jeudi 15 juin 2017

La soi-disant résistance

Article original de James Howard Kunstler, publié le 29 Mai 2017 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


https://www.ammoland.com/wp-content/uploads/2017/05/Hillary-Clinton-Resistance-Antifa-600x429.jpg

L’entropie ne dort jamais. Elle travaille sans remords à transformer les choses de valeur pour les dissiper en déchets inutiles et en chaleur. La complexité grandit surtout lorsque la loi des rendements décroissants multiplie les roues de la futilité tournant vers zéro. Ainsi en est-il de la décadence intellectuelle de la vie américaine dans laquelle l’agitation est tout, où tout se passe, et rien ne compte.

La dernière manifestation de cette dynamique est le mouvement curieux qui se nomme lui même « la Résistance », récemment adopté par la servante grotesque de l’État profond que le Parti démocrate est devenu sous la régence de Hillary Clinton. Sa mission est d’annuler les résultats des dernières élections nationales en prétendant que c’est la Russie qui l’a fait. Elle prétend chercher la restauration de quelque chose – mais de quoi ? Des relations de pouvoir dépravés qui règnent dans l’État profond lui-même ?



Le président Trump s’occupe actuellement de cela en transmettant la gestion du gouvernement à ses généraux et aux minions de Goldman Sachs. Les généraux réinvestissent dans le trou noir stratégique de nos aventures militaires à l’étranger. Les personnes nommées par Goldman Sachs sécurisent Wall Street pour le dépeçage continu des actifs des États-Unis. La dernière fois que j’ai vérifié, le gang de Hillary ne s’opposait à aucun de ces efforts.

La Résistance emploie des idiots utiles comme cadres – Black Lives Matter, les « sans papiers », les « antifas », la « communauté LGBTQ » – pour prétendre qu’elle représente la justice sociale, mais ce ne sont que des personnes de paille qui servent de façade à une bande qui se consacre uniquement à la reprise en main des leviers de ses « privilèges » – tout en prétendant aussi y être opposée. La Résistance tire son nom du mouvement français qui, pendant la Deuxième Guerre mondiale, a combattu l’occupation nazie, se valorisant ainsi elle-même. Mais ce costume emprunté n’est qu’une autre victoire de papier dans ce cauchemar de relations publiques qu’est devenue la vie politique américaine.

Cela implique aussi la question : à quoi ressemblerait une résistance réelle ? Tout d’abord, elle s’opposerait au vol des actifs susmentionnés qui forge l’actuelle économie américaine, le transfert de capitaux sous toutes ses formes – monétaire, politique, culturel, social – des anciennes classes moyennes au chômage vers le minuscule nombre de bénéficiaires des manipulations financières. Notez que les choses manipulées – les marchés, les devises, les titres et les taux d’intérêt – sont de plus en plus des entités fantômes qui semblent maintenir leur valeur uniquement parce que les grands prêtres de l’autorité financière disent qu’elles le font.

La durée de conservation de ce petit jeu approche de sa fin, car il appauvrit évidemment les masses et leur foi pure en des promesses sans cesse reconduites fond comme neige au soleil. Une véritable résistance commencerait à déconstruire ce clergé et ses institutions, à savoir les banques Too Big To Fail et la Réserve fédérale. La meilleure occasion pour accomplir ce nettoyage aurait été les premiers mois du mandat de M. Obama à la Maison-Blanche, aux premières heures de l’accident financier précédent en 2008 lorsque les dégâts étaient nouveaux et évidents.

Mais l’ancien président a plié sous l’influence des grands prêtres Robert Rubin et Larry Summers. Et les clercs de l’ordre inférieur ont été autorisés à faire fonctionner leur machine à sous pendant les huit années suivantes. Regardez simplement le long graphique de l’indice Standard & Poors.

Tragiquement, cette courbe toujours ascendante est maintenant considérée comme l’état normal des choses, et quand elle va se retourner, l’implosion sera beaucoup plus violente que la dernière fois.
On pourrait penser qu’une résistance authentique s’opposerait également à la consolidation croissante du pouvoir d’un appareil d’espionnage maintenant colossal – souvent qualifié de « dix-sept agences de renseignement » qui semble en guerre contre d’autres parties du gouvernement et contre les citoyens eux-mêmes. D’où le murmure ininterrompu d’allégations concernant l’« ingérence russe dans les élections », remontant à l’été 2016 et sans aucune preuve tangible ni aucune précision sur ce qui se passait réellement.

Un autre virage tragique est que les voyous de cette cinquième colonne d’agences de renseignement ont recruté les principaux organes d’information pour répéter sans cesse ses allégations jusqu’à ce que le public accepte l’histoire comme un fait établi plutôt que comme l’histoire fabriquée qu’elle semble être jusque là. La vie des personnes et des sociétés est maintenant fondée sur des versions de la « réalité » qu’ils fabriquent pour leurs propres fins. Une véritable résistance montrerait avant tout une certaine fidélité à une réalité au-delà des usines de manipulation de l’auto-illusion. Et cela conduirait à un travail acharné pour se débarrasser de cette surcharge de despotisme s’auto-entretenant.

Peut-être que ce jour commémoratif est un bon moment pour remettre en question les prétentions de la soi-disant résistance et peut-être qu’une méditation patriotique sur la nature d’une résistance authentique serait nécessaire face à la décadence continue de cette nation, pendant que c’est encore possible.

James Howard Kunstler

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