jeudi 13 février 2020

Un virus des plus commodes

Article original de Dmitry Orlov, publié le 8 février 2020 sur le site Club Orlov
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

 

Je préfère écrire sur des choses que je connais, mais de temps en temps, une occasion se présente à moi de commenter un aspect de la méfiance et de la confusion généralisées tout en me reposant sur la base solide de ma curiosité professionnelle. C’est le cas du nouveau coronavirus 2019-nCoV. Beaucoup d’éléments de l’histoire du coronavirus ne sont pas cohérents, et c’est ce que je veux explorer. D’emblée, je tiens à préciser que je ne suis pas un expert en la matière. Le 2019-nCoV est-il une arme biologique génétiquement modifiée ou est-ce une souche naturellement évoluée d’un virus endémique dans la population de chauves-souris en Chine ? Nous ne le savons pas, mais il est intéressant d’examiner la plausibilité de chacun de ces scénarios et de voir si ce que nous observons pourrait être une combinaison d’un peu des 2.



En tant qu’arme biologique de destruction massive, le 2019-nCoV n’est pas particulièrement bon. D’un autre côté, il est très contagieux et peut être transmis par des personnes infectées qui ne présentent aucun des symptômes, comme la fièvre et l’essoufflement. En revanche, le taux de mortalité n’est que de 2,1 % et devrait baisser car ce taux ne tient pas compte du nombre potentiellement important de jeunes gens en bonne santé qui ont contracté le virus mais n’ont jamais présenté de symptômes, n’ont jamais été testés et ne sauront jamais qu’ils ont survécu. Pour qu’un virus soit une arme biologique puissante, son taux de mortalité doit être optimisé afin de tuer le plus grand nombre possible de ses victimes, mais assez lentement pour que les victimes ne meurent pas avant d’avoir eu la possibilité de propager l’infection.

Autre point négatif : l’âge moyen de ceux qui y succombent est d’environ 65 ans, ce qui la rend plutôt inefficace pour affaiblir les capacités productives d’une nation, qu’elle soit industrielle ou militaire, puisque beaucoup de ceux qui meurent ont dépassé leur période de productivité maximale ou sont à la retraite. En fait, d’un point de vue plutôt cynique, ce virus pourrait être plutôt utile pour réduire le fardeau des malades économiquement improductifs et des personnes âgées qui, dans une population chinoise vieillissante, et compte tenu du respect que la société chinoise accorde traditionnellement à ses aînés, consomment une part croissante des ressources du pays.

D’un autre côté, ceux qui y succombent sont principalement des Chinois, des hommes, plutôt âgés, ce qui peut être considéré comme le signe d’un ciblage très habile. En fait, la sélectivité de ce virus peut être le signe d’un effort visant à éliminer sélectivement les membres du parti communiste chinois, afin de déstabiliser politiquement la Chine, d’y effectuer un changement de régime et d’imposer à la malheureuse population chinoise un système politique Liberté&Démocratie® à l’américaine. Étant donné que les États-Unis n’ont plus la puissance militaire nécessaire pour affronter la Chine (et ne peuvent même pas répondre aux attaques de missiles iraniens sur leurs bases militaires), et que les États-Unis ont pratiquement perdu la guerre commerciale contre la Chine, une arme biologique pourrait être la seule flèche qui leur reste dans leur carquois.

N’oublions pas que le Pentagone a construit un certain nombre d’installations dans le monde entier pour la recherche de divers agents pathogènes. Étant donné qu’il s’agit du Pentagone, dont la tâche fondamentale consiste à tuer des gens, et non de l’Organisation mondiale de la santé, il semble probable qu’il fasse également quelque chose dans le sens du développement d’armes biologiques efficaces. Il y a quelques années, des agents américains ont été pris en train de collecter des échantillons d’ADN auprès de la population russe et ont été rapidement escortés hors du pays.

La supposition évidente est que ces échantillons devaient être utilisés pour développer des armes biologiques visant spécifiquement la population russe. Je pense que les spécialistes chargés de cette tâche ont été très déçus de découvrir que la grande majorité de la population russe est composée de blancs ordinaires, à peu près les mêmes que dans le monde entier, et que les cibler, c’est se cibler soi-même. Mais ce n’est pas le cas des Chinois, dont la constitution génétique est plus distinctive. Tout cela est clairement peu concluant, et il se peut très bien que le programme d’armes biologiques du Pentagone ne soit qu’une autre partie de sa gigantesque machine à produire du cash, ou qu’il produise effectivement une arme biologique de temps en temps, et que 2019-nCoV soit le maigre résultat qu’il ait réussi à produire jusqu’à présent.

Mais là encore, la façon dont l’épidémie a commencé n’est pas celle à laquelle on pourrait s’attendre si une souche artificielle était libérée à un moment et un endroit donnés. Dans ce cas, on s’attendrait à un pic instantané d’infections, avec des symptômes apparaissant en grappes serrées juste à la fin de la période d’incubation. Mais au lieu de cela, nous avons vu des incidents sporadiques d’infection liés à un certain marché aux poissons de Wuhan, donnant progressivement naissance à une épidémie. Cela suggère que la source du virus est naturelle, comme les chauves-souris qui étaient vendues sur ce marché. Cependant, les Chinois mangent des chauves-souris depuis des milliers d’années (la soupe aux chauves-souris est un mets délicat), alors pourquoi ce virus n’apparaîtrait-il que maintenant ?

La raison de cette synchronisation peut simplement être un contact accru. Le virus est apparu aux alentours du nouvel an chinois. Selon le calendrier chinois, c’est l’année du rat, et bien que les Chinois mangent aussi des rats, les chauves-souris sont préférées. En outre, environ deux tiers de tous les porcs en Chine ont récemment été décimés à cause de la grippe porcine, ce qui a fait grimper les prix du porc et, incidemment, a forcé la Chine à commencer à importer des porcs des États-Unis, qui étaient auparavant soumis à un embargo. Cela a fait des chauves-souris, naturellement abondantes, une alternative attrayante aux autres sources de protéines animales. Tout aussi fortuitement, la population chinoise de poulets est maintenant ravagée par la grippe aviaire, ce qui, comme on peut s’y attendre, obligera la Chine à commencer à importer des poulets des États-Unis également.
Bien sûr, tout cela n’est pas très concluant, mais on peut considérer que tous les moyens sont bons en amour et dans la guerre, en particulier en cas de guerre commerciale avec les États-Unis. Mais ce qui a déclenché quelques alarmes dans ma tête, c’est la réaction à l’épidémie de coronavirus, tant en Chine qu’en Occident, et plus particulièrement aux États-Unis.

Tout d’abord, le gouvernement chinois a traité l’épidémie comme un acte de guerre, en déployant tous les moyens à sa disposition, y compris l’armée, afin de contenir sa propagation, en construisant plusieurs nouveaux grands hôpitaux, en mettant des villes entières en quarantaine et en prolongeant les vacances nationales. La réponse a été bien au-delà de ce que ce virus semble justifier, avec son faible taux de mortalité. Sans le dire, le gouvernement chinois a traité cette épidémie comme un acte de guerre biologique – peut-être comme une répétition d’une épidémie plus mortelle qui pourrait survenir à l’avenir. En tout cas, le gouvernement chinois veille à ce que personne ne puisse lui reprocher de ne pas prendre le problème suffisamment au sérieux, ou de ne pas faire assez pour le résoudre.

Deuxièmement, la réaction des médias occidentaux a été un effort exemplaire pour semer la panique et salir la Chine, transformant ce qui s’y passe en une histoire d’horreur. Non seulement les médias ont fait de leur mieux pour attiser l’hystérie des masses sur tout ce qui est chinois, mais divers blogueurs et « experts » indépendants se sont mis en quatre pour attiser la panique. Il semble qu’il y ait eu une réorientation politique de la russophobie (où il était grand temps pour les États-Unis d’admettre silencieusement leur défaite et de passer à autre chose) à la sinophobie (où les États-Unis n’ont pas encore eu à baisser leur froc). Les commentateurs théoriquement indépendants qui profitent de cette occasion pour attaquer la Chine se comportent comme des idiots utiles dans cette campagne médiatique à la chorégraphie centralisée.

Troisièmement, la Maison Blanche a récemment demandé que des experts examinent la possibilité que le 2019-nCoV ait été génétiquement modifié. Il arrive souvent que la personne qui crie « au voleur ! » le plus fort se trouve être le voleur lui-même. Je pense que la prochaine étape sera de déclarer que ce virus est bien une arme biologique développée par… pourquoi pas la Russie, bien sûr, et M. Poutine personnellement.

Compte tenu de tout cela, le scénario qui me semble le plus plausible est que ce virus a été génétiquement modifié dans l’un des laboratoires d’armes biologiques du Pentagone et introduit en Chine via des chauves-souris sauvages infectées, ayant choisi comme cible Wuhan, la Mecque de la technologie et un grand centre industriel. Le but ultime, on pourrait le supposer, est d’inciter les entreprises américaines à rapatrier leur production sur le continent américain afin de « Rendre l’Amérique Grande à Nouveau ».

Mais je soupçonne que cela ne va pas marcher. Le gouvernement chinois parviendra à stopper l’épidémie, démontrant ainsi qu’il se soucie de sa population et qu’il la protège efficacement. Déjà, le taux d’infection, tracé sur une échelle logarithmique, commence à diminuer avec une inflexion de la tangente, ce qui signifie que l’épidémie perd de sa vigueur. Et puis, en collaboration avec de nombreux autres pays, la Chine va poursuivre la tâche principale qui consiste à éradiquer l’autre parasite, à savoir les États-Unis, un pays qui obtient des choses en échange de rien, en imprimant simplement des dollars.




Les cinq stades de l'effondrement 
Dmitry Orlov

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

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