Article original de James Howard Kunstler, publié le 19 Mai 2017 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Y a-t-il encore un doute maintenant que l’État profond se
prépare à expulser le président Donald Trump du corps politique comme un
organe nécrosé ? Le Golem d’or de la Grandeur à nouveau s’est très mal
tiré de ce boulot, mais ses puissants adversaires dans les agences
fédérales hautement politisées veulent qu’il échoue de façon
spectaculaire et rapide, et ils ont reçu beaucoup d’aide du NY Times / WashPo / CNN, l’axe de l’hystérie, ainsi que de créatures visqueuses comme Lindsey Graham.
Il y a plus de couches indigestes dans cette opposition que
dans un gâteau de mariage moldave. L’Amérique est fonctionnellement
ingouvernable depuis un bon moment, bien avant que Trump n’arrive sur
les lieux. Son prédécesseur a réussi à détourner l’attention du pays sur
son dysfonctionnement cumulatif avec un charme et une placidité
surnaturelle, je parle d’Obama-sans-soucis. Mais il y a quelques choses
importantes qu’il aurait pu accomplir en tant que chef de l’exécutif,
comme lancer son procureur général pour poursuivre le crime à Wall
Street (ou licencier le procureur général et le remplacer par quelqu’un
prêt à faire le travail). Il aurait pu briser les banques géantes du
TooBigToFail. Il aurait pu parrainer de manière agressive une loi pour
surmonter la loi Citizens United SOTUS (argent illimité des entreprises privées en politique) en redéfinissant la « citoyenneté »
de l’entreprise. Des choses comme ça. Mais il a laissé filer et la
nation a glissé avec lui vers les caniveaux de l’effondrement politique.
Ce que nous trouvons incarné dans Trump, c’est une sorte de figure
tragi-comique qui parvient à composer avec toutes ses autres faiblesses
de caractère avec une impulsivité enfantine qui effraie les gens. Il est
discutable qu’il ait simplement été rendu incompétent par les
nombreuses misères que ses adversaires lui ont infligées ou qu’il soit
tout simplement incompétent au sens du 25e amendement.
Je pense que nous allons le découvrir assez tôt, car la destitution est
un chemin très long et ardu pour sortir de cette sombre impasse.
La caractéristique la plus curieuse de la crise actuelle, bien sûr,
est l’histoire idiote de la Russie qui est le point d’appui pour virer
Trump de la Maison Blanche. Cela a été particulièrement drôle la semaine
dernière avec l’épisode impliquant le ministre russe des Affaires
étrangères Lavrov et l’ambassadeur Kislyak conférant avec Trump à la
Maison-Blanche sur la sécurité des vols militaires au Moyen-Orient. Les
médias et l’aile pro-Lindsey Graham de l’État profond ont agi comme si
Trump avait discuté avec Focalor et Vepar, les ducs de l’enfer, dans le bureau ovale.
Pourquoi supposez-vous que les nations emploient des ministres des
Affaires étrangères et des ambassadeurs, sinon pour mener des
conversations au plus haut niveau avec d’autres dirigeants nationaux ?
Et ces conversations peuvent-elles inclure des questions sensibles,
c’est-à-dire des informations classifiées ? Si vous en doutez, vous
n’avez aucune compréhension de la géopolitique ou de l’histoire.
L’histoire du Général Mike Flynn, surtout, est une vaste blague. A-t-il accepté une pige à 20 000 dollars de RT
pour une intervention en tant que citoyen privé ? Comment cela se
compare-t-il aux millions de dollars aspirés par la Fondation Clinton
dans des accords tu-payes-pour-jouer alors que Madame était
secrétaire d’État ? Ou ses discours pour Goldman Sachs et leurs
marionnettes. Les citoyens sont-ils interdits d’accepter à titre privé
des honoraires ou des indemnités de consultant de la part de pays avec
lesquels nous ne sommes pas en guerre ? J’aimerais savoir combien
d’autres anciens des administrations de Bill Clinton, Bush-II et Obama
ont été engagés sur cette base. Je prends les paris.
Les adversaires de Trump pourraient ne pas avoir de biscuit avec
cette histoire autour de la Russie, mais au cours du processus, ils
pourraient suffisamment faire enrager cet éléphant un peu voyou de Trump
pour le faire paraître incompétent afin de l’exécuter avec le 25e
amendement, et je pense que c’est le plan pour l’instant. Bien sûr, il y
a des jokers dans les manches. L’un des plus frappants est l’histoire
de ce gars de l’état-major de la DNC, Seth Rich,
assassiné en juillet dernier. Il a été abattu une nuit dans la rue, à
l’extérieur de son appartement, par des personnes encore inconnues, et
douze jours plus tard, plus de 40 000 courriels de la DNC ont atterri
chez WikiLeaks. Son ordinateur portable serait en possession des flics
de Washington DC ─ s’il n’a pas encore été jeté dans le Potomac. Je suis
généralement allergique aux théories du complot, mais cela ressemble à
une histoire particulièrement moche, qui pourrait finalement être
clarifiée si – ou quand – Julian Assange de WikiLeaks divulgue la source
de ces données. Quoi qu’il en soit, le nouveau conseiller spécial au
DOJ, l’ancien directeur du FBI, Robert Mueller, pourrait devoir suivre
cette piste bien sombre.
D’une manière ou d’une autre, cependant, l’État Profond est déterminé
à virer Trump du bureau ovale. Dans les rondes finales de cette lutte,
Trump pourrait probablement entreprendre une opération soudaine de
drainage des marécages : virer un grand nombre d’officiers des services
secrets politisés, en particulier ceux qui sont juridiquement coupables
de faire fuiter des informations classifiées dans les médias ─ un autre
domaine sur lequel M. Mueller pourrait aussi faire la lumière. Le
colossal appareil de sécurité de ce pays ─ en particulier la NSA ─ est
devenu un monstre qui dévore l’Amérique. Quelqu’un doit littéralement
réduire sa taille. Peut-être que c’est le motif principal de l’État
profond pour remuer ciel et terre afin de renverser Trump.
Dans le mouvement, bien sûr, ils sont susceptibles de fomenter une
insurrection tout aussi moche que la poussière qui a suivi le
bombardement de Fort Sumter.
Trump, tout ce que vous pensez de lui ─ et je n’ai jamais été fan, pour
le dire doucement ─ a été élu pour une raison : l’effondrement
économique en cours du pays et la souffrance d’une population sans
revenus ou sans emplois corrects. Cette partie du bien commun est
susceptible de se transformer en catastrophe complète plus tard cette
année, quelque chose comme une crise monétaire ou une crise du marché
conçue par un autre joueur de l’État Profond, la Réserve fédérale. Cela
et l’éjection de Trump pourraient coïncider avec des résultats
désastreux.
James Howard Kunstler
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire