Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
En 1942, après avoir lu l’Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain d’Edward Gibbon, Isaac Asimov, 22 ans, a publié la première nouvelle de ce qui allait devenir la série de science-fiction la plus célèbre et la plus influente de sa vie – sa trilogie « Fondation ». Dans ces livres, Asimov a inventé la science fictionnelle de la psycho-histoire, une combinaison d’histoire, de sociologie et de mathématiques qui pouvait faire des prévisions précises sur le comportement des foules.
Les scientifiques qui ont développé la psycho-histoire se sont appelés eux-mêmes la Fondation, et ils ont écrit leurs recherches et leurs principes sur un écran géant appelé le Premier Radiant. Le Radiant a présenté le Plan, une voie vers l’avenir qui reconnaissait comment nous, les humains, sommes câblés de manière physique et psychologique pour répondre aux narratives et autres interactions sociales invisibles d’une manière estimable. C’était un chemin à suivre – non pas pour empêcher l’inexorable et inévitable âge des ténèbres – mais pour réduire sa longueur de 30 000 ans au bas mot à « seulement » 1 000 ans. Toute la sagesse du monde est insuffisante pour arrêter les grands cycles de l’histoire humaine. On fait ce qu’on peut.
Le Plan ne tourne mal que quelques siècles après le début de ses efforts, lancé de travers par un médium mutant unique nommé la Mule, une force totalement imprévue par le Plan. Le grand pouvoir de la Mule est la capacité de manipuler les émotions de tout être humain, un pouvoir qu’elle utilise d’abord pour faire peur à la population d’une planète, puis, une fois conquise, pour la rendre intensément loyale. D’abord, la Mule prend le contrôle de la machine de l’Empire, transformant les prétendus chefs en ses marionnettes. Puis elle réduit la Fondation à une quasi-insignifiance. Et ainsi la galaxie descend dans un âge des ténèbres de 30 000 ans.
Mais le Radiant survit, maintenu en vie par un petit groupe de psycho-historiens déterminés à remettre l’humanité sur le droit chemin, quelle que soit la durée du jeu auquel ils doivent participer. Il s’agit de la Deuxième Fondation, créée en même temps que la Fondation, façade publique, qui travaille dans l’anonymat et en coulisses. Chassée à la fois par l’Empire de la Mule et par la Fondation encore puissante, c’est la Deuxième Fondation, utilisant des pouvoirs mentaux similaires à ceux de la Mule, qui l’emporte finalement.
Leur secret de survie et de réussite ? La Deuxième Fondation se cache à la vue de tous.
Et vous pensiez que c’était un blog d’investissement.
Je n’entrerai pas dans les détails des deux premiers essais de ce nouveau Manifeste – Le monde s’effondre (partie 1 / partie 2) sauf pour dire que ce sont des études de ce que signifie avoir un électorat polarisé et un marché monolithique. En politique, nous avons ce que Yeats a appelé un tourbillon qui s’élargit, où un flot constant de candidats extrémistes, chacun très attirant pour son parti, entraîne tous les électeurs dans un état de polarisation de plus en plus grand, laissant un centre qui ne tient pas et ne peut tenir. Sur les marchés, nous avons un trou noir, où la gravité de la performance massive des actions américaines à grande capitalisation gérées passivement entraîne tous les investisseurs dans ses griffes au fil du temps, ce qui bouleverse à la fois la réalité et la foi dans la diversification du portefeuille. Les deux phénomènes ont une cause commune – les politiques monétaires extraordinaires et coordonnées (y compris les politiques de contrôle de la narrative) en place depuis une décennie dans toutes les grandes économies de la planète – et les deux phénomènes sont remarquablement puissants, car les 22 000 milliards de dollars d’achats d’actifs des banques centrales au cours des dix dernières années exercent une énorme « gravité » pour se distinguer en politique et se frayer un chemin ensemble sur les marchés.
Mais l’électorat polarisé et le marché monolithique ne sont pas stables. Ils ne sont pas permanents. Notre vie politique et notre vie marchande sont régies par le problème des trois corps, une géométrie physique notée pour la première fois par Henri Poincaré en 1887, où de multiples corps qui agissent les uns sur les autres – comme les étoiles et leur gravité ou les humains et leur interaction stratégique – forment un système qui, dans le jargon, ne possède aucune solution générale sous forme fermée. En d’autres termes, l’avenir d’un système à trois corps ne peut être prédit. Il n’y a pas d’algorithme, pas de réponse avec un grand « R », qui résout le problème des trois corps. Au mieux, nous pouvons estimer la position future des objets dans le système, avec une puissance de traitement de l’information exponentiellement plus grande, plus nous essayons de regarder loin dans le futur. Donc, même si l’électorat polarisé et le marché monolithique ne sont pas permanents, nous n’avons AUCUNE IDÉE de leur durée de vie ou de leur destination.
C’est un problème, parce que les humains ont soif de réponse, tant dans notre vie politique que dans notre vie d’investisseur. Nous sommes câblés pour la chercher. Et ce n’est pas parce que la Réponse n’existe pas… que cela ne veut pas dire que les gens ne vont pas constamment se leurrer en pensant qu’ils l’ont trouvée. Cela ne veut pas dire que les ratons laveurs et les vrais croyants ne vont pas constamment vous vendre une réponse. Cela ne veut pas dire que les lecteurs de cette note qui veulent que je leur dise dans quoi investir ou pour qui voter ne seront pas déçus.
« Oh, un rhinocéros. »
– Eugène Ionesco, Rhinocéros (1959)
Il y a un livre essentiel pour comprendre la dynamique sociale de l’État brutal du savoir-rien, c’est le Rhinocéros de Ionesco. Ou tu peux regarder la pièce.
Voir ses concitoyens et les membres de sa famille se transformer en rhinocéros déchaînés, non pas d’une manière miraculeuse, mais d’une manière ordinaire « oh, regarde, il y a un autre rhinocéros »… absurde, oui ?
Non. Pas du tout.
Spoiler Alert : les scientifiques et les logiciens sont les pires.
En politique comme sur les marchés, la réponse est, par définition, de nature totalitaire. C’est ce que signifie une solution générale sous forme fermée. Ça explique tout. Les punaises d’or et les fans des banquiers centraux, les fans de Trump et ceux de Bernie Bros [Jeux de mot avec Sanders et Mario Bros, NdT] … ils sont tous si confiants qu’ils ont la réponse. Ils sont tous à mi-chemin de devenir des rhinocéros, pour utiliser l’imagerie parfaite de Ionesco.
Mais, Ben, s’il n’y a pas de réponse, qu’est-ce qu’on fait ?
Nous tourner les pouces ? Murmurer sombrement à propos de la Fed pour la énième fois ?
[regard mal à l’aise dans le miroir]
Retomber dans un cynisme grognon ?
[regard autour de soit encore plus mal à l’aise]
N’est-ce pas la voie du nihilisme, où l’on finit par se pavaner comme des méchants comiques dans The Big Lebowski, sauf qu’on se pavane sur Twitter au lieu du parking d’une salle de bowling ?
[« okay, maintenant tu es allé trop loin »]
Non, Donny, on n’est pas des nihilistes.
Nous n’avons rien à craindre des nihilistes.
Les lumières du vendredi soir est un excellent livre, un bon film et une grande série télévisée – un incroyable trio de réalisations créatives de Buzz Bissinger et Peter Berg. Il s’agit de football au lycée d’Odessa, au Texas. Ce qui veut dire qu’il s’agit de se frayer un chemin dans un monde déchu. Ou pas.
Quel est le secret de la vie, de l’univers et de tout ? Les yeux bien ouverts, hauts les cœurs, nous ne pouvons pas perdre.
Ce n’est pas une Réponse. C’est un Processus.
Sur les marchés, nous entendons tout le temps parler du « processus d’investissement », comme la chose la plus importante pour prédire le succès à long terme d’un gestionnaire de portefeuille. Et c’est exactement ça. C’est vraiment la chose la plus importante.
Dans le domaine du sport, nous entendons tout le temps dire qu’il faut « faire confiance au processus », que c’est la chose la plus importante pour le succès à long terme d’une franchise sportive. Et c’est exactement ça. C’est vraiment la chose la plus importante.
Le processus est la chose la plus importante dans tous les domaines de la vie.
« Les yeux bien ouverts, hauts les cœurs, nous ne pouvons pas perdre » n’est pas seulement un slogan sportif. C’est un processus pour vivre une vie non aliénée, une vie de sens en tant que citoyen et en tant qu’investisseur. C’est un processus de perception des dimensions sociales invisibles qui englobe et contrôle le monde social visible de la politique et de l’économie. C’est un processus pour résister aux calomnies corruptrices de l’État et l’oligarchie qui nous materne ou nous « nudge ». ( « donne un coup de pouce »).
Parce que tout cela s’est déjà produit.
Le 31 octobre 1517, Martin Luther publia sur
Sola scriptura signifie « par la Bible seule ». C’est un rejet de l’idée répandue, hier et aujourd’hui, que la seule façon de se libérer du péché est de travailler à travers une caste sacerdotale qui interprète la Bible pour vous et vous dit sa « vraie » signification. Au lieu de cela, Luther croyait que TOUS les chrétiens baptisés sont un sacerdoce en eux-mêmes. Nous sommes TOUS assez sages pour voir la Vérité par nous-mêmes sans l’intermédiation d’institutions intéressées et s’auto-agrandissant, et nous sommes tous assez intelligents pour évaluer les bons conseils sur les mérites du conseiller et ses arguments, et non sur sa position ou son titre ou son statut oint.
Sola fides signifie « par la foi seule ». C’est un rejet de l’idée répandue, alors et maintenant, que les bonnes actions peuvent vous acheter une place au ciel. Comme pour vous acheter littéralement une place au ciel, parce que soutenir l’Église avec votre don de terre ou d’or est défini par l’Église comme une bonne action, en effet. Au lieu de cela, Luther croyait que le salut est gratuit pour tous. Riche ou pauvre, homme ou femme, jeune ou vieux… vivez une vie de foi authentique. C’est comme ça qu’on va au paradis.
Tout ce que Luther disait il y a 500 ans me semble si vrai aujourd’hui, non pas dans un sens religieux, mais dans un sens intensément séculier. Dans notre vie politique et économique, nous sommes confrontés à une caste sacerdotale d’experts, de politiciens, de banquiers centraux et d’économistes qui interprètent le monde pour nous et nous disent sa « vraie » signification. La théorie des jeux les appelle les Missionnaires. Luther aurait compris ce jeu.
On nous dit que le chemin vers un monde meilleur passe par les bonnes actions, où ces bonnes actions sont définies par des institutions intéressées et s’auto-agrandissant comme :
- Voter pour des candidats ridicules ;
- Investir dans des valeurs mobilières ridicules ;
- Emprunter des sommes ridicules.
C’est autant une escroquerie en 2018 qu’en 1518.
On ne combat pas une escroquerie avec Une réponse, car Une réponse est une escroquerie. Vous battez un escroc avec un Processus… un Processus pour donner un sens au monde avec vos propres yeux, et un Processus pour agir dans le monde avec votre propre cœur. Martin Luther a eu son processus. Nous avons les nôtres.
Sola Scriptura / Sola Fides
Les yeux bien ouverts / hauts les cœurs
Qu’est-ce qu’on fait, me demandez-vous ?Nous entraînons l’œil de notre esprit à voir clairement les dimensions invisibles de la Narrative, de l’Abstraction, du Méta-jeu et de l’Estimation, dimensions qui englobent et contrôlent le monde visible de la politique et de l’économie. Ce faisant, nous visualisons les vérités mondaines de la citoyenneté et de l’investissement pour nous-mêmes, et non comme une vérité reçue diffusée par la caste missionnaire.
Nous utilisons cette visualisation de ces vérités verbales avec un cœur vaillant, ce qui signifie que nous agissons selon les principes de Réciprocité et d’Identité, des principes qui organisent un groupe de personnes partageant les mêmes idées et cherchant la vérité pour réussir à long terme. Ce faisant, nous vaincrons les efforts aliénants de ces appels du pieds de l’État et de l’oligarchie au fil du temps. À chaque fois.
C’est ce que nous faisons.
Les yeux bien ouverts + hauts les cœurs
Voir les Narratives, Voir les Abstractions/Agir pour la Réciprocité
Vois les Méta-jeux, Voir les Estimations/Agir pour l’Identité
C’est le processus.Vois les Méta-jeux, Voir les Estimations/Agir pour l’Identité
Pour chaque action que vous achetez et chaque vote que vous exprimez, le processus exige que vous vous posiez la question :
- Quelles sont les Narratives (arcs narratifs) que l’on me raconte ?
- Quelles sont les Abstractions (catégorisations) qui me sont présentées ?
- Quels sont les Méta-jeux (jeux sous-jacents) auxquels je joue ?
- Quelles sont les Estimations (les rôles du hasard) qui façonnent les résultats ici ?
- Est-ce que j’agis pour promouvoir la Réciprocité (jeu potentiellement coopératif) ?
- Est-ce que j’agis d’une manière qui reflète mon Identité (autonomie d’esprit) ?
C’est le pourquoi de la théorie d’Epsilon.
C’est la raison pour laquelle nous avons créé un éditeur totalement indépendant, Second Foundation Partners, qui n’a aucune obligation à l’égard d’un gérant de fortune ni aucune loyauté envers une organisation politique. Nous sommes ici pour écrire, parler, consulter, former et conseiller sur la façon de mettre en pratique un processus basé sur des yeux ouverts, le cœur vaillant, pour le bénéfice d’autant de citoyens et d’investisseurs qui partagent nos objectifs.
La théorie d’Epsilon est le Rayonnement.
La théorie d’Epsilon est l’écran géant que nous utilisons pour présenter nos recherches et nos principes. Les Second Foundation Partners auront d’autres initiatives et méthodes subsidiaires pour susciter et mener à bien cette Nouvelle Réforme. Mais la théorie d’Epsilon est le noyau.
Grâce à la théorie d’Epsilon, Second Foundation Partners partagera les outils et techniques que nous avons développés pour voir et agir sur les six dimensions du processus : Narration, Abstraction, Méta-jeu, Estimation, Réciprocité et Identité.
Que peut attendre le citoyen ou l’investisseur non professionnel de la théorie d’Epsilon pour soutenir le processus ?
- Voir les récits, les abstractions, les méta-jeux et les estimations… exemple après exemple de la façon dont les forces sociales invisibles – les arcs de l’histoire, les catégorisations, les grands jeux et le rôle du hasard – façonnent à la fois nos décisions individuelles et nos décisions collectives.
- Agir pour la réciprocité… exemple après exemple des structures théoriques des jeux sous-jacentes du marché commun et des interactions électorales, afin que les investisseurs et les électeurs puissent éviter les voies qui encouragent les jeux solo et les équilibres sous-optimaux de la concurrence.
- Agir pour l’identité… un forum pour exprimer et discuter des petites vertus libérales qui soutiennent l’autonomie individuelle de l’esprit, et une structure pour organiser un mouvement ascendant non partisan pour promouvoir ces vertus.
- Pour voir les visualisations de textes non structurés dans le cadre de Narratives …. Natural Language Processing (NLP), et un cadre analytique pour comprendre comment les narratives, qui font bouger le marché et qui façonnent les élections, fluctuent.
- Voir les Abstractions … visualisations via la Théorie de l’Information de données structurées du marché et interprétations comportementales de ces données (comme l’analyse technique), ainsi qu’une perspective critique sur les caricatures macroéconomiques, les encadrés de style d’investissement, les titres dérivés (comme les ETFs) et les facteurs.
- Pour voir les Méta-jeux … applications de la stratégie non myope du « Regret Minimax » pour les conseillers financiers et les répartiteurs de capital, par opposition aux stratégies de maximisation de l’utilité qui dominent la théorie économique actuelle.
- Pour voir les Estimations … un accent sur les indicateurs de données structurées « invisibles » du sentiment des investisseurs, tels que les flux monétaires et l’intérêt ouvert des options, et les processus stochastiques (aléatoires) qui sous-tendent TOUS les résultats du marché.
- Agir pour la Réciprocité… une ressource pour identifier les structures sous-jacentes de la théorie des jeux des interactions du marché commun, afin que les investisseurs puissent « jouer les joueurs » d’une manière qui encourage les jeux répétés et les résultats optimaux à long terme.
- Agir pour l’Identité… un forum pour exprimer et discuter des petites vertus libérales qui soutiennent l’autonomie individuelle de l’esprit, et une structure pour organiser un mouvement ascendant non partisan pour promouvoir ces vertus.
Disposerons-nous d’une offre professionnelle et d’un cabinet de conseil où nous facturerons aux investisseurs professionnels et aux clients institutionnels de l’argent réel ? Oui, nous le ferons.
Aurons-nous une version premium du site Epsilon Theory à laquelle nous espérons vraiment, vraiment, vraiment que tout le monde s’abonnera ? Oui, nous le ferons. Publierons-nous des annonces sur le site Web non Premium d’Epsilon Theory ? Oui, nous le ferons. Après tout, selon les paroles immortelles de Don Barzini, célèbre parrain, nous ne sommes pas communistes.
Mais voilà ce qu’on ne fait pas. Nous n’allons pas mettre en place un mur de paiement. Nous ne limitons aucun de nos contenus.
Nous nous cachons à la vue de tous.
Je vais terminer cette note par une citation et quelques réflexions sur la notion d’identité, car c’est le fil conducteur entre les lecteurs professionnels et civils d’Epsilon Theory. De plus, de tous les six brins de la corde du processus, c’est probablement celui qui semble le plus amorphe et le moins familier au public d’Epsilon Theory. C’est aussi le plus important. Surtout ici pour prendre ce (nouveau) départ.
Marchese : Vous pensez donc que les libéraux qui parlent de l’effet Trump sur un discours décliniste sont hystériques ?
Penn : Oui, c’est vrai. Mais je ne suis pas sûr de vouloir parler de vous comme faisant partie d’une équipe et de moi comme faisant partie d’une autre. … Il y avait cette phrase qui m’a été dite – au moment où je l’ai entendue, je l’ai ridiculisée et maintenant elle semble être la chose la plus profonde jamais dite. Vous connaissez Siegfried & Roy ?
Marchese : Bien sûr que oui.
Penn : Je déjeunais avec Siegfried et il racontait l’histoire d’un repas lors d’une prise de contact avec une femme. Je suppose qu’il a vu un regard étonné sur mon visage et il a dit avec son accent allemand et ses cheveux si soignés : « Je ne suis pas gay. Je ne suis pas hétéro. Je suis Siegfried. » Je pense que c’est la seule vérité que j’ai jamais entendue. Je ne veux pas être athée, libertaire, gay, hétéro. Je ne veux même plus être un homme. La seule équipe dont je veux qu’on parle, c’est celle des 7 milliards d’êtres humains que nous sommes.
Penn Jillette, entrevue par David Marchese pour Vulture (14 août 2018)
J’ai toujours aimé Penn, mais je ne savais pas pourquoi. Puis j’ai lu cette interview. Maintenant je sais pourquoi. Penn a raison, au fait. C’est une déclaration profonde. C’est le seul antidote à la maladie de Rhinocéros.
« Je ne suis pas gay. Je ne suis pas hétéro. Je suis Siegfried. »
Quelle est la qualité la plus importante à inculquer à nos enfants ? Le Courage. Je me fous de leur intelligence, de leur beauté et de leur talent. Enfin, si, mais c’est l’ego qui parle.La seule chose qui m’importe vraiment pour mes enfants, c’est qu’ils soient assez courageux pour dire : « Je suis. »
Il suffit de faire CELA.
Cela remonte à ce qui a mis Martin Luther en colère en 1517 et m’a mis en colère aujourd’hui. Ce n’est pas nécessairement une MAUVAISE chose de donner de l’or ou des terres à l’Église. Ce n’est pas nécessairement MAUVAIS d’acheter d’un titre structuré. Ce n’est pas nécessairement une MAUVAISE chose de s’endetter pour payer les études de ses enfants. Ce n’est pas nécessairement une MAUVAISE chose de voter pour le candidat de votre choix, même si ce candidat est (je ne peux pas croire que j’écris ça) quelqu’un comme Roy Moore ou Bob Menendez.
Mais le faites-vous pour les bonnes raisons ? Parce que si ça n’est pas le cas, alors c’est une mauvaise chose.
Et oui, je sais que « là pour les bonnes raisons » est une citation de chaque épisode de « The Bachelor » ou « The Bachelorette », alors que les concurrents sérieux s’en prennent au joli garçon ou à la jolie fille qui a attiré l’attention de la star mais qui n’est là que pour 15 minutes de gloire, pas par amour. Mais c’est aussi l’essentiel derrière une citation résolument non-Bachelor d’un autre penseur allemand qui a vécu 200 ans après Martin Luther.
« Faites ce qui est juste, même si le monde doit périr. »
Emmanuel Kant (1724 – 1804)
Et oui, je sais que c’est un riff de Kant sur une citation latine bien plus ancienne, pas originale. Mais c’est la clé de sa notion du devoir et de l’impératif catégorique et de toute l’enchilada kantienne, si on peut utiliser un terme de cuisine étrangère au sujet d’un type qui a vécu presque toute sa vie dans un rayon de 10 kms autour de Königsberg.
La vérité, cependant, c’est que pendant les 50 premières années de ma vie, j’ai pensé que c’était une citation vraiment stupide.
Sérieusement, vous n’arracheriez pas quelques ongles au terroriste qui connaît le secret de la bombe qui va exploser dans un Times Square bondé ? Je ne suis pas Jack Bauer. Mais allez, mec.
Sérieusement, vous ne mentiriez pas pour protéger un ami d’un criminel ? Sérieusement, tu ne ferais rien pour sauver ce putain de monde ? Il est clair que c’est insensé. De toute évidence, John Stuart Mill a raison lorsqu’il dit que nous devrions établir des règles qui profitent au plus grand nombre, y compris une règle selon laquelle il faut parfois enfreindre les règles si l’on veut qu’il n’y ait pas trop de gens qui subissent un préjudice grave. Comme, tu sais, la fin du monde c’est plutôt mauvais pour nous.
Mais il y a quelques années, je pensais sérieusement à cette citation, également de Kant : « la liberté est l’unique droit originel revenant à chaque homme en vertu de son humanité », quand j’ai réalisé qu’on ne pouvait avoir l’un sans l’autre.
Quand vous commencez la voie instrumentale … quand vous commencez à arrondir les angles et à dire des mensonges gratuits et à vendre bout par bout votre intégrité pour accomplir quelque chose par calcul, qui donnera un BEAUCOUP plus grand bien et qui vaut CLAIREMENT plus que ce petit sacrifice sans conséquence envers votre devoir… cela finit TOUJOURS terriblement.
Qu’il s’agisse d’une nation, d’une entreprise, d’une famille ou d’un individu… cela se termine toujours mal. Pourquoi ? Parce qu’une fois qu’on commence le chemin instrumental, il n’y a pas de limite au chemin instrumental. Il n’y a RIEN qui ne dépend théoriquement pas d’un « bien supérieur », y compris tous ces droits et libertés qui vous sont si chers. Et qui définit ce que pourrait être ce bien supérieur dans un système social ? Vous ? Ne me faites pas rire. Nous savons qui décide quel est le plus grand bien… c’est n’importe quel ensemble d’institutions égoïstes et égocentriques qui exerce un pouvoir au moment de la décision, à n’importe quelle échelle du système social dont il est question. Ce qui signifie que VOTRE liberté et VOS droits ne sont JAMAIS inaliénables dans un système social qui agit de façon contingente, même si ce n’est que pour les petites choses. Parce que ça ne s’arrête jamais aux petites choses.
Vous voulez la liberté ? Vous voulez une autonomie d’esprit et d’âme ? Vous voulez que ce soit un droit inaliénable ? Un droit qui est le vôtre simplement parce que vous êtes un être humain ? Eh bien, ça a un prix. Et le prix Kantien est le suivant : « tout ce que vous faites, vous devez le faire pour les bonnes raisons. »
C’est vraiment aussi simple – et aussi difficile – que cela.
Quelles sont les bonnes raisons ? Vous n’avez pas besoin que je vous le dise. Vous les connaissez déjà, dans chaque situation dans laquelle vous vous trouvez. Vous avez une boussole morale. Mais je vais quand même vous le dire. Agir pour les bonnes raisons signifie agir d’une manière qui reflète qui vous êtes en tant qu’être humain moral. Cela signifie agir pour votre identité en tant qu’être humain moral, pas comme une propitiation à un dieu ou un potentat, pas comme un échange pour un « bien supérieur » que quelqu’un d’autre vous a poussé à poursuivre. Pas même pour obtenir un siège à la Cour suprême. Même pas pour avoir refusé un siège à la Cour suprême.
J’ai écrit ces mots quelques fois maintenant dans Epsilon Theory, et je suis heureux de les écrire à nouveau.
Notre liberté fondamentale – notre autonomie d’esprit et d’âme – ne nous est pas accordée par l’État ou les Oligarques. Ce n’est pas à eux de nous les donner. Ce n’est pas une récompense pour un bon comportement ou une allocation d’un pot commun. C’est, comme l’écrit Kant, notre droit à la naissance. Cela a toujours été notre droit de naissance. On ne peut pas nous l’enlever.
Mais on peut le trahir.
Et c’est ce que nous faisons lorsque nous agissons de façon instrumentale plutôt que pour notre identité en tant qu’être humain moral, lorsque nous traitons les autres êtres humains comme un moyen d’atteindre une fin plutôt que comme une fin en soi. Nous renonçons à notre droit à la liberté. Nous assumons un processus de mensonge – continuellement, habituellement – jusqu’à ce qu’un jour nous ne puissions même plus nous rappeler où la vérité se termine et où les mensonges commencent. Ce n’est qu’un grand récit que nous avons construit sur nous-mêmes, qui est le plus puissant et le plus accablant de tous.
Et c’est là que nous devenons un rhinocéros.
D’un autre côté… quand nous votons, investissons, conseillons, faisons et parlons parce que cela reflète notre « je suis »… quand nous votons, investissons, conseillons, faisons et parlons parce que c’est au service de notre meute, c’est-à-dire au service de ceux qui partagent et honorent notre « je suis » … c’est alors que nous devenons un humain à part entière.
En faisant cela, vous serez stupéfaits de voir comment un si grand nombre des décisions qui sont si difficiles à prendre, des décisions comme la construction d’un portefeuille, l’évaluation d’une stratégie et la sélection des gestionnaires, des décisions comme pour qui voter et comment participer en tant que citoyen, sont prises si rapidement, si bien et si fermement.
Il y a une énergie positive – j’aimerais avoir un meilleur terme, mais je n’en ai pas – qui vient de la connaissance du « je suis », du fait d’agir pour les bonnes raisons et de trouver votre meute. C’est une énergie positive qui peut vous porter toute votre vie, dans n’importe quel milieu de vie.
Il suffit d’avoir le courage d’agir pour l’identité.
La vérité, cependant, c’est que pendant les 50 premières années de ma vie, j’ai pensé que c’était une citation vraiment stupide.
Sérieusement, vous n’arracheriez pas quelques ongles au terroriste qui connaît le secret de la bombe qui va exploser dans un Times Square bondé ? Je ne suis pas Jack Bauer. Mais allez, mec.
Sérieusement, vous ne mentiriez pas pour protéger un ami d’un criminel ? Sérieusement, tu ne ferais rien pour sauver ce putain de monde ? Il est clair que c’est insensé. De toute évidence, John Stuart Mill a raison lorsqu’il dit que nous devrions établir des règles qui profitent au plus grand nombre, y compris une règle selon laquelle il faut parfois enfreindre les règles si l’on veut qu’il n’y ait pas trop de gens qui subissent un préjudice grave. Comme, tu sais, la fin du monde c’est plutôt mauvais pour nous.
Mais il y a quelques années, je pensais sérieusement à cette citation, également de Kant : « la liberté est l’unique droit originel revenant à chaque homme en vertu de son humanité », quand j’ai réalisé qu’on ne pouvait avoir l’un sans l’autre.
Quand vous commencez la voie instrumentale … quand vous commencez à arrondir les angles et à dire des mensonges gratuits et à vendre bout par bout votre intégrité pour accomplir quelque chose par calcul, qui donnera un BEAUCOUP plus grand bien et qui vaut CLAIREMENT plus que ce petit sacrifice sans conséquence envers votre devoir… cela finit TOUJOURS terriblement.
Qu’il s’agisse d’une nation, d’une entreprise, d’une famille ou d’un individu… cela se termine toujours mal. Pourquoi ? Parce qu’une fois qu’on commence le chemin instrumental, il n’y a pas de limite au chemin instrumental. Il n’y a RIEN qui ne dépend théoriquement pas d’un « bien supérieur », y compris tous ces droits et libertés qui vous sont si chers. Et qui définit ce que pourrait être ce bien supérieur dans un système social ? Vous ? Ne me faites pas rire. Nous savons qui décide quel est le plus grand bien… c’est n’importe quel ensemble d’institutions égoïstes et égocentriques qui exerce un pouvoir au moment de la décision, à n’importe quelle échelle du système social dont il est question. Ce qui signifie que VOTRE liberté et VOS droits ne sont JAMAIS inaliénables dans un système social qui agit de façon contingente, même si ce n’est que pour les petites choses. Parce que ça ne s’arrête jamais aux petites choses.
Vous voulez la liberté ? Vous voulez une autonomie d’esprit et d’âme ? Vous voulez que ce soit un droit inaliénable ? Un droit qui est le vôtre simplement parce que vous êtes un être humain ? Eh bien, ça a un prix. Et le prix Kantien est le suivant : « tout ce que vous faites, vous devez le faire pour les bonnes raisons. »
C’est vraiment aussi simple – et aussi difficile – que cela.
Quelles sont les bonnes raisons ? Vous n’avez pas besoin que je vous le dise. Vous les connaissez déjà, dans chaque situation dans laquelle vous vous trouvez. Vous avez une boussole morale. Mais je vais quand même vous le dire. Agir pour les bonnes raisons signifie agir d’une manière qui reflète qui vous êtes en tant qu’être humain moral. Cela signifie agir pour votre identité en tant qu’être humain moral, pas comme une propitiation à un dieu ou un potentat, pas comme un échange pour un « bien supérieur » que quelqu’un d’autre vous a poussé à poursuivre. Pas même pour obtenir un siège à la Cour suprême. Même pas pour avoir refusé un siège à la Cour suprême.
J’ai écrit ces mots quelques fois maintenant dans Epsilon Theory, et je suis heureux de les écrire à nouveau.
Notre liberté fondamentale – notre autonomie d’esprit et d’âme – ne nous est pas accordée par l’État ou les Oligarques. Ce n’est pas à eux de nous les donner. Ce n’est pas une récompense pour un bon comportement ou une allocation d’un pot commun. C’est, comme l’écrit Kant, notre droit à la naissance. Cela a toujours été notre droit de naissance. On ne peut pas nous l’enlever.
Mais on peut le trahir.
Et c’est ce que nous faisons lorsque nous agissons de façon instrumentale plutôt que pour notre identité en tant qu’être humain moral, lorsque nous traitons les autres êtres humains comme un moyen d’atteindre une fin plutôt que comme une fin en soi. Nous renonçons à notre droit à la liberté. Nous assumons un processus de mensonge – continuellement, habituellement – jusqu’à ce qu’un jour nous ne puissions même plus nous rappeler où la vérité se termine et où les mensonges commencent. Ce n’est qu’un grand récit que nous avons construit sur nous-mêmes, qui est le plus puissant et le plus accablant de tous.
Et c’est là que nous devenons un rhinocéros.
D’un autre côté… quand nous votons, investissons, conseillons, faisons et parlons parce que cela reflète notre « je suis »… quand nous votons, investissons, conseillons, faisons et parlons parce que c’est au service de notre meute, c’est-à-dire au service de ceux qui partagent et honorent notre « je suis » … c’est alors que nous devenons un humain à part entière.
En faisant cela, vous serez stupéfaits de voir comment un si grand nombre des décisions qui sont si difficiles à prendre, des décisions comme la construction d’un portefeuille, l’évaluation d’une stratégie et la sélection des gestionnaires, des décisions comme pour qui voter et comment participer en tant que citoyen, sont prises si rapidement, si bien et si fermement.
Il y a une énergie positive – j’aimerais avoir un meilleur terme, mais je n’en ai pas – qui vient de la connaissance du « je suis », du fait d’agir pour les bonnes raisons et de trouver votre meute. C’est une énergie positive qui peut vous porter toute votre vie, dans n’importe quel milieu de vie.
Il suffit d’avoir le courage d’agir pour l’identité.
« Tanzan et Ekido voyageaient ensemble sur une route boueuse. Une forte pluie tombait encore. Au détour d’un virage, ils ont rencontré une jolie fille en kimono de soie et écharpe, incapable de traverser l’intersection.
‘Venez, mademoiselle’, dit Tanzan aussitôt. La soulevant dans ses bras, il la porte pour lui faire passer l’étendue boueuse.
Ekido ne reparla pas avant la tombée de la nuit, lorsqu’ils atteignirent un temple pour dormir. Alors il ne pu plus se retenir. ‘Nous, les moines, nous n’approchons pas les femmes’, a-t-il dit à Tanzan, ‘surtout pas les jeunes et les belles. C’est dangereux. Pourquoi avez-vous fait ça ?’
‘J’ai laissé la fille là-bas’, dit Tanzan. ‘Et toi, la portes-tu encore ?’ »
Nyogen Senzaki, Zen Flesh, Zen Bones : Un recueil d’écrits zen et pré-zen (1957)
Nous vivons dans un monde d’Ekido, un monde lâche d’abstraction construit sur l’abstraction, où chaque récit peut et sera utilisé contre vous à tous les niveaux de la société et à tous les niveaux du Méta-jeu. Nous vivons dans un monde où nos résultats personnels sont plus déterminés par le résultat d’un dé que par nos propres qualités ou notre intelligence.
Mais Epsilon Theory est une meute symbolisée par Tanzan, et vous êtes invités à nous rejoindre.
Nous n’avons pas de réponse. Mais nous avons un processus.
« Les yeux bien ouverts, hauts les cœurs, nous ne pouvons pas perdre »
Ben Hunt
Mais Epsilon Theory est une meute symbolisée par Tanzan, et vous êtes invités à nous rejoindre.
Nous n’avons pas de réponse. Mais nous avons un processus.
« Les yeux bien ouverts, hauts les cœurs, nous ne pouvons pas perdre »
Ben Hunt
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