Article original de Brandon Smith, publié le 14 juin 2017 sur le site http://alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Dans mon article, Le récit de la fin de Trump, le bouc émissaire, a déjà été lancé,
j’ai discuté du plan en cours, assez évident, des mondialistes et des
financiers internationaux pour tirer parti de leur soutien monétaire aux
marchés boursiers et à des parties de l’économie, tout en blâmant
l’administration Trump (et l’idéal conservateur) pour le crash à venir.
De nombreux chocs économiques et des données négatives mijotées pendant
des années avant les élections de 2016 arrivent en surface et sont
perçus par les médias normalement aveugles. Cela a récemment abouti à
une plongée surprise des marchés actions, qui a surpris les
investisseurs. Des investisseurs qui se sont habitués à un Dow Jones en
constante hausse. Les médias économiques ont immédiatement commencé à
relier l’événement à Trump et aux « mémos de Comey », liens qui n’existent probablement pas.
Ma position, si je suis le comportement de Trump et la composition de
son cabinet, est qu’il est conscient de ce programme et joue avec. Cela
dit, il y a une autre question importante à considérer : la
participation des ignorants pour aider cette pyramide de Ponzi à
continuer.
Il y a une anecdote d’un investisseur célèbre, Joe Kennedy, le père
de John F. Kennedy, à propos du début de la Grande Dépression : il
raconte qu’un jour, juste avant le crash de 1929, un cireur de
chaussures a essayé de lui donner des conseils en bourse. Il s’est rendu
compte à ce moment-là que, lorsqu’un cireur offre des conseils en
bourse, c’est que le marché est trop populaire pour son propre bien. Il
en est donc sorti et a évité le crash dont beaucoup de gens croient, à
tort, qu’il était la « cause » de la Grande Dépression.
Je ne sais pas si cette histoire est vraie, mais si c’est le cas,
c’est un exemple intéressant du Peak de l’illusion économique. Nous
n’avons pas tout à fait le même environnement d’investissement qu’à
l’époque. Aujourd’hui, les ordinateurs algorithmiques dominent les
fonctions du marché boursier, chassant les titres les uns contre les
autres, mais cela ne sauvera pas l’économie d’une autre dépression. En
fait, tout ce qu’ils ont fait, avec une aide substantielle des banques
centrales, a été d’élever artificiellement le cours des actions alors
que tous les autres indicateurs financiers sombraient.
Mais cette farce sur les marchés n’a pas réussi pendant tant d’années, sans aide. Je dirais que les vrais « cireurs »
de notre époque, sont en réalité ces balourds de médias financiers
traditionnels, poignardant dans l’obscurité et croyant avec force que
l’étonnante « récupération » depuis 2009 est réelle.
Cette attitude est évidente, dans un article récent publié par Bloomberg, intitulé Les prophètes de malheur retournent dans la nuit.
L’article ne se concentre pas sur des analystes alternatifs comme moi,
qui sont habituellement affublés de l’étiquette facile de « prophètes de malheur » par les médias. Les cibles ont plutôt été des « grands noms »
dans le monde de l’investissement, qui sont enfin d’accord avec ce que
les analystes alternatifs ont dit depuis un certain temps, des noms
comme Bill Gross et Paul Singer.
Bloomberg regrette la montée soudaine de prédictions négatives
pour leur bien-aimé Dow Jones et autres indices qui ont l’oreille du
grand public. Au lieu de considérer leurs avertissements et de regarder
les preuves disponibles, Bloomberg a plutôt décidé d’élaborer
une théorie du complot, dans laquelle les négociants en obligations et
les gestionnaires de fonds de couverture, comme Gross et Singer, se
sentent paralysés par l’augmentation anormale des cours et ont
maintenant tendance à attirer les investisseurs loin de cette fontaine
de richesse sans fond. Oui, c’est vrai, Bloomberg accuse Gross et Singer de « convoitise au sujet des marchés ».
Je le dis, Bloomberg est un cireur moderne.
Certains pourraient faire valoir que M. Bloomberg est parfaitement
conscient du fait que l’économie est en déclin sévère, mais qu’il aide
ses copains des banques centrales à garder le public dans l’obscurité,
grâce à une mauvaise information. Bien que cela puisse être vrai pour M.
Bloomberg lui-même et pour les élites médiatiques comme lui, je pense
que l’analyste moyen du média Bloomberg est tout aussi ignorant
de la situation financière que la plupart des gens. Je pense qu’ils
sont légitimement biaisés et conjureront toute histoire dont ils ont
besoin pour les aider, eux et d’autres, à penser que le système est en
train de croître et pas l’inverse.
Pour ceux d’entre nous qui étaient analystes avant le crash des
dérivés de 2008, cette mentalité n’a rien de nouveau. Je me souviens de
l’arrogance complète, présente dans les médias dominants juste avant
l’implosion, des ricanements et des attaques utilisés dans le but de
calmer toute personne ayant le courage de suggérer ouvertement que les
fondamentaux et les données n’allaient pas supporter l’exubérance des
investissements. Je me souviens de beaucoup de gens affirmant que le
progrès de l’économie était imparable, qu’un autre accident comme celui
de 1929 était impossible, que le marché de l’immobilier était un moteur
invincible. Ils avaient tout faux, pourtant ils étaient tellement
confiants. La plupart de ces mêmes personnes travaillent encore dans la
presse financière à ce jour. Imaginez ça…
Je préfère donc utiliser les données brutes disponibles, plutôt que
la simple opinion dominante. Peut-être suis-je un peu paranoïaque, mais
j’ai déjà vu des analystes traditionnels échouer à de nombreuses
reprises.
Tout d’abord, considérez le fait que la Réserve fédérale, composante
clé, avec d’autres banques centrales dans le monde, de la montée en
puissance des marchés boursiers, réduit maintenant le flux d’argent
facile, grâce à des augmentations continues des taux d’intérêt. J’ai prédit ce mouvement en 2015,
lorsque presque tout le monde déclarait que la Fed irait vers des taux
négatifs. Sans l’argent gratuit de la Fed pour alimenter la machine, les
marchés boursiers sont maintenant en train de stagner, et maintenant,
on parle d’un « coup de mou des valeurs technologiques » à l’horizon.
La grande majorité des gains en actions, l’année dernière, ont été
attribués à seulement cinq grandes entreprises, toutes orientées vers la
technologie. Ce serait donc une catastrophe pour les marchés.
Il s’agit d’un changement considérable par rapport à ces dernières
années, où beaucoup s’attendaient à ce que les marchés se développent de
manière exponentielle dans un avenir prévisible. Maintenant que
l’assouplissement quantitatif de la Fed et les taux d’intérêt proches de
zéro ont été supprimés en tant que carburant, la véritable image
économique devient claire, même pour les médias dominants.
Selon la Fed d’Atlanta, le PIB des États-Unis au premier trimestre de 2017 a diminué pour s’établir à 0,7%, revenant aux niveaux observés en 2014, après que la Fed avait réduit le QE.
Les États-Unis ont perdu 5 millions d’emplois manufacturiers depuis
2000, et cette tendance s’est accélérée ces dernières années. Le secteur
manufacturier aux États-Unis représente seulement 8,48% de l’ensemble des emplois, selon les statistiques de mai.
Cent deux millions d’Américains en âge de travailler n’ont pas
d’emploi à l’heure actuelle. Cela comprend les 95 millions d’Américains non comptabilisés par le Bureau du Travail, parce qu’il suppose que comme ces personnes sont au chômage depuis longtemps, elles « ne veulent pas travailler ».
Des milliers de magasins de vente au détail, moteur principal de l’économie américaine, devraient fermer en 2017.
Les faillites et les réductions de prix sont en train de ravager le
secteur de la vente au détail, et les détaillants sur Internet ne
prennent pas le relais malgré une croissance très médiatisée. En 2016,
les ventes au détail en ligne représentaient seulement 8,1% de toutes
les ventes au détail.
Les stocks de pétrole continuent de s’accumuler,
à mesure que la demande d’énergie américaine diminue. La baisse de la
demande d’énergie est un signe certain du déclin économique global.
L’OPEP et d’autres entités continuent de faire valoir que le « surplus d’approvisionnement »
est le problème. C’est une tentative de distraire de la réalité de la
baisse de la consommation et de la baisse de la richesse des
consommateurs.
Les attentes, en matière de bénéfices des entreprises, continuent
leur triste chemin, suggérant que les marchés boursiers ont été soutenus
par le stimulus de la banque centrale et la confiance aveugle des
investisseurs dans ses interventions. Le stimulus est maintenant coupé.
Combien de temps, avant que la foi des investisseurs ne soit finalement
perdue?
Ce ne sont que quelques-unes des nombreuses données qui brossent une
image très laide de l’économie américaine. La situation dans le reste du
monde est tout aussi ténue, sinon pire.
C’est pourquoi, quand j’entends la phrase « prophète de malheur »,
je dois rire et penser aux cireurs de chaussures. Ce sont des personnes
ayant une expérience limitée dans le suivi de l’économie, ou des
souvenirs très courts, ou les deux. C’est également le produit d’une
vaste idée fausse de la réalité d’une crise économique ou d’un
effondrement, l’hypothèse que la crise et l’effondrement sont des « événements »,
qu’ils se produisent soudainement et sans avertissement. Si la nation
ne ressemblait pas à un drame télévisé zombifié à venir, il ne devrait
pas y avoir d’effondrement. En vérité, l’effondrement économique ne se
produit jamais sans avertissement, car, comme je l’ai dit déjà dix mille
fois, et je le je dirai dix mille fois encore, l’effondrement est un
processus, pas un événement. Les données ci-dessus montrent une économie
en forte détérioration, et non en train de se remettre. Les marchés
boursiers seront les suivants, et ce n’est pas que les marchés boursiers
importent beaucoup, dans le grand ordre des choses.
Il est regrettable que tant de gens ne suivent que les actions pour
se faire une idée de la santé économique. Ils sont enfermés, eux et
leurs observations, et sont donc condescendants lorsqu’ils sont
confrontés à des contre-observations et à des données brutes. Ils aident
les mondialistes et les financiers internationaux, en perpétuant les
faux récits; parfois sciemment, mais souvent inconsciemment. Et, lorsque
le système sera déstabilisé au point qu’ils commenceront à le réaliser,
ils blâmeront les faux coupables pour leurs douleurs et leurs
souffrances.
La question n’est pas « quand » nous allons entrer en
effondrement. Nous sommes déjà au milieu d’un effondrement économique.
La vraie question est : quand les non-instruits et ceux qui ont un avis
biaisé vont-ils finalement le remarquer? Je soupçonne que la seule chose
qui les étonnera, pour les faire sortir de leur stupeur, sera une
baisse rapide du marché boursier, car c’est le seul facteur auquel ils
semblent faire attention. Cela arrivera bien assez tôt. En attendant,
toute personne qui analyse des données légitimes et met en garde contre
les dangers à venir est un « prophète de malheur ». Notez mes mots, un jour cette étiquette sera considérée comme une marque honorifique.
Brandon Smith
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire