samedi 9 janvier 2021

Lâcher le fantôme

Article original de James Howard Kunstler, publié le 4 janvier 2021 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Les choses bougent. Les secrets s’échappent des boîtes noires. Des coups de feu ont été tirés. Le centre ne tient plus parce qu’il n’est plus là. Il ne reste seulement qu’un trou noir, là où se trouvait le centre, et, à l’intérieur, les cris des âmes perdues. Les États-Unis vont-ils disparaître cette semaine, ou se frayer un chemin hors du chaos et de l’obscurité ?

Quoi qu’il arrive lors de cette étrange semaine de confrontation, Joe Biden n’en dirigera aucune des parties. Où était-il depuis Noël ? Est-il retourné se cacher dans sa cave ? Le peuple américain a-t-il élu un fantôme ? Même si la tempête se calme, Joe Biden pourrait-il prétendre à une quelconque légitimité à s’asseoir devant le Bureau ovale ? Et que se passe-t-il ensuite avec le reste de l’histoire – qui est une convulsion économique épique plus forte que la Grande Dépression – puisque le temps n’est pas suspendu et que l’année 2021 se déroule réellement ?

Seuls les contours du jeu fatidique de cette semaine sont visibles. M. Trump n’a pas concédé l’élection. Une action se jouera au Congrès selon des règles constitutionnelles rarement utilisées quant à la manière dont les votes du collège électoral sont attribués. La rancœur qui entoure cette action est déjà épique. Rares sont les acteurs politiques qui ne sont pas soupçonnés d’avoir conclu de sombres accords et d’avoir des allégeances douteuses. La rumeur persistante veut que le président ait fait circuler des informations explosives sur ses opposants, suffisamment pour faire exploser des têtes parmi les personnes autrefois les plus sûres d’elles-mêmes et pour vaporiser leurs « narratives » annonées pendant quatre ans.

Un grand nombre de personnes convergeront vers la capitale du pays en milieu de semaine, peut-être même le million annoncé. C’est un moment, peut-être, qui n’est pas sans rappeler la prise de la Bastille à Paris, en 1789. Ils clameront leur colère devant le Congrès alors que s’y déroulera la cérémonie du vote électoral. Si la bataille ne gagne pas le cœur même de la salle, il est un peu difficile de croire que la foule va simplement pousser un million de soupirs, retourner à sa voiture et rentrer tranquillement chez elle.

Le sénateur Ted Cruz a mis au point un plan assez solide : un audit d’urgence de dix jours du scrutin avec une commission électorale composée de cinq sénateurs, cinq membres de la Chambre et cinq juges de la Cour suprême – pour examiner et résoudre les votes contestés. La proposition est basée sur la procédure de 1877, utilisée pour résoudre l’élection contestée de Hayes-Tilden. « Une fois cette procédure terminée, les États évalueraient les conclusions de la Commission et pourraient convoquer une session législative spéciale pour certifier un changement dans leur vote, si nécessaire », selon la proposition. Naturellement, les presstituées médiatiques du Parti Démocrate ont dénoncé ce projet comme étant « embarrassant » – ce qui soulève la question suivante : qui exactement sera embarrassé si le plan va de l’avant ?

Brad Raffensperger

Dimanche, M. Trump a eu un appel téléphonique avec le secrétaire de l’État de Géorgie, Brad Raffensperger, apparemment pour discuter des efforts déployés par son bureau pour authentifier la validité du vote du 3 novembre dans cet État. Le Washington Post, le New York Times et le reste de la bande présentent cette affaire comme une répétition virtuelle de l’appel téléphonique en Ukraine qui a abouti à sa mise en accusation de 2019. Considérez que le célèbre appel téléphonique ukrainien était une tentative d’enquête sur le trafic d’influence de Hunter Biden à l’époque où son père était vice-président. Est-ce que quelqu’un doute maintenant, un an et demi plus tard, avec la publication des preuves de l’ordinateur portable de Hunter B, qu’il y avait là une préoccupation légitime ? Quelqu’un pourrait-il soupçonner qu’il y a également une véritable inquiétude concernant le scrutin en Géorgie – et le fait que M. Raffensperger n’ait pas contrôlé le vote ? M. Raffensperger s’est-il stupidement laissé prendre au piège lors de cet appel téléphonique ? Je doute que l’appel ait été occasionnel ou impulsif de la part du président.

Ce que je me demande, étant donné le silence sinistre de Joe Biden, c’est s’il y a des négociations en cours pour que M. Biden concède l’élection avant que les événements n’avancent dans les enquêtes officielles. Je ne serais pas très surpris si c’était le cas. Jamais une élection américaine ne s’est conclue sous un aussi grand nuage et avec une telle démonstration de faiblesse de la part du vainqueur présumé. Joe Biden n’est qu’un fantôme dans la machine, et la machine est infernalement corrompue, et maintenant presque tout le monde le sait, y compris les personnalités qui se battent si fort pour prétendre que ce n’est pas le cas. Une sorte de guerre est en cours, à la fois aux États-Unis et à l’étranger. M. Trump est un président de guerre et il ne se dérobe pas à son devoir. La guerre va où elle veut et un vrai leader va à sa rencontre là d’où elle vient.

 

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

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