samedi 15 décembre 2018

Pourquoi, au mieux, la prochaine décennie verra-t-elle une faible croissance de l’emploi?

Article original de Chris Hamilton, publié le 22 novembre 2018 sur le site Econimica
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

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Les 3 variables ci-dessous, par période, mettent en évidence les simples restrictions à la croissance économique américaine à long terme :

  1. Variation, par période, de la population en âge de travailler (personnes âgées de 15 à 64 ans) ;
  2. Variation, par période, pour les gens employés à temps plein ;
  3. Variation (augmentation), par période, de la dette fédérale.



Le ralentissement tout à fait prévisible de la croissance démographique de la population âgée de 15 à 64 ans en âge de travailler devrait s’accentuer au cours de la prochaine décennie. La population en âge de travailler (qui est déjà née et qui comprend un taux d’immigration estimé au-delà du taux actuel d’immigration) augmentera arrivant à seulement 15% du rythme maximum qu’elle avait atteint dans les années 70… et bien sûr, sans croissance démographique et avec le plein emploi… vous ne pouvez vraiment pas avoir beaucoup de croissance d’emplois (particulièrement de la variété à temps plein).  Mais à la place de cette décélération de la croissance organique de la population et de l’emploi, on a pu observer (et cela va continuer) l’explosion de la « croissance synthétique » connue sous le nom de dette fédérale.

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Pour ceux qui sont curieux de savoir pourquoi je dis que les États-Unis sont au « plein emploi », jetez un coup d’œil au graphique ci-dessous qui montre le pourcentage de chaque partie de la population en âge de travailler qui participe actuellement à la population active (le pourcentage le plus bas parmi les 15 à 24 ans/âgés est un long déclin séculaire dû à une forte participation aux études universitaires… avec toute la dette des étudiants qui est là pour le prouver). Chaque fois que nous atteignons ces niveaux de participation de la main-d’œuvre, il n’y a plus guère de croissance possible et une récession se profile à l’horizon.

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Évidemment, beaucoup suggéreront que la population de 65 ans et plus remplacera la croissance minimale de la population en âge de travailler. Cependant, les cases en gras dans le graphique ci-dessous mettent cet argument au placard. Les 65 à 74 ans n’ont qu’un taux d’activité de 27 % et les 75 ans et plus, un maigre 8 %… sans compter qu’ils gagnent et dépensent la moitié de ce qu’ils gagnaient pendant leurs meilleures années. Ils ne sont tout simplement pas susceptibles de « combler l’écart ».

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L’un de ces vieux mythes qui se fanent, c’est le nombre d’emplois qui doivent être créés, compte tenu de la croissance de la population, soit environ 180 000 par mois. Cependant, les choses changent. Le graphique ci-dessous met en évidence la décélération du nombre d’emplois à créer (indiqué mensuellement, par période), étant donné le ralentissement de la croissance de la population en âge de travailler pour maintenir le « plein emploi ». Compte tenu du ralentissement considérable de la croissance de la population en âge de travailler au cours de la prochaine décennie, un sixième seulement du nombre total d’emplois qui ont été créés dans les années 1970 sera nécessaire. Étant donné que les États-Unis connaissent aujourd’hui le plein emploi (quelle que soit la qualité de cet emploi), au cours de la prochaine décennie, les États-Unis ne devraient avoir besoin que de 30 000 emplois par mois pour maintenir le « plein emploi ».

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Cependant, cela ne représente aussi qu’un sixième du nombre potentiel d’acheteurs potentiels de maisons neuves, de voitures neuves, de contribuables, etc… qui entrent dans l’économie américaine. Au lieu de cette croissance organique, préparez-vous à beaucoup plus de « croissance synthétique ».
Mais bien sûr, il ne s’agit pas seulement d’un problème américain ou japonais ou encore européen… ou même chinois… il est mondial. Je l’ai détaillé ici, « La fin de la croissance chez les nantis condamne la croissance pour tout le monde ».

Chris Hamilton

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