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mercredi 20 septembre 2017

Les trois phases de la réaction aux menaces existentielles : action, tromperie et désespoir

Article original de Ugo Bardi, publié le 10 juillet 2017 sur le site CassandraLegacy
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr




J’ai toujours été fasciné par la façon dont la conscience des gens contre les menaces collectives devient floue et disparaît à mesure que la menace se rapproche. Regardez, ici, le concept de « Peak Oil » tel qu’il apparaît sur « Google Trends ». Vous voyez comment l’intérêt a diminué à presque rien après avoir été très populaire au début du XXIe siècle.


mardi 18 avril 2017

Pourquoi attendons-nous le Peak Oil ?

Article original de David Warrilow, publié le 5 avril 2017 sur le site resilience.org
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr




Rappelez-vous ces longues journées de voyages pendant les vacances où la question revenait sans cesse : « Quand est-ce qu’on arrive ? ». Eh bien, pour beaucoup dans la communauté du Peak Oil, l’attente de son arrivée a suscité un sentiment similaire, car les prédictions de certains universitaires, commentateurs et blogueurs ne se sont pas concrétisées. Donc, cela vaut la peine de revisiter certains documents de réflexion qui révèlent une approche plus sophistiquée pour le calendrier du Peak. Cela peut donner aux gens une plus grande appréciation des défis à faire une prédiction pour un tel événement si complexe.

mardi 13 décembre 2016

L’élection du Peak Oil

Article original de Ugo Bardi, publié le 1er Décembre 2016 sur le site CassandraLegacy
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
The Victory Report
Le pic de la production de brut conventionnel a été atteint entre 2008 et 2011. Il semble que nous ayons dépassé le pic «tous liquides» en 2015, bien qu’il faudra encore un peu de temps pour s’assurer qu’une tendance à la baisse irréversible ait bien commencé. Bien sûr, atteindre le sommet a généré un déni véhément que le pic même existe. Dans cet article, Eugène Marner commente comment et pourquoi les élections présidentielles ont complètement ignoré les faits réels de la baisse de l’approvisionnement en énergie nette des combustibles fossiles.

mercredi 30 novembre 2016

Le pic pétrolier dans un monde hors de la réalité

Article original de Ugo Bardi, publié le 22 Novembre 2016 sur le site CassandraLegacy
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


Le nouvel «eldorado du pétrole» est dans l’ouest du Texas


Parfois, j’ai le sentiment de vivre dans un univers libre de faits où les lois de la physique ne tiennent que si vous croyez en elles
Ainsi, l’USGS a sorti un communiqué de presse que les médias ont diffusé immédiatement en parlant d’une grande découverte : 20 milliards de barils, quelque part au Texas dans un endroit appelé Wolfcamp. Bloomberg multiplie ce nombre par le prix actuel du pétrole et propose un titre qui se lit comme suit : Un trésor de 900 milliards de dollars de pétrole, et parle d’un «eldorado» et d’un «cadeau qui continue à donner». USA Today parle de «la plus grande réserve de pétrole jamais trouvée aux États-Unis». Et que diriez-vous des commentaires ? Quelques exemples.

mardi 18 octobre 2016

L’asymptote ou le pic : quel avenir pour l’humanité ?

Article original de Ugo Bardi, publié le 21 Août 2016 sur le site Cassandra Legacy
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


Ceci est une republication (avec quelques modifications mineures) d’un article qui est paru sur le site The Oil Drum Europe 2009. Il me semble qu’il est  intéressant de le republier, après mon article récent sur les perspectives à long terme de l’énergie photovoltaïque. Notez comment, en 2009, j’ai dit que «la loi de Moore ne montre aucun signe de ralentissement». Après sept ans, ce n’est plus vrai!

mardi 20 septembre 2016

Un astéroïde appelé « Peak Oil »

Article original de Ugo Bardi, publié le 13 Septembre 2016 sur le site Cassandra Legacy
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

… ou la véritable cause de l’inégalité sociale croissante aux États-Unis

 
Productivité / Salaire

Dans un article récent sur le Huffington Post, Stan Sorscher présente le graphique ci-dessus et pose la question de ce qui a pu se produire au début des années 1970 qui a tout changé. Le graphique est impressionnant, mais qu’est ce qui a causé ce «quelque chose» qui est arrivé au début des années 1970 ? Selon Sorscher, c’est notre choix de valeurs nationales. Nous avons abandonné les valeurs américaines traditionnelles qui ont construit une grande et prospère nation.

mercredi 14 septembre 2016

Le pic pétrolier sous un autre nom reste le pic pétrolier

Article original de Diego Mantilla, publié le 8 Septembre 2016 sur le site Cassandra Legacy
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

 

L’un des diagrammes les plus convaincants que j’ai jamais vu, est le diagramme The Growing Gap (L’écart croissant) qui apparaissait dans chaque lettre ASPO. Celui-ci est tiré de la dernière newsletter de l’ASPO, écrit par Colin Campbell et publié en avril 2009.

mardi 8 mars 2016

Les gros foreurs US arrêtent les opérations de fracturation

Les gros foreurs US arrêtent les opérations de fracturation alors que les prix du pétrole continuent de couler

Article original de Steve Horn, publié le 28 Février 2016 sur le site Desmog Blog
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr



Ce fut une semaine tumultueuse dans le monde de la fracturation hydraulique pour le pétrole de schiste et le gaz, avec quelques-unes des plus grandes entreprises aux États-Unis annonçant des arrêts temporaires de leurs opérations de forage dans plusieurs zones jusqu’à ce que les prix du pétrole renaissent de leurs cendres.

lundi 14 décembre 2015

Peak Oil: assistons-nous au vrai pic ?


Article original de Ugo Bardi , publié le 10 Décembre 2015 sur le site cassandralegacy
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

World Supply-Demand November 2015
Offre-demande mondiale Novembre ici à 2015
Art Berman analyse les données les plus récentes provenant de l’EIA sur son blog. Ces données en disent long au sujet de ce qui se passe sur les marchés du pétrole depuis deux ans. Le tout semble avoir été hors de contrôle, voyant tout le monde pomper autant que possible, se souciant seulement de nuire à la concurrence et sans trop penser à la catastrophe provoquée par la surproduction globale. L’excédent a stimulé la demande, mais seulement faiblement. Le résultat a été l’effondrement du prix du pétrole, que nous voyons encore aujourd’hui.

Il semble maintenant que le marché se redresse lentement de ce déséquilibre. La demande augmente, et l’offre semble avoir atteint un pic en juillet 2015. Dans quelques mois, nous pouvons revenir à une situation où la demande correspond à l’offre. Nous devrions alors retrouver une hausse des prix. Nous allons probablement voir la production descendre, et l’ensemble du système retrouver un certain équilibre ; au moins pour quelques temps. Bien sûr, l’élément principal dans le réajustement est le déclin de la production à partir des schistes aux États-Unis (image de Ron Patterson).



Juillet a-t-il été le pic pour tous les combustibles liquides ? Nous ne pouvons pas encore le dire. Ce que nous pouvons dire, c’est que la période de surabondance de pétrole a fait des dommages considérables à l’industrie pétrolière. Peut-être, commençons-nous maintenant le déclin terminal de l’industrie du pétrole dans le monde ; mais nous devons encore attendre pour en être sûr. Les Américains, aiment, semble-t-il, les cycles de booms et de récessions et, si les prix montent encore, ils pourraient vouloir verser à nouveau de l’argent dans l’industrie des pétroles de schiste. La seule chose sûre est que les combustibles fossiles doivent disparaître, tôt ou tard.

Hugo Bardi

Liens
Les econoclastes ont aussi commentés le travail de Art Bertman

lundi 30 novembre 2015

La maladie syrienne : Ce que le pétrole a donné, le pétrole va le reprendre

Article original d'Ugo Bardi, publié le 22 Novembre 2015 sur le site http://cassandralegacy.blogspot.fr
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr





Ici, je soutiens que les origines de l’effondrement syrien se trouvent dans le ralentissement économique généré par l’épuisement progressif des réserves syriennes de pétrole. Le pétrole brut avait créé la Syrie moderne, le pétrole brut l’a détruit. Ce phénomène peut être qualifié de «maladie syrienne». Question : «Quel sera le prochain pays affecté ?»

vendredi 13 novembre 2015

Quels étaient les véritables origines de la grande crise du pétrole des années 1970 ?


Article original d'Ugo Bardi, publié 08 novembre 2015 sur le site cassandralegacy
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr  

Politique ou épuisement de la ressource ?



S’il vous arrive d’être pris sur un bateau dans une tempête majeure, comme dans cette image d’Hokusai, vous allez sûrement penser que vous subissez un choc majeur. Cependant, il est également vrai qu’aucune tempête ne modifie le niveau moyen de l’eau des océans. Donc, les tempêtes du pétrole des années 70 ont été perçues comme des chocs majeurs, mais ont-elles changé les tendances moyennes de la production de pétrole dans le monde ? Dans ce post, je soutiens qu’elles ne l’ont pas fait. Tout comme une vague en mer doit s’écraser sur un rivage, tôt ou tard, de même la production de pétrole qui avait grandi si vite dans les années 1950 et 1960, devait baisser, tôt ou tard. Et elle l’a fait.

jeudi 29 octobre 2015

Oh Pétrole, où est ton pic?

Article original de F. William Engdahl, publié le 9 Octobre 2015 sur le site  http://journal-neo.org
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


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Il y a deux grands mythes utilisés au cours des dernières années pour convaincre le monde de la catastrophe imminente si nous ne changeons pas radicalement notre style de vie vers plus d’austérité. Les deux mythes sont basés sur une fraude scientifique et sur leur propagation dépourvue d’esprit critique par des médias complaisants et même par certains médias alternatifs. L’une est l’idée que le climat du monde se réchauffe, ou tout au moins change, en raison presque exclusivement de notre comportement, par nos émissions anthropiques. Le deuxième grand mythe, a été lancé en 1956 à Houston au Texas par un employé de l’une des plus grandes compagnies pétrolières du monde, puis il a été dépoussiéré il y a 15 ans au début de l’administration Dick Cheney-Bush. Il a été appelé la théorie du pic pétrolier.

jeudi 15 octobre 2015

PeakOil : Les bases

Article original de Allan Stromfeldt Christensen , publié le 30 Septembre 2015 sur le site fromfilmerstofarmers.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


Préambule

Contrairement à l'opinion reçue, nous ne vivons pas à l'ère de l'information. Nous vivons à l'âge du pétrole. Regardez autour de vous et essayez de trouver quelque chose qui ne soit pas lié au pétrole, tâche pratiquement impossible, que ce soit une arthroplastie de la hanche, les petits morceaux de plastique enroulés autour des extrémités de vos lacets ou la vaste infrastructure qui rend possible le soi-disant âge de l'information.


mercredi 14 octobre 2015

Pic pétrolier – Cul par dessus tête [3/3]

Article original de Allan Stromfeldt Christensen , publié le 30 Septembre 2015 sur le site fromfilmerstofarmers.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


Oubliez l’austérité et le Grexit – C’est l’heure du Gretaway !


Note du Traducteur

Dans ce dernier épisode, Allan propose un constat douloureux : sans énergie, des gens et même des pays peuvent se trouver exclus de la civilisation industrielle. Je vous laisse le plaisir de découvrir son Gretaway et la fin de son analyse.






« Prenez mon argent! Pleeeeeease! »



Donc nous sommes ici devant une sorte de précipice, en regardant le crépuscule de l’économie industrielle, dû au pic des approvisionnements énergétiques mais aussi au pic de l’offre de crédit (comme expliqué dans la partie 2 de cette série en 3 parties).


dimanche 11 octobre 2015

Pic pétrolier – Cul par dessus tête [2/3]

Article original de Allan Stromfeldt Christensen , publié le 11 Septembre 2015 sur le site fromfilmerstofarmers.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


Note du traducteur 

Ce second épisode permet de relier les problématiques de crédit et d'endettement à la production d'énergie, base de notre système économique





Confusion naissante chez les hommes les plus intelligents de la salle
(photo de Rafael Matsunaga)

Comme j’avais commencé à l’évoquer à la fin de la première partie  de ce triptyque, je suis très récemment venu à la conclusion que les prix du pétrole ne vont pas avoir une tendance haussière, en raison du resserrement de l’approvisionnement imposé par le pic pétrolier, mais vont au contraire se déprécier. Bien sûr, cela va à l’encontre de la logique commune de l’offre et de la demande, mais lorsque l’on tient compte de la méthode par laquelle la majorité de notre argent est créé, on peut voir entrer en jeu un effet déflationniste. Bizarrement cela m’a pris longtemps pour le deviner, car bien qu’ayant amassé un tas d’éléments divers, je n’avais pas réalisé qu’ils faisaient en fait tous partie du même puzzle.

Pic pétrolier – Cul par dessus tête [1/3]

Article original de Allan Stromfeldt Christensen, publié le 1er Septembre 2015 sur le site fromfilmerstofarmers.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr 


Note du traducteur 

Je vous présente aujourd'hui le premier d'une série de trois articles qui reprennent la tonalité des textes récents de Gail Tverberg ou de Gérard Foucher, en liant énergie, dette et économie. Il aborde aussi un élément cardinal de la réinformation, appliquée à ces trois domaines : la prise de conscience.






Cette année, l’effondrement des prix du pétrole, auquel s’est ajouté la semaine dernière son effondrement sur les marchés boursiers, m’a pris au dépourvu concernant les implications économiques du pic pétrolier.
Je présente dans cet article ce que j’en ai appris puis m’étendrai davantage à ce sujet dans les articles qui suivront.

vendredi 10 avril 2015

Pourquoi l'effondrement du prix du pétrole est la faute de schiste américain ?

Article original de Art Berman, publié le 6 Avril 2015 sur le site Oilprice.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

L'effondrement actuel du prix du pétrole est la conséquence de la surproduction de pétrole de schiste. L'effondrement s'est produit en raison de l'incapacité du marché mondial à supporter le coût de la nouvelle offre de pétrole au coût élevé à partir de schistes, des sables bitumineux et des puits en eau profonde. La demande a été progressivement détruite pendant la plus longue période de l'histoire, entre 2010 et 2014, avec un prix du pétrole durablement élevé.

Depuis le début des années 2000, le prix du pétrole est largement insensible aux fondamentaux de l'offre et de la demande tant que les prix étaient inférieurs à environ 90 $ le baril. Le tableau ci-dessous montre l'offre mondiale en pétrole liquide moins la demande (l'excédent relatif ou le déficit de l'offre par rapport à la demande), et le prix WTI du pétrole.

vendredi 21 novembre 2014

Production mondiale de pétrole - Où allons-nous?

Article original de Gail Tverberg, publié le 23 Juillet 2014 sur le site http://ourfiniteworld.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

La méthode standard pour faire des prévisions de presque tout est d'examiner les tendances récentes et supposer que cette tendance va se poursuivre, au moins pour les prochaines années. Pour la production mondiale de pétrole, la tendance semble assez bénigne, avec une tendance légèrement à la hausse (figure 1).

Figure 1. Quarterly crude and condensate oil production, based on EIA data.
Figure 1. Production trimestrielle de pétrole brut et de condensat, basée sur les données de l'EIA.



Si on regarde la situation de plus près, cependant, nous voyons que nous avons affaire à une situation instable. Les dix premiers pays producteurs de pétrole brut font face à une grande variété de problèmes (Figure 2). Les producteurs du Moyen-Orient sont particulièrement exposés à risque d'instabilité, grâce aux progrès de ISIS et le grand nombre de réfugiés qui se déplacent d'un pays à l'autre.

Figure 2. Top ten crude oil and condensate producers during first quarter of 2014, based on EIA data.
Figure 2. Le top 10 des producteurs de pétrole brut et de condensat au cours du premier trimestre de 2014, selon les données de l'EIA.


Les prix relativement bas du pétrole sont ainsi une partie du problème. Le coût de production de pétrole augmente beaucoup plus rapidement que son prix de vente, comme expliqué dans mon post Début de la fin ? Les compagnies pétrolières réduisent les dépenses. En fait, le prix de vente du pétrole n'a pas vraiment augmenté depuis 2011 (figure 3), parce que les citoyens ne peuvent pas se permettre des prix plus élevés du pétrole avec leurs salaires stagnants.

Figure 3. Average weekly oil prices, based on EIA data.
Figure 3. Prix moyen hebdomadaires du pétrole, selon les données de l'EIA.



Le fait que le prix de vente du pétrole reste stable tend à conduire à l'instabilité politique dans les pays exportateurs de pétrole, car ils ne peuvent pas percevoir les taxes nécessaires pour offrir des programmes sociaux nécessaires pour apaiser leur peuple (subventions alimentaires et du carburant, de l'eau fournie par le dessalement, les programmes d'emplois, etc ) sans un prix très élevé du pétrole. Les bas prix du pétrole empire également la situation des pays exportateurs de pétrole avec le déclin de la production de pétrole, incluant la Russie, le Mexique et le Venezuela.

Quand on regarde l'offre future de pétrole, beaucoup de gens  se préoccupe de la quantité de réserves (ou de ressources) restant, ou peut-être de retour énergétique sur investissement énergétique (EROEI). Aucun de ceux-ci n'est vraiment la bonne limite. Le facteur limitant est combien de temps notre système économique actuel en réseau peut tenir ensemble. Il reste beaucoup de réserves de pétrole, et l' EROEI de pétrole du Moyen-Orient est généralement assez élevé (c'est-à-favorable). Mais l'instabilité pourrait encore arrêter le système. Ainsi pourrait éclater la bulle de l'approvisionnement en pétrole des États-Unis grâce à des taux d'intérêt plus élevés ou des règles de prêt plus strictes.

Le Top 2 des producteurs de pétrole brut: la Russie et l'Arabie Saoudite


Quand on regarde la production trimestrielle de pétrole brut (y compris les condensats, en utilisant les données de l'EIA), nous voyons que la production de pétrole brut de la Russie a tendance à être beaucoup plus lisse que l'Arabie Saoudite (Figure 4). Nous voyons aussi que depuis le troisième trimestre de 2006, la production de pétrole brut de la Russie tend à être plus élevé que l'Arabie saoudite.

Figure 4.  Comparison of quarterly oil production for Russia and Saudi Arabia, based on EIA data.
Figure 4. Comparaison de la production pétrolière trimestrielle (brut + condensat) pour la Russie et l'Arabie saoudite, sur la base de données de l'EIA.


La Russie et l'Arabie Saoudite se dirigent maintenant vers les problèmes. Le ministre des Finances de Russie a récemment annoncé que sa production de pétrole a frappé un maximum, et on s'attend à la voir tomber, provoquant des difficultés financières. En fait, si l'on regarde les données mensuelles de l'EIA, on constate que Novembre 2013 est le mois le plus élevé de la production, et que chaque mois de production depuis cette date a été en dessous de ce niveau. Jusqu'à présent, la baisse de la production de pétrole a été relativement faible, mais quand un exportateur de pétrole dépend des recettes fiscales du pétrole pour financer des programmes gouvernementaux, même une petite baisse de la production (sans un prix du pétrole plus élevé) est un problème financier.

Nous voyons dans la figure 4 ci-dessus que la production pétrolière trimestrielle de l'Arabie Saoudite est assez erratique, par rapport à la production de pétrole de la Russie. Une partie de la raison pour laquelle la production de pétrole de l'Arabie Saoudite est si erratique est qu'il prolonge la vie de ses champs en réduisant périodiquement leur production. Il réagit également aux changements du prix du pétrole, si le prix du pétrole est trop faible, comme dans la dernière partie de 2008 et en 2009, la production saoudienne baisse. La tendance à modifier la production de pétrole donne l'illusion que l'Arabie Saoudite a une capacité de production de réserve. On peut douter en ce moment qu'ils aient une vraie grande capacité de réserve. Ca fait une bonne histoire, que les médias sont prêts à répéter sans cesse.

L'Arabie Saoudite n'a pas été en mesure d'augmenter les exportations de pétrole depuis des années (figure 5). Il a gagné une réputation pour ses exportations de pétrole à la fin des années 1970 et au début des années 1980, et depuis il se repose sur ses lauriers. Ses hauts "réserves prouvées" (qui n'ont jamais été vérifiés, et sont mis en doute par beaucoup) ajoute à l'illusion qu'il peut produire n'importe quelle quantité quand il veut.

Figure 5. Comparison of Russian and Saudi Arabian oil exports, based on BP Statistical Review of World Energy 2014 data. Pre-1985 Russian amounts estimated based on Former Soviet Union amounts.
Figure 5. Comparaison des exportations russes de pétrole et l'Arabie saoudite, sur la base BP Statistical Review de données mondial de l'énergie 2014 (la production de pétrole, moins la consommation de pétrole). Avant 1985 les montants russes estimés sur la base des montant de l'ex-Union soviétique.



En 2013, les exportations de pétrole en provenance de Russie étaient égales à 88% des exportations de pétrole saoudien. Le monde est très près d'être aussi dépendante des exportations de pétrole russe qu'il l'est des exportations de pétrole saoudien. La plupart des gens ne réalisent pas cette relation.

L'instabilité actuelle du Moyen-Orient n'a pas encore frappé l'Arabie Saoudite, mais il y a une augmentation des combats tout autour. L'Arabie Saoudite n'est pas à l'abri des problèmes des autres pays. Selon la BBC, il y a déjà un soulèvement caché qui aura eu lieu dans l'est de l'Arabie saoudite.

La production de pétrole des États-Unis est une bulle du pétrole très léger


Les États-Unis est le troisième producteur mondial de brut et de condensat. La production récente de pétrole brut des États-Unis montre une "pointe" dans la production de pétrole de schiste, production utilisant la fracturation hydraulique, généralement dans des formations de schistes (figure 6).

Figure 6. US crude oil production split between tight oil (from shale formations), Alaska, and all other, based on EIA data. Shale is from  AEO 2014 Early Release Overview.
Figure 6. États-Unis partage de production de pétrole brut entre le pétrole de schiste , l'Alaska, et tous les autres, sur la base de données de l'EIA. Le schiste est de AEO 2014 Début Présentation de la version.


Si l'on regarde les données récentes sur une base trimestrielle, la tendance de la production est également très favorable.

Figure 7. US Crude and condensate production by quarter, based on EIA data.
Figure 7. États-Unis brut et la production de condensats par trimestre, sur la base de données de l'EIA.


Le nouveau brut est beaucoup plus léger que le brut traditionnel. Selon le Wall Street Journal, la répartition prévue de brut léger américain est la suivante:
Figure 8. Wall Street Journal image illustrating the expected mix of US crude oil.
Figure 8. L'image du Wall Street Journal illustrant le mélange prévu de pétrole brut des États-Unis.


Il y a beaucoup de problèmes avec la production de ce nouveau «pétrole»:

  • La nouvelle production de pétrole est si "léger" qu'une partie de celui-ci n'est pas utilisable pour alimenter nos voitures et camions. Le partie "condensat" très légère (semblable aux liquides de gaz naturel) est surtout un problème.
  • Les raffineries de pétrole ne sont pas nécessairement équipée pour gérer du brut avec ce mixte de  matériaux tellement volatils. Un tel brut tend à exploser, s'il n'est pas manipulé correctement.
  • Ces carburants très légers ne sont pas très souples, comme le sont les carburants lourds. Avec l'utilisation de «craquage» des installations, il est possible de faire de l'huile lourde à partir d'huile moyenne (pour l'essence et le diesel). Mais l'utilisation de produits pétroliers très légers pour faire du plus lourds est une opération très coûteuse, nécessitant des installations "gaz-to-liquid».
  • En raison de la production croissante de produits très légers, le prix de condensat a baissé au cours des trois dernières années. Si la production de pétrole de schiste augmente, les prix disponibles pour ce condensat sont susceptibles de tomber encore plus bas. Pour cette raison, il peut être judicieux d'exporter la partie "condensat" du pétrole de schiste dans d'autres parties du monde où les prix sont susceptibles d'être plus élevés. Sinon, il sera difficile de maintenir le prix de vente combiné du pétrole de réservoirs de schiste (pétrole brut + condensat) suffisamment élevé pour encourager plus de production de pétrole de schiste.

L'autre problème avec la production de pétrole de schiste est que sa production semble être une «bulle». L'augmentation importante de la production de pétrole (figure 6) est venu depuis 2009, lorsque les prix du pétrole étaient élevés et les taux d'intérêt très bas. Les flux de trésorerie de ces opérations ont tendance à être négatif. Si les taux d'intérêt devaient augmenter, ou si le prix du pétrole devaient baisser, le système est susceptible de frapper une limite. Un autre problème potentiel est de voir les compagnies pétrolières frapper leur limite d'emprunt, de sorte qu'ils ne puissent pas ajouter d'autres puits.

Sans la production de pétrole des États-Unis, la production mondiale de pétrole brut aurait été sur un plateau depuis 2005.

Figure 9. World crude and condensate, excluding US  production, based on EIA data.
Figure 9. Brut mondial et de condensat, à l'exclusion de la production américaine, basée sur les données de l'EIA.



La production de pétrole au Canada

Figure 10. Canadian quarterly crude oil (and condensate) production based on EIA data.
Figure 10. Pétrole brut trimestriel (et condensat) de la production canadienne basée sur les données de l'EIA.

L'autre succès récent à l'égard de la production de pétrole est le Canada, le cinquième producteur mondial de brut et de condensat. Merci aux sables bitumineux, la production canadienne de pétrole a plus que doublé depuis le début de 1994 (figure 10).

Bien sûr, il y a des questions d'environnement dans le domaine du pétrole à partir des sables bitumineux et du pétrole de schiste US. Quand nous arrivons au «fond du baril», nous nous retrouvons avec les types de pétrole les moins désirables au sens environnemental. Cela fait parti de notre problème actuel, et une des raisons pour lesquelles nous atteignons les limites.

Production de pétrole en Chine, l'Irak et l'Iran


Au premier trimestre de 2014, la Chine était le quatrième plus grand producteur de pétrole brut. Irak était sixième, et l'Iran était septième (sur la base de la figure 2 ci-dessus). Voyons d'abord production de pétrole de la Chine et de l'Iran.

Figure 11. China and Iran crude and condensate production by quarter based on EIA data.
Figure 11. Production de brut et de condensat de la Chine et l'Iran par trimestre sur la base de données de l'EIA.
Figure 12. Quarterly crude oil and condensate production for Iran, China, and Iraq, based on EIA data.
Figure 12. Production trimestrielle de pétrole brut et de condensat pour l'Iran, la Chine et l'Irak, sur la base de données de l'EIA.

En 2010, l'Iran était le quatrième plus grand producteur de pétrole brut dans le monde. L'Iran a eu tant de sanctions contre lui qu'il est difficile de déterminer une période d'avant les sanctions. Si l'on compare le premier trimestre 2014 de production de pétrole de l'Iran à son plus récent maximum de production au deuxième trimestre de 2010, la production de pétrole est maintenant en baisse d'environ 870 000 barils par jour. Si les sanctions sont supprimées et que la guerre ne provoque pas trop de problèmes, la production de pétrole pourrait théoriquement augmenter d'environ de ce montant. [Ndt : Il faut cependant compter avec la dégradation des installations]

La Chine a une production de pétrole relativement plus stable que celle de l'Iran. Une préoccupation maintenant est que la production de pétrole de la Chine ne progresse plus beaucoup. La production de pétrole pour le quatrième trimestre de 2013 est environ identique à celle du quatrième trimestre de 2012. Le dernier trimestre de production de pétrole est même en légère en baisse. Il n'est pas clair si la Chine sera en mesure de maintenir son niveau actuel de production, raison pour laquelle je mentionne la possibilité d'une baisse de la production de pétrole dans la figure 2.

L'absence de croissance dans l'approvisionnement en pétrole de la Chine peut être à l'origine de les récentes tensions avec le Vietnam et le Japon. Ce n'est pas seulement les exportateurs qui sont perturbés quand l'approvisionnement en pétrole ne sont pas à leur goût. Les importateurs de pétrole sont également gênés, parce que les réserves de pétrole sont vitales pour l'économie de toutes les nations.

Maintenant, nous allons ajouter l'Irak à l'organigramme de production de pétrole de l'Iran et de la Chine.

Merci à l'amélioration de la production de pétrole en Irak, et aux sanctions contre l'Iran, la production pétrolière de l'Irak dépasse légèrement celle de l'Iran au le premier trimestre 2014. Toutefois, étant donné l'instabilité passé de l'Irak dans la production de pétrole, et ses problèmes actuels avec l'ISIS et avec le Kurdistan, il est difficile de s'attendre à ce que l'Irak soit un producteur de pétrole fiable dans l'avenir. En théorie, la production de pétrole de l'Irak peut augmenter de quelques millions de barils par jour au cours des 10 ou 20 prochaines années, mais on ne peut guère compter sur cela.

Le problème du prix du pétrole qui ajoute à l'instabilité

Figure 3. Comparison of oil price per barrel needed (Brent) with ability to pay. Amounts based on judgement of author.
Figure 13. Comparaison des prix du baril de pétrole nécessaire pour les producteurs (Brent) avec la capacité de payer. Ces montants sont fondés sur le jugement de l'auteur.
Figure 4. Big credit related drop in oil prices that occurred in late 2008 is now being mitigated by Quantitative Easing and very low interest rates.
Figure 14 Forte baisse des prix du pétrole qui ont eu lieu à la fin de 2008. Du crédit lié est maintenant atténué par l'assouplissement quantitatif et les taux d'intérêt très bas.

La figure 13 montre mon point de vue de l'inadéquation entre (1) le prix dont on t besoin les producteurs de pétrole pour extraire leur pétrole et (2) le prix que les consommateurs peuvent supporter. Le coût de l'extraction (au sens large taxes exigées par les gouvernements, y compris) ne cesse d'augmenter tandis que la «capacité de payer» est resté stable depuis 2007. L'incapacité des consommateurs à payer des prix élevés pour le pétrole (parce que les salaires n'augmentent pas beaucoup) explique que les prix du pétrole sont restés relativement stables en Figure 3 (près du haut de ce post), alors même que l'on se bat dans le Moyen-Orient.

Lorsque le prix de vente est inférieur au coût de production (y compris le coût de l'investissement dans de nouveaux puits et le versement des dividendes aux actionnaires), la tendance est de réduire la production, d'une façon ou d'une autre. Cette réduction peut être volontaire, sous la forme d'une société cotée en bourse qui rachète ses actions ou qui vend ses actifs.

Sinon, les coupes peuvent être involontaires, indirectement causées par l'instabilité politique. Cela arrive parce que la production de pétrole est généralement taxée dans les pays exportateurs de pétrole. Si le prix du pétrole reste trop faible, les impôts perçus ont tendance à être trop faible, ce qui rend impossible le financement des programmes tels que les subventions alimentaires et du carburant, les usines de dessalement, et les programmes d'emplois. Sans des programmes adéquats, on a tendance à voir des soulèvements et des troubles civils.

Si une personne regarde de près la figure 13, il est clair que, en 2014, nous sommes sur le territoire de "Wile E. Coyote". Le coût au sens large de l'extraction de pétrole (y compris les taxes requises par les exportateurs) dépasse désormais la capacité des consommateurs à payer pour le pétrole. En conséquence, le prix du pétrole peine à crever le plafond, même quand il y a des perturbations majeures du Moyen-Orient (figure 3, ci-dessus).

La raison pour laquelle la situation Wile E. Coyote peut avoir lieu à tout moment vient du temps qu'il faut pour que l'écart entre les coûts et les prix fasse son chemin à travers le système. Les compagnies pétrolières indépendantes peuvent décider de vendre des actifs et de rachat d'actions, mais il faut un certain temps pour que ces actions aient effectivement lieu. En outre, l'écart entre les prix du pétrole nécessaires et des prix pétroliers pratiqués tend à s'aggraver avec le temps pour les exportateurs de pétrole. Ce projet jette les bases d'une opposition croissante au sein de ces pays.

Avec les prix du pétrole demeurant relativement stables, les importateurs deviennent complaisants parce qu'ils ne comprennent pas ce qui se passe. Il semble que nous n'aillons pas de problèmes, alors qu'en fait, il y a vraiment un assez gros problème, qui se cache derrière les coulisses.

Pour aggraver les choses, il devient de plus en plus difficile de continuer l'assouplissement quantitatif, un programme qui tend à maintenir bas les taux d'intérêt à long terme. On s'attend à ce que le programme soit abandonné après Octobre 2014. La raison pour laquelle le prix du pétrole est resté aussi élevé au cours des dernières années provient des effets de l'assouplissement quantitatif et des taux d'intérêt ultra faibles. Si ce n'était pas le cas, les prix du pétrole baisseraient, parce que les consommateurs devraient payer beaucoup plus pour les biens achetés à crédit, en laissant moins de place à l'achat de produits pétroliers. Voir mon post récent, le lien entre les prix du pétrole, la dette et les taux d'intérêt.

En raison de l'attente que l'assouplissement quantitatif se terminera après Octobre 2014 et de la pression pour resserrer les conditions de crédit, je m'attends à ce que le prix abordable du pétrole va commencer à tomber à la fin de 2014, comme le montre la Figure 13. L'écart croissant entre ce que les consommateurs peuvent se permettre et ce que les producteurs ont besoin tend à rendre les conditions d'un overshoot à la "Wile E. Coyote" encore pire. Il est susceptible de conduire à plus de problèmes avec l'instabilité au Moyen-Orient, et un effondrement de la bulle de la production de pétrole des États-Unis.

Conclusion


J'ai déjà expliqué plus tôt que nous vivons dans une économie en réseau, et de ce fait modifie la façon dont les modèles économiques travaillent. Beaucoup de gens ont développé des modèles de production future de pétrole en supposant que le modèle approprié est une «courbe en cloche», basée sur les taux d'épuisement du pétrole et de l'incapacité à extraire géologiquement plus de pétrole. Malheureusement, ce n'est pas le bon modèle.

La situation est beaucoup plus complexe que ce que les modèles de déclin géologiques simples ne supposent. Il existe plusieurs limites impliquées - prix nécessaires par les producteurs de pétrole, des prix abordables pour les importateurs de pétrole, et les prix des autres produits, tels que l'eau et la nourriture. Les taux d'intérêt sont également importants. Il y a des décalages entre le moment impliquant le début de la situation Wile E. Coyote, et que les actions pour corriger cette inadéquation aient lieu. C'est ce décalage qui tend à rendre les chutes très raides.

Le fait que nous avons affaire à l'instabilité politique signifie que plusieurs carburants sont susceptibles d'être affectés à la fois. Clairement les exportations de gaz naturel du Moyen-Orient seront touchés en même temps que les exportations de pétrole. Beaucoup d'autres retombées sont susceptibles de se produire ainsi. Sans pétrole, les entreprises américaines devront réduire leurs opérations. Cela conduira à des licenciements et une consommation d'électricité réduite. Avec une plus faible demande d'électricité, les prix de l'électricité ainsi que ceux du charbon et du gaz naturel ont tendance à baisser. Les compagnies d'électricité vont de plus en plus faire face à des risques de faillite, et les fournisseurs de carburant devront réduire les opérations.

Ainsi, nous ne pouvons pas attendre que le déclin suive une courbe en cloche. Le vrai modèle de la consommation future d'énergie traverse de nombreuses disciplines à la fois, ce qui rend la situation difficile à modéliser. Les Réserve / Production actuelle modèles donnent une indication nettement trop élevée de la production future, pour une variété de raisons, la hausse du coût de l'extraction en raison des rendements décroissants, le besoin de prix élevés et des taxes pour soutenir les opérations des exportateurs, et le défaut de considérer les taux d'intérêt .

Le modèle de "Retour de l'énergie sur l'énergie investie" se rapproche d'un ratio énergie utilisable acquis à la «tête de puits», par rapport à l'énergie dépensée à la «tête de puits» sans tenir compte de choses, y compris les taxes, les frais de main-d'œuvre, le coût d'emprunt, et des dividendes exigées par les actionnaires pour maintenir le système. Tous ces autres éléments représentent également une répartition de l'énergie disponible. Un multiplicateur peut théoriquement être ajusté à l'ensemble de ces besoins, mais ce multiplicateur tend à changer avec le temps, et il a tendance à différer d'un source d'énergie à une autre.

Le ratio EROEI est probablement suffisant pour comparer deux "produits similaires"- disons du pétrole schiste produit dans le Dakota du Nord vs du pétrole schiste produit au Texas, ou un changement sur dix ans dans des ratios de l'énergie du Dakota du Nord, mais il ne fonctionne pas bien lorsque l'on compare des types différents d'énergie. En particulier, le modèle a tendance à être très trompeur lorsque l'on compare une source d'énergie qui nécessite des subventions à une source d'énergie qui finance des recettes fiscales énormes pour soutenir les gouvernements locaux.

Quand il y a plusieurs limites qui y sont rencontrées, c'est le système financier qui apporte toutes les limites ensemble. En outre, ce sont les gouvernements qui sont en risque d'échouer, si on ne produit pas suffisamment de surplus d'énergie. Il est très difficile de construire des modèles qui traversent les domaines académiques, nous avons tendance à trouver des modèles qui reflètent un «silo» de pensée d'une spécialité académique particulière. Ces modèles peuvent offrir un aperçu, mais il est facile de supposer qu'ils ont plus une valeur prédictive que ce qu'ils font.

Malheureusement, les limites que nous atteignons semblent être d'ordre financières et politiques. Si ce sont des limites réelles, nous semblons ne pas être loin de la baisse simultanée de la production de nombreux produits de l'énergie. Ce type de limite donne une baisse beaucoup plus forte hors de la symétrique fréquemment citée dite «courbe en cloche de la production de pétrole." La forme de la goutte correspond à (1) un type de déclin connu par les civilisations antérieures quand elles se sont effondrés, (2) au type de déclin que j'ai prévu pour la consommation mondiale d'énergie, et (3) à la falaise de Sénèque d'Ugo Bardi. Le livre de 1972 "Limite à la croissance" par Donella Meadows et al. dit (page 125), "Le mode de comportement du système représenté dans la figure 35 est clairement celui d'un overshoot et d'un effondrement», on a tendance à venir à la même conclusion.

Huit mythes de l'énergie expliqués

Article original de Gail Tverberg, publié le 23 Avril 2014 sur le site http://ourfiniteworld.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Républicains, démocrates et écologistes ont tous leurs mythes préférés sur l'énergie. Même les partisans du Peak Oil ont aussi leurs mythes. Ce qui suit sont quelques fausses croyances communes, provenant d'une variété de points de vue sur l'énergie. Je vais commencer par un mythe récent, puis traiter de certains plus anciens.

Mythe 1 . Le fait que les producteurs de pétrole parlent de vouloir exporter du pétrole brut signifie que les États-Unis ont plus qu'assez de pétrole brut pour leurs propres besoins. 


La véritable histoire est que les producteurs veulent vendre leur pétrole brut à un prix aussi élevé que possible. S'ils ont un choix de raffineries A, B et C dans ce pays pour y vendre leur pétrole brut, le montant maximum qu'ils peuvent recevoir pour leur pétrole est limitée par le prix que ces raffineries paient, déduction faite du coût de l'expédition du pétrole vers ces raffineries.S'il devient tout à coup possible de vendre du pétrole brut aux raffineries ailleurs, la possibilité existe qu'un prix plus élevé puisse être disponible dans un autre pays. Les raffineries sont optimisées pour un type particulier de brut. Si, par exemple, les raffineries en Europe manquent de "light, sweet crude" car ce pétrole Libyen est la plupart du temps non disponible, une raffinerie européenne pourrait être prêt à payer un prix plus élevé pour le pétrole brut de Bakken (qui produit aussi du "light, sweet crude") qu'une raffinerie dans ce pays. Même avec les frais d'envoi, un producteur de pétrole pourrait être en mesure de faire un plus grand profit sur son pétrole vendu à l'extérieur des États-Unis qu'en le vendant ici.Les États-Unis ont consommé 18,9 millions de barils par jour de produits pétroliers en 2013. Afin de répondre à ses besoins en pétrole, les États-Unis ont importé 6,2 millions de barils de pétrole par jour en 2013 (compensation des produits pétroliers exportés contre pétrole brut importé). Ainsi, les États-Unis sont, et continueront probablement d'être, un important importateur de pétrole brut.

Si la production et la consommation restent à un niveau constant, l'ajout d'exportations de pétrole brut exigerait l'ajout d' importations de pétrole brut en parallèle. Ces importations de pétrole brut pourraient être d'un autre type que celui qui est exporté - très probablement du "sour, heavy crude" au lieu du "sweet, light crude". Ou peut-être les raffineries américaines spécialisées dans le "sweet, light crude" seraient contraintes d'augmenter leurs prix d'achat, en fonction des prix mondiaux du pétrole brut pour ce type de produit.La raison des exportations de pétrole brut a du sens du point de vue d'un producteur de pétrole, c'est qu'ils ont plus d'argent
à y gagner en exportant leur brut aux raffineries d'outre-mer qui vont le payer plus cher. Comment cela va évoluer ? Ce n'est pas prévisible. Si les raffineurs américains de "sweet, light crude" sont obligés d'augmenter les prix qu'ils paient pour le pétrole, et que le prix de vente des produits pétroliers des États-Unis n'est pas relevé pour compenser, alors des raffineurs américains de "sweet, light crude" vont sortir de ce business, provoquant probablement une offre excédentaire mondiale de ces raffineurs. Ou peut-être que les prix des produits finis aux États-Unis vont augmenter, reflétant le fait que les États-Unis ont dans une certaine mesure dans le passé perçu une rente de situation (lié à l'écart entre le Brent et européen des prix du pétrole WTI américain), par rapport aux prix mondiaux. Dans ce cas, ce sont les consommateurs américains qui vont finir par payer plus cher.

La seule chose qui est très clair, c'est que le désir d'expédier du pétrole brut à l'étranger ne reflète pas une surproduction de pétrole brut aux Etats-Unis. Tout au plus, cela signifie une surabondance de raffineries, dans le monde entier, adaptées au
"sweet, light crude". Cela arrive parce qu'au fil des ans, la composition du pétrole dans le monde s'est tourné généralement vers du "sour, heavy crude" . Peut-être que s'il y a plus de pétrole à partir de formations de schiste, le mélange va commencer à changer à nouveau. C'est un très grand «si», cependant. Les médias ont tendance à exagérer les possibilités d'un tel type d'extraction. 

Mythe 2 . L'économie n'a pas vraiment besoin de beaucoup d'énergie. 


Figure 1. World Energy Consumption by Source, Based on Vaclav Smil estimates from Energy Transitions: History, Requirements and Prospects and together with BP Statistical Data on 1965 and subsequent
Figure 1. Consommation mondiale d'énergie par source , Vaclav Smil Basé sur les estimations de transitions énergétiques : Histoire, exigences et perspectives et avec BP Statistical Data sur 1965 et ultérieur

Nous, les humains, avons besoin de la nourriture du bon type pour nous fournir l'énergie dont nous avons besoin pour mener à bien nos activités. L'économie est très similaire : elle a besoin d'énergies du bon type pour mener à bien ses activités.Une activité essentielle de l'économie est la croissance et la transformation des aliments. Dans les pays en développement des régions chaudes du monde, la production alimentaire, le stockage, le transport et la préparation compte pour la grande majorité de l'activité économique (Pimental et Pimental, 2007). Dans les sociétés traditionnelles, la plupart de l'énergie vient de la main-d'œuvre humaine et animale et de la combustion de biomasse.Si un pays en développement substitue des combustibles modernes aux sources d'énergie traditionnelles dans la production alimentaire et sa préparation, la nature même de l'économie change. Nous pouvons voir cela commencer à se produire sur une base mondiale au début des années 1800, quand l'utilisation des énergies autre que la biomasse augmenta fortement.
La révolution industrielle a commencé à la fin des années 1700 en Grande-Bretagne. Elle a été activée par l'utilisation du charbon, ce qui a permis de fabriquer des métaux, le verre et le ciment en quantités beaucoup plus grandes que par le passé. Sans charbon, la déforestation serait devenue un problème, en particulier près des zones urbaines froides, telles que Londres. Avec le charbon, il est devenu possible d'utiliser des procédés industriels nécessitant de la chaleur sans le problème de la déforestation. Les procédés utilisant des niveaux élevés de chaleur sont également devenus moins chers, car il n'était plus nécessaire d'abattre des arbres, faire du charbon de bois à transporter sur de longues distances (parce que le bois à proximité avait déjà été abattu).


La disponibilité du charbon a permis à l'utilisation des nouvelles technologies d'être démultipliée. Par exemple, selon Wikipedia, la première machine à vapeur a été breveté en 1608, et la première machine à vapeur commercial a été breveté en 1712. En 1781, James Watt invente une version améliorée de la machine à vapeur. Mais pour mettre en œuvre effectivement la machine à vapeur en utilisant largement les trains en acier roulant sur rails métalliques, le charbon a été nécessaire pour rendre le métal
en grande quantité relativement bon marché.Béton et métal peuvent être utilisés pour faire des centrales hydroélectriques modernes, permettant à l'électricité d'être produite en quantité. Les dispositifs tels que les ampoules (à l'aide de verre et de métal) ont pu être produits en quantité, ainsi que les fils utilisés pour la transmission de l'électricité, ce qui a permis d'allonger la journée de travail.

L'utilisation du charbon a également conduit à des changements dans l'agriculture, réduisant le besoin en agriculteurs et en éleveurs. Des nouveaux dispositifs tels que les charrues, les moissonneurs batteuses et les râteaux à foin ont été fabriqués. Ils pouvaient être tiré par des chevaux, transferant du travail des humains aux animaux. Les clôtures en fil de fer barbelés ont permis à la partie ouest des États-Unis de devenir des terres cultivables, à la place d'une large étendue non close. Avec moins de personnes nécessaires dans l'agriculture, plus de gens sont devenus disponibles pour travailler dans les villes dans les usines.Notre économie est très différente de ce qu'elle était vers 1820, en raison de l'utilisation accrue de l'énergie. Nous avons de grandes villes, avec de la nourriture et des matières premières transportées sur de longues distances vers les centres de population. Le traitement de l'eau et les égout ont réduit considérablement le risque de transmission des maladies entre personnes vivant dans une telle promiscuité. Les véhicules alimentés par du pétrole ou de l'électricité ont éliminé le désordre du transport à traction animale. Beaucoup plus de routes peuvent être pavées.


Si nous devions essayer d'abandonner le système à haute énergie d'aujourd'hui pour revenir à un système qui utilise les biocarburants (ou les biocarburants et seulement quelques dispositifs supplémentaires qui peuvent être faites par des biocarburants), il faudrait d'énormes changements.


Mythe 3 . Nous pouvons facilement faire la transition vers les énergies renouvelables. 


Figure 2. World Population, based on Angus Maddison estimates, interpolated where necessary.
Figure 2 . Population mondiale, selon les estimations Angus Maddison, interpolée si nécessaire.

Sur la figure 1, ci-dessus, les seules sources d'énergie renouvelables sont l'hydroélectricité et les biocarburants. Alors que l'approvisionnement en énergie a augmenté rapidement, la population a cru aussi très vite.

Quand on regarde la consommation d'énergie sur une base par habitant, voici le résultat sur la figure 3, ci-dessous.


Figure 3. Per capita world energy consumption, calculated by dividing world energy consumption (based on Vaclav Smil estimates from Energy Transitions: History, Requirements and Prospects together with BP Statistical Data for 1965 and subsequent) by population estimates, based on Angus Maddison data.
Figure 3. Consommation par habitant d'énergie mondiale, calculée en divisant la consommation mondiale d'énergie (sur la base d'une estimation de Vaclav Smil à partir de transitions énergétiques : Histoire , exigences et perspectives et des statistiques de BP Statistical Data pour 1965 et suivantes) par des estimations de la population, sur la base des données d'Angus Maddison.

Le niveau de consommation d'énergie en 1820 était à un niveau à peine suffisant pour cultiver et transformer les aliments, chauffer les maisons, faire des vêtements et fournir certaines industries très basiques. Basé sur la figure 3, ces besoins nécessitent un peu plus de 20 gigajoules d'énergie par habitant. Si nous additionnons les biocarburants et l'hydroélectricité sur la figure 3, à l'heure d'aujourd'hui, on ne disposerait que de seulement environ 11 gigajoules d'énergie par habitant. Pour passer au niveau de la consommation d'énergie par habitant de 1820, nous avons besoin d'ajouter quelque chose d'autre, comme le charbon, ou d'attendre très, très longtemps jusqu'à ce que (peut-être) des énergies renouvelables, y compris l'hydroélectricité puisse
suffisamment monter en charge.

Si nous voulons parler des énergies renouvelables qui peuvent être faites sans combustibles fossiles, le montant serait encore plus faible. Comme indiqué précédemment, l'énergie hydroélectrique moderne n'est possible que grâce au charbon. Il nous faudrait alors l'exclure. Il faudrait aussi exclure les biocarburants modernes, tels que l'éthanol à base de maïs et le biodiesel fabriqué à partir de graines de colza, car ils ne sont possibles que grâce à l'agriculture et le transport de l'équipement moderne et indirectement par notre capacité à faire du métal en quantité.


J'ai inclus les énergies éolienne et solaire dans la catégorie « biocarburants » pour plus de commodité. Elles sont si faibles en quantité qu'elles ne seraient pas visibles en tant que catégories distinctes. Le vent ne représente que 1 % de l'offre mondiale d'énergie en 2012, et le solaire 0,2 %, selon les données de BP. Nous aurions besoin de les exclure ainsi, car elles nécessitent aussi des combustibles fossiles pour leur production et leur transport.


Au total, la catégorie des biocarburants sans tous ces ajouts modernes pourrait être proche de la quantité disponible en 1820. La population est maintenant environ sept fois plus grande, ce qui suggère que seulement un septième de cette énergie serait disponible par habitant. Bien sûr, en 1820, la quantité de bois utilisée conduisit à une déforestation importante, de sorte que même ce niveau d'utilisation des biocarburants n'est pas idéal. Et il y aurait des besoins supplémentaires pour transporter du bois vers les marchés. De retour en 1820, nous avions des chevaux pour le transport dont nous ne disposons plus aujourd'hui.
 

Mythe 4 . La population n'est pas liée à la disponibilité de l'énergie. 


Figure 4. World population based on data from "Atlas of World History," McEvedy and Jones, Penguin Reference Books, 1978  and Wikipedia-World Population.
Figure 4. Population mondiale basée sur les données de "Atlas de l'histoire du monde",  McEvedy et Jones , Penguin Books référence 1978 et Wikipedia - population mondiale.

Figure 6. Population as percent of 1985 population, for selected countries, based on EIA data.
Figure 5. Population en pourcentage de la population 1985, pour les pays sélectionnés, sur la base de données de l'EIA.

Si l'on compare les figures 2 et 3, nous voyons que la hausse de la population qui a eu lieu immédiatement après la Seconde Guerre mondiale a coïncidé avec la période ou la consommation d'énergie par habitant a cru rapidement. La richesse accrue des années 1950 (alimentée par les prix du pétrole bas et une meilleure capacité pour acheter des produits utilisant du pétrole) a permis aux parents d'avoir plus d'enfants. L'amélioration de l'assainissement et des innovations telles que les antibiotiques (rendues possibles par les combustibles fossiles) ont également permis à plus de ces enfants de survivre.

En outre, la révolution verte qui a eu lieu au cours de cette période a permis de sauver plus d'un milliard de personnes de la famine. Ce phénomène augmenta l'utilisation de l'irrigation, des engrais synthétiques et de pesticides, des semences hybrides et le développement des céréales à haut rendement. Toutes ces techniques ont été possible par la disponibilité du pétrole. Une plus grande utilisation du matériel agricole, permettant d'augmenter la densité des semis de graines, a également contribué à augmenter la production. A cette époque, l'électricité atteint les communautés agricoles, permettant l'utilisation d'équipements tels que les machines à traire.


Si nous prenons plus de recul sur la situation, nous constatons qu'un "virage" dans la population mondiale s'est produit à l'époque de la révolution industrielle et de la montée en puissance de l'utilisation du charbon (figure 4). Plus de matériel agricole fait avec plus de métaux ont permis l'augmentation de la production alimentaire, ce qui a permis une plus grande population du monde.


En outre, quand on regarde les pays qui ont connu de fortes baisses de la consommation d'énergie, nous avons tendance à voir le déclin des populations. Par exemple, suite à l'effondrement de l'Union soviétique, il y avait des baisses de consommation d'énergie dans un certain nombre de pays dont l'énergie a été concernée (Figure 5).


Mythe 5 . Il est facile de remplacer un type d'énergie par un autre.


Tout passage d'un type d'énergie à l'autre est susceptible d'être lent et coûteux, si elle est possible.Un problème majeur est le fait que les différents types d'énergie ont des usages très différents. Lorsque la production de pétrole a cru très vite, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, son utilisation a ajouté de nouvelles fonctionnalités, par rapport au charbon. Avec seulement le charbon (et l'hydroélectricité permise par le charbon), nous ne pourrions avoir
qu'une gamme limitée de voitures à piles. Ou des voitures fonctionnant à l'éthanol, mais l'éthanol nécessite une énorme quantité de terre cultivable. Nous pourrions avoir des trains, mais ceux-ci ne peuvent pas faire du porte à porte. Avec la disponibilité du pétrole, nous avons pu avoir des véhicules de transport personnel qui allaient de porte en porte, et des camions qui ont livré les marchandises des lieux de production vers le consommateur, ou vers tout autre endroit désiré.Nous avons également été en mesure de construire des avions. Avec des avions, nous avons pu gagner la Seconde Guerre mondiale. Les avions ont également rendu possible le commerce international sur une plus grande échelle, car il est devenu possible pour les managers de superviser leurs opérations à l'étranger dans un délai relativement court, et parce qu'il a été possible de faire venir des travailleurs d'un pays à l'autre pour la formation, si nécessaire. Sans le transport aérien, il est douteux que le nombre actuel des entreprises intégrées à l'échelle internationale pourrait être maintenu.

Le temps qui passe ne change pas les différences inhérentes aux différents types de carburants. Le pétrole est encore le combustible préféré pour les voyages à longue distance, parce que ( a) il est dense en énergie de sorte qu'il s'intègre dans un réservoir
relativement petit, ( b ) il est liquide, il est donc facile de passer à des postes de ravitaillement et ( c ) nous avons maintenant mis en place une infrastructure pour l'utilisation des combustibles liquides, pour un grand nombre de voitures et de camions sur la route qui utilisent des stations d'essence et de ravitaillement pour servir ces véhicules. En outre, le pétrole fonctionne beaucoup mieux que l'électricité pour le transport aérien.

Le changement et le passage à l'électricité pour le transport est susceptible d'être un processus lent et coûteux. Un point important est que le coût des véhicules électriques doit être ramené à un niveau abordable pour les acheteurs, si nous ne voulons pas que le passage ai un effet extrêmement négatif sur l'économie. C'est le cas parce que les salaires ne vont pas augmenter pour payer les voitures à un prix très élevé et les gouvernements ne peuvent pas se permettre d'importantes subventions pour tout le monde. Un autre problème est que la gamme de véhicules électriques doit être améliorée si les propriétaires de véhicules doivent être en mesure de continuer à utiliser leurs véhicules pour la conduite longue distance.Peu importe le type de changement qui sera fait, le passage doit mis en œuvre lentement, sur une période de 25 ans ou plus, afin que les acheteurs ne perdent pas le bénéfice de la valeur de leurs véhicules à pétrole. Si le passage se fait trop rapidement, les citoyens perdront la valeur marchande leurs voitures de pétrole, et de ce fait, ne seront pas en mesure de payer les nouveaux véhicules.


Si un passage à des véhicules de transport électrique doit être fait, de nombreux véhicules autres que des voitures doivent être électriques. Ceci comprend les camions, bus, avions, véhicules de construction et véhicules agricoles, qui tous auraient besoin d'être électrique. Les coûts devront être abaissés et le matériel de ravitaillement nécessaire devra être installé, ce qui ajoute à la lenteur du processus de transition.Un autre problème est que, même en dehors des utilisations de l'énergie, le pétrole est utilisé dans de nombreuses applications comme matière première. Par exemple, il est utilisé dans la fabrication des herbicides et des pesticides, des routes asphaltées et des bardeaux d'asphalte pour toiture, des médicaments, des cosmétiques, des matériaux de construction, des colorants et des aromatisants. Il n'y a aucune possibilité que l'électricité puisse être adaptée à ces usages. Le charbon pourrait peut- être adapté pour ces utilisations, car il est aussi un combustible fossile.
 

Mythe 6 . Le pétrole "est épuisé" car l'offre est limitée et non renouvelable. 


Ce mythe est en fait plus proche de la vérité que les autres mythes. La situation est un peu différente qu'une simple "pénurie". La réalité est que les limites de pétrole sont susceptibles de perturber l'économie de diverses manières. Cette perturbation économique risque de provoquer une chute brutale de l'offre de pétrole. Une possibilité plausible est que le manque de disponibilité de la dette et les bas salaires vont empêcher les prix du pétrole de rester à un niveau haut ou les producteurs de pétrole peuvent  maintenir une extraction rentable. Dans ce scénario, les producteurs de pétrole verront peu d'intérêt à investir dans une nouvelle production. Il est évident que ce scénario est déjà en train de se produire.

Il y a une autre version de ce mythe qui est encore plus fausse. Selon ce mythe, la situation sur l'approvisionnement en pétrole (et sur d'autres types d'approvisionnement en combustible fossile) est la suivante :



Mythe 7 . L'approvisionnement  en pétrole (et la fourniture d'autres combustibles fossiles) vont commencer à baisser alors que le stock est à moitié épuisé. On peut donc s'attendre à une longue, lente déclin de l'utilisation des combustibles fossiles.


Figure 7. M. King Hubbert's 1956 image of expected world crude oil production, assuming ultimate recoverable oil of 1,250 billion barrels.
Figure 7 . L'image 1956 de M. King Hubbert de la production attendue de pétrole brut du monde, en supposant la pétrole récupérable ultime à 1250 milliards de barils.

Ce mythe est un favori des partisans du pic pétrolier. Indirectement, des croyances similaires sous tendent aussi les modèles de changement climatique. Il est basé sur ce que je crois être une lecture erronée des écrits de M. King Hubbert. Hubbert est un géologue et un physicien qui a prédit une baisse de la production de pétrole des États-Unis et éventuellement de la production mondiale, dans divers documents, y compris l'énergie nucléaire et les combustibles fossiles, publié en 1956. Hubbert a observé que, dans certaines circonstances, la production de divers combustibles fossiles tend à suivre une courbe plutôt symétrique.
Une raison majeure pour laquelle ce type de prévisions est mauvaise, est qu'elle est basée sur un scénario dans lequel un autre type d'approvisionnement énergétique a pu être intensifié à la place, avant que l'offre de pétrole n'ai commencé à décliner.

Figure 8. Figure from Hubbert's 1956 paper, Nuclear Energy and the Fossil Fuels.
Figure 8 . Figure de l'article de Hubbert de 1956, l'énergie nucléaire et les combustibles fossiles.

Avec cette montée en puissance de l'approvisionnement énergétique, l'économie peut continuer comme dans le passé sans problème financier important résultant d'une relative pénurie de pétrole. Sans la production rapide d'énergie d'un autre type, il y aura un problème avec une population trop nombreuse par rapport à la baisse de fourniture d'énergie. Par habitant, l'approvisionnement énergétique diminuerait rapidement, ce qui rend de plus en plus difficile de produire suffisamment de biens et de services. En particulier, le maintien des services publics est susceptible de devenir un problème. Les impôts nécessaires sont susceptibles d'augmenter vers un niveau incompatible avec ce que les citoyens peuvent se permettre de payer, ce qui conduit à des problèmes majeurs, même l'effondrement, basé sur la recherche de Turchin et Nefedov (2009). 


Mythe 8 . L'énergie renouvelable est disponible en offre pratiquement illimitée. 


Le problème avec tous les types d'approvisionnement en énergie, des combustibles fossiles au nucléaire (à base d'uranium), de la géothermie, de l'hydroélectricité, du vent et de l'énergie solaire sont les rendements décroissants. À un certain point, le coût de production de l'énergie devient moins efficace, et de ce fait, le coût de production commence à monter. Les salaires n'augmentent pas pour compenser ces coûts plus élevés et les substituts moins chers ne sont pas disponibles ce qui provoque des problèmes financiers pour le système économique.

Dans le cas du pétrole, la hausse du coût de l'extraction provient du fait que le pétrole pas cher à extraire est extrait d'abord, ne laissant que le pétrole cher à extraire. C'est le problème que nous avons récemment connu. Des problèmes similaires se posent avec le gaz naturel et le charbon, mais la forte montée des coûts peut venir plus tard car ils seront toujours disponibles quand l'offre sera inférieure à la demande.L'uranium et les autres métaux connaissent le même problème avec des rendements décroissants, comme la part la moins cher à extraire de ces minéraux est extraite d'abord, il faut ensuite se reporter sur les minerais de qualité inférieure.Une partie du problème avec ce qu'on appelle les énergies renouvelables, c'est qu'ils sont faits de minéraux et ces minéraux sont soumis aux mêmes problèmes d'épuisement que les autres minéraux. Cela peut ne pas être un problème si les minéraux sont très abondants, tels que le fer ou l'aluminium. Mais si ces minéraux ont une disponibilité moindre, telles que les terres rares et le lithium, l'épuisement peut conduire à l'augmentation des coûts d'extraction et des coûts plus élevés en fin de compte pour les dispositifs utilisant ces minéraux.Un autre problème est le choix des sites. Lorsque les centrales hydroélectriques sont installées , les meilleurs endroits ont tendance à être choisi en premier. Peu à peu, des endroits moins attractifs sont utilisés. Il en va de même pour les éoliennes. Les éoliennes offshore ont tendance à être plus chère que les turbines onshore. Si les emplacements abondants à terre, à proximité de centres de population, avaient été disponibles pour la construction européenne récente, il semble probable que ceux-ci auraient été utilisés à la place des éoliennes offshore.


Quand il s'agit de bois, la surexploitation et le déboisement ont été un problème constant à travers les âges. Comme la population augmente, et d'autres ressources énergétiques deviennent moins disponibles, la situation est susceptible de devenir à nouveau tendue.


Enfin, les énergies renouvelables, même si elles utilisent moins de pétrole, ont encore tendance à être dépendante du pétrole. Le pétrole est important pour l'équipement minier d'exploitation et pour le transport de dispositifs de l'endroit où ils sont fabriqués à l'emplacement où ils doivent être mis en service. Les hélicoptères (nécessitant du pétrole) sont utilisés dans la maintenance des éoliennes, en particulier au large des côtes, et dans l'entretien de lignes électriques. Même si les réparations peuvent être effectuées avec des camions, le fonctionnement de ces camions nécessite encore généralement du pétrole. L'entretien des routes nécessite également du pétrole. Même le transport du bois sur le marché nécessite du pétrole.


S'il y a une véritable pénurie de pétrole, il y aura une énorme baisse dans la production d'énergies renouvelables et l'entretien des infrastructures des énergies renouvelables existantes deviendra plus difficile. Les panneaux solaires qui sont utilisés en dehors du réseau électrique peuvent être de longue durée, mais les batteries, onduleurs, les lignes électriques à longue distance et bien d'autres choses que nous tenons aujourd'hui pour acquis risquent de disparaître.


Ainsi , les énergies renouvelables ne sont pas disponibles en quantité illimitées. Si l'offre de pétrole est très limité, on peut même découvrir que plusieurs énergies renouvelables existantes ne sont pas encore très de longue durée.