lundi 19 septembre 2016

Obama a été humilié

Article original de Tyler Durden, publié le 9 Septembre 2016 sur le site ZeroHedge
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr



Deux jours avant l’anniversaire des 15 ans de l’attaque du 11 Septembre, la Chambre des représentants vient d’adopter à l’unanimité – sous un tonnerre d’applaudissements – une loi permettant aux familles des victimes du 9/11 de poursuivre l’Arabie saoudite devant les tribunaux des États-Unis. Le projet de loi, qui était passé devant le Sénat en mai avec la même unanimité, arrive maintenant sur le bureau du président Obama. Et voilà où les choses se compliquent pour Obama.


La Maison Blanche s’est farouchement opposée au projet de loi, en faisant valoir qu’il pourrait tendre les relations avec l’Arabie saoudite et aussi conduire à une législation de rétorsion à l’étranger contre des citoyens américains. Obama a fait pression farouchement contre le projet de loi, et a laissé entendre qu’il y opposerait fermement son veto.

Il n’est pas seul : le gouvernement saoudien a également mené une campagne discrète à Washington pour tuer le projet de loi. Ces efforts ont cependant été vains au Congrès. Pendant ce temps, la législation a obtenu un large soutien des deux partis, et le Congrès pourrait passer outre un veto d’Obama, pour la première fois, s’il rejette le projet de loi. Un tel résultat pourrait sans doute embarrasser Obama et diviser les démocrates avant les élections de 2016 et lors de la cruciale session lame-duck du Congrès.

Pour l’instant, Obama est inflexible : «Les Saoudiens voient cela comme un acte hostile», a déclaré Dennis Ross, l’ancien coordinateur politique d’Obama pour le Moyen-Orient. «Vous pouvez être sûr de voir l’administration Obama faire tout ce qu’elle peut pour maintenir un droit de veto

Comment Obama va vendre une telle décision − pro-saoudienne et anti-américaine, qui de plus peut être refusée − à la population états-unienne, ce n’est pas encore très clair.

Dans une certaine mesure, Obama se trouve entre le marteau et l’enclume. Comme nous l’avons signalé en avril, les autorités saoudiennes ont menacé de vendre de la dette des États-Unis sous forme de bonds du Trésor et d’autres actifs américains si la loi était votée. Selon le New York Times, des fonctionnaires ont dit aux législateurs et aux responsables américains que ces avoirs totalisaient $750 milliards. Le gouvernement saoudien détenait $117 milliards de dette des États-Unis sous forme de bonds du Trésor en mars, selon les chiffres obtenus par Bloomberg. Le royaume peut avoir des actifs supplémentaires ne figurant pas dans les données en dépôt auprès de la Federal Reserve Bank de New York, comme des entités dans des pays tiers, ou par le biais de positions sur les dérivés de crédits.

Selon The Hill, les législateurs de Capitol Hill ne savent pas vraiment si Obama va effectivement utiliser son veto pour s’opposer à la loi sur la justice contre les sponsors du terrorisme. «Je suppose que son administration va bien réfléchir à l’utilisation de son droit de veto, car il pourrait être balayé», a déclaré Nadler.

Pour passer outre au veto du président, les partisans auraient besoin d’une majorité des deux tiers dans chaque chambre. «Je pense que les votes seront là pour l’emporter», a déclaré Pete King (le représentant de l’état de New York), celui même qui a présenté le projet de loi à la Chambre.

Face à un résultat potentiel perdant-perdant, beaucoup au capitole ne croient pas que le droit de veto sera invoqué. La Maison Blanche n’a pas annoncé de position officielle sur le projet de loi et les porte-parole ont été prudents dans leur formulation, évitant d’émettre une menace claire de veto. «Nous avons des préoccupations sérieuses envers le projet de loi tel qu’il est écrit», a déclaré mercredi un fonctionnaire de la Maison Blanche.

«Nous pensons qu’il doit y avoir un examen plus approfondi des éventuelles conséquences imprévues, avant que la Chambre n’adopte cette législation, a déclaré le fonctionnaire. Nous serions heureux de profiter de cette occasion pour engager des discussions plus approfondies avec le Congrès

Le président a dix jours pour soit signer, soit rejeter le projet de loi avant qu’il ne devienne loi.
Cependant, les partisans de la loi la considèrent comme un impératif moral.

«Les victimes du 9/11 et d’autres attaques terroristes sur le sol américain ont beaucoup souffert de douleur et de chagrin, il ne devraient donc pas leur être dénié le droit à la justice», a déclaré Schumer dans un communiqué mercredi. Selon la loi actuelle aux États-Unis, les victimes peuvent poursuivre un pays désigné explicitement comme un État parrain du terrorisme, comme l’Iran. Le projet de loi permettrait aux citoyens de poursuivre les pays non désignés – comme l’Arabie saoudite. [Est-ce que cela pourrait ouvrir des actions contre des États amis comme la France et l’Angleterre en Libye, Israël à Gaza ou les États-Unis eux-mêmes pour l’ensemble de leurs œuvres ? NdT]

Quinze des 19 pirates de l’air [supposés, NdT] du 9/11 provenaient d’Arabie saoudite. Les critiques ont longtemps soupçonné le gouvernement du royaume d’avoir directement ou indirectement appuyé les attaques.

Le Congrès a publié, en juillet, les 28 pages précédemment secrètes [avec moult ratures, NdT] détaillant les liens suspects entre des saoudiens et les pirates de l’air du 9/11, et il est devenu évident – à la lecture approfondie du document – que les autorités saoudiennes ont en effet aidé à planifier et à organiser les attaques, alors même que la Maison Blanche avait minimisé leur implication.

Les responsables saoudiens ont pendant des années nié que leur gouvernement ait joué un rôle dans les attaques et le gouvernement saoudien a mené une campagne discrète à Washington pour tuer le projet de loi.
Malgré sa popularité au Congrès, certains conseillers en sécurité nationale de premier plan ont également mis au pilori le projet de loi.

L’ancien ambassadeur aux Nations Unies John Bolton et l’ex-procureur général Michael Mukasey, qui ont tous deux servi sous le président George W. Bush, ont averti cette semaine que la législation «est beaucoup plus susceptible de nuire aux États-Unis que de faire justice contre tout sponsor du terrorisme».

* * *

La vraie question, cependant, n’est pas tellement ce qu’Obama va faire, et il pourrait être qualifié de traître s’il utilise son droit de veto, comme suggéré, contre la volonté de tous les membres du Congrès et de la population des États-Unis, mais comment les Saoudiens – certains des plus généreux donateurs de la Fondation Clinton – vont répondre si la loi passe vraiment. Pour rappel, dans une bourde médiatique épique, début juin, le Prince héritier saoudien a admis que l’Arabie saoudite a financé 20% de la campagne présidentielle d’Hillary, et va sûrement exiger une contrepartie en échange. À quoi la vengeance arabe peut-elle ressembler si le généreux donateur des Clinton ne devait pas être écouté ? La campagne de Hillary deviendrait sûrement très intéressante.


Note du traducteur

Si vous suivez l'actualité du FMI et de ses DTS, l'intégration du yuan dans ces fameux DTS sera officialisée ce 1er octobre. Cela devrait provoquer un afflux massif de dollar de retour aux États-Unis, les banques centrales des différents pays vendant leur réserve en dollar pour acheter ces fameux DTS (même si le dollar est lui même inclus dans ce panier). On aurait un dollar à la baisse. Voilà qui devrait faire tanguer sérieusement l'économie américaine en renchérissant ses importations notamment d'énergie (40% de son pétrole est importé notamment d'Arabie Saoudite). Si au même moment, les premières class actions devaient inciter les Saoudiens à vendre massivement leurs Bons du Trésor, on risque d'avoir un bel effet domino. Laissons les choses se faire mais réservez vos places pour le début du mois prochain, on risque de ne pas attendre l'élection américaine pour voir le début des hostilités.

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