Traduit par jj pour le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Dans mon dernier article, « La Fed est le kamikaze d’un programme plus ambitieux », j’ai exploré et déconstruit la récente propagande entourant les mesures de resserrement de la Réserve fédérale, y compris la propagande selon laquelle Jerome Powell est une sorte de banquier central voyou qui rééquilibre le système pour le bien de la nation.
Résumé des points soulevés dans cet article :
La Fed a délibérément créé la bulle afin de pouvoir la faire imploser au moment opportun. En d’autres termes, le crash auquel nous avons assisté au cours du dernier trimestre de 2018 et qui se poursuit en 2019 constitue une démolition contrôlée de l’économie. Jerome Powell n’est pas une sorte de rebelle qui s’oppose aux diktats d’argent facile de la Fed. Jerome Powell joue le rôle qui lui a été confié. Ben Bernanke et Janet Yellen avaient pour tâche de gonfler la bulle. Le travail de Jérôme Powell est de la faire éclater.
C’est une tactique utilisée par la Fed et les globalistes qui la dirigent depuis plus de cent ans : concocter une bulle de la dette, la dégonfler en provoquant une crise, siphonner les avoirs solides contre quelques sous pour un dollar, utiliser la panique pour acquérir plus de pouvoir et pousser la centralisation, introduire de nouvelles mesures de contrôle pendant que tout le monde regarde ailleurs, tirer la chasse d’eau, et recommencer.
Ce processus de démolition contrôlée nécessite un art consommé de la prestidigitation afin que les banques centrales et les globalistes évitent, en fin de compte, d’être tenus pour responsables des conséquences douloureuses de l’événement. Entre en scène Donald Trump et le faux paradigme Trump contre les Globalistes. Comme je l’ai mentionné la semaine dernière, la Fed n’est que l’une des faces de la crise. Trump est l’autre.
Les jeux autour de la confiance sont des affaires extrêmement fluctuantes. Ils peuvent être très simples et souvent évidents pour tout le monde, sauf pour les plus ineptes et les plus distraits, ou ils peuvent être extrêmement complexes avec de nombreux artefacts mouvants de tromperie, combinés en une seule machinerie complexe d’escroquerie. Il est important de comprendre que les jeux de confiance ne sont pas simplement un moyen de voler de l’argent ou des objets de valeur à des personnes ignorantes, ils constituent également un élément essentiel de la manipulation économique, de la domination du gouvernement et de la guerre en général. Presque toutes les autorités économiques traditionnelles, les politiciens, les tacticiens militaires et les agents secrets sont des escrocs d’une manière ou d’une autre.
À l’exception des tacticiens militaires agissant en défense contre un agresseur, les escrocs sont principalement des sociopathes. Pour mener à bien une lutte contre des personnes innocentes, un manque d’empathie extrême est requis. Comprendre l’esprit et les motivations des sociopathes, narcissiques ou non, permet de les identifier plus rapidement et de voir venir leurs escroqueries.
En termes de contrôle social, les escrocs élitistes sont très préoccupés par la prévention des rebellions spontanées qui s’organisent. Mais cela n’entraîne pas toujours l’écrasement complet de la dissidence. Au lieu de cela, les élites préfèrent utiliser la récupération et la diversion – des entourloupes de bonimenteurs – pour détourner les mouvements rebelles vers le mauvais ennemi, ou pour les pousser à faire confiance au mauvais leadership.
Je me rappelle souvent de l’infiltration du mouvement du Tea Party par les néo-conservateurs dans les années qui ont suivi les élections de 2008. Les néo-conservateurs ont exploité le désir des militants du Tea Party d’obtenir une légitimité et une couverture médiatique plus larges. Ils ont donné aux militants ce qu’ils voulaient en injectant leurs propres pantins politiques dans le mouvement. Il n’a pas fallu longtemps au Tea Party pour qu’il abandonne ses racines initiales de souveraineté individuelle, et son soutien à la campagne de Ron Paul, en adoptant un ton résolument étatiste. Les gens intelligents ont quitté le mouvement de bonne heure et ont poursuivi leurs propres efforts, mais l’objectif de l’establishment était atteint : la menace du mouvement populaire à la base du Tea Party avait disparu.
Cela dit, les principes traditionnels de l’économie conservatrice, du gouvernement restreint et de la liberté individuelle, demeurent enracinés dans la psyché américaine et continuent de croître. Ces idéaux ont leur vie propre et semblent presque agir parfois de manière autonome de la part d’un groupe ou d’un dirigeant en particulier.
Les médias de la liberté, ou ce que certains pourraient appeler les « médias alternatifs », ont été le principal moteur de la montée de l’activisme en faveur de la souveraineté. Ce groupe de personnes travaille sans relâche depuis des années pour diffuser aux masses les informations et les données réelles présentes dans les événements mondiaux. Au fil du temps, nous avons gagné la confiance de millions de personnes sur la base de rapports honnêtes et de prévisions précises. Ce n’était qu’une question de temps avant que l’establishment ne tente de nous récupérer également…
La chute du Tea Party a été causée par un manque de leadership cohérent. Il n’y avait personne pour mettre fin à l’infiltration néo-conservatrice. Personne n’était dans une position suffisamment forte pour contrôler les entristes et empêcher les pilules empoisonnées de se diffuser dans le sang du mouvement. Le problème avec le leadership, cependant, est qu’il induit une centralisation et un goulot d’étranglement des décisions et des actions. C’est tout un dilemme pour les partisans de la décentralisation.
La méthode la plus efficace pour l’establishment, quand il veut saboter une rébellion, est de placer une de ses propres marionnettes dans une position de direction de celle-ci. Cela exploite l’appétit subconscient du mouvement pour un leadership pyramidal et neutralise les activistes en les incitant à attendre des ordres d’en haut au lieu d’agir individuellement. Cela rend le mouvement paresseux et impuissant.
L’embrouille du faux leadership va toutefois au-delà. Un chef marionnette charismatique peut amener les activistes à suivre un chemin complètement opposé à leurs idéaux fondamentaux. Il peut transformer le mouvement en quelque chose qu’ils auraient initialement méprisé – par exemple faire muter un mouvement en faveur d’un gouvernemental limité et de la souveraineté, en un culte massivement pro-étatique. Il peut également prendre des mesures autodestructrices, faisant ainsi paraître le mouvement comme insensé ou téméraire en utilisant des mercenaires. [Cf. les casseurs chez les Gilets jaunes, NdT]
J’ai mis en garde contre cette dynamique potentielle avec Donald Trump bien avant les élections de 2016. En fait, j’avais prédit que Donald Trump remporterait les élections en partant du principe que les globalistes planifiaient une vaste arnaque : non seulement utiliser Trump comme bouc émissaire pour le crash de la « mère de toutes les bulles » qu’ils gonflaient depuis dix ans, mais aussi en faire un joueur de flûte trompeur pour attirer les mouvements conservateurs en les poussant à l’inaction, et en stigmatisant ensuite ces derniers comme co-conspirateurs dans l’effondrement économique dans lequel Trump était impliqué.
Dans mon article intitulé « Clinton vs. Trump : la récupération du mouvement Liberty », publié en septembre 2016, j’avais noté :
« Pour résumer, les élites ont besoin d’un pigeon pour endosser la responsabilité de la faillite du système financier qu’elles ont conçu. Ce bouc-émissaire ne sera pas Trump tout seul, mais les conservateurs en général. Je ne sais pas si Donald Trump est au courant de ce programme ou non. Je n’ai aucune preuve tangible indiquant que Trump est anti-constitutionnel, mais de plus, je n’ai pas beaucoup de preuves non plus indiquant qu’il est pro-constitutionnel. Il ne me reste plus que sa rhétorique pour me faire une idée, et la rhétorique ne compte pour rien.
Ce que je sais, c’est que déclencher une crise financière sous le nez de Trump et blâmer les conservateurs est beaucoup plus utile pour les élites que déclencher une crise sous Clinton et risquer de mettre les consortium bancaires internationaux sous le feu des critiques. »Le crash a maintenant commencé au dernier trimestre de 2018, alors que les marchés du logement, de l’automobile et du crédit sont en forte baisse, de même les marchés boursiers tendent à se replier en territoire baissier. Dans le même article, j’avais également déclaré :
« Je crois que Clinton est censée perdre. Si tel est le cas, et si Trump est intronisé en janvier de l’année prochaine, le mouvement pour la Liberté doit se demander s’il est vraiment un obstacle pour les élites ou s’il est un allié de ces dernières.Après deux années passées à regarder l’action de Trump, il est clair pour moi qu’il participe activement au programme pour le Nouvel ordre mondial et qu’il n’est pas un simple bouc-émissaire pour la crise économique.
La gauche est déjà enthousiasmée par la possibilité que la campagne Trump dévore le mouvement pour la Liberté et le transforme en quelque chose de méconnaissable. Jetez un coup d’œil à cet éditorial de Bloomberg intitulé ‘Le Tea Party rencontre son créateur’, qui annonce la mort du Tea Party entre les mains de Trump… »
Trump a commencé sa campagne présidentielle avec deux problèmes très importants. Premièrement, il a plaidé pour la nécessité de « drainer le marécage » de Washington D.C ., cela impliquait une critique acerbe des liens d’Hillary Clinton avec les élites bancaires et les globalistes. Deuxièmement, il a critiqué l’état frauduleux de l’économie américaine, soulignant que le marché boursier était devenu une bulle massive créée par la Réserve fédérale, qui utilisait des taux d’intérêt proches de zéro.
La première action de Trump lors de son entrée à la Maison-Blanche fut d’inviter plusieurs « créatures des marécages » dans son cabinet, allant ainsi à l’encontre de sa promesse de campagne fondamentale. Ce n’était pas si surprenant compte tenu de son passé.
Trump a été sauvé dans les années 1990 par l’agent bancaire de Rothschild, Wilber Ross, qui l’a délivré de ses dettes liées au casino Taj Mahal. Wilber Ross est maintenant secrétaire au commerce de Trump. Je demande à qui Trump va être fidèle ? Au peuple américain, qui ne peut rien lui offrir d’important, ou aux Rothschild, qui ont sauvé son image publique et son empire d’un milliard de dollars ?
Trump est également « conseillé » par Steven Mnuchin, ancien membre de Goldman Sachs, Larry Kudlow, ancien membre de la Fed de New York, et John Bolton, du CFR, entre autres.
Trump a depuis lors fait volte-face sur sa position au sujet de la situation économique. Au lieu d’alerter sur l’énorme bulle financière créée par la Fed, il a, ces deux dernières années, mené une campagne sur Twitter pour revendiquer la formation de la bulle.
Certaines personnes diront que Trump a blâmé la Fed et mis au jour ses opérations, mais il s’agit d’un théâtre basé sur des observations sélectives. Trump continue de s’ériger en pivot ou en source du crash actuel. Cette semaine encore, son administration a qualifié le déclin du marché de « petit problème » qui serait résolu une fois qu’un accord commercial avec la Chine serait acquis. En d’autres termes, Trump dit que la guerre commerciale est la cause du crash, pas la Fed. Au même moment, il blâme la Fed.
Déroutant ? Pas vraiment, quand on comprend que Trump fait partie du grand jeu d’arnaque.
Si Trump était vraiment intéressé à faire tomber les globalistes, il ne leur fournirait pas systématiquement une couverture aussi parfaite pour leurs crimes. Depuis un an, je préviens que la guerre commerciale est une distraction idéale pour le public alors que la Fed restreint le QE [planche à billets, NdT] et relève les taux d’intérêt pour éliminer la mère de toutes les bulles. Trump continue de lier le destin de son administration à la performance des marchés boursiers tout en accusant les actions de décliner à cause de ses propres conflits commerciaux avec la Chine. Mais qu’en est-il de la supposée bataille de Trump contre la Fed ? Tout cela vient de l’obsession de la lutte.
Alors que les actions s’effondraient au dernier trimestre de 2018, le scénario que Trump proposait en réponse était également assez prévisible.
Dans mon article intitulé « Dans la bataille entre Trump et la Fed, qui a vraiment gagné », publié en février 2017, je rappelais aux lecteurs que l’objectif de la Fed était une démolition contrôlée de l’économie américaine et du dollar pour ouvrir la porte à la « réinitialisation globale ». La réinitialisation est l’événement qui, selon les espoirs des mondialistes, leur permettra d’introduire un système monétaire et une économie mondiale uniques avec le FMI, et peut-être la BRI [Banque des règlements internationaux], à la baguette.
Dans mon article intitulé « Trump contre la Fed : l’Amérique sacrifiée sur l’autel du Nouvel ordre mondial », j’ai présenté les détails de l’escroquerie. Les mondialistes veulent sacrifier la Fed et le dollar pour laisser la place à leur nouvel ordre mondial, mais ils ne peuvent le faire en vase clos. Ils ont besoin d’une distraction. La « bataille avec la Fed » de Trump va probablement dégénérer en une guerre à part entière. Mais la position de Trump contre la Fed n’est pas honorable.
Selon le narratif, Trump ne s’en prend pas à la Fed parce qu’elle a créé la mère de toutes les bulles et la fait imploser délibérément. Trump s’en prend à la Fed, car il veut que la Fed grossisse encore la bulle, en continuant de soutenir une reprise boursière, qu’il a liée au succès de sa présidence. Trump sera dépeint dans les grands médias comme un enfant gâté, piquant une colère, et attaquant les banquiers centraux « innocents » qui essayaient seulement de « normaliser les marchés ».
Entre-temps, les mondialistes peuvent éliminer lentement le statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale, tout en évitant de se voir reprocher les graves conséquences économiques que cela entraînera. Un conflit entre la Maison Blanche et la Banque centrale sera présenté comme un signe que la confiance dans la dette américaine et la longévité du dollar sont un mauvais pari. Les détenteurs étrangers de dollars et de bons du Trésor, qui se débarrassent déjà discrètement de ces actifs, accéléreront le découplage. Les activités de guerre commerciale de Trump ajoutent au simulacre, créant un théâtre étincelant dans lequel les conservateurs sont incités à soutenir un leader fantoche, sur le point de s’effondrer, en confirmant, dans l’esprit des globalistes et des gauchistes, les arguments insensés contre les principes conservateurs.
Le tour de carte, c’est de faire en sorte que les défenseurs de la liberté s’investissent pleinement dans Trump, au point qu’ils finissent par assumer chaque erreur et chaque désastre qu’on peut lui imputer. Il y a une campagne de propagande concertée, ciblant le mouvement pour la liberté, qui nous dit que Trump joue « aux échecs en 4D », qu’il envisage un « coup » contre les élites du secteur bancaire, qu’il planifie de faire tomber la Fed pour sauver les États-Unis, et même qu’il collabore avec Jerome Powell pour mettre en faillite le système globaliste afin de « restaurer la République ».
Alors que Trump jette parfois un os aux conservateurs, notamment en leur promettant un mur à la frontière du sud ou un retrait en Syrie, il n’y a rien qui puisse étayer l’idée que Trump est une sorte de tacticien ingénieux, combattant les forces du mal, en utilisant son intelligence tant qu’il est dans le système. Mais, comme je l’ai déjà mentionné ci-dessus, il existe de nombreuses preuves à l’appui de ma position, qui veut que Trump soit une opposition contrôlée, travaillant avec les globalistes, pour provoquer un effondrement qui sera ensuite imputé aux idéaux conservateurs et aux militants du gouvernement pour la liberté limitée du gouvernement. Nous verrons en temps voulu. Il est malheureux cependant de voir combien de personnes, par ailleurs très intelligentes au sein du mouvement de la liberté, ont acheté l’idée que Trump est un chevalier blanc héroïque.
Les activistes et les médias alternatifs sont les vrais héros. Ce sont les gens qui ont poussé la philosophie de la liberté dans le courant dominant. Trump n’a fait que suivre la vague qu’ils ont créée. Même si celui-ci était un conservateur légitime et constitutionnaliste – ce qu’il n’est pas – le mouvement n’a pas besoin de son leadership. Il n’en a jamais eu besoin. Les globalistes le savent et espèrent nous enchaîner à Trump pendant qu’il s’enfonce dans l’oubli historique, nous détruisant tous dans le processus.
Brandon Smith
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