lundi 16 janvier 2017

Le faux récit de la reprise économique mourra en 2017

Article original de Brandon Smith, publié le 6 janvier 2016 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr



Oui, le récit de la « nouvelle normalité » existe depuis si longtemps que beaucoup de gens se sont simplement habitués à cela. L’hypothèse est que la « nouvelle normalité » financière est devenue la « normalité » financière, et bien que les facteurs fondamentaux continuent à se déprécier, sous le poids de la faible demande mondiale et de la dette historique en lévitation par la grâce des stimuli externes de monnaie fiduciaire, les masses éprouvent beaucoup moins de peur que ce qui serait justifié. Eh, pourquoi devraient-elles? Nous avons réussi depuis environ huit ans à patiner sur une mince couche de glace, pourquoi ne pourrions-nous pas nous attendre à huit autres années du même genre?


Les élites bancaires ont fait le travail qu’elles se proposaient de faire, qui était de conduire l’économie au bord même de la falaise financière, puis de la maintenir suspendue, jusqu’à ce que le grand public soit bien habitué à vivre au bord de l’abîme.

Pourquoi? Eh bien, la plus grande dynamique en jeu ici est quelque chose que la personne moyenne ne comprendra pas ou refusera d’examiner : l’économie aujourd’hui est une question de psychologie de masse. L’économie est un outil, ou une arme, par laquelle les financiers internationaux peuvent influencer l’esprit du public et les émotions de la foule. Pour saisir la mécanique de l’économie, il ne suffit pas de traiter des statistiques et des principes commerciaux. Il faut aussi saisir le comportement humain et comment il est manipulé. Il faut reconnaître qu’en économie, on assiste à la transmutation des sociétés par la parole et par la force, par le chaos et par l’ordre. L’économie est une alchimie.

Les globalistes (dans leur vision tordue) cherchent à transformer le plomb ou le contrôle en or et, comme dans l’alchimie, ces éléments sont une métaphore de l’évolution psychologique. Pour les globalistes, l’ingénierie sociale est une forme de sorcellerie. Ils la voient comme une création, ou comme une grande forme d’architecture.

Mais ce n’est pas une création. Les globalistes sont incapables d’un tel art, parce que l’art véritable exige sagesse et empathie. Tout ce qu’ils savent, c’est comment déconstruire les systèmes existants générés par la nature et les hommes libres, et réorganiser les morceaux brisés en quelque chose de plus oppressant et finalement de moins intéressant que ce qui existait auparavant. Donnez aux internationalistes une Mona Lisa et ils la déchiquetteront, ils la reconstitueront et régurgiteront une peinture avec des chiffres, comme dans les livres à colorier.

Les globalistes ne savent que transformer l’or en plomb
 
Si vous ne comprenez pas la réalité de l’influence globaliste sur les marchés et la nature de l’économie comme arme, si vous croyez réellement que l’économie fonctionne purement par la magie d’une main invisible agissant selon les principes du marché libre, alors vous ne pourrez jamais faire entrer dans votre tête le comportement absurde de notre structure financière.

La psychologie du « renouveau » financier est un outil vital pour changer et développer de fausses dichotomies. Par exemple, j’ai récemment lu cet article sur Bloomberg, le puissant centre de propagande. Bloomberg décrit une histoire que nous sommes déjà bien habitués à entendre dans les médias grand public – que l’ère présidentielle de Barack Obama a laissé l’économie des États-Unis « en bien meilleure forme » au moment où il quitte le bureau, que lorsqu’il est entré en fonction.

Maintenant, quiconque a lu mon analyse depuis au moins les six derniers mois (sinon les dix dernières années) sait exactement ce que je pense de l’état actuel de l’économie et ce qui est susceptible de se produire dans un proche avenir. Pour ceux qui me découvrent, voici un résumé très rapide avec des preuves pour étayer mes revendications.

À partir des années 1990 et jusqu’en 2007, la Réserve fédérale a cré une énorme dette et une bulle de dérivés de crédit, en utilisant des taux d’intérêt artificiellement bas sur le marché du logement. Alan Greenspan, le président de la Fed à l’époque, a admis ouvertement dans des entretiens que la banque centrale savait qu’une bulle irrationnelle s’était formée, mais prétendait que les facteurs négatifs seraient « lavés ». C’est un mème constant mis en avant par la Fed – ils étaient pour ainsi dire trop stupides pour prévoir un effondrement de la bulle qu’ils savaient avoir créée. Ils préfèrent que le public croie que la Fed est « incompétente », plutôt que délibérément destructrice.

Les faibles taux ont alimenté une machine à créer des titres adossés à des hypothèques et à des dérivés de crédit basés sur des milliards de dollars de prêts à des gens qui n’avaient aucune capacité ou aucune intention de les rembourser. La Fed a bénéficié d’une aide de la part des agences de notation, qui ont qualifié de AAA une dette évidemment toxique, pendant des années, et de la SEC, qui a refusé d’enquêter sur des allégations légitimes de manipulation d’actifs et de mauvaises intentions. Ce comportement corrompu de la part de la SEC a été mis en évidence dans le témoignage du lanceur d’alerte de la SEC, Gary J. Aguirre, qui a mis en garde contre les pools de dettes dangereuses et la manipulation dans le secteur bancaire en 2006, avant l’effondrement des dérivés, et a également averti que la SEC interférait avec l’enquête sur le problème.
Cela a conduit à la bien connue « Grande Récession » déclenchée en 2007/2008. La Fed, ainsi que de nombreuses autres banques centrales du monde entier, ont conjuré une crise et ont ensuite offert leur propre solution à cette crise. A savoir, la solution des programmes de stimulation massive de monnaie fiduciaire avec l’achat de la dette toxique, des bons du Trésor, des actions des entreprises et tout ce qui n’était pas cloué.

Les « sauvetages » et les projets d’assouplissement quantitatif, cependant, étaient effectivement couverts par un programme beaucoup plus vaste et incalculable de milliers de milliards de dollars dans des prêts de refinancement à court terme pour les sociétés, nationales et étrangères. Une rivière sans fin de dollars a été créée à partir de rien et pompée dans les entreprises avec un intérêt proche de zéro. Ce sont ces prêts gratuits qui ont permis aux conglomérats internationaux de contourner le trou noir monstrueux de la dette des dérivés qui tournait autour d’eux et d’acheter leurs propres actions par des rachats, réduisant le nombre d’actions qui restaient en Bourse, stimulant ainsi artificiellement le prix des marchés d’actions. Cela a permis aux marchés boursiers de monter en flèche, de presque mort à des sommets historiques.

En attendant, la bureaucratie gouvernementale a travaillé sans relâche à manipuler les statistiques pour refléter faussement une reprise globale. Le marché boursier est beaucoup plus facile à manipuler que les fondamentaux, donc ceux-ci doivent être faussés. Alors que certains chiffres ont glissé par les fissures et que les questions sur l’offre et la demande réelle continuent à se poser, la grande majorité de la population a peu d’indices sur le fait que l’effondrement de 2008 n’a jamais été arrêté réellement, mais qu’il a juste été déplacé et mis au ralenti.

Le faible niveau des taux d’intérêt de la Fed, en particulier sur les prêts à court terme, a permis à l’économie de survivre pendant huit ans, et a grandement enrichi le 0.01% dans le processus. Mais maintenant, cette stratégie est en train de changer.

Le problème est que le stimulus a une durée de vie, et si certaines statistiques peuvent être biaisées et si le marché boursier peut être gonflé pendant un certain temps, les conséquences doivent être acceptées dans l’économie réelle pour avoir tenté de défier la gravité pendant si longtemps.

L’effondrement initial a été conçu pour favoriser un événement encore plus grand. Sans la bulle des dérivés, les banquiers centraux n’auraient jamais pu convaincre les masses d’accepter l’idée d’une bulle de relance avec de la monnaie fiduciaire qui mettrait éventuellement le dollar en péril, parallèlement à l’ensemble de l’économie américaine. Prendre le poids du crash de 2008 aurait été pénible, mais pas insurmontable. Mais avec huit ans de plus et des dizaines de milliards de dollars de dettes ajoutées, avec des tensions géopolitiques accrues et une bulle d’actions jamais vue, l’ampleur de la phase finale de l’effondrement sera vraiment sans précédent.

Le but de cet événement final sera de générer tant de chaos et de désespoir, que le public sera obligé de chercher des solutions extraordinaires. Les globalistes seront prêts avec ces solutions, y compris celles qu’ils ont ouvertement décrites, des décennies à l’avance, dans des publications comme The Economist.
La fin du jeu ? La création d’une autorité monétaire et économique unique sous la gestion du Fonds monétaire international et la mise en place d’une monnaie mondiale unique en utilisant les droits de tirage spéciaux du FMI comme un « pont » pour verrouiller les monnaies nationales avec un taux de change harmonisé jusqu’à ce qu’elles deviennent inutiles, interchangeables et remplaçables.

Le problème est que les globalistes ne peuvent pas lancer cette fin du jeu dans le vide, sinon ils prendraient le blâme pour les dommages collatéraux inévitables dans la vie des gens, que leur « grande réinitialisation globale » va bousculer. Les globalistes ont besoin d’un bouc émissaire.

Entrez Donald Trump, le référendum Brexit, et la montée des mouvements « populistes »! Pendant toute la première moitié de 2016, les mondialistes ont « averti » sans relâche, qu’une hausse du populisme (conservateurs et champions de la souveraineté) se traduirait par une catastrophe financière internationale. C’était comme s’ils savaient que le Brexit réussirait et que Donald Trump gagnerait l’élection…
Cela a été ma position au cours du dernier semestre : que les globalistes envisageaient de laisser les mouvements conservateurs et souverainistes prendre les rênes du pouvoir, qu’ils permettraient le passage du Brexit et la montée de Trump, juste avant de débrancher le respirateur artificiel du système. La Réserve fédérale en particulier a déjà lancé la phase finale, en entamant une série de hausses de taux qui supprimeront le filet de sécurité des prêts à court terme gratuits ou bon marché aux entreprises, sabotant ainsi les marchés d’actions. J’ai particulièrement mis en garde à ce sujet il y a plus d’un an, lorsque la plupart des analystes ont déclaré que les taux négatifs et le QE4 étaient « en préparation ».

Et c’est là où nous en sommes aujourd’hui. Comme indiqué ci-dessus, Bloomberg a écrit un morceau intéressant de propagande à partir d’un peu de vérité. Voici le début de leur article :
Les chercheurs suggèrent que des facteurs indépendants de la volonté de n’importe quel président des États-Unis, et de leurs politiques réelles, fixent le cours de l’économie. Pourtant, avec les électeurs, le président élu Donald Trump obtiendra beaucoup d’éloges ou de blâme, quand il s’agira d’évaluer l’impact de son programme au cours des quatre prochaines années.
Le récit de l’amélioration de l’économie de 2008 à aujourd’hui était impératif pour le grand agenda mondialiste. Pour une partie considérable du public, il faut créer l’illusion que sous un président socialiste et décidément globaliste (Barack Obama), la tendance générale de l’économie était positive et que « les choses s’amélioraient« . La montée des mouvements conservateurs prépare aujourd’hui la place pour l’effondrement final et la grande remise à zéro du FMI, pour laquelle les conservateurs et les militants de la souveraineté seront accusés, qu’il y ait ou non des preuves de culpabilité du crash que les globalistes ont passé la meilleure partie de ces deux décennies à préparer.

Après que la poussière sera retombée, l’argument sera que le monde était « sur la bonne pente » avant le Brexit, avant Trump et avant le populisme. L’argument est que le mondialisme fonctionnait et que les conservateurs l’ont déchiré avec leurs efforts nationalistes égoïstes. Après le crash final et peut-être de nombreux décès dus à la pauvreté et à la violence, l’argument sera que la seule solution concevable doit être un retour au mondialisme sous une forme extrême. Ou une centralisation mondiale totale, de telle sorte qu’une telle tragédie ne se reproduise jamais.

Bloomberg contribue à mettre en place le scénario, en affirmant que Trump est l’« héritier » d’une économie stable et en amélioration, par rapport à l’état des lieux que Barack Obama a laissé derrière lui :
Bien que l’économie d’aujourd’hui soit un mélange de standards historiques, une chose est claire : Obama a laissé à Trump une économie 2016 dans un meilleur état, grâce à de nombreuses mesures, que quand il a été élu président en 2008, au milieu du pire ralentissement depuis la Grande Dépression.
Bien sûr, Bloomberg ne mentionne pas que les normes et les statistiques par lesquelles on mesure l’amélioration économique sont entièrement frauduleuses.
Par exemple, le PIB réel est à –2%, et non de +2%, comme le prétend Bloomberg, quand on calcule sans les distorsions comme les dépenses gouvernementales, qui sont comptées dans le PIB, même si le gouvernement ne produit réellement rien. Le gouvernement ne peut que voler la productivité des citoyens et réattribuer cette richesse ailleurs.

Bloomberg cite également un taux de chômage considérablement amélioré. Il refuse une fois de plus d’attirer l’attention sur le fait que plus de 95 millions d’Américains ne sont plus considérés comme chômeurs par le Bureau of Labor Statistics, parce qu’ils ont été sans emploi depuis si longtemps qu’ils ne sont pas admissibles dans les statistiques. Ce mensonge sur le chômage réduit a été omniprésent pendant toute la durée de l’administration Obama.

Bloomberg mentionne ensuite un marché du logement très amélioré, que Trump appréciera quand il prendra ses fonctions. Ils ne voient pas du tout le fait que les ventes de maisons en attente sont maintenant en chute libre et que le taux de propriétaires de maisons aux États-Unis est si bas, que vous devez retourner à 1965 pour en trouver de pareils. Ils ne mentionnent pas que la majorité du coup de fouet dans les ventes de maisons, pendant les deux mandats d’Obama, était dû à des sociétés comme Blackstone, achetant des prêts hypothécaires pourris et transformant les maisons en locations. Le marché du logement n’est pas soutenu par des particuliers et des familles qui cherchent la propriété de leur maison, mais par des sociétés qui s’emparent de l’immobilier profitant des prix bas. Wall Street est maintenant propriétaire de l’Amérique.
Et vous l’avez. La configuration globaliste continue, avec les médias traditionnels disant aux Américains que l’économie était en train de monter avant que Trump et les populistes ne prennent le pouvoir, alors qu’en vérité, l’économie est déjà dans un sale état. Pour ajouter au théâtre, Donald Trump a osé prendre à son crédit la forte hausse des actions et l’impression d’avoir déjà amélioré les statistiques économiques. Dans un de ses derniers tweets juste après Noël, il avait ceci à dire :
Le monde a été sombre avant que je gagne – il n’y avait aucun espoir. Maintenant, le marché est en hausse de près de 10% et les dépenses de Noël sont de plus de mille milliards de dollars!
Maintenant, si vous savez quelque chose au sujet de la véritable situation financière, vous devriez penser que cette déclaration est une idée idiote de Trump. Aucun président entrant avec un peu de bon sens ne tenterait de prendre le crédit de cette plus grande bulle d’actions de l’histoire. Mais c’est ce qu’il a fait. Cela dit, si vous comprenez aussi que le récit globaliste est conçu pour que les conservateurs prennent le blâme pour le crash à venir, et si vous croyez que Trump participe sciemment à ce récit (comme je le fais maintenant, après qu’il a menti au sujet de son idée de « drainer le marais » et d’avoir composé son cabinet avec les élites bancaires), alors la déclaration de Trump prend tout son sens. Trump joue le rôle du futur méchant, le populiste maniaque qui devient trop gros pour ses bretelles et apporte le désastre dans la vie des gens.

Le récit de la fausse amélioration mourra en 2017, et ce sera parce que les mondialistes veulent qu’il meure alors que les nationalistes sont à la barre. C’est peut-être le plus gros jeu de con de l’histoire récente, avec les conservateurs dans le rôle du type qui se prend les pieds dans le tapis et le reste du public dans celui des crédules. On peut seulement espérer que nous pourrons éduquer suffisamment de gens autour de ce scénario pour faire une différence avant qu’il ne soit trop tard.

Brandon Smith

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