Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
En 1991, George Bush père, dans au moins deux discours distincts, a annoncé la fin de la partie géopolitique pour la stabilité mondiale; ce qu’il a appelé le « nouvel ordre mondial – NWO ». Ce n’était pas la première fois que la notion de NWO était utilisée par un personnage important. Le socialiste fabien H.G. Wells a écrit un livre entier sur cette idéologie des décennies auparavant, en 1940, intitulé « Le nouvel ordre mondial », et a même scénarisé un film de propagande à peine voilée sur la montée du globalisme, intitulé « Ce qui va venir ». Le noyau de cette idéologie est l’institution d’une gouvernance mondiale et l’effacement des États-nations souverains, apparemment dans le but de mettre fin à la menace persistante de la guerre mondiale.
Tout cela semble très noble à la surface, mais il y a beaucoup plus derrière la globalisation totale, dont les élites ne discutent pas très ouvertement ni très souvent.
Une citation clé de la Maison Blanche, dans le discours de Bush à la nation à la veille de l’opération Tempête du désert en Irak, explique bien ce qu’il y a derrière le concept de NWO :
« Nous avons devant nous l’occasion de forger pour nous-mêmes et pour les générations futures un nouvel ordre mondial – un monde où l’État de droit, et non pas la loi de la jungle, régit la conduite des nations. Lorsque nous réussirons, et nous réussirons, nous aurons une vraie chance d’avoir ce nouvel ordre mondial, un ordre dans lequel une Organisation des Nations Unies crédible peut utiliser son rôle de maintien de la paix et remplir la promesse et la vision de ses fondateurs. »Les questions sont : qu’est-ce qu’il veut dire par l’État de droit, et qu’est-ce qu’il entend par la loi de la jungle ? Comme Bush le précise en outre, la règle du droit dans son esprit est la loi appliquée par un organe directeur globaliste (c’est-à-dire l’ONU). La loi de la jungle serait invariablement tout ce qui représente l’opposé du globalisme (à savoir une souveraineté sauvage et sans entraves).
La loi de la jungle sonne comme étant dure et impitoyable, et elle l’est, pour les personnes qui ne poursuivent pas de plus grands objectifs et qui ne travaillent pas plus dur pour atteindre leur potentiel ultime. Cette idée est souvent interprétée comme fasciste dans ses origines. Autrement dit, les gens prennent souvent la loi de la jungle comme simplement l’assujettissement des faibles par les forts. Voici comment les globalistes VEULENT vous voir visualiser la souveraineté, l’identité nationale ou tribale, l’individualisme, etc ; ils veulent que vous voyiez ces principes comme semblables à la sauvagerie.
En vérité, ce sont les élites qui favorisent la sauvagerie comme noyau du globalisme, qui est pour sûr une forme hautement stérilisée et scientifique de la sauvagerie. Leur primauté du droit est tout à fait arbitraire – elle ne repose pas sur la lumière de la conscience, mais sur les désirs les plus sombres de l’avantage artificiel pour la classe dirigeante et l’oppression de tout le monde. Une meilleure interprétation de la loi de la jungle serait qu’elle est une description plus colorée de la loi naturelle, le droit inné à l’autodétermination guidée par la conscience intrinsèque. En vertu de la loi naturelle, la gouvernance bureaucratique ne sert à rien. Elle devient obsolète.
Alors que la loi de la jungle n’est pas facile ou insouciante ou éternellement sûre, je pense qu’il y a beaucoup de vertus à vivre d’une façon naturelle, un mode de vie sans entrave et décentralisé bien meilleur que l’homogénéisation aveugle et le collectivisme de l’idéal globaliste.
Voici quelques exemples de raisons pour lesquelles l’humanité ferait bien mieux de vivre à l’état sauvage et libre, plutôt que de vivre une existence inhibée et micro-gérée sous une autorité mondiale.
Survivre dans la jungle exige de la force et de l’intelligence
Une interprétation superficielle de la loi de la jungle ferait valoir que seuls les forts survivent. Les collectivistes prétendraient que c’est injuste pour les faibles et que ce serait finalement barbare par principe. Je ne suis pas d’accord. L’hypothèse de ces gens est que le faible ne peut pas améliorer sa situation et nécessite donc un baby-sitting constant par une autorité centrale. Toutefois, si vous permettez effectivement aux gens d’être contestés plutôt que dorlotés, il peut être surprenant de voir à quel point ils deviennent forts.
La globalisme détruit les conditions environnementales qui inspirent l’excellence et, à la place, récompense et protège la médiocrité. Prenons par exemple les problèmes concernant les banques too big to fail ; ces institutions sont vraiment des échecs à tous égards et, comme des gazelles blessées, il devrait leur être donné une mort rapide. Mais selon la théorie de la globalisation, la stratégie a (jusqu’à présent) été de garder en vie ces canards boiteux. En d’autres termes, l’incitation à la réussite a été ébranlée et la faiblesse a été récompensée.
De cette façon, non seulement dans le monde des affaires, mais aussi dans le monde social, le globalisme encourage les gens à n’accomplir que le strict minimum et les conforte avec des promesses d’être à jamais nourris par l’État nounou mondial. Si ce genre de monde devient un absolu, la société se désintègrera et reviendra à quelque chose de moins qu’humain. Tous les progrès de l’évolution seront perdus.
Survivre dans la jungle se mérite
Vous devez être utile dans la jungle ; vous devez produire, réparer ou enseigner quelque chose de vraiment précieux. Vous devez construire. Vous devez innover. Vous devez être inventif. Vous devez faire l’effort de prendre le contrôle de votre destinée. Vous devez prouver votre mérite si vous voulez réussir. Sous le globalisme, aucun de ces comportements n’est vraiment nécessaire ou récompensé.
L’une des premières phases du collectivisme, comme il établit sa base de contrôle, est d’égaliser avec force tous les éléments existants. Cela signifie que les sociétés collectivistes oppriment souvent naturellement la réussite et avilissent une population jusqu’à ce que tous respectent les mêmes normes du plus petit dénominateur commun.
Le petit mais bruyant mouvement des adeptes de la justice sociale en Occident est un exemple parfait de la narration collectiviste inhérente à la globalisation. Si un mouvement incarne le mieux l’anti-mérite, ce sont les guerriers de la justice sociale (SJW).
La présomption de justice sociale de la vie est que tous les êtres humains doivent être traités comme ils le méritent, et c’est souvent fonction du niveau de leur qualité de victime plutôt que de leurs réalisations. Par exemple, dans mon article « Pourquoi la conscription des femmes au combat se traduira par un désastre culturel », j’ai souligné le démantèlement progressif pur et simple des normes de formation militaire américaines afin d’ouvrir la porte aux femmes, beaucoup plus faibles, pour entrer dans les unités de combat actives. Le mérite supérieur est systématiquement banni de l’armée, afin de faire place à une homogénéisation basée sur la médiocrité. Et alors que la loi de la jungle n’appelle pas à une organisation militaire, le fait demeure que la perte du mérite va toujours conduire à une force militaire plus faible.
J’ai même vu des hommes SJW faire valoir qu’ils doivent promouvoir le plus petit dénominateur commun dans des mouvements comme le féminisme, parce que dans une culture fondée sur le mérite, ils n’auraient personnellement aucune chance de survie. Ils prétendent qu’ils sont trop faibles pour prendre des rôles masculins traditionnels de production et de protection et donc optent pour la paresse et la sécurité de la collectivité plutôt que de s’améliorer. Dans la jungle, les gens volontairement inutiles seraient rapidement bouffés tout crus, ou ils mourraient tout simplement en raison de leur propre stupidité et de leur paresse ; et je dois dire que je ne suis pas sûr que ce soit une mauvaise chose.
Quand vous donnez aux personnes les moins performantes les clés de la base de votre société, vous découragez le véritable succès qui est de poursuivre plus loin l’excellence. L’objectif pour une personne qui veut vraiment faire son chemin dans un tel monde serait alors de gagner autant que possible un statut de victime, afin d’obtenir le plus de récompenses. Le mérite devient superflu.
Sous le globalisme, ce cauchemar des SJW obtiendrait une reconnaissance à l’échelle mondiale et une promotion politique.
Survivre dans la jungle nécessite une volonté d’auto-défense
L’idéal globaliste est enraciné dans le pacifisme. Cela veut dire qu’une défense agressive par l’individu moyen est traitée comme étant soit peu scrupuleuse, soit futile. Pourquoi apprendre à protéger votre propre vie et la vie des autres, quand vous pouvez garder vos mains propres et que l’establishment peut le faire pour vous ? Pourquoi ne pas soutenir la gouvernance mondiale, mettre fin à la loi de la jungle et mettre une sentinelle armée et une caméra de surveillance à chaque coin de rue, pour éloigner les prédateurs potentiels?
Pourquoi ne pas échanger toute détermination par soi-même, pour la promesse d’un confort sans fin et d’une existence insouciante ?
Le problème est, comme nous l’avons vu dans de nombreux cas dans des environnements d’auto-défense très restreints en Europe, que l’État ne peut pas et ne sera jamais en mesure de remplir ses promesses vides de protection constante. Au fond, la seule promesse que les autorités peuvent tenir est qu’elles vont rapidement nettoyer le bordel laissé par votre corps ensanglanté, après qu’une attaque a déjà eu lieu. Et, comme nous l’avons vu dans d’autres cas aux États-Unis, les autorités sont parfois aussi les assaillants.
Dans la jungle, il n’y a pas de pacifistes. Ils sont tous morts, ou ils se sont convertis à un état d’esprit d’auto-défense. Les pacifistes ont donc besoin d’un troupeau collectiviste pour s’y fondre et s’y cacher ou pour faire en sorte que ce soit le gars à côté d’eux qui soit avalé pendant qu’ils s’échappent.
Le globalisme exige la dilution d’une population active vigilante, parce que la philosophie de la légitime défense conduit naturellement à une appréciation de l’action individuelle. Un gouvernement centralisé ne peut pas prendre le contrôle des citoyens qui ont la volonté de riposter par eux-même contre les prédateurs.
Toute personne qui favorise une réponse pacifiste aide simplement les prédateurs, et cela inclut les personnes qui favorisent une réponse pacifiste envers les gouvernements prédateurs. Si une personne moyenne vivait par la loi de la jungle, plutôt que d’attendre qu’une autorité civilisée la protège ou morcelle les libertés avec lesquelles elle est née − comme si elles n’étaient que des privilèges − les gouvernements prédateurs cesseraient d’exister.
La loi de la jungle exige la liberté en toutes choses
Vous ne pouvez pas agir dans la jungle, si vous êtes limité par la bureaucratie et les subtilités collectivistes. Et si vous ne pouvez pas agir librement dans la jungle, alors vous allez mourir dans la jungle. Par conséquent, la jungle et le système globaliste sont des environnements mutuellement exclusifs.
Cela ne signifie pas que, dans la jungle, il n’y a pas de conséquence pour la prise de mesures injustifiées qui nuisent à d’autres. Comme dans le concept libertaire du principe de non-agression, il est de loin préférable de laisser les autres poursuivre seuls leur propre prospérité, d’abord parce que c’est une bonne chose à faire, mais aussi parce qu’ils peuvent avoir des moyens d’autodéfense comme vous. Essayer de contrôler la vie des autres, les pensées des autres, la langue des autres, les associations personnelles des autres, les droits de propriété des autres, va susciter une réaction justifiée et la perte de votre propre vie.
Être un prédateur dans la jungle n’est pas sans grand risque, la plupart des animaux vont se défendre quand ils sont acculés et blessés par un prédateur, qui pourrait finir par être un prédateur mort. Mais être un prédateur dans un monde peuplé de moutons globalistes désarmés signifie peu de risques, surtout quand vous êtes sanctionné par l’establishment [si vous vous défendez, NdT].
La jungle est un lieu où des progrès significatifs au service de l’individu sont essentiels, car même une tribu dans la jungle n’est aussi forte que des individus qui composent ses rangs. Le monde globaliste est un lieu où des progrès significatifs sont étouffés et les individus forts sont traités comme une menace. Le globalisme nécessite une machine collectiviste, un esprit de ruche dans laquelle l’individu est seulement un piston dans l’appareil. Le globalisme déplace la pensée créative au nom de l’efficacité, et tue l’innovation.
Une société globaliste serait une société statique, figée dans un cycle sans fin de conformité et d’uniformité. Les seuls bénéficiaires seraient ceux qui sont au sommet de la pyramide, qui, comme dans toutes les entreprises collectivistes, récoltent la majorité des récompenses, parce qu’ils sont les gens qui arrivent à redistribuer la richesse de la production, de la manière dont ils l’entendent.
Dans la jungle, ces redistributeurs seraient considérés comme des intermédiaires inutiles, des parasites entravant la production et la prospérité, buvant leur part de sang sur chaque transaction et chaque invention ; volant la richesse gagnée du succès afin d’alimenter une autre armée de personnes qu’ils ont encouragées à devenir aussi des parasites, à travers l’idéologie de l’anti-mérite.
Dans la jungle, dans un monde libre, les gens mettraient en doute immédiatement l’existence de ces intermédiaires se présentant comme des figures d’autorité et des financiers. À quoi servent-ils ? Ils n’ont certainement aucun mérite. Ils ne réussissent pas parce qu’ils sont meilleurs que quiconque à quoi que ce soit de nécessaire. Ils ne sont pas des chasseurs-cueilleurs, ils ne sont pas des producteurs, ils ne sont pas des défenseurs, ils ne sont pas des enseignants, et ils ne règlent aucun problème. Ils se nourrissent du reste d’entre nous, mais ils ne sont pas des concurrents actifs et honnêtes. Ils ne sont pas des lions ou des tigres ou des ours. Ils sont des charognards vicieux ou des voleurs. Ils sont des hyènes et des chacals enragés, qui cherchent à grignoter un morceau au moment où nous sommes distraits.
Dans la jungle, ces vermines sont souvent présentes, mais certainement pas les bienvenues. À la moindre occasion, elles sont écrasées. Pour cette raison, il est compréhensible que les globalistes aient tellement peur de la jungle.
Brandon Smith
Note du traducteur
Pour prolonger ce texte, je vous conseille de lire aussi ce texte de George Orwell proposé par l'excellent site partage-le.com.
L’incohérence du socialisme: le mythe du progrès & le culte de la machine (par George Orwell)
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