Article original de Ugo Bardi, publié le 4 Mai 2017 sur le site Oriental Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Quelque chose qui a été conçu à l’origine comme une épreuve
grandiose de marketing politique se terminera dimanche prochain en
France. Un jeune homme avec un évident complexe d’Œdipe, qui n’a jamais
occupé un seul poste élu et qui était presque inconnu il y a trois ans,
se prépare à occuper le siège occupé par Georges Clemenceau et Charles de Gaulle au Palais de l’Élysée.
Bien que cela soit passé inaperçu aux yeux du public, sa campagne a réellement commencé en juin 2014. C’est alors que Jacques Attali, l’« éminence grise » reconnue de la Cinquième République, a d’abord présenté son jeune protégé lors d’une réunion du Club Bilderberg à Copenhague.
À l’époque, ce dernier servait de secrétaire général adjoint au
président de la France. Mais, compte tenu de la faible cote
d’approbation du président Hollande à l’époque, il lui a été conseillé
de s’éloigner de son patron, ce qu’il a fait, démissionnant 10 jours
après son retour du Danemark. En août, en raison d’une crise du
gouvernement, Macron a fini par être propulsé ministre de l’économie
pour une période de 24 mois, au cours de laquelle son meilleur fait
d’arme est d’avoir sous-évalué une puissance de l’industrie française de
haute technologie, Alstom, quand elle a été vendue à General Electric, ainsi que pour une série de scandales de détournement de fonds du gouvernement et pour forcer une loi odieuse écrite sur ordre d’Attali, appelée « Égalité des chances économiques »
(un nom innocent pour ce qui était réellement une régression sur les
lois du travail ─ et légiférée par un gouvernement appelé « socialiste »!).
Il est à peine caché
que Macron agit comme mandataire pour les forces globalistes, qui
s’efforcent de pousser définitivement la France dans la tombe, alors
qu’elle a été la gardienne des traditions républicaines européennes.
Mais finalement, il n’est pas le premier vassal du clan Rothschild, à
émerger au cours des presque six décennies de l’existence de la
Cinquième République. Le premier « projet » pour un poste au sommet du gouvernement a été le Premier ministre français ─ et plus tard président ─ Georges Pompidou,
qui a commencé à travailler pour les Rothschild en 1954. Fait
intéressant, Pompidou n’était pas expert en banque ou en finance, mais
cela n’a pas empêché Guy de Rothschild (1909-2007) de nommer cet homme à
la tête de la banque « Messieurs de Rothschild Frères »,
en dépit de son expérience professionnelle en tant que professeur de
littérature du secondaire. Lors d’un mois de mai dramatique en 1968,
Pompidou a été dirigé par ses patrons pour challenger le fondateur de la Cinquième République, Charles de Gaulle, afin de gagner son ticket d’entrée à l’Élysée l’année suivante.
En 1973, Pompidou adopta une loi que quelques langues acérées appellent la loi Pompidou-Giscard-Rothschild, sous laquelle les banquiers privés ont gagné de facto
le contrôle du système financier français. Ironiquement, c’était alors
que Pompidou était au pouvoir, que le célèbre écrivain et rebelle Jean-Paul Sartre a fondé son célèbre journal de gauche Libération
en 1973, de sorte que les Français ont pu finalement disposer d’un
périodique pour rejeter avec mépris les grandes banques et la publicité.
Mais un peu plus de 40 ans plus tard, le banquier Édouard de Rothschild
est devenu le plus grand actionnaire du trouble Libération, ajoutant ce journal à son empire médiatique. En conséquence, un simple coup d’œil sur cette page web unique suffit à apprécier l’ampleur de la « Macron-mania » qui a coulé ces derniers mois, sur la tête des Français désemparés par les pages des médias contrôlés par les Rothschild.
Naturellement, Macron est un champion du pop-futurisme. Il va transformer les Français en nomades idéaux, à la Attali ─
une classe de précariat qui a acquis quelques compétences et un anglais
passable, mais manque d’emploi stable, d’une profession fiable, d’un
véritable salaire et d’un avenir. Il répète les contes de fées pour les jeunes Français sur la « classe créative » ─
le rêve d’une civilisation dégénérée ─ mais il ne mentionne pas que la
société du futur n’aura aucune utilité pour tous les fainéants qui
votent pour lui. Il est guidé par le principe néolibéral, selon lequel
la tâche principale d’un État en déclin est de donner à ses citoyens la
possibilité de s’adapter sans cesse au marché mondial infâme, au lieu de
tout faire pour protéger les emplois, les pensions décentes et les
intérêts nationaux. Par conséquent, la victoire du 7 mai sera celle d’un
autre petit marquis, vigoureusement programmé par les médias pour être
peut-être bien le dernier de l’histoire de la Cinquième République ─ et
ce n’est certainement pas un présage d’un sixième république. La France
est prête à entrer dans la tombe qui a déjà été creusée pour elle.
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