mardi 4 avril 2017

Des Psy-OP à la guerre psychologique : la psychologie de la victoire

Article original de Colonel Paul E. Valley et le Major Michael A. Aquino 1, publié en 1980 sur le site US Army
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Si nous n’acceptons pas Excalibur, nous renonçons à notre capacité à inspirer les cultures étrangères avec notre moralité


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7e Groupe des opérations psychologiques Réserve de l’armée américaine
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Guerre psychologique
Le vrai champ de bataille est l’esprit

Introduction par Michael A. Aquino – Novembre 2003
 
À la fin des années 1970, la doctrine des opérations psychologiques (psy-Op) dans l’armée américaine n’avait pas encore émergé de la déception et de la frustration de la guerre du Vietnam. C’est ainsi qu’en 1980 le colonel Paul Vallely 2, m’a demandé, en tant que responsable au quartier général de l’équipe de psy-OP Research and Analysis (FA), de rédiger un article qui encouragerait une réflexion future au sein de la communauté psy-OP. Il ne voulait pas d’une analyse post-mortem du Vietnam, mais plutôt de quelques idées fraîches et novatrices concernant l’évolution et l’application des psy-OP.



J’ai préparé une ébauche initiale, que le colonel Vallely a passé en revue et annotée, qui a abouti à une révision des ébauches et des critiques jusqu’à ce qu’elles soient satisfaisantes. C’est ce qui a donné ce papier : Des psy-OP à la guerre psychologique : La psychologie de la victoire. 3.
Le Colonel Vallely en a envoyé des copies à divers bureaux gouvernementaux, agences, commandements et publications impliqués ou intéressés par les psy-OP. Il ne l’a pas conçu comme un article à publier, mais simplement comme un « document parlant » pour stimuler le dialogue. En cela, cela a été une réussite, à en juger par le nombre de lettres très argumentées, reçues depuis plusieurs mois.

Cela aurait dû être la fin de ce Mindwar ou guerre psychologique : une « étude de cas » mineure qui avait fait son modeste effet.

Avec l’apparition d’Internet dans les années 1980, cependant, la guerre psychologique a eu une seconde naissance entièrement inattendue – et quelque peu comique. Je fais allusion à sa réputation grandissante, due à son titre « sinistre » qui lui a rapidement fait gagner une réputation épouvantable de théorie conspirationniste. Le moulin à rumeur a bientôt transformé ce texte en un modèle orwellien pour le contrôle des esprits, du type Manchurian Candidate, pour la domination du monde. Ma propre image en tant que personnalité occulte a ajouté du carburant au feu : La guerre psychologique était maintenant vantée par la frange lunatique comme preuve concluante que le Pentagone trempe dans la magie noire et le culte du diable.

Maintenant que cet opéra absurdement comique a quelque peu disparu, j’ai pensé qu’il serait intéressant de faire une copie complète et exacte du document disponible, avec une introduction et quelques annotations historico-rétrospectives pour le placer dans un contexte raisonnable. Après tout, il a eu – et a peut-être encore – quelque chose de valable à dire.

Au sein des forces armées des États-Unis, les psy-OP ont habituellement été reléguées au second plan en tant que « multiplicateur de force ». Les principales décisions stratégiques étaient prises en tenant compte des intérêts et des buts politiques et militaires. C’est seulement alors que les psy-OP étaient invitées à participer pour aider à réaliser plus efficacement les missions déjà convenues.

La guerre psychologique inverse cette tendance. Les moyens psychologiques pour parvenir à la victoire – essentiellement en convainquant l’ennemi qu’il veut vraiment mettre ses politiques nationales en harmonie avec les nôtres – sont façonnés à l’appui des objectifs politiques fondamentaux. L’utilisation de la force militaire ordinaire (bombes, balles, etc.) est considérée comme un dernier recours dans des situations où la guerre psychologique échoue.

L’avantage de la guerre psychologique est qu’elle mène des guerres non létales, sans blessures et non destructrices. Essentiellement, vous submergez votre ennemi avec un argumentaire. Vous prenez le contrôle de tous les moyens par lesquels son gouvernement et la population traitent l’information pour se décider, et vous l’ajustez pour que ces esprits soient formatés comme vous le désirez. Tout le monde est heureux, personne n’est blessé ou tué, et rien n’est détruit.

La guerre ordinaire, d’autre part, se caractérise par son manque de raison objective d’en arriver là. Les antagonistes mutilent ou se tuent les uns ou les autres, volent ou se détruisent les uns ou les autres, jusqu’à ce qu’un côté soit tellement affaibli qu’il renonce [ou que les deux camps soient si malmenés qu’ils s’arrêtent sans victoire]. Après une telle guerre, il y a une misère durable, de la haine et beaucoup de souffrances.

Les seuls perdants dans la guerre psychologique sont les profiteurs de guerre : les entreprises et les sociétés qui s’engraissent sur les commandes d’hélicoptères, de chars, de canons, de munitions, etc. Par conséquent, on peut compter que ce que le président Dwight Eisenhower a appelé le « complexe militaro-industriel » résiste à la mise en œuvre de cette guerre psychologique comme doctrine régissant le conflit stratégique.

C’est l’argumentaire de vente de la guerre psychologique sous sa forme la plus simplifiée.
Alors que dans les années 1980, je n’avais aucune raison de penser que ce document aurait eu un effet officiel sur la doctrine psy-OP des USA au sein ou au-delà de l’armée, c’est avec une certaine fascination que j’ai vu ses prescriptions appliquées pendant la première guerre du Golfe, et avec plus d’évidence lors de l’invasion de l’Irak en 2003. Dans les deux cas, des psy-OP extrêmes ont été dirigés à la fois contre l’objet de l’attaque et contre la perception et l’opinion des internautes américains en 2003, dans la mesure où ils « incorporaient » des journalistes avec des unités militaires pour canaliser fatalement leurs perspectives et leurs perceptions.

L’impact même de ces techniques mineures de guerre psychologique a été remarquable. Un climat psychologique inexorable de victoire des États-Unis a été créé et a été soutenu à la fois aux États-Unis et en Irak, ce qui a accéléré cette victoire sur le terrain.

De manière moins positive, l’échec de la guerre psychologique, dans ce cas, à être guidé par les principes les plus rigoureux de la vérité et l’éthique a tout aussi inexorablement conduit à une substantielle évaporation de ce climat euphorique après la victoire. C’est là que se trouve le talon d’Achille de la guerre psychologique. En invoquant les émotions et les engagements les plus intenses de son public, il faut livrer la « marchandise » telle qu’elle est jugée par les publics cibles. Si les valeurs éthiques de cet auditoire ne sont pas respectées – si la guerre psychologique est utilisée uniquement au service de motivations et d’objectifs cachés – la « désintoxication » qui en résulte peut être fracassante sur le plan social.

En 1987, j’ai rédigé un document de recherche plus approfondi pour l’Université de la Défense nationale concernant l’éthique des psy-OP. En particulier, si la guerre psychologique doit effectivement être utilisée comme un élément de la politique étrangère des États-Unis, je ne peux que trop insister sur la nécessité de sa subordination aux principes les plus stricts et les plus éclairés de l’humanité, comme il est dit dans ce document, Opérations psychologiques : La dimension éthique, qui est également disponible sur le site www.xeper.org/maquino.

Examinons maintenant cet article sur la guerre psychologique (MindWar) lui-même écrit en 1980. En plus de ses notes de bas de page originales (qui identifient généralement des sources), j’en ai ajouté quelques nouvelles pour les mettre en évidence ou en critiquer certaines. Ces nouvelles notes de bas de page sont identifiées par [MA2003] à leur début.

Des psy-OP à la MindWar (guerre psychologique) : La psychologie de la victoire

Note du traducteur

Pour le reste du texte, nous garderons le terme MindWar choisi par l'auteur.
 
L’article du LTC John Alexander’s dans Military Review à l’appui de « psychotronics » – intelligence et emploi opérationnel de ESP – a été décidément provocateur. 4 La critique de la recherche dans ce domaine, basée comme il se doit sur les frontières de la science, rappelle les rires qui ont accueilli le scientifique italien Spallanzani en 1794 quand il a suggéré que les chauves-souris se déplacent dans le noir au moyen de ce que nous appelons maintenant le sonar. « Si elles voient avec leurs oreilles, alors entendent-elles avec leurs yeux ? », disait la plaisanterie. Mais je soupçonne que la marine américaine est assez heureuse que quelqu’un ait pris l’idée avec suffisamment de sérieux pour poursuivre les recherches. 5.

La recherche psychotronique en est à ses balbutiements, mais l’armée américaine possède déjà des systèmes d’armes opérationnels conçus pour faire ce que le LTC Alexandre voudrait que l’ESP fasse – sauf que ce système d’armes utilise les moyens de communication existants. Il cherche à cartographier les esprits des individus neutres et des ennemis, puis à les modifier en fonction des intérêts nationaux des États-Unis. Il le fait à grande échelle, englobant les unités militaires, les régions, les nations et les blocs. Sous sa forme actuelle, c’est appelé Opérations psychologiques (psy-OP).

Est-ce que les psy-OP fonctionnent, ou est-ce simplement un cosmétique pour lequel les commandants sur le terrain préfèreraient ne pas être dérangés ?

Si la question avait été posée en 1970, la réponse aurait été que les psy-OP fonctionnent très bien. En 1967 et 1968 seulement, 29 276 soldats Viet Cong / NVA (l’équivalent de 95 bataillons d’infanterie ennemis) se sont rendus aux forces de l’ARVN ou du MACV dans le cadre du programme d’amnistie de Chieu Hoi, principal effort de psy-OP de la guerre du Vietnam. À l’époque, le MACV estimait que l’élimination de ce même nombre de troupes au combat nous coûterait 6 000 morts. 6.

D’autre part, nous avons perdu la guerre – non pas parce que nous étions hors de combat, mais parce que nous avons été attaqués par une psy-OP. Notre volonté nationale de victoire a été attaquée plus efficacement que nous n’avons attaqué celle du nord vietnamien et du Viet Cong et la perception de ce fait a encouragé l’ennemi à s’accrocher jusqu’à ce que les États-Unis soient finalement brisés et rentrent en courant à la maison.

Notre psy-OP a échoué. Elle a échoué non pas parce que ses principes étaient faux, mais plutôt parce qu’elle a été dépassée par la psy-OP de l’ennemi. Les efforts de l’Armée de terre ont connu des succès impressionnants, mais notre propre psy-OP n’a pas réellement changé les esprits de la population ennemie ni défendu la population américaine contre la propagande de l’ennemi. De plus, la psy-OP de l’ennemi était tellement forte – il n’y a pas d’armée plus grande ou de meilleures armes – qu’elle a vaincu tous les Cobras et Spookys et ACAV et B52 que nous avons mis sur le terrain. La leçon n’est pas d’ignorer notre propre capacité psy-OP, mais plutôt de la changer et de la renforcer afin qu’elle puisse faire exactement ce genre de chose à notre ennemi lors de la prochaine guerre. Avoir du meilleur matériel est appréciable, mais seul, il ne changera rien si nous ne gagnons pas la guerre des esprits.

La première chose qu’il faut surmonter est une vision des psy-OP qui les limite à une routine, prévisible, trop évidente et donc marginalement efficace avec des applications « dépliants et haut-parleur ». Les dispositifs de ce type ont leur place, mais ils ne devraient être qu’un accessoire de l’effort principal. Cet effort principal ne peut commencer au niveau d’une compagnie ou d’une division. Il doit provenir du niveau national. Il doit renforcer notre volonté nationale de victoire et il doit attaquer et finalement détruire celle de notre ennemi. C’est une cause affectée par des combats physiques, mais c’est aussi une forme de guerre menée sur une base beaucoup plus subtile – dans l’esprit des populations nationales impliquées.

Commençons par un simple changement de nom. Nous devrions nous débarrasser du concept de « fonctionnement psychologique », presque embarrassant. À sa place, nous allons créer « MindWar ». Le terme est sévère et craintif, et c’est ce qu’il doit être. C’est un terme d’attaque et de victoire – pas de rationalisation, de persuasion et de conciliation. L’ennemi peut en être offensé. C’est tout à fait vrai tant qu’il est vaincu. Une définition est proposée :
MindWar ou guerre psychologique est la conviction délibérée et agressive de tous les participants à une guerre que nous allons gagner cette guerre.
C’est délibéré dans la mesure où c’est planifié, systématique et que cela implique un effort global de tous les niveaux d’activité, de la stratégie à la tactique. C’est agressif parce que les opinions et les attitudes doivent être activement changées, de ceux qui nous sont antagonistes à ceux qui nous soutiennent si nous voulons parvenir à la victoire. Nous ne gagnerons pas si nous nous contentons de contrer les opinions et les attitudes instillées par les gouvernements ennemis. Nous devons atteindre les gens avant qu’ils ne décident de soutenir leurs armées, et nous devons atteindre ces armées avant même que nos troupes de combat ne les voient sur les champs de bataille.

Comparez cette définition à celle de la guerre psychologique telle qu’annoncée par le général William Donovan de l’OSS dans son Estimation de base de la guerre psychologique lors de la Seconde Guerre mondiale :
La guerre psychologique est la coordination et l’utilisation de tous les moyens, y compris moraux et physiques, par lesquels la fin est atteinte – autres que ceux d’opérations militaires reconnues, mais y compris l’exploitation psychologique du résultat de ces actions militaires reconnues – qui tendent à détruire la volonté de l’ennemi à parvenir à la victoire et à endommager sa capacité politique ou économique à le faire ; qui tendent à priver l’ennemi du soutien, de l’assistance ou de la sympathie de ses alliés ou associés ou des éléments neutres, ou à empêcher l’acquisition d’un tel appui, de son assistance ou de sa sympathie ; ou qui tendent à créer, à maintenir ou à accroître la volonté de victoire de notre propre peuple et de nos alliés et à acquérir, maintenir ou accroître le soutien, l’assistance et la sympathie des neutres. 7.
Si l’euphémisme des « opérations psychologiques » résultait, comme le disait un officier général dans une lettre de 1917, d’« un grand besoin d’un synonyme qui serait utilisé en temps de paix pour ne pas choquer les sensibilités d’un citoyen d’une démocratie », alors c’est réussi localement. 8 D’un autre côté, cela ne semble pas avoir rassuré la sensibilité des Soviétiques qui, en 1980, ont décrit les psy-OP de l’armée américaine comme incluant :
… des méthodes impardonnables de sabotage idéologique incluant non seulement le chantage, la provocation et la terreur. 9.
La réticence avec laquelle l’armée a accepté même une composante de psy-OP « aseptisée » est bien documentée dans le brillant traité du Colonel Alfred Paddock sur l’histoire de la mise en place des psy-OP. Il a fallu des efforts renouvelés pour forger cette arme dans sa configuration la plus efficace, efforts frustrés par des dirigeants qui ne pouvaient pas ou ne devaient pas voir que les guerres sont faites et gagnées ou perdues non pas sur les champs de bataille, mais dans l’esprit des hommes. Comme l’a si bien conclu le colonel Paddock :
« En réalité, la manière dont la guerre psychologique et non conventionnelle a évolué de 1941 jusqu’à leur intégration comme capacité officielle de l’Armée de terre en 1952 suggère un thème qui se poursuit tout au long de l’histoire des guerres spéciales : l’Armée est réticente à essayer de faire face à des concepts et à des organisations d’une nature non conventionnelle. 10.
Selon la doctrine actuelle, une psy-OP est considéré comme un accessoire de l’effort principal pour gagner des batailles et des guerres. Le terme habituellement utilisé est « multiplicateur de force ». Elle n’est certainement pas considérée comme une condition préalable aux décisions de commandement. Ainsi une psy-OP ne peut pas prédéterminer l’efficacité politique ou psychologique d’une action militaire donnée. Elle ne peut être utilisée que pour souligner que l’action sera menée dans les meilleures conditions possibles.

La MindWar ne peut pas être si reléguée. C’est en fait la stratégie à laquelle la guerre tactique doit se conformer si elle veut atteindre son efficacité maximale. Le scénario de la MindWar doit être prééminent dans l’esprit du commandant et doit être le principal facteur dans sa prise décision sur le terrain. Sinon, il sacrifie des décisions qui contribuent réellement à gagner la guerre pour des mesures de satisfaction immédiate et tangible. [Considérer rationnellement le « comptage du nombre de morts » au Vietnam.]

En conséquence, les unités de psy-OP de « soutien au combat » telles que nous les connaissons aujourd’hui doivent devenir une chose du passé. Les équipes de la MindWar doivent offrir une expertise technique au commandant dès le début du processus de planification et à tous les niveaux jusqu’à celui du bataillon. De telles équipes ne peuvent pas être composées – comme elles le sont maintenant – d’officiers et de sous-officiers d’une branche immatérielle qui ne connaissent simplement que les bases des tactiques d’opérations de propagande. Elles doivent être composées d’experts à temps plein qui s’efforcent de traduire la stratégie de la MindWar nationale en objectifs tactiques pour maximiser le gain effectif de la guerre et minimiser les pertes en vie. De telles équipes de MindWar ne gagneront le respect du commandement que si elles peuvent livrer leurs promesses. 11
Ce que l’Armée de terre considère maintenant comme la psy-OP la plus efficace – la psy-OP tactique – est en fait l’effort le plus limité et le plus primitif, en raison des difficultés de formuler et de livrer des messages sous les contraintes d’un champ de bataille. Ces efforts doivent se poursuivre, mais ils ne sont considérés que comme un renforcement de l’effort principal de la MindWar. Si nous n’attaquons pas la volonté de l’ennemi avant qu’il arrive sur le champ de bataille, sa nation l’aura renforcée du mieux qu’elle peut. Nous devons attaquer cette volonté avant qu’elle ne soit en place, pour ainsi dire. Nous devons lui insuffler une prédisposition à la défaite inévitable.

La MindWar stratégique doit commencer dès que la guerre est considérée comme inévitable. Elle doit chercher à capter l’attention de la nation ennemie par tous les moyens disponibles et elle doit frapper les soldats potentiels de cette  nation avant qu’ils ne mettent leurs uniformes. C’est dans leur foyer et leur collectivité qu’ils sont les plus vulnérables à la MindWar. Les États-Unis ont-ils été battus dans les jungles du Vietnam ou ont-ils été vaincus dans les rues des villes américaines ?

À cette fin, la MindWar doit avoir un cadre stratégique, avec des applications tactiques jouant un rôle de renfort en complément. Dans son contexte stratégique, la MindWar doit toucher les amis, les ennemis et les gens neutres à travers le globe – plus seulement avec les tracts sur le champ de bataille et des haut-parleurs primitifs de psy-OP ou par les faibles efforts imprécis de la psychotronie. 12 – mais par des médias détenus par les États-Unis ayant la capacité d’atteindre pratiquement toutes les personnes sur la surface de la Terre.

Ces médias sont bien entendu les médias électroniques – la télévision et la radio. Les développements les plus modernes en matière de communication par satellite, les techniques d’enregistrement vidéo et la transmission laser et optique des émissions permettent une pénétration des esprits dans le monde entier telle que cela aurait été inconcevable il y a quelques années seulement. Comme l’épée Excalibur, nous n’avons qu’à atteindre et saisir cet outil. Et cela peut transformer le monde pour nous si nous avons le courage et l’intégrité d’améliorer la civilisation avec lui. Si nous n’acceptons pas Excalibur, nous renonçons à notre capacité à inspirer les cultures étrangères avec notre moralité. S’ils désirent alors des moralités insatisfaisantes pour nous, nous n’aurons pas d’autre choix que de les combattre à un niveau plus brutal.

La MindWar doit cibler tous les participants pour être efficace. Elle ne doit pas seulement affaiblir l’ennemi ; Elle doit renforcer les États-Unis. Elle renforce les États-Unis en refusant l’accès de la propagande ennemie à notre peuple et en expliquant et en soulignant à notre peuple la justification de notre intérêt national pour une guerre spécifique.

En vertu de la législation américaine existante, les unités psy-OP ne peuvent pas cibler les citoyens américains. 13. Cette interdiction est fondée sur la présomption que la « propagande » est nécessairement un mensonge ou du moins une demi-vérité trompeuse, et que le gouvernement n’a pas le droit de mentir au peuple. Le ministère de la Propagande de Goebbels ne doit pas faire partie du mode de vie américain.

C’est tout à fait juste et cela doit donc être un axiome de la MindWar de toujours dire la vérité. Son pouvoir réside dans sa capacité à focaliser l’attention des destinataires sur la vérité de l’avenir aussi bien que celle du présent. La MindWar implique donc la promesse déclarée de la vérité que les États-Unis ont décidé de rendre réelle si elle n’est pas déjà ainsi.

La MindWar n’est pas nouvelle. Les victoires les plus élevées et les moins coûteuses des nations en ont été la conséquence, tant en temps de combat réel qu’en temps de menace. Considérons les attaques atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. La destruction physique de ces deux villes n’a pas détruit la capacité du Japon de continuer à se battre. Mais le choc psychologique de ces armes a détruit ce qui restait de la volonté nationale japonaise de combattre. La reddition a suivi ; Une longue et coûteuse invasion au sol a été évitée. 14

L’efficacité de la MindWar est fonction de sa propre utilisation habile des médias de communication, mais aucune erreur plus grande ne pourrait être faite que de confondre la MindWar avec un simple effort de propagande plus grand et sans principes. La « propagande » telle que définie par Harold Lasswell, est :
… l’expression d’opinions ou d’actions menées délibérément par des individus ou des groupes en vue d’influencer les opinions ou les actions d’autres individus ou groupes à des fins prédéterminées et par des manipulations psychologiques. 15.
La propagande, lorsqu’elle est reconnue comme telle – et toute chose produite par une unité psy-OP l’est – est automatiquement supposée être un mensonge ou au moins une distorsion de la vérité. Par conséquent, cela ne fonctionne que dans la mesure où un ennemi militaire est prêt à faire ce que nous voulons. Cela ne fonctionne pas parce que nous l’avons convaincu de voir la vérité telle que nous la voyons.

Dans son chapitre Conclusions de l’étude exhaustive des techniques de psy-OP faite en 1976 par l’Armée de terre, L. John Martin l’affirme froidement :
« Tout cela aboutit à dire que si notre communication persuasive se termine par un effet presque positif, nous devons l’attribuer à la chance, pas à la science […] L’efficacité de la propagande peut être encore moins prévisible et contrôlable que l’efficacité de la simple communication persuasive. 16. »
En conséquence, les propagandistes sont supposés être des menteurs et des hypocrites, prêts à peindre des couleurs attrayantes pour tromper les crédules. Comme le dit Jacques Ellul :
« Le propagandiste n’est pas, et ne peut être, un « croyant ». De plus, il ne peut croire à l’idéologie qu’il doit utiliser dans sa propagande. Il est simplement un homme au service d’un parti, d’un État ou d’une autre organisation, et sa tâche est d’assurer l’efficacité de cette organisation […] Si le propagandiste a une conviction politique, il doit la mettre de côté pour être capable d’utiliser certaines idéologies sur les masses populaires. Il ne peut même pas partager cette idéologie, car il doit l’utiliser comme un objet et la manipuler sans le respect qu’il aurait pour elle s’il y croyait. Il acquiert rapidement le mépris pour ces images et croyances populaires […] 17. »
Contrairement aux psy-OP, la MindWar n’a rien à voir avec la tromperie ou même avec une vérité « sélectionnée » et donc trompeuse. Elle dit plutôt toute la vérité qui, si elle n’existe pas encore, va advenir par la volonté des États-Unis. Les exemples de l’ultimatum de Kennedy à Khrouchtchev pendant la crise des missiles cubains et la position d’Hitler à Munich pourrait être cités.
Un message de type MindWar n’a pas besoin de s’adapter à des conditions de crédibilité abstraite comme le font les thèmes de psy-OP. Sa source le rend crédible. Comme Livy l’a dit une fois :
« La terreur du nom romain sera telle que le monde saura que, une fois qu’une armée romaine aura assiégé une ville, rien ne la déplacera – ni les rigueurs ni l’hiver ni la lassitude des mois et des années – qu’elle ne connaît qu’une fin, la victoire et qu’elle est prête, si un coup rapide et soudain ne suffit pas, à maintenir la pression jusqu’à ce que la victoire soit atteinte. 18. »
Contrairement à un propagandiste cynique comme Ellul, l’opérateur de MindWar doit savoir qu’il dit la vérité et il doit être personnellement engagé envers elle. Ce qu’il dit n’est qu’une partie de la MindWar ; Le reste – et le test de son efficacité – réside dans la conviction qu’il projette à son auditoire, dans le rapport qu’il établit avec elle.

Et ce n’est pas quelque chose qui peut être facilement falsifié, si même il est possible de le falsifier. C’est un « rapport » que le Dictionnaire compréhensif des termes psychologiques et psychanalytiques définit comme « des relations de confiance mutuelle sans contrainte », et qui s’approche du subliminal. Certains chercheurs ont suggéré qu’il est lui-même un « accent » subconscient et peut-être même basé sur une ESP pour un échange manifeste d’information.
Pourquoi croire un journaliste de télévision plus qu’un autre, même si les deux peuvent parler des mêmes sujets ? La réponse est qu’il y a rapport dans le premier cas ; et c’est un rapport qui a été reconnu et cultivé par les radiodiffuseurs les plus écoutés.

Nous avons couvert la déclaration de la vérité inévitable et la conviction derrière cette déclaration. Ce sont les qualités intrinsèques de l’opérateur de la MindWar. Le destinataire de la déclaration jugera ces messages non seulement par leur compréhension consciente, mais aussi par les conditions mentales dans lesquelles il les reçoit. La théorie derrière le « lavage de cerveau » était que la torture physique et la privation affaiblirait la résistance de l’esprit à la suggestion, et cela était vrai jusqu’à un certain point. Mais à long terme le lavage de cerveau ne fonctionne pas, parce que les esprits intelligents réalisent plus tard leur suggestibilité dans de telles conditions et donc les impressions douteuses et les options inculquées en conséquence. 19

Pour que l’esprit croie en ses propres décisions, il doit sentir qu’il a pris ces décisions sans coercition. Par conséquent, les mesures coercitives utilisées par l’opérateur ne doivent pas être détectées par des moyens ordinaires. Il n’est pas nécessaire de recourir à des médicaments qui affaiblissent l’esprit tels que ceux explorés par la CIA ; En fait, l’exposition d’une seule de ces méthodes ferait des dommages inacceptables à la réputation de la MindWar pour la vérité.

Les psy-OP existantes identifient des facteurs purement sociologiques qui suggèrent des expressions idiomatiques appropriées pour les messages. La doctrine dans ce domaine est très développée, et la tâche consiste essentiellement à rassembler et à maintenir des individus et des équipes ayant suffisamment d’expertise et d’expérience pour appliquer efficacement la doctrine. Ce n’est cependant que la dimension sociologique des mesures de réceptivité de la cible. Il y a des conditions purement naturelles dans lesquelles les esprits peuvent devenir plus ou moins réceptifs aux idées, et la MindWar devrait tirer pleinement parti de phénomènes tels que l’activité électromagnétique atmosphérique 20 Une théorie tenable a été fournie pour l’émergence du système nerveux, ne se développant pas à partir de demandes fonctionnelles, mais dérivant de la suite de forces dynamiques imposées aux groupes de cellules au moyen d’un champ total. La matière vivante a une définition d’un état basé sur la physique des champs de la relativité, à travers laquelle il a été possible de détecter une propriété mesurable des fonctions d’état totales. (Ravitz, État-fonction, y compris les états hypnotiques)], ionisation de l’air 21, et les ondes de fréquence extrêmement basse 22.

À la racine de toute décision d’instituer la MindWar par l’establishment de la défense américaine est une question très simple : Voulons-nous gagner la prochaine guerre dans laquelle nous choisissons de nous impliquer, le faire avec un minimum de perte en vie humaine, une dépense minimale, et dans le moins de temps possible ? Si la réponse est oui, alors la MindWar est une nécessité. Si nous voulons échanger ce genre de victoire contre plus de vies américaines, des désastres économiques et des impasses négociées, alors la MindWar est inappropriée, et si elle est utilisée superficiellement, elle contribuera effectivement à notre défaite.

Dans la MindWar, il n’y a pas de substitut à la victoire. 23.

Note du traducteur

Il serait intéressant que l'auteur puisse actualiser son introduction après les guerres d'Irak, du Kosovo ou de Syrie. Ces espérances ont de loin dépassé son relativisme. L'introduction où il se moque du complotisme tout en établissant clairement qu'il s'agit de neuro-pirater les esprits en prenant le contrôle de la presse est savoureux. Il est sans doute sincère en 1980 et même encore en 2003 où l'Amérique semble triomphante mais aujourd'hui cela sonne comme un aveu. Ce pays n'a plus de soft power à vendre. Partout ses idéaux reculent, ne tenant encore que grâce à des efforts considérables de propagande ou carrément de mensonges.

L'auteur parle même d’éthique et il faut sans doute le croire. Les années 1970 sont celles d'un génération éprise de Liberté, qui milite contre la guerre du Vietnam mais qui va ouvrir la porte à toutes les dérives. On voit que même à un certain niveau de l’infrastructure, les gens baignent dans un positivisme béat sans aucun recul sur ce qu'ils font. On voit actuellement ses prédictions les plus sombres se réaliser. La quantité de mensonges est en train de se retourner contre ses auteurs.

Liens
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone
Notes
  1. Major Michael A. Aquino Chef d’équipe de recherche et d’analyse des psy-Op 
  2. Commandant du 7e groupe psy-OP 
  3. Le terme « MindWar » ou Guerre Psychlogique a été inventé par un autre officier des psy-OP, le colonel Richard Sutter et moi-même en 1977. Après avoir vu le récent film Star Wars, nous avons joué sur une modification de son nom comme remplacement futuriste pour la désignation militaire un peu fade d’« opération psychologique ». Un traitement scientifiquement fictif de Guerre psychologique, avec une caricature de Sutter à la barre, apparaît dans mon histoire de Star Wars, The Dark Side, disponible sur www.xeper.org/maquino 
  4. Alexander, le lieutenant-colonel John B., Le nouveau champ de bataille mentale : Beam me up, Spock, dans Military Review, vol. LX, n° 12 décembre 1980. 
  5. MA2003 – Alexander (plus tard Colonel) a été impliqué avec des idées « parapsychologiques » et des expériences telles que ESP et « vision à distance ». Ceux-ci n’ont aucun rapport avec les psy-OP traditionnelles ou la MindWar. Cf. Mon article Project Star Gate : 20 millions de dollars dans Smoke (et Mirrors) à www.xeper.org/maquino
  6. Chieu Hoi : Le Billet Gagnant. MACV Command Information Pamphlet 6-69, mars 1969 
  7. Kermit Roosevelt (Ed.) Rapport de guerre de l’OSS. New York : Walker and Company, 1976, volume I, page 99 
  8. Lettre, Major Général W.C. Wyman au major général Lauris Norsted, le 22 juillet 1947, a cité à Paddock, le colonel Alfred H., Guerre psychologique et non conventionnelle, 1941-1952 : origines d’une capacité de guerre spéciale pour l’armée des États-Unis. Carlisle Barracks : Collège de guerre de l’armée des États-Unis. 
  9. Belashchenko, T., Propagande Noire de Fort Bragg, dans Sovetskiy Voin. Moscou, juin 1980, pages 46-47 
  10. Paddock, op. Cit., Page 258 
  11. MA2003 – En 1980, ni les psy-OP ni les Forces spéciales n’étaient des branches de carrière dans l’armée. Elles étaient plutôt « immatérielles », ce qui signifie que les affectations à ces dernières étaient relativement brèves et un risque à long terme pour la promotion au sein de la branche de base. Plus tard les FS sont devenues à la fois une branche solide pour des officiers, et les psy-OP ont aussi gagné à devenir une branche de l’armée, mais les psy-OP ne sont encore devenu une branche pour y faire carrière comme officier. 
  12. MA2003 – « Psychotronics » était un terme appliqué à des concepts tels que l’ESP et la « vision à distance » par certaines agences gouvernementales dans les années 1970-1980, peut-être pour les rendre plus « scientifiques »
  13. MA2003 – Cette loi a été établie après la Seconde Guerre mondiale, prétendument à la fois par dégoût pour l’extrême propagande intérieure des puissances fascistes et à cause des craintes concernant la propagande intérieure américaine, en particulier pendant la Première Guerre mondiale. Au moment de ce document en 1980, la loi était si stricte que, par exemple, les presses d’imprimerie des unités psy-OP de l’armée n’étaient pas autorisées à faire des affiches pour les stations de recrutement militaires locales 
  14. MA2003 – Néanmoins Hiroshima et Nagasaki ne sont pas de très bons exemples de MindWar, car – malgré leur impact psychologique – elles ont impliqué le meurtre et la blessure d’un grand nombre de personnes. La MindWar est parfaite quand personne n’est physiquement blessé. 
  15. Lasswell, Harold D. à Ellul, Jacques, Propagande : La formation des attitudes des hommes. New York : Random House, 1965, pages xi-xii. 
  16. Martin, L. John, « Efficacité de la propagande internationale » dans le Département de la brochure de l’armée 525-7-2 L’art et la science des opérations psychologiques : Études de cas d’application militaire, volume deux. Washington, D.C .: American Institutes for Research, 1976, page 1020 
  17. Ellul, Jacques, Propagande : La formation des attitudes des hommes. New York : Random House, 1965, pages 196-197. (L’ouvrage existe aussi français, langue dans laquelle il a été écrit : Ellul, Jacques, Propagandes, Paris, Armand Colin, 1962, nouvelle édition, Economica, 1990, NdT) 
  18. Keller, Werner, Les Étrusques. New York: Alfred A. Knopf, 1974, page 262 
  19. Cf. John Marks, La Recherche du « Candidat mandchou ». New York : Times Books, 1979. 
  20. Activité électromagnétique (EM) atmosphérique : le corps humain communique en interne par EM et impulsions électrochimiques. Le champ EM affiché dans les photographies de Kirlian, l’efficacité de l’acupuncture et les réponses physiques du corps à différents types de rayonnement EM (rayons X, rayonnement infrarouge, spectre de lumière visible, etc.) sont autant d’exemples de sensibilité humaine aux forces et champs EM . L’activité EM atmosphérique est régulièrement altérée par des phénomènes tels que les éruptions de taches solaires et les contraintes gravitationnelles qui déforment le champ magnétique terrestre. Dans des conditions extérieures variables, les humains sont plus ou moins disposés à considérer de nouvelles idées. La MindWar devrait être programmé en conséquence. Selon le Dr L.J. Ravitz, les constructions de champs électromagnétiques ajoutent du carburant à l’hypothèse d’unifier la matière vivante en harmonie avec les opérations de la nature, l’expression d’un champ électromagnétique sans compter les systèmes non vivants. Et qu’en tant que points sur les spectres, ces deux entités peuvent enfin prendre leurs positions dans l’organisation de l’univers d’une manière à la fois explicable et rationnelle [… 
  21. Ionisation de l’air : une abondance de noyaux de condensation négatifs (ions d’air) dans l’air ingéré augmente la vigilance et l’exaltation, tandis qu’un excès d’ions positifs augmente la somnolence et la dépression. Le calcul de l’équilibre ionique de l’environnement atmosphérique d’un public cible sera également utile. Encore une fois, c’est une condition naturelle – provoquée par des agents aussi divers que la lumière ultraviolette solaire, la foudre et l’eau qui bougent rapidement – plutôt que celle qui est créée artificiellement. (La détonation des armes nucléaires, cependant, va modifier les niveaux d’ionisation atmosphérique.) Cf. Soyke, Fred et Edmonds, Alan, L’effet ionique. New York : E.P. Dutton, 1977. 
  22. Ondes de très basse fréquence (ELF) : Les ondes ELF jusqu’à 100 Hz sont une fois de plus naturelles, mais elles peuvent également être produites artificiellement (comme pour le Marine Project Sanguine pour la communication sous-marine). Les ondes ELF ne sont pas normalement remarquées par les sens nus, mais leur effet de résonance sur le corps humain a été relié à la fois aux troubles physiologiques et à la distorsion émotionnelle. Les vibrations infrasonores (jusqu’à 20 Hz) peuvent influencer subliminalement l’activité cérébrale afin de s’aligner sur les modèles d’ondes delta, thêta, alpha ou bêta, ce qui pousse l’auditoire à passer de la vigilance à la passivité. Les infrasons peuvent être utilisés tactiquement, car les ondes ELF se propagent sur de grandes distances ; Et cela pourrait être utilisé en conjonction avec les émissions de médias ainsi. Voir Playfair, Guy L. et Hill, Scott, Les Cycles du Ciel. New York : St. Martin’s Press, 1978, pages 130-140 
  23. MA2003 – D’après le célèbre aphorisme de Douglas MacArthur, général de l’armée : «  En guerre, il n’y a pas de substitut à la victoire. » 

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