jeudi 26 décembre 2019

Le dernier acte

Article original de Dmitry Orlov, publié le 18 décembre 2019 sur le site Club Orlov
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

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En traitant le flux d’informations sur les événements qui se déroulent aux États-Unis, il est impossible de se débarrasser d’un sentiment d’irréalité des plus troublants – celui d’une population piégée dans une sombre grotte remplie de petits écrans lumineux, tous affichant des images différentes mais diffusant essentiellement le même message. Ce message est que tout va bien, comme d’habitude, et que tout peut continuer ainsi. Mais pourtant, quoi qu’il se passe, ça ne peut pas durer éternellement, donc ça ne durera pas. Plus précisément, un certain canard est mort récemment, et je veux vous en parler.



Il est facile de comprendre pourquoi ce message particulier est coincé en mode rediffusion même si la situation change irrévocablement. En 2019, 90 % des médias aux États-Unis sont contrôlés par quatre conglomérats médiatiques : Comcast (via NBCUniversal), Disney, ViacomCBS (contrôlée par National Amusements) et AT&T (via WarnerMedia). Ensemble, ils ont formé une monoculture médiatique corporative conçue pour maximiser le plus efficacement possible la plus value pour les actionnaires.

Comme je l’écrivais dans Reinventing Collapse en 2008, « …dans une société de consommation, tout ce qui dissuade les gens de faire leurs courses est dangereux et tous les consommateurs le sentent. Toute expression de la vérité sur notre manque de perspectives de survie en tant que société industrielle prospère et hautement développée perturbe l’inconscient collectif consumériste. Il y a un instinct de troupeau qui la rejette et, par conséquent, elle échoue, non pas ouvertement, mais c’est parce qu’elle ne génère pas de profits qu’elle est impopulaire. »

Il y a deux ans, dans un diaporama intitulé de façon optimiste « Combler le fossé de l’effondrement » (entre l’URSS et les États-Unis), j’écrivais : « … Il semble qu’il y ait une bonne chance que l’économie américaine s’écroule dans un avenir proche. Il semblerait aussi que nous ne soyons pas particulièrement bien préparés à cela. Dans l’état actuel des choses, l’économie américaine est prête à faire quelque chose comme disparaître. » Et maintenant, je crois que j’assiste enfin aux préparatifs de la répétition finale de cet acte ; la troupe de ballet fait des exercices d’étirement et la grosse dame fait des arpèges pour s’échauffer….

Il est clair que cet acte final n’a pas encore eu lieu. La diffusion en boucle des médias continue, gardant la population convaincue que l’avenir ressemblera au passé – sauf qu’il y aura, peut-être, plus d’éoliennes, de panneaux solaires et de voitures électriques. La population continue à être poussée à faire des achats – ou, plus souvent maintenant, à commander en ligne – pour des choses dont elle n’a pas besoin, en payant avec de l’argent qu’elle n’a pas.

Bien sûr, il y a eu des changements. La situation de la population américaine s’est progressivement détériorée. Les taux de toxicomanie et de suicide ont grimpé en flèche alors que les taux de natalité ont chuté. L’achat d’une maison est maintenant hors de portée pour la grande majorité des jeunes couples. Les statistiques du chômage artificiellement « roses » cachent les quelque 100 millions de personnes considérées comme « inactives », parce qu’elles ont perdu leur emploi il y a quelque temps et qu’elles n’ont pas pu en trouver un autre. Unique parmi les pays développés, l’espérance de vie des hommes blancs – la partie de la population la plus active et la plus prospère de l’histoire – a diminué. Ce sont tous des aspects négatifs, mais ni l’un ni l’autre, ni leur combinaison ne menacent directement l’existence même de l’économie américaine.

Néanmoins, il est possible de construire une argumentation convaincante sur le fait que Rome est, pour dire les choses au sens figuré, en train de brûler. Pour poursuivre avec la métaphore, face aux preuves qui s’accumulent, il est particulièrement évident qu’il se passe quelque chose de louche. Dans l’ensemble, on constate un recul constant par rapport à l’examen précédent de la situation, à tout point de vue malgré l’effort concerté pour maintenir les apparences à tout prix.

Prenons la guerre commerciale avec la Chine, qui dure depuis début 2018. Trump a récemment déclaré une victoire majeure, mais à l’examen, les signes de victoire sont impossibles à discerner. En 2017, les États-Unis ont enregistré un déficit commercial de 750 milliards de dollars avec la Chine sur 3 300 milliards de dollars de commerce (22,7 %). En 2018, il a grimpé à 930 milliards de dollars sur 3 800 milliards (24,4 %). La Chine a trouvé des moyens de parer chacune des offensives de Trump en imposant des contre-droits de douane. Après deux années de ce genre de guerre de tranchées de type Première Guerre mondiale, pendant lesquelles les États-Unis ont lentement perdu du terrain, il est devenu clair que les États-Unis n’ont aucun moyen de faire pression sur la Chine.

Et c’est dans ces conditions que Trump déclare soudain la victoire ; pas une victoire complète – qui devra attendre la réélection de Trump pour son second mandat – mais une victoire quand même, car les Chinois auraient accepté d’acheter pour 200 milliards de dollars supplémentaires d’exportations américaines, dont 50 milliards de dollars d’exportations agricoles provenant des États qui ont voté pour Trump en 2016. Mais Trump ment à ses partisans. Au cours des deux dernières années, les Chinois ont importé environ 24 milliards de dollars de produits agricoles des États-Unis, et des sources proches des négociations commerciales ont déclaré que les Chinois ont accepté d’augmenter ces importations de seulement 16 milliards de dollars, ce qui porte le total à 10 milliards de dollars de moins que les 50 milliards promis. Même alors, le secteur agricole américain devrait rapidement augmenter sa production d’un facteur 1.6, ce qui est peu probable. [Surtout que les intempéries du printemps dernier ont fortement réduit la production, NdT]

Les agriculteurs ne le découvriront qu’après avoir voté pour réélire Trump, mais ce n’est pas le problème de celui-ci. Ce n’était pas non plus le problème de Trump lorsqu’en 2017, les Chinois ont promis d’acheter 120 milliards de dollars d’exportations américaines de gaz naturel liquéfié, volume que les États-Unis n’ont pas été en mesure de fournir. Et maintenant que l’oléoduc russe Force de Sibérie est opérationnel et que les volumes exportés s’envolent, alors que les sociétés américaines [fournissant le gaz de schiste] enchaînent les faillites, la question est devenue largement théorique. La promesse sur l’agriculture n’est qu’une rediffusion de la promesse du GNL à une plus petite échelle. Les apparences sont tout ce qui compte, et les apparences sont ce que Trump offre à chaque fois. Et si ses électeurs veulent le croire, qui les en empêchera ? Même s’il est clair qu’elle se dirige vers une défaite pour les États-Unis dans leur ensemble, la guerre commerciale avec la Chine est certainement un énorme point positif pour Trump : tout ce qu’il a à faire pour gagner personnellement est de livrer périodiquement des promesses que les autres ne tiendront pas – mais ce n’est pas son problème.

Un autre avantage net pour Trump est l’interminable saga de sa destitution. Cela l’a maintenu sous les feux de la rampe médiatique et lui a permis de prétendre qu’il l’emporte héroïquement contre vents et marées tout en ridiculisant son opposition aux yeux de ses fidèles. Après que la fable de « l’ingérence russe » se soit vidée de sa substance, une justification encore plus absurde pour une destitution a pris place. La tentative de destitution de Trump pour avoir refusé de coopérer à une enquête du Congrès est en voie d’échouer, car toute personne plus intelligente qu’un seau de poisson pénien californien devrait savoir qu’il appartient aux tribunaux, et non au législateur, de régler les différends entre la législature et l’exécutif. Il ne reste plus qu’un abus de pouvoir présumé de la part de Trump. Apparemment, il est interdit à un président américain de demander à un dirigeant étranger d’enquêter chez lui sur un candidat à la présidence américaine pour toute une série de crimes tels que la corruption, les pots-de-vin et le blanchiment d’argent. Tout cela peut sembler ridicule, mais cela sert à quelque chose : cela permet à Trump de faire le ménage en se faisant une publicité gratuite et de continuer à s’agiter – tweeter, dans son cas – pendant que Rome brûle.

Mais ce qui met vraiment le feu à Rome, ce n’est pas l’état de décrépitude de la société américaine, ni l’aggravation permanente et continue du déséquilibre commercial avec la Chine, ni la farce sans fin de la destitution. C’est l’échec en cours du dollar américain. Pour ceux qui y ont prêté une attention particulière, le caractère surréaliste des procédures et le fait que les résultats ne se limitent plus aux apparences sont devenus parfaitement évidents, mais ces gens ne constituent qu’une infime minorité. Ce qui a permis aux politiciens et aux médias d’exploiter le préjugé inné de normalité du grand public, et de maintenir la boucle de la rediffusion sans que trop de gens comprennent ce qui se passe réellement, c’est la capacité du gouvernement américain – avec l’aide de la Réserve fédérale, qui est une entité liée au gouvernement même si elle est privée – à combler l’abîme des finances publiques en émettant de la dette sous la forme de bons du Trésor américain.
Le Trésor américain a été en mesure d’exploiter son « privilège exorbitant » d’émettre des titres de créance internationalement reconnus et négociés, libellés dans sa propre monnaie – le dollar américain – qui est la principale monnaie de réserve mondiale depuis plusieurs décennies. Le statut de monnaie de réserve a véhiculé une certaine aura de sécurité et de fiabilité – la monnaie-papier n’est, après tout, basée que sur la confiance – et a soutenu le marché financier le plus grand et le plus liquide du monde. N’importe qui, où qu’il se trouve, peut proposer des bons du Trésor américain en garantie d’un prêt et obtenir un faible taux d’intérêt parce que ce papier est considéré comme de l’« argent réel » – quoi que cela signifie. Et puis ce mécanisme est soudainement en train d’échouer.

Il est difficile de dire ce qui a fait ébranler cette confiance. Il pourrait s’agir simplement de l’augmentation inexorable et de plus en plus rapide de la dette publique américaine. Il pourrait s’agir du découplage flagrant entre le taux de croissance de l’économie américaine et le taux d’accroissement de son endettement. Cela pourrait aussi être le fait qu’une grande partie du monde fait un effort concerté pour abandonner le dollar américain comme monnaie de réserve et comme moyen d’échange dans le commerce international – la Russie a vendu presque toute sa dette américaine ; la réserve de la Chine est beaucoup plus importante, mais elle la vend aussi progressivement. La cause ultime n’est pas claire, mais ce qui est clair, c’est qu’en août 2019, quelque chose s’est finalement brisé, et les bons du Trésor américains sont passés de « considéré comme de l’argent réel » à « ce que personne ne veut détenir ».

J’ai écrit à ce sujet pour la première fois en septembre, lorsqu’il est apparu clairement que le marché de la dette américaine connaissait de véritables difficultés. Aujourd’hui, trois mois plus tard, la situation n’a fait qu’empirer, et il semblerait que ce marché des bons du Trésor se soit définitivement effondré. J’essaierai d’esquisser ce que cela signifie pour l’économie et la société américaines plus tard – un indice : alerte rien de bon – mais pour l’instant, je veux juste vous expliquer ce qui s’est passé. En attendant, s’il vous plaît, mettez votre biais de normalité en lieu sûr, au cas où vous en auriez besoin plus tard, bien que je n’aie aucune idée à quoi il va servir.

Auparavant, lorsqu’il était clair qu’une surcharge de créances irrécouvrables pouvait déclencher à tout moment un effondrement financier, la Réserve fédérale, qui est chargée d’imprimer l’argent, s’est engagée dans ce qu’elle appelle par euphémisme un « assouplissement quantitatif » (« QE »). Elle a imprimé beaucoup de dollars américains en échange de diverses cargaisons de bons du Trésor, ainsi que d’autres déchets financiers, dans le but de les revendre plus tard tout en cachant les vices, préservant ainsi l’apparence que les dollars américains sont une dette souveraine soutenue par la bonne foi et le crédit du gouvernement américain plutôt que d’être simplement quelques vieux papiers remplissant ses coffres-forts. Mais lorsqu’elle a déclaré que l’assouplissement quantitatif était terminé et qu’elle a essayé de vendre ses bons, l’enfer s’est immédiatement déchaîné et elle a été forcée de repasser directement en mode rachat, avec un plan qui a été qualifié sarcastiquement de « non QE ». Au-delà des euphémismes, ce qui se passe s’appelle à proprement parler une « monétisation de la dette » : c’est quand un gouvernement « emprunte » de l’argent non pas en vendant sa dette en échange d’argent qui existe déjà mais simplement en imprimant l’argent avec de l’encre et du papier, ou en introduisant des chiffres magiques dans un ordinateur très sécurisé.

Passons en revue certains des détails pertinents. Ce « Non QE » a en fait commencé bien avant qu’il ne soit annoncé et s’est déroulé en mode furtif. Sur une période de six semaines à compter de septembre 2019, la Fed a monétisé en moyenne 20,5 milliards de dollars par semaine. Ce taux est compatible avec l’ampleur de ses efforts antérieurs d’« assouplissement quantitatif » à leur apogée. Elle a été forcée de le faire parce que le taux REPO sur les bons du Trésor a grimpé à 10 fois le taux fixé par la Fed. REPO [prise en pension] est l’abréviation de « repurchase agreement » ; c’est l’endroit où un tiers emprunte à court terme à un autre tiers, en utilisant des bons du Trésor – et d’autres instruments de dette supposés très sûrs – comme garantie, tout comme un prêteur sur gages vous donnera de l’argent contre une montre et vous permettra ensuite de la racheter. L’énorme flambée des taux d’intérêt a montré que ces bons n’étaient plus considérés comme une garantie particulièrement sûre, la Fed a du intervenir et commencer à utiliser des dollars fraîchement imprimés pour noyer le problème. Et cela ne s’est jamais arrêté. En fait, le problème a pris de l’ampleur au point qu’alors que l’année se termine, la Fed s’est engagée sur 500 milliards de dollars d’impression pour s’assurer que personne ne manque d’argent.

On pense généralement que l’action de la Fed est liée à la dette à court terme, et qu’il s’agit donc d’un problème de court terme, mais ce n’est tout simplement pas le cas. Depuis le début du mois d’août – le début du mode furtif du « non QE » – la Fed a injecté 179 milliards de dollars pour racheter des bons du Trésor, dont 108 milliards, soit 60%, pour des bons du Trésor à maturité supérieure à un an. Comparons ces chiffres au total des emprunts contractés par le gouvernement américain au cours de la même période, qui s’est élevé à 659 milliards de dollars, dont 368 milliards de dollars de dette à court terme et 291 milliards de dollars à long terme. Ainsi, au cours de cette période, la Fed a monétisé 37,1 % de nouvelle dette à long terme et seulement 19,2 % de dette à court terme. Cela devrait vous rassurer si vous soupçonniez qu’il ne s’agit pas d’un problème de court terme, mais que vous n’en étiez pas certain. C’est bien un problème structurel à long terme.

Ensuite, examinons si le problème est en cours de résolution ou s’il s’aggrave. Rassurez-vous, la situation s’aggrave. Si l’on examine les chiffres d’octobre et de novembre, la Fed a monétisé plus de la moitié (50,7 %) de la nouvelle dette publique américaine. Selon une projection linéaire, s’il a fallu quatre mois à la Fed pour passer de 0% à 50%, elle passera de 50% à 100% en quatre autres mois d’ici le 1er avril 2020. Mais qui peut dire que l’augmentation sera linéaire plutôt qu’exponentielle ? Quoi qu’il en soit, la tendance est indubitable : le marché de la dette du gouvernement américain – le marché le plus vaste et le plus liquide du monde – est mort. La seule chose qui maintient la valeur des bons du Trésor des États-Unis, c’est l’« imprimante » de la Fed. Et la seule chose qui maintient la valeur de la production de l’imprimerie de la Fed, c’est… qu’est-ce que c’est, exactement ? Oui, c’est ça, exactement !

Ajoutons un autre détail saillant. Au cours de l’année 2020, 4 665 milliards de dollars de bons du Trésor viendront à échéance et devront être « roulés » par de nouveaux bons. Il s’agit d’un record historique, qui s’ajoute à la nouvelle dette qui devra être émise pour que le gouvernement américain puisse continuer à fonctionner. Au cours de l’année écoulée, le déficit budgétaire américain s’est élevé à 1 022 milliards de dollars, soit une augmentation de 15,8 % par rapport à l’année précédente. Si cette tendance se poursuit, le nouveau déficit sera d’environ 1 183 milliards de dollars. Pour éviter que les rouages de la finance ne s’écroulent, la Fed devra, en 2020, monétiser, c’est à dire imprimer, près de 6 000 milliards de dollars.

Il semble probable qu’au cours des prochains mois, le président de la Fed, Jérôme Powell, doive annoncer « pas pas QE », puis « pas pas pas QE » et enfin « Lait-lait-citronnade, les balivernes au coin de la rue sont servies » avant de se précipiter aux toilettes unisexe en sanglots, inconsolable ! Et puis Donald Trump sera contraint de parodier Boris Eltsine, qui, le 14 août 1998, a rassemblé toutes la gravité présidentielle qu’il pouvait et a prononcé les sages paroles suivantes :
Девальвации рубля рубля не не будет. Это твердо твердо и и четко. Мое утверждение – не просто просто моя фантазия бы, и не потому потому, что я я не хотел хотел бы девальвации. Мое утверждение базируется на что том том, что все все просчитано. Работа по отслеживанию отслеживанию положения проводится проводится каждые сутки. Положение полностью полностью контролируется.

Ma traduction …
Il n’y aura pas de dévaluation du rouble. C’est ma position ferme et claire. Cette affirmation n’est pas seulement un produit de mon imagination, et ne reflète pas mon désir d’éviter qu’une dévaluation se produise. Cette affirmation repose sur le fait que tout est pris en compte. Le travail de réévaluation de la situation se fait quotidiennement. La situation est entièrement sous contrôle.
Et trois jours plus tard, le gouvernement russe déclarait une faillite souveraine. Le rouble chutait de 300% par rapport au dollar américain et l’économie russe, qui était à l’époque extrêmement dépendante des importations, s’est effondrée. Dans un scénario similaire, l’économie américaine s’effondrera beaucoup plus durement.

Comme la Russie en 1998, les États-Unis sont extrêmement dépendants des importations. Mais ici, le gouvernement américain n’est pas le seul grand emprunteur : la plupart des entreprises américaines sont des cadavres zombifiés et surendettés. Depuis de nombreuses années, elles empruntent à des taux d’intérêt artificiellement bas pour acheter leurs propres actions et soutenir leur valeur dans un effort ridicule pour maximiser le rendement pour les actionnaires face à une croissance économique stagnante. Si elles ne parviennent plus à refinancer leur dette à des taux d’intérêt artificiellement bas, qui disparaîtront lorsque la Fed perdra définitivement le contrôle de la situation, elles seront automatiquement obligés de se déclarer en faillite et seront liquidées.

Si vous voulez maintenir une perspective optimiste en dépit de tout cela, voici un livre que vous voudrez peut-être lire.

Les cinq stades de l'effondrement

Dmitry Orlov

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

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