mardi 27 août 2019

Notre Yin et notre Yang

Article original de James Howard Kunstler, publié le 16 Août 2019 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


Yin and Yang - Balance in Relationships

Les cadres du New York Times voulaient changer la très ancienne devise du journal, « All the News That’s Fit to Print / Toutes les nouvelles qui sont bonnes à imprimer », pour quelque chose de plus avant-gardiste, de plus actuel, de plus agréable avec l’élan crypto-gnostique de justice sociale pour changer la nature humaine afin de faire du monde un endroit meilleur.



Ma suggestion personnelle était « All the News That’s Fit to Print for Angry, Hysterical Women and Their Intersectional Allies / Toutes les nouvelles qui sont bonnes à imprimer pour les femmes hystérique, en colère et leurs alliés intersectionels », puisque le New York Times est maintenant devenu un torchon pour leur plaidoyer, mais le choix des cadres est apparemment « The Truth is Worth It / La vérité en vaut la peine » – ou peut-être que le Times a payé des ingénieurs en logo de Madison Avenue pour cela [Ce sont les agences de publicité de Madison Avenue à New York qui conçoivent les emblèmes (logos) et les slogans des entreprises selon l’auteur, NdT].
Et l’on est amené à se demander : que cela vaut-il exactement ? Si la « vérité » est en fait une « expérience vécue », comme l’affirme le Times, alors la vérité peut être ce que vous dites qu’elle est. C’est l’éthique de base de tous les mouvements politiques tyranniques. Pour moi, « La vérité en vaut la peine » sonne étrangement comme « La fin justifie les moyens », et quiconque a suivi la soi-disant « Résistance » ces trois dernières années a pu remarquer que c’est exactement ainsi qu’elle fonctionne.

Par exemple, la capitaine de la « Résistance », Elizabeth Warren, a évoqué l’autre jour le « meurtre » de Michael Brown à Ferguson (Missouri) en 2014 « par un policier blanc ». Bien sûr, Mme Warren disait sa « vérité ». Maintenant, il se trouve que le Département de la Justice des États-Unis sous Eric Holder (c’était l’administration Obama) a déterminé qu’il ne s’agissait pas d’un meurtre, comme l’avait aussi établi une enquête de l’État du Missouri, mais plutôt que M. Brown a été abattu après avoir attaqué l’officier Darren Wilson dans sa voiture de police et essayé de saisir son arme.

La sénatrice Warren n’a-t-elle pas cru l’ancien procureur général Holder ? Y avait-il une autre opinion digne de foi à laquelle elle faisait référence ? Ou est-ce qu’elle inventait des conneries à la volée pour attirer le public ? Aurait-elle pu avoir un autre but que de provoquer l’animosité raciale ? Est-ce ce dont ce pays a besoin ? Plus de tension entre les Noirs et les Blancs ? Plus de raisons pour la suspicion et la haine ? Est-ce là que vous voulez que le leadership vous mène ?

La remarque de la sénatrice Warren démontre assez clairement le rapport ténu de la « Résistance » avec la réalité. Sa rivale, la sénatrice Kamala Harris, a tweeté sensiblement la même chose vendredi dernier. Croient-ils vraiment ce qu’ils disent, ou s’agit-il simplement d’une tactique parce que cela vaut la peine d’attiser l’animosité raciale si l’on veut devenir président ? Les médias leur ont donné à tous les deux leur bénédiction avec ce stratagème.





Il y a quelques semaines, le podcasteur Dave Rubin a fait parler Eckhart Tolle, un « maître spirituel », et M. Tolle a fait la remarque surprenante que les souffrances actuelles du monde étaient dues à un excès de yin et pas assez de yang, ce qui signifie, poursuit-il, que le principe féminin est trop souvent appliqué et pas assez le principe masculin. Cette position a fait cligner des yeux Dave Rubin à plusieurs reprises, surtout de la part de la célébrité la plus sereine de la planète, un homme beaucoup moins excitable que le Dalaï Lama, et un demi-dieu pour la foule en pantalon de yoga, buvant du thé Chai [les libéraux de la haute bourgeoisie dans leur sottise « New Age » selon l’auteur, NdT]. Trop de yin ! Il a dit ça ? Vraiment ?

M. Tolle a mis le doigt sur quelque chose. Prenons, par exemple, une chronique récente de l’éditorialiste du New York Times, Gail Collins : How to Torture Trump. Aurait-elle pu le dire plus clairement ? N’a-t-elle pas l’air d’une femme qui a reçu des conseils d’un avocat peu scrupuleux – excusez le pléonasme – en matière de divorce  ? En fait, les États-Unis ressemblent à un très mauvais mariage. Le yin américain est coincé dans une rage hystérique contre le yang. Les hommes hétéro dont l’expérience vécue inclut le mariage peuvent être familiers avec ce stratagème. Les hommes prudents choisissent souvent de ne pas s’engager dans une hystérie, qui amplifie presque invariablement l’hystérie.

L’objectif de l’hystérie matrimoniale nationale est de faire en sorte que tout conflit en cours reste non résolu. Le mélodrame avance seul de son propre élan. C’est amusant de vivre au bord de la dépression nerveuse. C’est exactement la raison pour laquelle la scène politique américaine est si désordonnée et en détresse. C’est pourquoi le Parti démocrate ne trouve aucun candidat masculin crédible. Et c’est ainsi que le pays a élu un imperturbable Golem d’Or de la Grandeur.

Too much magic : L'Amérique désenchantée 

James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

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