mercredi 24 janvier 2018

Oui, mais à quel prix ?

Article original de Charles Hugh Smith, publié le 7 Janvier 2018 sur le site Charles Hugh Smith 
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

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C’est ainsi que tout notre statu quo maintient l’illusion de la normalité : en évitant une comptabilité complète des coûts. L’économie va bien, mais à quel prix ? La « normalité » a été restaurée, mais à quel prix ? Les profits sont en hausse, mais à quel prix ? Notre douleur est moindre, mais à quel prix ? Le statu quo se fait plaisir en célébrant les gains. Mais les coûts nécessaires pour générer ces gains sont ignorés pour une raison simple : les coûts dépassent largement les gains. Tant que les coûts peuvent être cachés, dilués, minimisés et rationalisés, les gains fantômes peuvent être présentés comme réels.



Premier élément : Dette publique américaine – Si vous empruntez et distribuez assez d’argent, ce n’est pas trop difficile de générer un peu de « croissance » mais à quel prix ?



Deuxième élément : Décès par opioïde – L’un des rares indicateurs qui grimpe aussi vite que la dette nationale est le taux de mortalité par opioïdes synthétiques prescrits, mais à quel prix ?



Trosième élément : Dette étudiante – Voici un tableau des dettes d’origine fédérale, mais payées par chaque étudiant. l’infâme dette des prêts aux étudiants qui a grimpé de plus de 1 000 milliards de dollars en quelques années.



Vous voyez où je veux en venir ? Le coût monte en flèche mais les gains diminuent. Le coût du maintien de l’illusion de la « normalité » comme par exemple le fait que les études collégiales sont « encore abordables » est en plein essor, tandis que les gains d’une formation collégiale diminuent à mesure que les diplômés sont surabondants. Ce qui est rare, ce sont les compétences dont les employeurs ont réellement besoin.

Les Américains ont mal, et la « solution » du cartel des soins de santé, les « opioïdes non addictifs » fait des ravages chez tous ceux qui ont fait confiance au système de soins pour se traiter par des analgésiques non addictifs. Si la victime nouvellement toxicomane ne peut plus obtenir l’opioïde synthétique prescrit, le choix se limite à la rue (héroïne). C’est pourquoi les décès liés à l’héroïne augmentent parallèlement à ceux causés par les opioïdes synthétiques.

La douleur a été soulagée, mais à quel prix ?

Les élites au sein de Big Pharma et les cartels de l’enseignement supérieur reçoivent d’énormes salaires, des primes et des avantages alors que ces cartels font des ravages dans la sous-classe vulnérable de l’Amérique (à savoir les 90% les plus pauvres). Des sommes d’argent monumentales vont du grand nombre à quelques-uns tandis que beaucoup deviennent dépendants aux opioïdes ou asservis à leur dette étudiante.

Les médias financiers sont euphoriques sur les milliards de dollars de profits récoltés par les fabricants de smartphones. Chaque enfant en a besoin, n’est-ce pas ? Mais à quel coût, pas seulement le coût financier, mais le coût des comportements addictifs engendrés par ces téléphones ?
Les iPhones et les enfants sont un mélange toxique, disent deux investisseurs de Big Apple. L’iPhone a rapporté des centaines de milliards de dollars à Apple Inc. et Wall Street. Maintenant, certains grands actionnaires se demandent à quel coût ?

C’est ainsi que tout notre statu quo maintient l’illusion de la normalité : en évitant de rendre compte pleinement des coûts d’un système visant à maximiser les profits par tous les moyens disponibles, un système de pillage public-privé supervisé par un petit nombre de protégés au détriment de la masse des gens vulnérables.

C’est comme si nous avions oublié que la dette génère des intérêts, c’est-à-dire des créances sur les revenus futurs. La dette est facile à ignorer dans l’euphorie initiale des dépenses de cet « argent gratuit » mais une fois la valeur dépréciée de ce qui a été acheté, les intérêts commencent à peser sur l’emprunteur, l’argent emprunté se révèle être bien autre chose qu’une « libération ».



Charles Hugh Smith

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