jeudi 1 octobre 2015

Flashback en 1988 : Préparez-vous à une monnaie mondiale en 2018

Article original publié le 1er Septembre 1988 sur le site The Economist 
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

theEconomist-Phoenix_Get_ready_for_world_currency_by_2018 

Note du traducteur

Voici un extrait d'un article du magazine The Economist, propriété de la famille Rothschild. C'est une des sources d'analyse de Brandon Smith à laquelle il fait référence dans son article Le pire est que les banquiers centraux savent exactement ce qu'ils font, pour expliquer que ce projet de gouvernance mondiale est inscrit dans le temps long et avance dans l'ombre car nos médias et nos politiques n'y font que de rares allusions alors que le projet n'est pas secret. La preuve avec cet article, datant de 1988 – eh oui! bientôt trente ans – qui sonne comme une profession de foi.



La montée de la monnaie mondiale, le Phénix, des cendres des monnaies fiduciaires nationales, à savoir la destruction des monnaies fiduciaires par l’hyperinflation. Le Phénix est bien sûr une métaphore occulte. Sur la destruction, les cendres de l’ancien ordre mondial, le Nouvel Ordre Mondial luciférien se lèvera comme un Phénix!


Dans trente ans [rappel : l’article date de 1988, NdT], les Américains, les Japonais, les Européens, et les gens dans de nombreux autres pays riches, et certains relativement pauvres ailleurs, paieront probablement leurs achats avec la même monnaie. Les prix seront cotés non pas en dollars, en yens ou en Deutschemarks, mais… comment dire? En Phénix. Le Phénix sera favorisé par les entreprises et les consommateurs, car il sera plus pratique que les monnaies nationales d’aujourd’hui, qui d’ici là, vont beaucoup ressembler à une pittoresque perturbation de la vie économique à la fin du XXe siècle.

En ce début 1988, cela peut sembler être une prévision étonnante. Les propositions pour une union monétaire éventuelle ont proliféré il y a cinq ou dix ans, mais elles ont de nouveau été envisagées avec les revers de 1987. Les gouvernements des grandes économies ont essayé de bouger d’un pouce ou deux vers un système plus contrôlé de taux de change, une logique préliminaire, il semblerait, à une réforme monétaire radicale. Par manque de coopération dans leurs politiques économiques sous-jacentes, qu’ils ont horriblement gâchées et qui ont provoqué la hausse des taux d’intérêt amenant le crash d’octobre du marché boursier. Ces événements ont châtié les réformateurs des politiques sur les taux de change. L’effondrement du marché leur a enseigné que la prétention à une coopération politique peut être pire que de ne rien faire, et que, jusqu’à ce qu’une véritable coopération soit possible (par exemple, jusqu’à ce que les gouvernements abandonnent une certaine souveraineté économique), de nouvelles tentatives d’arrimer les monnaies seront vaines.

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La nouvelle économie mondiale

Le plus grand changement dans l’économie mondiale depuis le début des années 1970 est que les flux d’argent ont remplacé le commerce des marchandises comme force qui entraîne les taux de change. A la suite de l’intégration incessante des marchés financiers mondiaux, les différences dans les politiques économiques nationales ne peuvent perturber les taux d’intérêt (ou les attentes de taux d’intérêt futurs) que légèrement, mais peuvent susciter d’énormes transferts d’actifs financiers d’un pays à l’autre. Ces transferts diminuent considérablement le rôle du flux des recettes commerciales dans leur effet sur l’offre et la demande de devises différentes, et donc dans leur effet sur les taux de change. Comme la technologie des télécommunications continue de progresser, ces transactions seront moins chères et plus rapides encore. Avec les politiques économiques non coordonnées, les monnaies ne peuvent devenir que plus volatiles.

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De toutes les manières, les frontières économiques nationales se dissolvent lentement. Alors que la tendance se poursuit, l’appel à une union monétaire entre, au moins, les principaux pays industriels semblera irrésistible pour tout le monde sauf pour les négociants en devises et les gouvernements. Dans la zone Phénix, l’adaptation économique aux variations des prix relatifs se passera en douceur et automatiquement, un peu comme cela se passe aujourd’hui entre les différentes régions au sein des grandes économies (un mémo pages 74-75 explique comment). L’absence de tout risque de change devrait stimuler le commerce, l’investissement et l’emploi.

La zone Phénix imposerait des contraintes serrées sur les gouvernements nationaux. Il n’y aurait plus, par exemple, de politique monétaire nationale. La création du Phénix mondial serait gérée par une nouvelle banque centrale, peut-être une émanation du FMI. Le taux d’inflation dans le monde et, par conséquent – avec des amplitudes faibles – chaque taux d’inflation national, seraient à sa charge. Chaque pays pourrait utiliser les impôts et les dépenses publiques pour compenser les chutes temporaires de la demande, mais il aurait à emprunter plutôt qu’à imprimer de l’argent pour financer son déficit budgétaire. En l’absence de recours à une taxe inflationniste, les gouvernements et leurs créanciers seraient obligés d’étudier leurs plans d’emprunt et de prêt de bien plus près qu’ils ne le font aujourd’hui. Cela signifie une grande perte de souveraineté économique, mais les tendances qui rendent le Phénix si attrayant l’emportent sur cette souveraineté dans tous les cas. Même dans un monde avec des taux de change plus ou moins flottants, les différents gouvernements ont vu leur indépendance politique contrôlée par un monde extérieur hostile.

Comme le prochain siècle s’avance, les forces naturelles qui poussent le monde vers l’intégration économique vont offrir aux gouvernements un large choix. Ils peuvent aller avec le courant, ou ils peuvent construire des barricades. Préparer la voie pour le Phénix signifie moins de prétendus accords politiques et plus de vraies relations. Cela signifie que sera permise, et même promue activement, l’utilisation par le secteur privé d’une monnaie internationale aux côtés des fonds nationaux existants. Cela laisserait les gens voter avec leurs portefeuilles pour une éventuelle mutation vers une pleine union monétaire. Le Phénix serait probablement, au début, comme un cocktail de monnaies nationales, tout comme les droits de tirage spéciaux (DTS) le sont aujourd’hui. Avec le temps, cependant, sa valeur par rapport aux monnaies nationales cesserait d’avoir de l’importance, parce que les gens le choisiraient pour sa commodité et la stabilité de son pouvoir d’achat.

[…]

L’alternative, pour préserver l’élaboration de politiques autonomes, impliquerait une nouvelle prolifération de contrôles vraiment draconiens sur les flux commerciaux et les capitaux. Ce futur offre aux gouvernements des temps radieux. Ils pourraient gérer les mouvements des taux de change, déployer une politique monétaire et budgétaire sans inhibition, et lutter contre les effets néfastes résultant de l’inflation des prix et des politiques de revenus. C’est une perspective qui paralyse la croissance.

Planifiez un Phénix pour environ 2018, et souhaitez-lui la bienvenue quand il sera là.

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