’été 2016 et sans aucune preuve tangible ni aucune précision sur ce qui se passait réellement.
Un autre virage tragique est que les voyous de cette cinquième
colonne d’agences de renseignement ont recruté les principaux organes
d’information pour répéter sans cesse ses allégations jusqu’à ce que le
public accepte l’histoire comme un fait établi plutôt que comme
l’histoire fabriquée qu’elle semble être jusque là. La vie des personnes
et des sociétés est maintenant fondée sur des versions de la « réalité »
qu’ils fabriquent pour leurs propres fins. Une véritable résistance
montrerait avant tout une certaine fidélité à une réalité au-delà des
usines de manipulation de l’auto-illusion. Et cela conduirait à un
travail acharné pour se débarrasser de cette surcharge de despotisme
s’auto-entretenant.
Peut-être que ce jour commémoratif est un bon moment pour remettre en
question les prétentions de la soi-disant résistance et peut-être
qu’une méditation patriotique sur la nature d’une résistance authentique
serait nécessaire face à la décadence continue de cette nation, pendant
que c’est encore possible.
James Howard Kunstler
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